Aller au contenu

Johnathan R. Razorback

Yabon Nonosse
  • Compteur de contenus

    11 906
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    46

Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Déjà, un type qui se définit comme "neutre politiquement"... Le deuxième article dit que l'immigration n'est pas adaptée au problème. ça nous fait donc un seul article qui illustre ton propos, c'est suffisant pour me donner tort, mais ce n'est franchement pas un type d'argumentation courant chez les libéraux. D'une manière générale on ne peut pas être libéral en utilisant uniquement des justifications utilitaires.
  2. Le temps viendra où les historiens des média approfondiront le sujet, mais c'est d'ore et déjà un fait établi: https://lvsl.fr/medias-ont-fabrique-candidat-macron Il n'est pas très étonnant que les grands média qui ont porté Macron au pouvoir le soutiennent une fois élu. Ils sont mal venus ensuite de se plaindre d'être méprisés par les GJ. D'une manière générale, il faudrait se servir de la non-objectivité établie des média pour faire avancer l'agenda libéral en matière de privatisation du secteur public (radio et télévisuel). La neutralité fonctionnariale est à l'évidence incompatible avec la profession.
  3. Whhaaaat ?!
  4. Exode diasporique vers la Hollande / l'Italie / l'Afrique du Nord / whatever des juifs d'Espagne suite au Décret de l'Alhambra du 31 mars 1492.
  5. 1): ça dépend quelles réactions, et aussi de si tu parles de légitimité morale ou politique. 2): Si on veut jouer au jeu des termes spinozistes abscons, c'est plutôt l'ingenium qu'il faut mobiliser.
  6. Je regarde parce que mes parents regarde, et j'essaye d'en tirer un profit qui n'est pas contenu dans la non-qualité de l'information. Ce ne serait que de moi, je n'aurais pas la Télé.
  7. 1:) Oh, c'est très injuste pour Neil Gaiman : "In Sandman, Gaiman analyses capitalist theory; in The Books of Magic he reiterates the prepatriarchialist paradigm of discourse. Thus, the subject is interpolated into a rationalism that includes truth as a whole. Werther[3] implies that the works of Gaiman are postmodern." 2): Les post-modernes sont tous de gauche non-communiste, avec une gamme de positions allant de la social-démocratie molle à l'anarchisme révolutionnaire en passant par le féminisme radical (mais souvent ont eu un passage par le communisme, ou en ont été proches à un moment). Ce qui ne rend que plus mystérieuse leur fascination pour Heidegger (Bourdieu excepté, et de toute façon je ne le tiens pas pour post-moderne).
  8. 1): Moi je regarde France 2 tous les soirs et depuis début 2018 au moins c'est devenu Télé Macron. Bien sûr ce n'est pas dit explicitement, mais le traitement des sujets est à peu près toujours "nous allons vous montrer pourquoi les réformes du gouvernement n'ont pas été comprises" (sous entendu, les gens ne peuvent pas avoir un avis différent, c'est seulement qu'on ne leur a pas assez expliqué à quel point elles sont bonnes), ou inversement "pourquoi les critiques de Mélenchon / Le Pen sont inexactes" (ce qui peut tout à fait arriver mais on sent qu'il faut que l’inexactitude soit plus d'un côté que de l'autre). Ou alors "telle vidéo populaire chez les GJ est un fake, heureusement que nous sommes là pour rétablir la vérité" (sans jamais vérifier si les commentaires de telle vidéo sont réellement erronés et dénués d'esprit critique). 2): Je suis d'accord à ceci près que la situation ne me paraît pas pré-révolutionnaire en France. Les GJ respectent les institutions (applaudissement des pompiers, défense de la tombe du soldat inconnu contre les casseurs, sympathie pour les policiers dans certains endroits). Certains appellent à la démission de Macron, mais pas à un renversement du régime, ni même à une nouvelle constitution (au grand désespoir de Mélenchon et autre partisan d'une 6ème République).
  9. On avait pas posté un générateur de langage post-moderne à un moment ? C'était drôle.
  10. 1): C'est vrai que c'est intéressant d'être xénophobe et de restreindre les droits d'autrui en partant du principe qu'il est une menace en puissance. "Puisque les hommes sont nés tabula rasa, tant cognitivement que moralement, un homme rationnel considère ceux qui lui sont étrangers comme innocents jusqu’à preuve du contraire, et présume au départ qu’ils sont bienveillants au nom de leur potentiel humain. Par la suite, il les juge en fonction du caractère moral dont ils font preuve. S’il les trouve coupables de fautes majeures, la bienveillance qu’il leur accordait au départ est remplacée par le dégoût et la condamnation morale. (Si l’on accorde de la valeur à la vie humaine, on ne peut en accorder à ses fossoyeurs.) S’il les estime vertueux, il reconnaît leur mérite et leur accorde une valeur personnelle et individuelle, en proportion de leurs vertus." -Ayn Rand, L'éthique des urgences, The Objectivist Newsletter, février 1963. 2): Mon dieu quelle horreur ! ... Tu parles comme une bourgeoise victorienne prolophobe qui angoisserait à l'idée de croiser des "sans-dents" par hasard.
  11. 1): ça tombe bien les libéraux n'utilisent pas ce genre d'arguments, ni ici, ni ailleurs. Et ils ne sont pas pro-immigration, ils sont pro liberté de circuler ("laisser faire, laisser passer"). 2): De qui parles-tu ? (Et elle viendrait d'où la crainte sachant qu'on discute anonymement sur Internet ?)
  12. Dommage, je n'ai plus de place en signature Si l'idée est que la liberté économique est inférieure à la planification, ce n'est pas le début d'une preuve... De mémoire, le climat avait fait des siennes au moment de la réforme de Turgot. Un climat nuisible à la production agricole fait des morts quelque soit le régime. Par contre, le planisme soviétique fait des morts quelque soit le climat. Choisis ton camp camarade.
  13. Quelle image ? Quelqu'un sait-il seulement qui est ce thug Tusk ? C'est ça l'inconvénient d'appartenir à une dictature collective, on marque moins l'histoire façon Caligula / génie du mal.
  14. Moi ça m'a frappé mais il faudrait faire des séries pour objectiver cette impression. J'ai un autre exemple imparfait car la phrase se trouve avoir un sens, même si on retrouve la volonté de paradoxe dont je parlais plus haut: "D’abord, si l’œuvre n’est pas le produit d’une intentionnalité individuelle mais au contraire le produit d’un certain état des rapports de production, ce n’est pas pour lui l’occasion d’adhérer à la théorie de Lukács selon laquelle le processus historique pourrait être appréhendé dans le seul sens progressif de la lutte des classes sociales. Avec Althusser, Macherey considère plutôt l’histoire comme un processus complexe impliquant de multiples déterminations (que la « théorie » devra expliquer). De la même façon, il pratique ce que Lire le Capital appelle une « lecture symptomatique » destinée à faire surgir sous la surface du texte le langage de l’idéologie. Ce langage échappe à l’auteur (« premier lecteur de son œuvre »), lequel ne parvient pas à voir ce qui excède son champ de vision, c’est-à-dire tout ce que son œuvre recèle de contradictions productives de sens, mais il ne se laisse pas non plus saisir aisément par le lecteur adepte d’une interprétation contextuelle. L’œuvre littéraire est bien plus en effet que le reflet passif des contradic-tions du monde social. Parce qu’elle utilise la fiction, combine les thèmes et les motifs, s’exprime par figures, la littérature effectue une transformation productive de l’idéologie. Elle agit sur l’idéologie parce qu’elle construit et délivre des significations inconnues, des formes de connaissance du social à prendre au sérieux sans les prendreau pied de la lettre. « À la lisière du texte, écrit Macherey, on finit toujours par retrouver, momentanément occulté, mais éloquent par cette absence même, le langage de l’idéologie. »" (cf: http://catalogue-editions.ens-lyon.fr/resources/titles/29021100735570/extras/Macherey_Presentation_Extrait.pdf )
  15. Merci beaucoup, je pense que je vais me débrouiller avec ça.
  16. C'est toujours risqué de sortir des concepts d'une science donnée pour s'en servir, à cause de ce qu'on appelle la solidarité notionnelle (un concept est lié à d'autres concepts dans le cadre d'une théorie, il est là où il est parce qu'il est censé permettre de résoudre un problème donné). Et c'est encore plus risqué lorsqu'on fait ça entre des sciences de la nature et des sciences sociales, parce que la différence des objets étudiés appellent des méthodes et des concepts différents. La transposition ou la traduction d'un concept d'une science à l'autre est un exercice périlleux. En l’occurrence ici on a un emploie pédant parce que l'auteur n'explique pas, même brièvement, quel rôle la notion joue dans le domaine d'origine, et en quoi l'analogie ou le déplacement de domaine serait heuristiquement pertinente. C'est presque une forme de name dropping je trouve. Maintenant je me demande si je peux arriver à le signaler poliment...
  17. Dire que la solution pour assimiler est de pas exercer trop de pression sociale est valable, mais trivial. C'est un peu comme si on disait que le meilleur moyen d'arriver à planter un clou correctement est de ne pas l'attaquer avec un fléau d'arme. Le problème reste donc posé (comme dirait l'autre, la question est à l'ordre du jour et elle y restera). Je précise aussi que dans une optique assimilationniste cohérente, ce ne sont pas les étrangers en général qui sont tenus de devenir Français, mais ceux qui veulent à terme acquérir la nationalité et/ou faire des enfants, qui seront eux-mêmes Français en vertu du droit du sol (l'assimilationnisme n'aurait guère de sens si on restreint la nationalité au droit du sang). Les autres étrangers sont uniquement tenus de respecter la loi.
  18. ça se tient, j'allais oublier qui a inspiré le jargon de L'Etre et le Néant. En revanche je ne sais pas si Heidegger a influencé R. Barthes. Mais on trouve quand même certaines similitudes chez des auteurs précédant la réception d'Heidegger. On pourrait peut-être inclure certains textes de Bachelard là-dedans.
  19. Oui, c'est probable. Je ne vais de toute façon pas essayer de défendre l'Etat-nation en arguant qu'il a historiquement permis de faciliter les échanges (même si c'est un fait), ce ne serait pas très conséquent avec mon hostilité à la légitimation d'une autre communauté politique (l'UE) par le fait qu'elle aurait facilité les échanges entre les pays... Pour le coup je serais peut-être un (tout petit) peu barrésien et conservateur, en arguant qu'il vaudrait mieux respecter le cadre politique hérité du passé. Non pas avec une légitimation conservatrice suivant laquelle une chose est bonne parce qu'elle est hérité, mais plutôt en faisant remarquer que toutes les transformations risques d'être pires. Certainement que l'Etat-nation tel qu'il existe n'aurait pas pu être produit sans une masse de violences, d'injustices, de coercition. Mais ce n'est pas parce que c'était très mal de prendre un petit breton ou un petit corse et de l'expédier à l'EdNat pour saluer le drapeau et apprendre, en fait d'histoire, un roman national, que ce serait une bonne chose de reproduire le processus à l'échelle européenne (et l'UE dépense d'ores et déjà pas mal de pognon des autres pour essayer de créer le sentiment d'une identité européenne), ou que toute sécession territoriale serait un pas en avant vers la liberté. Le droit à la sécession politique est une suite logique de l'axiomatique libérale, mais il ne faut pas se cacher que les "indépendantismes" ne sont le plus souvent que des nationalismes en plus petit ("la Corse aux Corses", etc.).
  20. Pourtant le mouvement de construction de l'Etat-nation (au 18ème) accompagne le mouvement d'intégration économique des marchés du royaume (marché du blé notamment, avec les projets de Turgot). Le marxisme a d'ailleurs (presque) toujours tenu l'idée nationale pour une idée de la bourgeoisie lui permettant de s'émanciper des cadres corporatifs et des douanes provinciales pour partir à la conquête des marchés mondiaux.
  21. J'aurais besoin d'un conseil urgent de @Lancelot ou d'un autre de nos amis des sciences exactes. Je viens de finir un bouquin d'historiographie que je dois mettre en fiche pour demain, et dans la conclusion je vois de vilaines choses qui me font penser aux Impostures intellectuelles dénoncées par Sokal & Bricmont: « L’autre grande mutation subie par le genre biographie se situe au niveau de son régime de vérité*. […] [Histoire et biographie] fonctionnent toutes deux selon le principe de sous-détermination théorisé par Duhem [La Théorie physique, son objet, sa structure, 1981], qui est devenu le fondement philosophique d’un nombre croissant d’études dans les sciences humaines. Ce principe fait rebondir le questionnement, et rend vaine toute tentative de réduction monocausale. En amont comme en aval la fermeture causaliste renvoie à une aporie dans la mesure où il n’y a que des épreuves singulières, non pas des équivalences, mais des traductions. D’autre part, à l’autre bout de la chaîne : « rien n’est en soi dicible ou indicible, tout est interprété** » [Bruno Latour « Irréductions », Les Microbes : guerre et paix, 1984, p.202]. Cela conduit à la prise en compte d’un réel envisagé dans sa complexité, composé de plusieurs strates, sans priorité évidente, pris dans des hiérarchies enchevêtrées, donnant lieu à de multiples descriptions possibles. » -François Dosse, Le Pari biographique. Écrire une vie, Paris, Éditions La Découverte, 2005, 480 pages, p.450-451. * expression de Foucault. ** Formule d'inspiration nietzschéenne. Normalement mon prof semble suffisamment à droite pour que le risque soit calculé si je me permet des petites critiques. Est-ce que je peux écrire un truc du style "l'auteur établit des rapprochements hasardeux entre science physique et l'écriture (historique) d'une vie" ?
  22. 1): En philosophie politique tu peux lire Libéralisme (2000), de Pascal Salin, et en économie ses autres livres sur l'impôt et la monnaie. Voir également Philippe Simonnot, 39 leçons d'économie contemporaine. Pour une critique libérale de la construction européenne, je te recommande vivement Jean-Jacques Rosa, L'erreur européenne, 1998. Ainsi que cet article: http://jeanjacques.rosa.pagesperso-orange.fr/fig000408.pdf 2): Que ce n'est pas faux et que la raison en est que le patriotisme est un sentiment alors que le nationalisme est une idéologie politique basée sur une forme pathologique de cet affect: http://oratio-obscura.blogspot.com/2018/08/penser-le-patriotisme-avec-michel.html
  23. 1): Donc c'est que tu es relativiste et non pas libéral. J'espère d'ailleurs que tu ne pousses pas la mauvaise foi jusqu'à manifester une opposition morale aux actes des staliniens ou des nazis. Car après tout chacun ses goûts... "If all values are relative, then cannibalism is a matter of taste." -Leo Strauss. 2): Le fait que la nation soit voulue souveraine n'implique pas qu'elle ait le droit de décider n'importe quoi, comme l'indique clairement la DDHC. Il n'y en soi aucune antinomie entre souveraineté nationale et un gouvernement réduit au https://en.wikipedia.org/wiki/Night-watchman_state . 3): Elle pose des principes pour la Législation du "peuple français" (préambule) dont il se trouve qu'il n'est pas une horde nomade mais un peuple au sein d'un Etat donné avec des frontières internationalement reconnues, etc. Elle ne dit rien sur un droit d'empêcher les gens d'aller et de venir, et "nul ne peut être empêché de faire ce que la loi n'interdit pas".
  24. Je ne pense absolument pas que les causes idéelles soient les seules, ni même les plus importantes (je reste assez "marxiste" pour voir le rôle des infrastructures matérielles, télécommunications, moyens de transports accrus, mondialisation économique, etc, dans les transformations advenues). Si je m'attarde dessus c'est parce que les idées sont susceptibles d'être transformées relativement facilement et sans douleurs, alors qu'inverser tous les autres changements supposerait un fort consensus social (qui est justement le problème à résoudre) et/ou sans doute une débauche de moyens étatiques quasi-totalitaires. La nation est quand même détricotée par des idéologies qui me paraissent difficilement être la conséquence inéluctable d'une nouvelle infrastructure. On pourrait avoir le même genre d'économie et de société sans la repentance coloniale ou l'européisme, par exemple. On peut aussi souligner que la séparation géographique que tu évoques n'est pas un simple phénomène spontané de marché. Guilluy n'en tire pas les bonnes conclusions, mais il indique plusieurs interventions étatiques qui renforce le processus. Si on rajoute ce qu'on sait par ailleurs sur les phénomènes de redistribution inversée (pauvres => riches), la gentrification/métropolisation apparaît comme tout sauf un destin inéluctable. Tout ça me fait conclure que ceux (en général de droite) qui posent une antinomie entre Etat-nation et libéralisme n'ont pas sérieusement réfléchi à la question.
×
×
  • Créer...