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Vilfredo

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Tout ce qui a été posté par Vilfredo

  1. Vilfredo

    Supa Playlist!

    On dirait un peu Cat Power mais en version qui sait chanter (j'ai dû écouter ça une cinquantaine de fois depuis hier)
  2. Le truc que je comprends pas avec les raisonnements sur des gens qui pourraient exister, et qu'on lit aussi chez les écolos, c'est: de qui parlez-vous? D'abord un être humain ça a un phénotype, un tempérament et des goûts, contrairement à ces possibilités d'êtres humains dont on ne sait rien, et qui ont le même statut ontologique que le piranha possible dans mon évier, peut-être parce que les concepts métaphysiques applicables aux choses ne sont pas nécessairement applicables aux êtres (l'existence/l'essence) enfin du moins ça mérite débat.
  3. Note: ce serait intéressant de savoir ce que N connaissait de Feuerbach. Parce qu'une section de PBM s'appelle quand même Das religiöse Wesen, et le livre de F, Das Wesen der Religion... Un truc que Strauss commente d'ailleurs ("Yes, that one can say, but the German is “Das religiӧse Wesen,” and that is I believe directed against a very famous thought and book, Das Wesen der Religion, [by] Feuerbach, The Essence of Religion. For Nietzsche there is no essence of religion, but there is something which one can call (because the German noun, “Wesen” has a verbal meaning) “the religious goings–on,” “the religious doings,” or something [like that]. It is not easy to translate into English.")
  4. Bah Dionysos quand même. Elle ne laisse pas de place au christianisme (et encore, il est très élogieux à l'égard du christianisme antique et de l'AT). La question de N. est de savoir si, à la place de nos valeurs morales, nous pourrions placer des valeurs « naturelles » (au sens du naturalisme) (Volonté de puissance, §462), expérience qui ne requiert pas de postuler que Dieu n’existe pas, mais simplement un accord qui nous dispose à ne pas l’invoquer dans des raisonnements pour justifier ceci ou cela. Il faut voir comment le surhomme est évoqué dans Le Gai Savoir, §143 : le polythéisme a créé les surhommes (les dieux) ainsi que des quasi-hommes et des sous-hommes (les nains, e.g.), autorisant une pluralité de normes (les dieux ne sont pas incompatibles les uns avec les autres), et la réalisation de l’individu, contrairement au monothéisme, qui imposa une seule norme et un seul dieu. Le polythéisme naît d’une excuse pour la réalisation de son propre idéal individuel : au lieu de revendiquer cet individualisme, l’homme dit : « pas moi ! mais un dieu à travers moi ». La pulsion du moi se « déchargea » dans l’art et le polythéisme, pour conjurer le spectre moral d’un narcissisme qui s’apparente, pour la morale, à de l’ « idolâtrie ». Les dieux prennent donc la forme de cette individualité idéale. Le surhomme décrit dans Le Gai Savoir, §302, est celui qui a « dans l’âme ce bonheur d’Homère », Homère qui « s’inventa ses propres dieux », c’est pourquoi l’homme qui est rempli de son esprit est « la créature la plus susceptible de souffrance sous le soleil ». Après tu peux me dire que du coup ce sont pas des "vrais" dieux mais juste des allégories des valeurs morales "naturelles". Je te répondrais que c'est précisément comme ça que Nietzsche pense qu'on concevait les dieux avant le monothéisme.
  5. J'ai plutôt l'impression que c'est une critique des philosophes occidentaux qui ont des grands principes et qui les appliquent pas. Dostoïevski les prend au mot. Le darwinisme social, je veux bien, mais pouvez-vous buter une vieille femme? La question n'est pas le classique: vos principes sont-ils assez forts pour vous empêcher de voler et de tuer, mais: y a-t-il des non-principes assez forts pour aller contre la culpabilité, la loi morale etc.? La conclusion de l'expérience c'est que le nihilisme ne permet pas de vivre et Raskolnikov embrasse la religion. L'approche très pratique a un côté nietzschéen: le test d'une idée n'est pas "est-elle vraie ou fausse?" mais "est-ce que je peux vivre avec ou pas?" Est-ce une critique de Nietzsche? D'abord historiquement on va avoir du mal (le roman paraît en 1866 et Nietzsche a écrit son premier livre, La Naissance de la tragédie, en 1872). Ensuite si on garde l'idée que l'homme ne peut vivre sans Dieu, ce n'est pas vraiment une critique de Nietzsche, qui écrit par exemple: "Autour d’un héros, tout devient tragédie ; — autour d’un demi-dieu, tout devient satyre ; — autour de Dieu, tout devient — quoi donc ? peut-être « univers » ? —" (Par-delà bien et mal, §150), manière de dire qu'il y a un doute sur la possibilité d'avoir un monde dont le centre ne soit pas un dieu, même si ce dieu n'est pas nécessairement le dieu chrétien. Au contraire, il me semble, Nietzsche et Dostoïevski se rejoignent très bien sur l'analyse de la déréliction morale causée par le nihilisme et les hommes qu'il apporte avec lui. Là où il y aurait une grosse différence c'est que Nietzsche trouve que le christianisme n'est pas une échappatoire. Nietzsche est très angoissé par le nihilisme, critique du christianisme, mais pas athée pour autant. Après ma lecture de Dostoïevski remonte à longtemps. Pour comprendre Nietzsche, il y a les livres de Nietzsche de la maturité (essentiellement Par-delà bien et mal et Le Crépuscule des idoles, qui est un peu un résumé de toute sa philosophie en une centaine de pages) et l'excellent Nietzsche. Philosopher, Psychologist, Antichrist de Walter Kaufmann. C'est pourtant le roman des philosophes. (D'accord avec le reste.)
  6. Je crois que c'était... sarcastique.
  7. Traduction: @Rincevent devrait y voir une bonne nouvelle.
  8. tu as AdBlock? ça change ta vie pour le porno
  9. Vilfredo

    Nécrologies

    Sonny Chiba
  10. Mamma mia que c'est moche
  11. Mais bordel l'intérêt de cette chanson c'est justement qu'on parle de mecs! C'est une chanson sur le désir féminin (I'm gonna let myself get / Absolutely soakin' wet). Comme White Boys/Black Boys dans Hair. Les barbares.
  12. Hétérosexuels mon cul
  13. Moi j’ai l’impression qu’on redécouvre un peu Hegel et la dialectique là
  14. “We were the beginners of the crime” why are you breaking up with me Boris ?
  15. Vilfredo

    Traitements médicamenteux

    ta nouvelle punchline? "ton QI est tellement bas que tu l'as dans le cul?"
  16. Ah l’histoire de la philo à la Heidegger c’est toujours dans la dentelle. Donc Simondon n’utilise plus aucune notion de sujet?
  17. Je sais pas y a plein d’options. Deviens meilleur, développe ton potentiel, augmente ta puissance, cultive tes talents, sois un honnête homme, ou, successivement et jamais exclusivement, un bon mari, un bon [insérer ton boulot], un bon père, un bon ami...
  18. Ce qui nous ramène à Voegelin. Je précise que je pourrais faire le même rant (même si je l'avais pas envisagé comme tel) sur n'importe quelle autre justification extérieure de la vie, puisque c'est cette catégorie générique qui me paraît mauvaise. Mais c'est un désaccord philosophique: si ça vous va de poursuivre votre bonheur, je ne vais pas réveiller le chat qui dort.
  19. C'est seulement que ça m'impressionne beaucoup comment les gens se rendent malheureux simplement en s'accrochant à une certaine idée de la vie qui les empêche de vivre, que ce soit une idée politique ou pas. Ça peut me rendre triste si je les connais et m'énerver parce que oui par ailleurs ma compassion est limitée et je m'en méfie chez les autres. Après on peut très bien croire au bonheur ou croire en n'importe quoi et très bien vivre et dans ce cas youpi. J'ai juste pas l'impression que cette idée de bonheur, une idée neuve en Europe après tout, aille vraiment dans ce sens, mais tant mieux si je me trompe. Si ça c'est de la misanthropie tant pis pour la philanthropie.
  20. Je comprends vraiment pas tout mais en particulier pas l'opposition entre le temps comme devenir (j'ai envie de dire je vois pas ce que le temps pourrait être d'autre, puisque c'est le truc qui empêche que tout arrive en même temps) et le temps comme forme a priori de la sensibilité (je suppose que c'est ça que tu appelles "catégorie" mais dans Kant les catégories c'est quantité/qualité/modalité/relation) ni l'opposition entre l'émergentisme (?) et la dialectique (Hegel?). J'ai du mal à voir le point commun 1) entre Descartes et Kant sur le sujet 2) entre Descartes et Aristote en métaphysique, vu que Descartes est plus ou moins le gars qui a foutu à la poubelle à peu près tout Aristote et les notes de bas de page de la scolastique.
  21. Et merde, moi qui croyais. Si l'Introduction dont tu parles c'est le truc que les Belles Lettres ont publié là récemment (Une philosophie pour vivre sur la Terre), ça m'a l'air d'être de l'épistémologie très facts don't care about your feelings. Enfin je regarde ton lien et je vois pas l'intérêt de ces trucs quand on a lu un manuel de terminale.
  22. Oui d'ailleurs c'est parfois curieux d'avoir au moins 10 ans de moins que tout le monde ici. J'apprends de mes aînés. Depuis tout petit j'adorais accompagner mes parents dans leurs dîners, vernissages, au théâtre etc. Bah oui. C'est un idéal égoïste, immature, frustrant, qui rend les jeunes gens malheureux et irresponsables. Avec cette cible en vue, les gens ne cessent de se torturer, de culpabiliser et mépriser leur vie actuelle au regard du futur et du passé, dont ils font l'étalon de la mesure du "bonheur" pour toujours désormais et traversent leur existence comme un musée sans regarder, à attendre le messie dans un coin en vivant leur vie pour les 10% de moments pendant lesquels ils seront ainsi "heureux", parce que le reste est juste bon à être coupé au montage (quel dommage vraiment que la vie ne soit pas comme dans les films!). Dès qu'ils sont malades, dès qu'ils sont tristes, dès qu'ils s'emmerdent, c'est la mort, l'angoisse métaphysique née du bobo au petit doigt, incapables qu'ils sont d'admettre que tout ça aussi c'est leur vie et pas une biographie ni une stase qui les prépare avant que quelque chose se produise par magie qui les sauve de leur misère et dont ils sont désespérés d'apprendre qu'elle ne se produira pas. Tous ces épisodes ou ces périodes de souffrance sont déplacés hors de la vie alors qu'il y aurait une leçon à en tirer et un intérêt à y trouver, parce qu'après tout il faut bien s'occuper pour tous les jours où c'est pas ta fête. Qui plus est, on change et il faut choisir entre poursuivre le bonheur de Vilfredo aujourd'hui, l'an prochain et en 2024. Qui sait ce qui fera mon bonheur d'ici là. En attendant, je préfère suivre d'autres proxys que mon "bonheur" et lever les yeux de mon nombril. De ce fait, et aussi comme le "bonheur" est un peu trop abstrait, ils l'identifient à une autre connerie du moment, typiquement l'amour, et ils attendent comme ça le jour où toutes leurs souffrances et leur malheur seront rachetés par Dieu ou leur crush, aussi misérables que vulnérables et dépouillés face au premier connard qui voudra les niquer, si bien qu'ils sont parfaitement sûrs de rester seuls au moment où ils brûlent tellement de ne plus l'être, en espérant pour eux que ça les déniaise pour de bon. Si au contraire leurs attentes sont satisfaites, ils ne sauront pas comment réagir, parce que le but de leur vie est atteint, ils sont enfin "heureux", et ils ont tellement peur que ça cesse qu'ils ne le sont pas pendant qu'ils pourraient. Donc il faut arrêter avec toutes ces âneries parce que la vie n'a pas été taillée sur mesure pour mon ou ton bonheur personnel, ce qui fait dire aux fanatiques du bonheur que la vie c'est de la merde. On peut me dire que le bonheur c'est the pursuit of happiness et pas l'ataraxie, mais chasser un animal que t'attrapes jamais, ça a quand même un petit côté maso. On peut dire que le bonheur c'est ce dont on est responsable et qu'il faut pas l'attendre les bras croisés ou je ne sais quelle combinaison entre les mots "bonheur" et "responsabilité" qui sauve l'affaire mais ça m'empêche pas non plus de penser qu'on est bien souvent heureux par hasard ou sans le vouloir (entre la vie que tu veux et la vie que tu as il y a un gouffre et la vie que tu as est bien plus proche de toi que la vie que tu veux) et qu'on cherche tellement d'autres choses comme la puissance, le respect, le plaisir ou la reconnaissance que mettre toutes ces passions dans le même sac "bonheur" peu m'importe comment on se démerde pour les agréger est au choix de la mauvaise foi, de la confusion intellectuelle obstinée ou une opération de simplification de la pensée si radicale qu'elle abêtit considérablement la discussion. Je dis pas qu'il faudrait que les gens en bavent jusqu'à crever, même si c'est à peu près la doctrine de l'Eglise catholique et que ça a beaucoup plus d'application pratique dans la vie qu'on croit, et j'ai rien contre le bonheur, mais ça sert à rien comme idée à part rendre les gens malheureux pour des prunes.
  23. — I love you. — It’ll pass.
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