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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Évolutionnisme ou hégélianisme ("tout ce qui est réel est rationnel"), c'est toujours en définitive le culte du succès qui se manifeste. Les régimes communistes ont "fonctionné" plus longtemps que les régimes fascistes, faut-il donc en conclure que leur idéologie serait moins superstitieuse ? Que le planisme intégral est plus rationnel que le semi-planisme fasciste ?
  2. Quelle aimable plaisanterie. Quelle genre de "connaissance accumulée" y-a-t-il dans, mettons, le dogme trinitaire ou la hiérarchie angélique ?
  3. Je commence aussi l'Histoire du libéralisme en Europe (sous la direction de Philippe Nemo et Jean Petitot) ; ça semble très prometteur mais dès l'intro je grince un peu des dents: dire qu'Arendt serait libérale est faux ; dire que Kant serait libéral est plus que discutable alors en faire l'un des "auteurs libéraux centraux" (p.24), bon...
  4. Tu sais, la défense de la démocratie en philosophie politique ne se limite nullement à Rousseau (et tant mieux du reste).
  5. Ou du journalisme commentaire d'actualité. Histoire de diffuser une narration libérale des événements, comme dirait l'autre.
  6. Bon, j'ai acheté et parcouru l'Histoire du libéralisme de Samuel Béreau (qui, contrairement à ce que pourrait suggérer le titre, n'est pas historien mais agrégé de philo). A fuir à tout prix ! C'est nullissime. L'auteur commence par admettre la Très Fallacieuse et Très Corruptrice division entre libéralisme politique et libéralisme économique. Première erreur. Ensuite il fait de Montesquieu un libéral -deuxième erreur- (représentant le courant du "libéralisme politique"), et va imputer par analogie hasardeuse un proto-libéralisme chez Hérodote, Thucydide, Platon (!), Aristote ou Polybe, sous prétexte qu'on peut y trouver des formes de séparation des pouvoirs, sans bien sûr se demander s'il existe une quelconque influence démontrable de ceux-ci sur celui-là ; ça donne des résultats... hum... "Une notion fondamentale pour le libéralisme apparaît dans le contexte guerrier de la Grèce antique. Chaque grande cité grecque désire l'hégémonie, mais aucun ne veut être soumise. La notion employée par les historiens grecs à l'époque pour décrire cette situation est celle de contrebalancement. Ils l'utilisent pour caractériser différents niveaux de la guerre. Dans une cité, la guerre civile est évitée lorsque la force d'un groupe social est contrebalancée par celle d'un autre. [...] Montesquieu, fondateur du libéralisme politique [sic] moderne [re-sic], réactualisera cette notion de contrebalancement. Lorsqu'il écrit "pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir" [...] il applique la notion de contrebalancement au gouvernement tempéré." (p.20) "La Rome antique est à l'origine d'une opposition entre deux courants libéraux." (p.53) -Samuel Béreau, Histoire du libéralisme, Ellipses Édition, 2016, 276 pages. Le reste du bouquin est à pleurer: des résumés de la vie d'auteurs (Hume, Marx...) en trois paragraphes, assortis de vagues commentaires des œuvres (les citations d’œuvres occupe une place disproportionnée dans l'ensemble du texte). Aucune approche historique sérieuse. Wikipédia fait mieux et gratuitement. Bon. Ensuite, j'ai commencé l'Histoire intellectuelle du libéralisme de Pierre Manent. C'est autrement plus sérieux. Après, on y trouve les forces comme les faiblesses du courant straussien d'histoire des idées. Je ne trouve pas que ce soit toujours très honnête, principalement en ce qui concerne Machiavel (où l'on pourrait faire à Manent le même reproche que faisait L. Strauss à la thèse de l'Éthique protestante de Max Weber, à savoir la confusion entre une pensée politique et sa réception -et les formes les plus dégradées de celles-ci).
  7. 1): Sans oublier les sciences dures: « À mon avis, on n’a pas jusqu’à présent accordé l’importance qu’il mérite au fait que R. Aron ait abandonné à cette époque son projet de thèse complémentaire sur la biologie mendélienne. Dans la lettre à Bertaux du 19 novembre 1930, déjà citée, il indique le sujet de ce travail : Le mendélisme. Essai d’épistémologie et de critique. Retenons que, dans cette même lettre, il avoue trouver incompatibles l’inquiétude philosophique et la discipline universitaire. On retrouve le mendélisme et la génétique à la Section I de l’Introduction à la philosophie de l’histoire, dans l’analyse discriminatoire de l’histoire naturelle et de l’histoire humaine. Nous le retrouvons dans les Mémoires où l’hostilité des biologistes universitaires parisiens aux travaux des premiers généticiens est fort bien exposée (p. 51-52). Très subtilement, R. Aron a relevé un événement propre à l’histoire des sciences en France. Une conception de l’évolution des êtres vivants, présentée comme une succession historique, soit par les lamarckiens, soit par les darwiniens, interdit d’admettre un événement de rupture dans l’histoire des sciences de la vie, la découverte des lois de l’hérédité. Mais le mendélisme, dans son rapport à notre question, revient dans un autre ouvrage d’Aron, en 1976, celui qu’il n’est pas interdit de considérer comme son chef-d’œuvre, Clausewitz. À la fin du tome II, L’âge planétaire, on lit (p. 285) : « Ce qui manque à un biologiste mathématicien, à un honnête professeur, c’est le sens de l’histoire et du tragique. » Le biologiste mathématicien c’est le mendélien qui analyse les relations d’hérédité discontinue selon des modèles statistiques. L’honnête professeur c’est, pour reprendre les termes de la lettre à Bertaux, l’homme à qui la discipline universitaire interdit l’inquiétude philosophique. » -Georges Canguilhem, « Raymond Aron et la philosophie critique de l’histoire », Enquête [En ligne], 7 | 1992, mis en ligne le 09 juillet 2013, consulté le 03 janvier 2018. (Bon après il était keynésien... Nul n'est parfait.) 2): C'est de la phénoménologie post-heideggérienne, avec de la terminologie hégélienne pour être sûr d'être indigeste. Je n'ai lu que la partie non-imbitable, et c'est nul: https://lesopinionsdesphilosophes.wordpress.com/2017/03/03/lexistentialisme-nest-quun-humanisme/ D'ailleurs j'ai essayé de lire Histoire et dialectique de la violence d'Aron (qui est un commentaire de la Critique de la raison dialectique de Sartre), comme par hasard c'était la première fois que je ne comprenais à peu près rien à un livre d'Aron. Le seul bon côté de la Critique de Sartre est son refus de penser les processus du monde naturel comme régis par des lois dialectiques (ce qui est l'idée -débile- d'Engels, reproduite en encore plus subtile par Staline) -on trouve encore des staliniens français pour en voir à Sartre d'avoir dévié de l' "orthodoxie" marxiste là-dessus ...
  8. On risque de buter sur les critères d'une "définition théorique claire", mais sinon, l'écart que tu cites ne semble pas être davantage que celui qui sépare les présocratiques des socratiques. Soit une durée courte.
  9. La philosophie aussi s'efforce de dire ce qui est, mais généralement sur d'autres objets que ceux de la science. Il y a plein de gens qui "disent ce qu'il faut faire" (dont des philosophes). Aucun des traits que tu cites ne définis en propre la science et la religion.
  10. 1): Je pourrais être d'accord mais ça présuppose de définir "science". 2): la religion n'est pas une "recherche". A la différence, à la limite, de la théologie.
  11. => Edit: grillé par @Atika.
  12. Ce sont des sophistes ("rien n'est vrai, tout est permis"). C'est pas spécialement inédit dans l'Histoire. On me contestait que la philosophie post-moderne soit autre chose qu'une nouvelle sophistique, mais c'est pourtant flagrant: "[Foucault]: Il me semble que l'idée de justice est en elle-même une idée qui a été inventée et mise en œuvre dans différents types de sociétés comme un instrument d'un certain pouvoir politique ou économique, ou comme une arme contre ce pouvoir. Mais il me semble que de toute façon, la notion même de justice fonctionne à l'intérieur d'une société d'une société de classe comme revendication faite par la classe opprimée et comme justification du côté des oppresseurs. -N. Chomsky: Je ne suis pas d'accord. -M. Foucault: Et, dans une société sans classes, je ne suis pas sûr qu'on ait encore à utiliser cette notion de justice. -N. Chomsky: Là, je ne suis pas du tout d'accord. Je pense qu'il existe une sorte de base absolue -si vous insistez, je vais me trouver dans une position difficile, parce que je ne peux pas la développer clairement- résidant finalement dans les qualités humaines fondamentales, sur lesquelles se fonde une "vraie" notion de justice." -Michel Foucault, Noam Chomsky, Fons Elders, "De la nature humaine: justice contre pouvoir", discussion* à Eindhoven, Novembre 1971. *Laquelle semble involontairement mimée sur un dialogue de Platon.
  13. L'ironie est d'ailleurs un bon test pour savoir si ton interlocuteur est sauvable ou pas. Ceux qui réagissent agressivement à toute tentative d'humour ("sacrilège à la "cause du bien !") sont psychologiquement prêts pour installer les goulags.
  14. Pourquoi les jeunes seraient-ils spécialement importants ? Ils votent moins que les autres tranches d'âges ; ils ne contrôlent pas non plus les institutions académiques où l'on voit aujourd'hui des gens être attaqués politiquement.
  15. Tu devrais te lancer en littérature. Écrire un truc un peu déjanté mais sincère. Il y a plein de gens qui n'attendent rien de plus que lire et avoir le sentiment que quelqu'un a vécu la même chose qu'eux ou ressens le monde de la même manière qu'eux. En plus l'écriture c'est une école de discipline.
  16. C'est le point de départ mais le dépérissement des idéologies révolutionnaires traditionnelles au profit des "nouveaux mouvements sociaux" (féminisme, mouvement LBGT, écologisme, pacifisme, droit des animaux, etc. etc.) (que le PS a plus ou moins dévoré à son profit) s'opère vraiment dans la première partie des années 70: On pourrait ajouter l'imaginaire politique nord/sud, qui passe du tiers-mondisme plus ou moins révolutionnaire à l'antiracisme et au multiculturalisme (l'étranger n'est plus merveilleux parce que plus anticapitaliste que nous, mais parce que pauvre et/ou exotique).
  17. Bullshit. Les femmes ont le droit de vote depuis 1945 (et je te fais grâce des autres démocraties occidentales). Le gauchisme culturel date des années 80, lorsque le gauchisme politique a réalisé son absence de débauchés (pas de révolution socialiste) et s'est dégradé en formes plus policées et plus diffusables. Il faut lire J.-P. Le Goff: http://oratio-obscura.blogspot.com/2016/09/le-gauchisme-culturel-des-origines-au.html
  18. Je pense que l'enjeu est surtout de fractionner l'opinion de gauche / centre-gauche. Pour l'opinion de droite, il n'est que trop facile de pointer que les SJW sont des pleurnichards débordant de ressentiment (au sens nietzschéen). Mais c'est l'opinion de gauche qu'il faut convaincre que certaines idéologies (le gauchisme culturel pour parler comme J.-P. Le Goff) vont juste rendre la vie sociale invivable (angle d'attaque complémentaire, mais plus efficace pour des non-libéraux, que de pointer la législation liberticide que ces engeances engendrent).
  19. Le mot que tu cherches est inventivité ou créativité (je veux bien débattre mais de grâce, pas de novlangue managériale !).
  20. Et à mon humble avis ça va se reproduire ailleurs...
  21. C'est pourtant la seule chose qui nous sépare d'une descente accélérée dans la barbarie, disait à peu près Eric Hobsbawm. C'est une question de dramaturgie. Quand je vois la façon dont Ayn Rand s'est appuyée sur l'histoire des U.S.A pour faire passer son propos, je ne vois pas pourquoi la même chose ne serait pas possible avec un autre matériel historique national (d'ailleurs j'y travaille un peu dans le fil sur la chronologie du libéralisme français). D'ailleurs ce n'est nullement incompatible avec l'imaginaire futuriste (seasteading & cie). La modernité est cohérente avec elle-même.
  22. "Fiscalité comportementale"... ou le constructivisme assumé jusque dans le langage... https://www.la-croix.com/France/Politique/Prix-diesel-Quand-aime-Nicolas-Hulot-assume-fiscalite-comportementale-Griveaux-2018-10-23-1300977953
  23. Pourtant si tu lis bien L'Antéchrist Nietzsche parle assez élogieusement de Jésus. Dans Par-delà bien et mal (ou je ne sais plus où) il le qualifie d' "homme le plus digne d'amour".
  24. Dieux du ciel... "Si le choix de se focaliser sur l’aspect genré du militantisme est tout à fait pertinent, la décision de l’auteure de ne pas féminiser les termes, en particulier « militant », contribue à notre avis, à la domination masculine qu’elle critique par ailleurs." (cf: https://journals.openedition.org/lectures/20058 )
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