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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Petite remarque en passant : la défense de Hoppe n'est pas une comparaison historique entre l'époque présente et celle de l'Ancien régime, mais une suite de raisonnements purement théoriques. Sa démonstration n'est donc pas invalidée (ni validée par ailleurs) par l'expérience historique de la Monarchie (qui reste comme plusieurs personnes l'ont rappelé, assez dépendante d'une économie et d'un imaginaire social-historique désormais disparus).
  2. La littérature sur la révolution française est abondante. Les plus réactionnaires d'entre nous mettront au crédit de Furet sa reconsidération positive de deux historiens injustement négligés mais pourtant indispensables pour comprendre la période : Augustin Cochin et Hippolyte Taine, le premier à travers son Esprit du jacobinisme, le second par son histoire des Origines de la France contemporaine. A Furet, on peut ajouter Lefort et Arendt (qui quant à elle fait l'éloge de Burke, soit dit en passant).
  3. Un auteur que Astynoos doit connaître disait que la monarchie, c'est l'anarchie +1. Hoppe estime que parmi les régimes politiques, la monarchie est le moins attentatoire à la propriété, car il rend le pouvoir indisponible. Puisque celui-ci est monopolisé par une dynastie, la tentation du marchandage démocratique (et du nivellement par la redistribution qui en découle) est absente. De plus, contrairement au personnel démocratique, l'intérêt du monarque est d'accroitre la richesse de ses sujets plutôt que de les faire raquer le plus rapidement possible parce qu'ils sont la source de ses revenus mais aussi ceux de ses enfants (et petits enfants, etc.). En contraste, la perspective du politicien démocrate s'arrête là où s'éteint son mandat. Lui à tout intérêt à promettre de transférer aux riches vers les pauvres pour se faire élire, d'endetter à mort le pays et à refiler le bébé à ses successeurs, etc. De Jasay remarque aussi que l'expression même du consentement en monarchie est plus propice à ce que la société prenne conscience de ses intérêts comme opposés à ceux de l'État : en se désignant comme instrument de la société légitimé par le suffrage universel, l'État démocratique a réussi à étendre son pouvoir avec l'aval de ses citoyens, là où toute extension du pouvoir monarchique -parce que reposant plus explicitement sur la coercition- se fait en confrontation avec ses sujets (qu'on se souvienne des révoltes antifiscalistes déclenchées dans le sillage de la rationalisation de l'imposition en France et en Europe !). Sur un plan historique plus propre à la France, la question du rôle centralisateur de la Monarchie moderne (et de sa continuité dans l'esprit post 1789) demeure assez ouverte. La thèse de Tocqueville qu'évoque Apollon se fait la continuatrice d'une tradition aristocratique anti-absolutiste (dans laquelle on trouve Montesquieu, Voyer d'Argenson, François Hotman ou plus récemment Bertrand de Jouvenel) qui a ouvert la voie à la frange du libéralisme qui m'est le plus sympathique. Toutefois, si l'idée que la monarchie en jouant la bourgeoisie contre l'aristocratie a préparé le jacobinisme est séduisante de loin, elle ne résiste pas trop longtemps à l'épreuve des faits. Même avec la meilleure volonté du monde, avec sa cohorte de juristes, de percepteurs, de fermiers généraux et de dragons, l'ancien régime (même sous Colbert) est structurellement incapable de faire du pays ce corps "un et indivisible" que les révolutionnaires ont cherché à établir (et qu'ils n'ont qu'en partie établi : le gros du travail s'est fait, si on en croit Braudel et Weber, avec la révolution industrielle). Il suffit pour ça de lire ce qu'en dit Bainville dans son "Histoire de France" Il me semble que le problème actuel de la monarchie (pas celle constit et démocratique, la vraie), c'est que ses outils de légitimation passés (hérédité, dynastie, etc) sont devenus totalement étrangers à nos contemporains : le triomphe dans les esprits de l'égalité a fait rendre gorge aux représentations d'Ancien régime.
  4. + 1000 Comme disait Karl Hess, les écoliers ont essentiellement besoin de logique et de grammaire.
  5. vient de recevoir "Political Economy Concisely. Essays on Policy That does not Work and Markets That Do" de A de Jasay.

  6. F. mas

    Vidéos comiques

    C'est marrant : je déteste la publicité sous toutes ses formes, mais celle-là, elle me fait rire aussi.
  7. Souvent imité, jamais égalé Sur la seconde partie du propos, sans doute. Un moment, on m'a fait remarquer que je portais une casquette (de golfeur) comme John Rawls, des cravates club comme Michael Oakeshott et que je fumais la pipe comme Bertrand Russell. Encore heureux que je ne me sois pas pris de passion pour Marcella Iacub ou Judith Butler
  8. Et ce ne sont que des discours, qui se valent tous ? aieaieaie, ben je comprends pourquoi t'as pris anthropo et pas géopo ou même histoire. <–<
  9. Si la télé n'en parle pas, c'est aussi parce que ça ne se passe pas en France, mais en Egypte, en Iran, en Irak, au Pakistan, etc. En ce moment, ce sont les coptes qui prennent cher en Egypte.
  10. lit "L'homme économique" de Christian Laval.

  11. Quitte à paraître monomaniaque aux yeux de certains, je ne saurais trop conseiller la lecture de The State, d'Anthony de Jasay. Il existe une traduction française, mais, aux dires d'un esprit fin du forum qui se reconnaîtra, elle laisse un peu à désirer.
  12. Soral et Dieudonné synthétisent tout ce que j'abhorre dans le débat public actuel, ou plutôt dans sa parodie tragique : deux débiles sous éduqués se font du fric en déversant des flots de merde insane en flattant les bas instincts de la foule. Le pire, dans cette histoire, c'est qu'ils ont trouvé un public assez demeuré, assez inculte, assez adepte de la pensée magique, assez bouffé par le ressentiment pour les élever au rang d'intellectuels et de défenseurs de la liberté. Quand je vois ça, je me dis que la connerie a de l'avenir dans ce pays.
  13. Je fume la pipe depuis une dizaine d'années (avant je fumais des cigarillos), et il m'arrive de fumer un cigare avec un bon verre de ouisqui ou de sherry. Par pur plaisir. Ca me détend beaucoup (plus jeune j'étais plutôt du genre nerveux).
  14. C'est pas du popcorn, c'est des yeux de chats…attends voir…ah non, c'est bien du popcorn.
  15. Pour en revenir au sujet de ce fil, il est à mon avis tout à fait possible de poser une ligne de démarcation entre un libéralisme "de droite" et "de gauche" en fonction du degré d'acceptation de la démocratie et de son fondement normatif égalitaire (l'identité entre gouvernants et gouvernés implique le droit à l'égale participation à l'élection et aux charges publiques, et entraine la valorisation de l'égalité des conditions comme une fin en soi). En faisant ça, on retrouve à la gauche de la gauche les libertariens coco genre Michael Otsuka ou Van Parijs qui conditionnent la démocratie réelle à une redistribution de la propriété en accord avec la clause de première acquisition lockienne-nozickéenne, au centre gauche se tient John Rawls et JS Mill : le premier commence par tenir la démocratie -et ses exigences d'égalité et de liberté- comme acquise pour ensuite réfléchir au principe de justice qui lui convient le mieux, le second en fait de la démocratie une fin en soi. Au centre, il y a ceux qui pensent que libéralisme et démocratie s'agencent sans problèmes, comme John Locke, qui ne voit pas de problème entre consentement par voie de parlement (principe majoritaire) et droit de propriété (principe contre-majoritaire) ou les pères fondateurs de la constitution US, qui voient la représentation libérale corriger les excès égalitaires de la démocratie, et la démocratie corriger les excès autoritaires de la représentation (via l'élection). Au centre droit, il y ceux qui acceptent la démocratie, mais sous conditions, et plutôt à contre-coeur, comme Hayek, qui y voit le moyen le plus pacifique pour conserver la justice et ses bienfaits (en attendant la démarchie ou James Buchanan), qui prétend soustraire la constitution au marchandage démocratique en lui appliquant des règles strictes. Et puis franchement à droite, on a les libéraux qui ne sont pas démocrates : Hoppe, Rothbard à la fin de sa vie, de Jasay mais aussi les doctrinaires, Hume, Burke, (en fait la plupart des libéraux classiques), etc. Voilà, ce classement vaut ce qu'il vaut, mais il met un référentiel qui peut mettre pas mal de monde d'accord.
  16. J'aurais sans doute été paysan ou métayer à la même époque, comme pratiquement 90 pour 100 de la population française. A bas les partageux !
  17. Je vois Lipovetsky et Bruckner qui peuvent être intéressants. Mais sans vouloir paraître insistant, "Du Pouvoir" me semble plus accessible que "L'ère du vide" par exemple. Enfin, le second est plus court que le premier, c'est déjà ça et il s'agit d'une défense singulière de la société de consommation.
  18. Tiens c'est marrant je pense tout pareil.
  19. Pas mieux. Et ça enseigne la littérature. hu.
  20. MMMmmh…Si on en croit Rothbard, c'est quand même le cas, même si au welfare state s'est subtitué le warfare state. http://www.lewrockwell.com/rothbard/rothbard60.html Pour aller plus loi, je vous suggère de jeter un oeil sur ce dossier paru dans la revue française de science politique en 1989. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/issue/rfsp_0035-2950_1989_num_39_4 Je retiens en particulier les articles de feu Marie France Toinet et Denis Lacorne, qui -sans jeu de mots- écornent un peu l'imagerie d'Epinal qu'on retrouve de temps en temps dans la littérature conservatrice US. L'homme tenait plus du big goverment conservatism et de Hamilton que de Jefferson et de l'antifédéralisme des Tea partyers. L'argument de la menace soviétique, que l'on accepte ou non son bien fondé, a le problème de tous les arguments liés à la menace dans les théories de la guerre : il est infalsifiable. L'existence d'une menace réelle est affaire de perception et de justification, et non de démonstration (on ne démontre pas objectivement l'existence d'une menace d'agression impérialiste, on en cherche les signes pour se prémunir contre une intention hostile qu'on ne peut que deviner, car aucun État n'agit à visage découvert). La question de savoir si l'URSS était une puissance agressive dès la fin des année 1960 ou au contraire une bureaucratie à bout de souffle en plein déclin a passionné des générations de penseurs et de stratèges. Il a fallu attendre la chute de l'URSS pour se faire une idée exacte de l'étendue de la menace réelle qui planait sur le "monde libre" (et encore : la question de savoir si "la guerre des étoiles" reaganienne a accéléré le déclin coco fait toujours débat).
  21. C'est dommage pour La Boétie, c'était une bonne suggestion. "Du Pouvoir" a été écrit un peu avant la fin de la seconde guerre mondiale et dans mes souvenirs, ce n'est pas trop difficile (très historique en fait), mais plus long que le "Discours sur la servitude volontaire". L'écriture de de Jouvenel est très claire, mais peut-être l'ouvrage est-il un peu dense pour passer un examen vite fait bien fait. Qu'en pensent les autres ?
  22. Il y a bien "Du pouvoir" de Jouvenel, qui a le mérite de ne pas être trop marqué tout en entrant dans la catégorie "essais".
  23. très content d'avoir récupéré "L'envie" d'Helmut Schoeck.

  24. Je précise tout de même que ce sont les lignes essentielles de l'argumentation qui me semblent discutables dans tous les sens du terme. Les figures de style polémiques ne sont pas très intéressantes (sloonz) j'en conviens, j'invite donc à les mettre de côté pour s'intéresser à la substance du texte. Fagotto : la première citation découle de l'idée d'échange inégal que j'évoque plus haut entre les deux parties au contrat (le vilain patron et le gentil salarié), ce qui peut s'infirmer. La seconde n'est pas si dépourvue d'intérêt que ça, j'en veux pour preuve qu'elle évoque un lieu commun de la littérature économique, celui de la monopolisation des ressources vitales (il me semble - de tête - que par exemple Pierre Lemieux en parle dans son dernier essai), la troisième et la quatrième citations confondent néolibéralisme et libertarisme : je ne suis pas sûr que la distinction soit claire pour tout le monde (libertariens ou pas), d'où l'intérêt de relever le problème. La dernière citation n'a effectivement aucun intérêt, mais justement parce qu'il n'y a pas généralisation : ce sont des libertariens,ce qui veut dire que certains ne l'ont pas fait, et que d'autres non libertariens l'ont fait. Le propos me semble accessoire.
  25. Je ne comprends rien au premier paragraphe, c'est quoi cette histoire de communistes ? Et pour éviter de voir condamner un innocent à une peine de prison, est-il plus sage de fermer les établissements pénitentiaires ? Sur le second paragraphe : on a aussi pendu avant et après.
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