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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback
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S'il y avait une position libérale consensuelle sur le sujet, ça se saurait. Et même si c'était le cas, ça ne prouverait pas qu'il faille la soutenir automatiquement. Les thèses du libéralisme, comme de n'importe quelle doctrine, peuvent être fausses, on ne peut pas le savoir a priori. (et on va encore moins convaincre les non-libéraux si on ne fait pas l'effort de montrer le bien-fondé de nos idées). Ceux qui pensent que X est bon doivent donc apporter des arguments en faveur de X.
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Pourquoi penses-tu que c'est une bonne chose, si ça n'améliore pas la sécurité (voire augmente l'insécurité et le nombre de morts violentes) ?
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Ben justement, la violence paraît moins probable parce que le non-armé risque de mourir et le type armé est intéressé à l'exploiter économiquement. L'hypothèse hobbesienne d'une égalité fondamentale dans la capacité à tuer mène au contraire à l'hypothèse de la guerre de tous contre tous, c'est l'égalité qui rend la situation dynamique.
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Dans les guerres civiles qui durent un minimum, les deux camps peuvent être armés sans qu'ils s'ensuivent un équilibre de la terreur. Et ça vaut aussi bien au niveau collectif qu'entre groupes ou individus. Ton affirmation n'est pas forcément fausse mais je ne sais même pas si on peut comparer convenablement (soit "toutes choses égales par ailleurs") la fréquence des "violences de groupes" disons entre une période où les armes à feu (légales ou non) sont présentes et une autre où elles ne sont pas. En tout cas doit être bien compliqué et difficile d'en tirer des généralités.
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Espagne, sécession & boutifarre
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Adrian dans Europe et international
Que de bons souvenirs... -
Pourquoi ?
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Le fait que ce soit difficile n'empêche pas que ce soit une action légitime. Si les individus ont de bonnes raisons de penser que l'Etat se préparer à les massacrer, leur interdire de s'armer serait incompatible avec la défense de la sécurité individuelle. Et de toute façon, un bon critère pour évaluer la pertinence des normes morales est selon moi de voir si les individus sont susceptibles de s'y conformer ou pas (c'est-à-dire qu'il est inutile de prescrire des normes que la nature ou la psychologie rendent impossibles ou quasi-impossible à suivre. Une norme doit pouvoir être suivie pour pouvoir être qualifié de moralement bonne, voire être suivie sans exiger des vertus personnelles sortant de l'ordinaire). C'est assez inutile de dire à des individus qui redoutent d'être génocidés à moyen terme de ne pas s'armer, il ne t'écouteront pas de toute façon. Si ce raisonnement est juste, on peut conclure qu'avoir accès aux armes à feu est au moins légitime dans certaines situations politiques extrêmes.
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Tu oublies le facteur temps: le basculement tyrannique voire totalitaire d'un Etat ne se produit pas du jour au lendemain, de telle sorte qu'il pourrait être rationnel de s'armer au fur et à mesure que l'Etat semble se préparer à massacrer une partie de sa population. Je trouve cet argument pro-armes assez bon parce qu'il est indépendant de savoir si la vente libre améliore ou détériore la sécurité en temps de paix / sous un Etat "normal" (et il pourrait suffire à faire pencher la balance si d'aventure les données ne permettent pas de trancher le point précédent).
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Les articles que vous voulez faire buzzer
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Nick de Cusa dans Action !
Article fort sympathique sur un autre républicain libéral de la grande époque de la Révolution française, Jean-Baptiste Say: https://www.contrepoints.org/2017/10/08/300417-jean-baptiste-say-non-a-bonaparte-1 « Jean-Baptiste Say a fait la connaissance de Bentham à la fin de l’Empire, par le biais de Ricardo et de Francis Place. Ne cachant pas ses idées républicaines, Say se montre d’emblée extrêmement critique du retour des Bourbons et ne mâche pas ses mots dans ses lettres à Bentham. » - Emmanuelle De Champs, « Le « moment utilitaire » ? L’utilitarisme en France sous la Restauration », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 123 | 2014, 73-89. -
Il faut néanmoins admettre que la légalisation risque de faciliter l'accès aux armes auprès d'individus non-liés aux milieux criminels et donc de faciliter et/ou d'aggraver certaines formes de violences (meurtres passionnels, suicidaires qui veulent emporter leur Némésis et/ou des innocents dans leur mort, etc. Sans oublier, dans le contexte actuel, le terrorisme. Nos kikoos suicidaires en mal de mort héroïque risquent d'être plus nocifs s'ils passent du stade "couteau rituel" au stade de l'arme à feu). Je ne dis pas que c'est une raison suffisante pour justifier l'interdiction, mais le problème est plus complexe que le schéma binaire: citoyens ordinaires gentils versus grand banditisme. Il faut se demander si l'accès aux armes ne modifient les mœurs de l'ensemble de la société dans le sens de plus de violences et d'insécurité.
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Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Bastiat dans Lectures et culture
Hum, je soupçonne de l'ironie dans ce message -
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Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Bastiat dans Lectures et culture
Les manuels qu'on peut rapporter de près ou de loin au "bien-être" ou au "développement personnel" sont rarement bien écrits, et s'appuie rarement sur des acquis scientifiques crédibles (lorsqu'ils ne diffusent pas du mysticisme en douce, tendance néo-paganisme / hippie typiquement). C'est d'autant plus gênant que l'abondance du genre prouve qu'il y a une forte demande sociale derrière. Bon, dommage. -
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Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Bastiat dans Lectures et culture
La notion de "stress de la puissance" (pas super bien nommée à vrai dire) évoquée ci-dessous, m'intéresse ; est-ce que ça parle à quelqu'un ayant étudié la psychologie ? @Lancelot ? "Vouloir trop contrôler les autres diminue également le niveau de bonheur en raison du "stress de la puissance". Le célèbre psychologue de la motivation David McClelland appelle ainsi la tendance à s'emporter et à être frustré quand autrui ne se comporte pas comme on l'aurait souhaité. Dans une étude, on demande aux participants (dotés de niveaux de contrôle divers) de prononcer un discours improvisé à un public composé de deux comparses. Ces complices, placés par les expérimentateurs, doivent agir d'une certaine façon. Pour un groupe, ils répondent de manière amicale, encourageante. Pour l'autre, ils réagissent négativement. Voilà les résultats: quand les complices se comportent positivement, tous les participants (connaissant des degrés de contrôle différents) sont heureux. Pas étonnant, évidemment. Lorsque les comparses sont négatifs, un résultat plus intéressant émerge: ceux qui ont le plus besoin de contrôle trouvent l'expérience beaucoup plus dérangeante que ceux qui ont un niveau plus faible. Ce qui suggère qui si vous cherchez à imposer votre contrôle sur les autres, vous vous piégez vous-même en ressentant des émotions négatives -colère, frustration et déception- lorsqu'ils ne se conduisent pas comme vous l'auriez voulu. En plus d'avoir évincé l'amour et de se sentir frustré, vouloir dominer autrui diminue le bonheur pour une autre raison qui tient à la qualité de nos décisions. Nous prenons nos meilleures décisions lorsque nous sommes exposés à diverses vues ou suggestions. Ce qui explique pourquoi il s'avère si important de s'entourer de personnes venant de divers horizons. Et ce qui signifie également que lorsque nous voulons trop contrôler autrui, nos décisions en pâtissent: nous éloignons ceux qui ne sont pas du même avis et nous entourons uniquement de béni oui-oui acceptant notre domination." -Raj Raghunathan, Toi qui es si brillant tu peux aussi être heureux, Hachette Livre, 2017 (2016 pour la première édition américaine), p.135-136. -
Si c'est bien le cas ( @Mégille va peut-être revenir à la charge sur ce point), si le nombre élevé de morts par armes à feu aux U.S.A tient à d'autres causes que la législation, je préférerais tout de même connaître ces autres causes afin de pouvoir estimer si elles ne sont pas à l’œuvre dans mon propre pays (et donc si la légalisation de la vente d'armes ne va pas détériorer significativement la sécurité).
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Je ne le nie pas. Mais pas non plus faible au point d'être ruiné rapidement par des arguments contraires -d'ailleurs l'argument pro-libéralisation des armes qui m'a paru le moins mauvais, c'est celui de @Vincent Andrès sur le risque qu'un Etat génocide une partie de sa population, et pourtant il n'est pas d'une solidité extrême compte tenu, notamment, du peu d’occurrence du phénomène.
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Ce rapprochement est trompeur. Tu peux te défendre sans armes à feu comme tu peux t'exprimer sans écrire dans les journaux (c'est la liberté d'expression qui est un droit, pas d'avoir un journal dans lequel s'exprimer). L'Etat n'a pas à censurer les journaux, même par des moyens économiques indirects (comme un monopole d'Etat "accidentellement" inefficient), parce que ça ne correspond à aucune de ses fonctions légitimes. En revanche, pour les armes, c'est moins clair, car l'Etat doit assurer la sécurité des individus.
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Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Bastiat dans Lectures et culture
Article très intéressant sur les origines socio-historiques du mythe romantique de l'écrivain maudit: https://contextes.revues.org/1392 -
1): Peut-être, mais je ne suis pas convaincu. 2): A partir du moment où on est d'accord (ce qui n'est pas le cas) pour dire qu'avoir accès aux armes n'est pas un droit naturel, il ne reste plus qu'à évaluer la pertinence de manière "utilitaire" (je ne dis pas utilitariste, parce qu'effectivement c'est l'utilité individuelle qui a une pertinence morale selon moi. Mais même dans l'exemple que tu évoques, on pourrait très bien considérer cette situation comme préférable, y compris du point de vue de la victime, s'il était exact qu'une société où les armes sont en vente libre accroît les chances d'être violé ou tué. Ce qui est certain c'est que, quelque soit le meilleur modèle, le risque zéro relève de l'utopie).
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Fascinant, je ne connaissais pas.
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Quant on regarde bien (et ça rejoint ce que dit @Tramp), on s'aperçoit que chez les éco-socialistes et autres écolos de gauche, l'anti-capitalisme prime in fine sur l'amour des animaux. J'écoutais par exemple à l'instant une intervenante sur France Culture qui s'oppose à la commercialisation des cornes de rhinocéros, parce que, je cite "ça envoie un signal ambigu aux consommateurs, qui ne peut qu'aboutir à favoriser le braconnage". En effet, d'après elle, le braconnage permet d'obtenir la corne à meilleur marché que le commerce légal. Donc il faut interdire ce commerce honteux "qui traite l'animal comme une ressource", même si la vente de corne (qui repousse de 10 cm par an si j'ai bien écouté) permet de rendre l'élevage tout à fait rentable et au final de favoriser la conservation d'une espèce menacée. Le recul de la propriété privée et le "changement de mentalité dans notre rapport à l'animal" semble donc plus important que la survie des animaux que permet l'égoïsme éclairé et le marché libre...
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Pour savoir quel est le système le moins mauvais, il faut en revenir à l'analyse des statistiques.
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On se demande alors comment tu peux soutenir l'initiative d'Adolphe Thiers de reprendre au peuple parisien les canons qui traînaient à Montmartre en 1871... D'une manière générale des gens armés ne sont pas automatiquement des gens qui défendent la liberté, donc je ne vois pas ce que la menace qu'ils représentent pour l'Etat est censée prouver.
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D'après Wiki, cette notion de milice est une initiative du roi d’Angleterre au Moyen-âge ; elle évoque plus l'idée d'un corps constitué unitaire et publique que l'idée d'une autodéfense armée de chaque individu. En tout cas le 2ème amendement est suffisamment ambigu pour que les deux camps se disputent de sa signification...
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La Suisse ne fait pas partie de la coalition occidentale qui bombarde la Syrie et l'Irak. D'une manière générale ses armées ne se baladent pas dans les pays étrangers...
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L'Etat doit garantir l'ordre public, ce qui suppose d'essayer d'éviter que les individus se fassent massacrer ou s'entre-massacrent (parce qu'ils ont droit à la sécurité, ça fait partie de la définition de ce qu'être libre veut dire). La question de savoir si la vente libre d'armes à feu améliore ou détériore la sécurité est une question purement empirique. Je n'ai pas d'opinion tranchée, je suis juste méfiant, et vu qu'il y a plein d'anarcho-capitalistes ici qui soutiennent la commercialisation des armes, je trouve plus stimulant pour tous le monde de leur porter la contradiction. Je note par ailleurs que @Mégille a dit une chose bien intéressante en disant que ce sont les mœurs plus que la loi qui détermine les effets de la libre vente d'armes, il faudrait creuser ce point.
