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Finances privées/finances publiques ?


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Dans "Etat d'urgence" (sous-titre: "Réformer ou abdiquer: le choix français"), publié en 2004 chez Robert Laffont sous la direction de Roger Fauroux et Bernard Spitz,

le chapitre "Santé: état critique" est signé par Jean de Kervasdoué.

Pour ceux qui ne le savent pas, Mr. de Kervasdoué passe pour un des plus éminents "économistes de la santé" en France. (On nous dit d'ailleurs que "une partie de cet article est repris d'un document présenté à l'Université de Princeton les 10 et 11 octobre 2003 à l'occasion d'un colloque organisé par le professeur Ezra Suleiman: France new Cleavages")

Je ne vais pas détailler ce chapitre (qui me parait contestable sur plusieurs points mais dont certains sont un peu "téchniques").

Je souhaite, en revanche, livrer à vos commentaires un petit passage. Ce passage fait office de "profession de foi"de Mr de Kervasdoué et sert d'introduction aux Solutions proposées par Mr. de Kervasdoué.

"Limiter la croissance des dépenses de santé, et à fortiori les réduire, ne constitue pas un objectif en soi, même du point de vue économique. Ce n’est pas parce qu’une dépense est financée sur fonds publics qu’elle est par essence mauvaise. Il ne faut pas se faire laver le cerveau par l’idéologie des économistes conservateurs et prendre une convention comptable sur la nature des dépenses publiques pour un choix politique. Nôtre société serait bien curieuse et, à mon avis condamnable, si elle considérait que l’accroissement de la vente des téléphones portables qui contribue à la croissance du PIB était un bienfaitsous prétexte qu’elle relève du seul secteur privé, alors que la croissance des dépenses de santé serait un malheur parce qu’elle est financée à 75% sur fonds publics."

Messieurs… j'attends vos commentaires.

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Messieurs… j'attends vos commentaires.

Roger Fauroux : Nommé directeur de l'École nationale d'administration (1986-1988), il quitte ce poste pour devenir ministre de l'industrie, du commerce extérieur et de l'aménagement du territoire (1988-1991) dans le gouvernement de Michel Rocard.

Tout est dit.

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Dans "Etat d'urgence" (sous-titre: "Réformer ou abdiquer: le choix français"), publié en 2004 chez Robert Laffont sous la direction de Roger Fauroux et Bernard Spitz,

le chapitre "Santé: état critique" est signé par Jean de Kervasdoué.

Pour ceux qui ne le savent pas, Mr. de Kervasdoué passe pour un des plus éminents "économistes de la santé" en France. (On nous dit d'ailleurs que "une partie de cet article est repris d'un document présenté à l'Université de Princeton les 10 et 11 octobre 2003 à l'occasion d'un colloque organisé par le professeur Ezra Suleiman: France new Cleavages")

Je ne vais pas détailler ce chapitre (qui me parait contestable sur plusieurs points mais dont certains sont un peu "téchniques").

Je souhaite, en revanche, livrer à vos commentaires un petit passage. Ce passage fait office de "profession de foi"de Mr de Kervasdoué et sert d'introduction aux Solutions proposées par Mr. de Kervasdoué.

"Limiter la croissance des dépenses de santé, et à fortiori les réduire, ne constitue pas un objectif en soi, même du point de vue économique. Ce n’est pas parce qu’une dépense est financée sur fonds publics qu’elle est par essence mauvaise. Il ne faut pas se faire laver le cerveau par l’idéologie des économistes conservateurs et prendre une convention comptable sur la nature des dépenses publiques pour un choix politique. Nôtre société serait bien curieuse et, à mon avis condamnable, si elle considérait que l’accroissement de la vente des téléphones portables qui contribue à la croissance du PIB était un bienfaitsous prétexte qu’elle relève du seul secteur privé, alors que la croissance des dépenses de santé serait un malheur parce qu’elle est financée à 75% sur fonds publics."

Messieurs… j'attends vos commentaires.

M. de Kervasdoué est un imbécile qui, s'il ne comprend pas la différence entre les fonds publics et les fonds privés, mérite de refaire ses études.

Raisonnement par l'extrême : bien, puisque ça marche, augmentons les dépenses de santé de 1000%. Là, ça va booster grave, nan ?

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"Limiter la croissance des dépenses de santé, et à fortiori les réduire, ne constitue pas un objectif en soi, même du point de vue économique. Ce n’est pas parce qu’une dépense est financée sur fonds publics qu’elle est par essence mauvaise.

Messieurs… j'attends vos commentaires.

Si on s'en tien là ça me semble parfaitement sensé. Consacrer davantage de ressources à se soigner ça ne paraît pas idiot, et il est fort possible que les dépenses de santé augmenteraient même si l'ensemble du secteur était laissé au privé.

Le problème n'est pas l'augmentation des dépenses mais le fait qu'elles soient gérées par l'état avec l'exotisme que l'on sait. L'intérêt de la privatisation est de rendre les dépenses efficaces, pas de les diminuer.

Qu'est ce qui est proposé comme réformes par ce monsieur ?

Au fait ce genre de considérations de concerne pas que la santé. La culture par exemple (sur)vit en France sous perfusion étatique avec les mêmes conséquences dramatiques de paupérisation du secteur, d'assèchement de l'offre (je pense aux spectacles divers, mais aussi à l'enseignement artistique) etc. Avec grosso modo les mêmes arguments que pour l'économie de la santé…Et là aussi il est probable que si on laissait faire le privé les dépenses exploseraient, pour le plus grand bien de tous.

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Messieurs… j'attends vos commentaires.

Ce qu'il dit a une porté très limitée mais c'est vrai, c'est même trivialement vrai en fait, l'augmentation des dépenses de santé, fond publics ou pas n'est pas intrinsèquement condamnable économiquement. Le problème est ailleurs.

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Il y a 2 points distincts:

a - augmentation des dépenses de santé. Les causes invoquées sont multiples (vieillissement, innovation téchnologique, parmi les causes "classiques"; voir aussi la "maladie des maladies de Baumol", comme explication plus intéressante…)

b - finances privées versus finances publiques ? (abstraction faite de "la santé")

Le titre de mon post indiquait que c'est surtout sur ce deuxième point que j'attends vos opinions (ce qui ne vous empêche pas de vous "lâcher" sur… tout ce que bon vous semble…)

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Qu'est ce qui est proposé comme réformes par ce monsieur ?

C'est le côté un peu technique…

En gros: maintien du système actuel, tel quel !

Avec, comme mesures d'optimisation des dépenses:

- des HMO à fond les caisses ( HMO: Health Maintainence Organisation )

- "protocolisation" +++ des procédures thérapeutiques,

- informatisation du dossier médical (et surtout "Dossier Médical Partagé")

En somme, le principe est bon, ce ne sont que les "outils" et les "procédures techniques" qu'il faut améliorer.

J'avais ecrit une critique plus longue sur ce chapitre. Je vais la retrouver, la mettre en pdf et la mettre sur mon blog, un de ces jours… ( la partie "technique" risque d'être un peu ennuyeuse… pas la peine d'encombrer le Forum avec ça)

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M. de Kervasdoué est un imbécile qui, s'il ne comprend pas la différence entre les fonds publics et les fonds privés, mérite de refaire ses études.

:icon_up::doigt::mrgreen:

En attendant… c'est lui qui enseigne aux autres ( il est, je cite: "professeur d'économie et de gestion des services de santé au Conservatoire national des arts et métiers" )

Autres fonctions notoires passées:

- chargé de mission au cabinet du Premier Ministre Pierre Mauroy en 1981

- Directeur des Hôpitaux au Ministère de la Santé ( 1981-1986)

Publications… nombreuses ( je crois que, en France, c'est celui qui a le plus ecrit dans le domaine de "l'économie de la santé"). En tout cas, il fait figure de "vedette" incontournable !

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Pour info Jean de Kersvadoué a écrit ce bouquin :

Ce n'est pas un imbécile et, s'il n'est pas un libéral "pur jus", il faut tout de même faire la différence avec un vrai socialiste.

Je n'ai pas lu tous ses livres, loin s'en faut.

Ce que je souhaite, d'ailleurs, ce n'est pas de "clouer au poteau de l'infamie" Mr. de Kervasdoué, sans nuance. Je voudrais des arguments ( pour ou contre) l'affirmation que j'ai cité.

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