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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. L'union européenne n'a jamais été libérale, il s'agit d'une erreur de perspective que nous payons plein pot aujourd'hui, sans doute par aveuglement et court-termisme. Répéter comme la plus plate propagande institutionnelle que grâce à l'Europe, nous avons la paix, c'est un peu comme expliquer que c'est grâce aux omelettes que nous pouvons avoir des œufs. L'épuisement des nations européennes, le formatage et la division de l'Allemagne au sortir de la seconde guerre mondiale, la constitution de deux blocs politique-idéologique autour de l'otan et du pacte de Varsovie ont préparé plus surement le terreau -c'est-à-dire la pacification- nécessaire à l'apparition des institutions européennes et de son esprit impolitique que la volonté de ses "pères fondateurs". C'est parce que la paix s'est établie que l'UE et ses formes antérieures ont pu s'imposer comme une idée neuve et non l'inverse. Les Monnet et consorts détestaient certes la politique, et lui préféraient la technocratie et sa logique topdown, ce qui s'est traduit tout le long du processus de construction européenne par une stratégie double : à chaque étape, que ce soit Maastricht, Schengen, Amsterdam, etc, à la libéralisation des échanges répondait presque nécessairement l'harmonisation législative, puis la coordination des politiques publiques, et cela jusqu'à l'institution d'un fédéralisme européen (ce qui revient à instituer un Etat européen, avec BCE, monnaie unique, citoyenneté européenne, harmonisation des politiques migratoires, mutualisation des intérêts stratégiques, etc.). En clair, il s'agit de rajouter un échelon au dessus des états, sans les contrôles classiques attachés à la démocratie et au gouvernement représentatif, et donc un fromage à taille continentale pour les politiciens, les bureaucrates et les lobbies de tout poil. La prudence voudrait d'accepter l'intégration économique, mais dans ce ca, pas besoin d'UE, mais pas du tout l'intégration politique.
  2. Houlà ! tu es où ? A Marseille ?
  3. Tiens je l'ai vu récemment, ce truc. Je m'étais dit bon Dantec, ça ne peut pas être complètement pourri, il doit y avoir des trouvailles qui dépotent, etc. Mais non. Vraiment un gigantesque ratage. Kassos réussit à faire passer de bons acteurs pour des amateurs (Charlotte Rampling), le héros qu'il a choisi est un débile, la fin est nulle, le rythme comparable à un Derrick sous tranxène, et rien ne prend.
  4. Au secours ! je n'ai même pas réussi à tenir une minute. C'est quoi ce dîner de cons ?
  5. Nous sommes à l'ère des gouvernances post-démocratiques, ce qu'il nous faut maintenant, c'est trouver la bonne manière de l'annoncer à nos concitoyens moins au fait de la tambouille politicienne et de ses évolutions.
  6. La parano est mère de vertu quand il s'agit de surveillance et de mutualisation de fichiers. Je suis défavorable à la traçabilité du parcours scolaire, et donc de son contrôle permanent par tous les bureaucrates, pédagogues et autres marchands de notes et d'évaluation parce que ça ne les concernent pas, et qu'à terme ça deviendra un moyen de contrôle et de discipline comme tout ce qui tombe entre les mains de ceux qui ont un peu de pouvoir, et que rien ne garantit la confidentialité de dossiers qui pourront coller au cul de l'élève tout le long de sa scolarité. J'attire l'attention que la concentration d'informations aux mains de ces gens-là sous prétexte d'efficacité ou de rapidité de l'information me semble être la pente savonneuse qui nous conduit directos vers la servitude généralisée.
  7. Totalement d'accord. Mutualiser les dossiers, les coller aux enfants du premier jour de leur scolarisation jusqu'au dernier, c'est du flicage.
  8. D'accord sur les Traités, moins en ce qui concerne l'impôt et pas du tout sur l'idée plus générale de "réintroduire le peuple" comme check and balances. Je précise avant de commencer que je suis tout aussi critique de la démocratie représentative moderne que toi ou Bastiat : le phénomène oligarchique est vrai et visible, et prospère à nos dépends. Je ne suis simplement pas démocrate du tout, parce que comme tous les organes d'initiation et d'exécution de choix collectif, la démocratie propose de substituer au marché (l'échange volontaire entre des individus agissant selon des préférences subjectives,le tout régulés par la justice et le respect des contrats) la décision non-unanime : une fraction de la société décide pour tout le monde sans limites autres que celles qu'elle pose elle-même). Si on parle de démocratie semi-directe, c'est-à-dire de savoir qui doit prendre l'initiative de lancer le référendum utilisé comme contre-pouvoir, le problème reste entier : si c'est la constitution et le personnel politique oligarchique, il s'arrangera pour les déclencher quand ça les arrange, comme en ils l'ont fait pour les traités européens. Si le référendum est d'initiative populaire, l'instrument est à double tranchant. Blot suggère dans son livre qu'alors surgira une sorte de coalition entre tous les types victimes de l'oligarchie en place. Il oublie dans son calcul tout ceux qui bénéficient directement et concrètement de la redistribution sociale, des emplois publics et des services publics gratos (enfin payés par ceux qui peuvent. Ca fait du monde, et ça peut autant peser dans la balance que l'antifiscalisme, l'anti-immigrationnisme ou je ne sais quoi encore. Il suffit qu'apparaisse -mais c'est le cas de toutes les démocraties- un démagogue pour suggérer de ne taxer que les riches, de vider les banques ou je ne sais quoi pour que les effets bénéfiques associés à la démocratie disparaissent. Je reviens à ce que je disais plus haut : la démocratie directe se fait la caisse de résonance d'une situation sociale et historique concrète, et pas un instrument de transformation politique (libérale). En Suisse ou aux USA ça marche parce que la société civile est puissante, pas l'inverse. Qu'on se souvienne de l'épisode malheureux de 1848 où tous les démocrates chantaient les louanges du suffrage universel. Résultat, bing, le "peuple" met Louis Napoléon Bonaparte sur le trône. L'oligarchie n'est certes pas le porte-parole officiel du peuple, mais la procédure démocratique non plus : son résultat est majoritaire, et non unanime, et elle n'interroge que la faction autorisée à voter à un instant T, qui peut varier en conséquence (en fonction des décès, des majorités, etc.) à un instant T+1. C'est un procédé de prise de décision comme un autre, qui a ses avantages et ses inconvénients, et qui peut se révéler à la longue très attentatoire à la propriété. Je me permets d'envoyer un lien sur le sujet : http://www.econlib.org/library/Columns/y2010/Jasaydemocracy.html
  9. My fault : je retire alors. Nb : FreeJazz. Critiquer Blot pour son conservatisme est à mon avis effectivement moins nécessaire que son utopisme démocratique.
  10. Je vois plusieurs problèmes dans le propos de Blot sur la démocratie directe, que sa critique intelligente (et imparable) de l'oligarchie peut masquer aux esprits libéraux les plus affutés. D'abord, un problème logique : parce que les pays les plus favorables aux libertés économiques et au conservatisme social qu'il défend ont adopté des pratiques démocratiques référendaires ou semi-directes, il pense qu'existe un lien de causalité entre les deux phénomènes : la démocratie devient la cause, la prospérité et la liberté les conséquences. Il y a fort à parier que le lien soit plus un lien de contiguïté, et même qu'au contraire, les effets du principe majoritaire (qui sur le long terme a toujours favorisé le marchandage entre coalitions et la redistribution sociale) soient en fait tempérés par une société civile particulièrement bien organisée et autonome. Si les pratiques de dd marchent en Suisse par exemple, c'est parce qu'il y a une société civile forte pour éviter sa dégénérescence soc-dém, et pas l'inverse. La démocratie directe n'est pas spécifiquement une pratique libérale, c'est un mode de prise de décision collective qui peut menacer la propriété quand la société qu'elle oblige n'est pas spécialement libérale (ce qui explique qu'en général les auteurs libéraux insistent sur des limitations contre-majoritaires comme la protection des minorités, l'inscription de droits fondamentaux dans la constitution elle-même retiré de la décision législative ordinaire, etc.). Blot est particulièrement attaché à la DD parce qu'il lui prête des vertus particulières qu'elle n'a pas à mon avis : il pense qu'une fois écartée la représentation oligarchique, le pays réel (en fait les factions victimes de l'oligarchie) reprendra le dessus et se libérera du fiscalisme, de l'immigration et du socialisme, ces puissances fatales qui menacent l'Occident. Il sous-estime l'irrationalité de la foule. Sa grande culture antique devrait lui rappeler que le pendant de la démocratie, c'est le démagogue qui joue sur les passions du moment pour accéder au pouvoir. Un jour il parlera de l'immigration, un autre d'argent gratuit, et un troisième de rupture avec le capitalisme (au gré des modes médiatiques et des fièvres du moment) pour flatter les bas instincts sans souci de cohérence et de modération, et finira même par détruire ce que Blot prétend conserver. Enfin, je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce que dit Rincevent quand il dit qu'une personne ne change jamais, qu'elle reste celle qu'elle a toujours été. Le changement se vérifie en actes et en paroles. Or le cas de Blot, force est de constater que son propos demeure très attaché à la démocratie directe et aux pratiques référendaires comme expression du "peuple véritable", à la revanche du pays réel contre celui légal, aux "valeurs héroïques" et à l'anti-immigrationnisme radical. Ce sont les convictions qu'il professait au RPR comme FN par le passé, et qu'il continue de défendre dans son dernier livre et au sein de son institut aujourd'hui. Il suffit de le lire.
  11. Oui, le premier tome de droit législation et liberté est vraiment bien. Il y a aussi à l'ouvrage classique de James Buchanan "The Limits of Liberty. Between Anarchy and Leviathan", qui est le pendant en théorie politique du classique "The calculus of consent : Logical Foundation of Constitutional Democracy" (qui est plus centré sur l'économie). Il s'agit d'un classique de la fondation contractualiste de l'Etat minimum. Sinon ce moment je lis un livre de Richard A. Epstein (qui est au Cato Institute) qui se présente comme libertarien ou libéral classique ("laissez fairist") : Skepticism and Freedom: A Modern Case for Classical Liberalism. Ca peut coller ça ! Epstein est un théoricien du droit reconnu par ses pairs (il est pote avec Cass Sustein et Richard Posner) et c'est un praticien et un théoricien.
  12. Sarko est en campagne, et il sait que si sa formation politique veut être réélue, il faut qu'il fasse le même coup qu'en 2007, c'est à dire faire une campagne à droite pour mordre sur l'électorat du FN (la stratégie Buisson de la migration du million d'électeur de Lepen à Sarko). Du coup, il sort ses trucs pour chasser l'électeur droitier (il a sorti son Guéant, par) et se reconstruire une image de tough guy. C'est la saison en ce moment des promesses intenables, assez comparables à celles qu'il avait faites à la veille de son élection, mais qui sont censées marquer l'opinion. Je te fiche mon billet que d'ici peu, lui ou certains de ses proches vont faire des dérapages bien droitiers histoire d'agiter le chiffon rouge devant la gauche (et du coup se faire une image de facho réac gratos).
  13. F. mas

    Armageddon économique ?

    Voilà qui me semble plus raisonnable et tempéré. Le correctif est bienvenu, et je me demande ce qui est passé par la tête des rédacteurs pour du document Justice et paix.
  14. commence "Skepticism and Freedom. A Modern Case for Classical Liberalism" de Richard A. Epstein.

  15. boter en touche. Bon ok, elle est nulle.
  16. Pfff…petite nature. Tu n'auras pas pu assister aux concerts d'Ozzy Osbourne dans les 80's. Il avait l'habitude dit-on de décapiter des chauves souris avec les dents sur scène.
  17. "The next time some academics tell you how important diversity is, ask how many Republicans there are in their sociology department" (Thomas Sowell). Il faut reconnaître que dans cette matière improbable, les auteurs un peu intéressants sont peu étudiés en France, mais ils existent néanmoins ( Weber, Nisbet, Berger, Boudon, Bell, etc.).
  18. termine "Que faire de Carl Schmitt ?" de JF Kervégan.

  19. termine "Que faire de Carl Schmitt ?" de JF Kervégan.

  20. Oui. Quand j'étais à la fac, il n'y avait que deux catégories de personnes qui portaient le keffieh : les gauches et les fafs. Maintenant, même si en France, le symbole semble s'être un peu démonétisé, sans doute suite aux aléas de la mode féminine récente, il reste pour beaucoup de militants un signe de ralliement anti-sioniste. Je vois d'ailleurs que loin de contredire ma première intuition, la fiche wiki dresse même le code couleur des différents keffieh portés en Palestine en fonction des affiliations partisanes (OLP, FPLP, Hamas, etc).
  21. Moi, très subjectivement, ça me fait penser à ça : Mais je ne doute pas une seule minute que le keffieh ait d'autres significations que celles que lui prêtent les activistes.
  22. je viens de finir "Empiricism and History" de Stephen Davies.

  23. je viens de finir "Empiricism and History" de Stephen Davies.

  24. En fait, je crois que pour comprendre la relation de la politique étrangère à l'opinion publique, il faut l'historiciser, ne serait-ce que pour comprendre les différences de signification entre ce qu'on considère être l'opinion publique aujourd'hui (l'opinion dominante de la société telle qu'elle s'exprime par les urnes, les journaux, etc) et les publicistes du 19e siècle (l'opinion des élites éclairés, lecteurs de gazettes, en gros les gens les plus lettrés capables de se forger une opinion et d'influencer le processus de décision). Jusqu'à la première partie du 19e, les politiques cherchent à modérer l'OP au sens 1 en s'appuyant sur celle au sens 2, et puis avec le triomphe des démocraties, on change de perspective : l'intrusion des masses dans le processus de décision oblige à prendre en compte l'OP au sens 1 et aussi, chose nouvelle, a tenté de la modeler. En effet, c'est aussi à ce moment là qu'apparaît la propagande politique en bon et due forme, et pas seulement au sein des régimes autoritaires.
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