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L'affreux

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Tout ce qui a été posté par L'affreux

  1. Quelqu'un sait-il comment a été choisie la valeur d'un degré, pour les mesures d'angles ? Pourquoi a-t-on décidé de découper un tour complet en 360 parts ?
  2. Voilà. Il faut vraiment qu'on soit habitué à être riche et protégé, tous, pour penser qu'une femme seule avec quatre enfants et sans travail (ou à petit revenu) puisse vivre décemment. Un entourage, partout dans le monde, c'est obligatoire. Il n'y a qu'en Occident qu'on arrive à trouver naturel l'inverse.
  3. C'était je crois me souvenir l'accusation de Sylvie Brunel (à moins que ce ne soit S. Smith ? Je n'ai pas leurs bouquins sous la main) : des famines sont orchestrées par les belligérants afin de capter l'aide humanitaire qui en découle. EDIT : C'est bien dans le livre "L'Afrique" de Sylvie Brunel, éd. Bréal, chap. 8.
  4. Tu as mal lu, c'est cinquante francs pour vingt-cinq litres. De plus, si tu es un entrepreneur étranger et que tu veux faire des affaires depuis l'étranger, au Bénin du moins, c'est suicidaire. Les autorités et les administrations vont te bouffer. Tondu à la française. Ensuite seulement il te restera le plus dur : trouver un employé qui reste intègre alors que tu n'es pas sur place. Et je ne parle pas des difficultés d'importation de ton matériel. Une solution serait peut-être de faire tes affaires sous couvert d'humanitaire.
  5. Si, du moins en ville, mais la majorité des concessions ne l'ont pas. Ceux qui n'ont pas l'eau de la ville la payent quotidiennement à ceux qui l'ont. De plus, même dans une concession qui a l'eau, le propriétaire doit choisir une manière de faire contribuer ses locataires à la facture et une manière simple est également de faire payer l'eau au seau. Lorsque j'étais à Porto-Novo c'était la même chose, sauf que l'eau que le propriétaire vendait était celle d'un puits avec une pompe électrique et un château d'eau. Il vendait au même prix. J'ai dû mal m'exprimer parce que je suis d'accord avec toi.
  6. On t'attend. 25 litres d'eau ici coûtent 50 francs CFA, donc ça fait deux francs le litre. Si tu veux devenir riche, je pense que tu trouveras un meilleur plan.
  7. J'aime bien. Mais le jerrycan est trop cher. Pour le coup, je suis d'accord avec Tremendo.
  8. OK je comprends. Et pour la vie au village je n'en sais rien de plus que toi : des lectures seulement. Mais à mon avis le boulet que se traînent les pays francophones d'Afrique est issu de la mainmise occidentale : une législation compliquée et inutile qu'il coûte cher de contourner, des taux d'imposition, taxes et cotisations officiels au niveau de ceux des pays développés à la fois en complexité et en tarif, des autorités voraces et sans vergogne qui préfèrent bloquer un projet si on ne leur offre pas la moitié de l'investissement, un système électif inadapté au mode de vie féodal, un enseignement scolaire en langue française qui (c'est mon avis) défavorise grandement les profils scientifiques et techniques. Et j'en oublie.
  9. Si mais entre deux et trois heures pour préparer à manger, c'est plus de temps perdu qu'une demi-heure à puiser l'eau. D'autant plus que s'il y a des enfants de douze à dix-huit ans l'eau peut se puiser toute seule. J'ignorais.
  10. Je ne vais pas m'échiner à défendre Cheikh Anta Diop, j'ai avec moi son livre phare mais je ne l'ai qu'entamé. Ce sont ses arguments sur l'égypte d'origine éthiopienne (donc noire) qui m'intéressent. Mais il était marxiste, comme la plupart des élites africaines issues des colonies françaises à l'époque, et c'est un peu décourageant. De toute manière ce n'est pas de lui qu'il est question.
  11. Pour te donner une idée, en ville, par jour, dans le cas d'un puits accessible dans la concession : une demi-heure pour puiser de l'eau, deux heures et demi pour cuisiner. Ça concerne surtout les femmes. Si tu fais la chasse au temps perdu, l'eau n'est pas ce qu'il y a de plus chronophage. Ceux qui n'ont pas de puits dans leur concession vont quotidiennement la payer au seau dans les concessions voisines. Note que dès dix ou onze ans les enfants sont mis à contribution pour chercher ou puiser l'eau, ce qui décharge les adultes. Je pense que l'expérience est plus ou moins valable dans beaucoup de villes, même dans le Sahel. à N'Djamena (Tchad) on m'avait raconté qu'avant l'installation de l'eau de la ville, des pousse-poussiers passaient en vendre par bidon de 25 litres. En ville pour ceux qui n'ont pas de puits l'eau est un bien payant, ce qui paraît naturel à tout le monde. Je t'avoue que je ne vois pas clairement pourquoi parler de l'eau en particulier. Ou bien c'est pour les villages ? C'est vrai que je n'ai jamais vécu dans ces villages du Tchad où les femmes passent deux heures aller-retour pour aller à la rivière en saison sèche. En tout cas le problème n'est pas valable partout. Le gaz et le frigo, en revanche, voilà qui change la vie.
  12. Non. Et je préfère les sources écrites, c'est plus pratique, j'ai rarement une bonne connexion. Ou bien les ordres d'idées que nous avons sur l'Afrique doivent être remis en question.
  13. Je n'ai pas les connaissances suffisantes pour défendre sa thèse. Je préfère que tu la lises, je sais qu'elle t'intéressera, c'est un avis qui détonne. Je te colle là un extrait mais je te recommande l'achat :
  14. C'est une erreur de méthodologie. Tu cherches à mettre une échelle de valeur sur le mal causé par [j'ai corrigé] les traites puis tu remontes à avant la traite occidentale en additionnant les millions perdus à la population actuelle. L'étude de M.-L. Diop-Maes part d'autres éléments comme la densité des villes, le nombre d'habitants dans ces villes, divers documents d'explorateurs, des fouilles archéologiques etc., ainsi bien sûr que les décomptes des esclaves exportés par les Occidentaux puisqu'ils ont été comptabilisés.
  15. J'aime assez les avis définitifs de librekom !
  16. Tu viens de découvrir que le travail des historiens africains est largement ignoré en Occident. Cheikh Anta Diop était un grand homme et ses arguments ont influencé les intellectuels africains. j'en suis ravi. Certes. Mais est-ce moi qui ne sait pas lire où Peter Bauer a écrit : "les transports y étaient presque totalement effectués par des porteurs" ? Ces deux affirmations sont vraies et indécentes. Elles sont sorties de leur contexte. Le contexte, c'est que durant la traite nous avons échangé des millions d'esclaves contre des armes qui permettaient de faire de nouveaux esclaves. Le contexte, c'est que durant la colonisation les colons on mis des infrastructures sanitaires après avoir affamé des régions entières.
  17. J'ai parcouru. Je suis d'accord sur le fond : l'Occident n'est pas responsable de la pauvreté contemporaine en dehors de l'Occident. L'auteur aurait néanmoins pu se passer de pondre un aussi dense morceau de mauvaise foi :
  18. Je vous recommande l'ouvrage de Louise-Marie Diop-Maes : "Afrique Noire, Démographie, Sol et Histoire", bien qu'elle soit, comme je l'ai dit, probablement partisane vu à qui elle était mariée. Son travail m'a marqué. Pour l'histoire ancienne elle se base sur la taille des grandes villes, sur d'autres études (on peut par exemple déduire certaines densités de population du flux des esclaves exportés), sur des témoignages. Depuis le début de la colonisation il existe aussi des documents coloniaux. Je vous remets ce document déjà posté plus haut :
  19. Voilà tu réalises. J'ai édité pour ajouter la cause qui était l'exploitation. Par exemple un colon commerçant traverse un village, réquisitionne des porteurs qui partent fissa à pied à l'autre bout du continent. Et tant pis pour les enfants, la femme, le champ en friche etc.
  20. La population noire africaine passe de 200 à 127 millions d'habitants de 1860 à 1930, soit un tiers de perdu. EDIT: Une fois l'invasion terminée la perte démographique ne fut pas causée par des massacres mais par de l'exploitation. Voilà qui en dit long sur les soi-disant "investissements importants depuis la métropole, souvent pour des motifs humanitaires, pour élever les consciences". De l'époque d'après 1930 où les colons avaient tirés les conséquences d'une Afrique sans Africains à exploiter. Mais encore une fois, la colonisation, c'est le tout. Rien à voir. Ce n'était pas une colonisation mais des enclaves sur les côtes. L'insécurité permanente qui résulta du commerce des esclaves fit passer la population noire africaine de 700 à 200 millions entre le XVIe et le XIXe siècle mais c'est un autre sujet. Je tire mes chiffres du travail de L. M. Diop-Maes, qui est probablement partisane, mais son étude est convaincante et je crois en son honnêteté de démographe. Indécent.
  21. Ce qui est un problème. La solution n'est certainement pas de forcer les entreprises à calculer la production de chaque salarié, ce serait une régulation. Par nature le statut de salarié rend abstraite sa part de production, et c'est un problème car cette abstraction contribue grandement aux erreurs socialistes, je ne dis pas autre chose. Le socialisme aussi, peut-être même encore plus. Les causes et les conséquences étant mêlées.
  22. Il y a quelques années je ressentais la même chose mais à l'inverse. Maintenant ça me dérange moins : lorsque mon entourage (de gauche) m'accuse de promouvoir des idées de droite, cela signifie surtout que pour eux j'ai trahi les valeurs de gauche, ce que j'assume. Et après tout les idées sur lesquelles on m'accuse sont effectivement de droite. Et si à droite on m'accuse d'être gauchiste, c'est de même que le contexte de la discussion m'a fait prendre une posture gauchiste, ce que j'assume également. En revanche personne ne m'a jamais qualifié de centriste, ce que je n'apprécierais sûrement pas. La recherche du consensus en politique, très peu pour moi.
  23. La mauvaise foi, c'est de parler des dernières décennies de la colonisation sans prendre en compte les guerres d'invasion, la destructuration, l'exploitation dégoutante qui eut lieu entre 1880 et 1930. La colonisation, c'est le tout, et le tout devrait provoquer le même raidissement, le même rejet irraisonné, que l'holocauste. Ton propos est indécent et le fait que personne ne le voit montre bien que cette histoire est toujours écrite par les vainqueurs.
  24. Et donc le statut d'auto-entrepreneur aurait pu conduire plus de monde à corriger ses erreurs socialistes.
  25. Je veux bien, même si ta première intervention ne précisait pas la période. Tu disais : "Dans des pays comme le Congo ou l'Afrique du Sud, ces populations se portaient objectivement bien mieux sous la colonisation, bénéficiaient de la stabilité politique, du développement économique et d'une hausse régulière du niveau de vie. Comme quoi l'interventionnisme a parfois du bon." Mais si tu as conscience d'à quel point la colonisation a été avant toute chose une destruction, alors tu peux comprendre pourquoi lorsque les colons sont partis ça a été la foire d'empoigne. On peut comprendre qu'après avoir tout ravagé mieux vaut gouverner par la force (être "interventionniste"). Tes interventions suggèrent en tout cas que d'une manière générale sans les colons l'Afrique est naturellement une foire d'empoigne.
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