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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Je vois plusieurs problèmes dans le propos de Blot sur la démocratie directe, que sa critique intelligente (et imparable) de l'oligarchie peut masquer aux esprits libéraux les plus affutés. D'abord, un problème logique : parce que les pays les plus favorables aux libertés économiques et au conservatisme social qu'il défend ont adopté des pratiques démocratiques référendaires ou semi-directes, il pense qu'existe un lien de causalité entre les deux phénomènes : la démocratie devient la cause, la prospérité et la liberté les conséquences. Il y a fort à parier que le lien soit plus un lien de contiguïté, et même qu'au contraire, les effets du principe majoritaire (qui sur le long terme a toujours favorisé le marchandage entre coalitions et la redistribution sociale) soient en fait tempérés par une société civile particulièrement bien organisée et autonome. Si les pratiques de dd marchent en Suisse par exemple, c'est parce qu'il y a une société civile forte pour éviter sa dégénérescence soc-dém, et pas l'inverse. La démocratie directe n'est pas spécifiquement une pratique libérale, c'est un mode de prise de décision collective qui peut menacer la propriété quand la société qu'elle oblige n'est pas spécialement libérale (ce qui explique qu'en général les auteurs libéraux insistent sur des limitations contre-majoritaires comme la protection des minorités, l'inscription de droits fondamentaux dans la constitution elle-même retiré de la décision législative ordinaire, etc.). Blot est particulièrement attaché à la DD parce qu'il lui prête des vertus particulières qu'elle n'a pas à mon avis : il pense qu'une fois écartée la représentation oligarchique, le pays réel (en fait les factions victimes de l'oligarchie) reprendra le dessus et se libérera du fiscalisme, de l'immigration et du socialisme, ces puissances fatales qui menacent l'Occident. Il sous-estime l'irrationalité de la foule. Sa grande culture antique devrait lui rappeler que le pendant de la démocratie, c'est le démagogue qui joue sur les passions du moment pour accéder au pouvoir. Un jour il parlera de l'immigration, un autre d'argent gratuit, et un troisième de rupture avec le capitalisme (au gré des modes médiatiques et des fièvres du moment) pour flatter les bas instincts sans souci de cohérence et de modération, et finira même par détruire ce que Blot prétend conserver. Enfin, je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce que dit Rincevent quand il dit qu'une personne ne change jamais, qu'elle reste celle qu'elle a toujours été. Le changement se vérifie en actes et en paroles. Or le cas de Blot, force est de constater que son propos demeure très attaché à la démocratie directe et aux pratiques référendaires comme expression du "peuple véritable", à la revanche du pays réel contre celui légal, aux "valeurs héroïques" et à l'anti-immigrationnisme radical. Ce sont les convictions qu'il professait au RPR comme FN par le passé, et qu'il continue de défendre dans son dernier livre et au sein de son institut aujourd'hui. Il suffit de le lire.
  2. Oui, le premier tome de droit législation et liberté est vraiment bien. Il y a aussi à l'ouvrage classique de James Buchanan "The Limits of Liberty. Between Anarchy and Leviathan", qui est le pendant en théorie politique du classique "The calculus of consent : Logical Foundation of Constitutional Democracy" (qui est plus centré sur l'économie). Il s'agit d'un classique de la fondation contractualiste de l'Etat minimum. Sinon ce moment je lis un livre de Richard A. Epstein (qui est au Cato Institute) qui se présente comme libertarien ou libéral classique ("laissez fairist") : Skepticism and Freedom: A Modern Case for Classical Liberalism. Ca peut coller ça ! Epstein est un théoricien du droit reconnu par ses pairs (il est pote avec Cass Sustein et Richard Posner) et c'est un praticien et un théoricien.
  3. Sarko est en campagne, et il sait que si sa formation politique veut être réélue, il faut qu'il fasse le même coup qu'en 2007, c'est à dire faire une campagne à droite pour mordre sur l'électorat du FN (la stratégie Buisson de la migration du million d'électeur de Lepen à Sarko). Du coup, il sort ses trucs pour chasser l'électeur droitier (il a sorti son Guéant, par) et se reconstruire une image de tough guy. C'est la saison en ce moment des promesses intenables, assez comparables à celles qu'il avait faites à la veille de son élection, mais qui sont censées marquer l'opinion. Je te fiche mon billet que d'ici peu, lui ou certains de ses proches vont faire des dérapages bien droitiers histoire d'agiter le chiffon rouge devant la gauche (et du coup se faire une image de facho réac gratos).
  4. F. mas

    Armageddon économique ?

    Voilà qui me semble plus raisonnable et tempéré. Le correctif est bienvenu, et je me demande ce qui est passé par la tête des rédacteurs pour du document Justice et paix.
  5. commence "Skepticism and Freedom. A Modern Case for Classical Liberalism" de Richard A. Epstein.

  6. boter en touche. Bon ok, elle est nulle.
  7. Pfff…petite nature. Tu n'auras pas pu assister aux concerts d'Ozzy Osbourne dans les 80's. Il avait l'habitude dit-on de décapiter des chauves souris avec les dents sur scène.
  8. "The next time some academics tell you how important diversity is, ask how many Republicans there are in their sociology department" (Thomas Sowell). Il faut reconnaître que dans cette matière improbable, les auteurs un peu intéressants sont peu étudiés en France, mais ils existent néanmoins ( Weber, Nisbet, Berger, Boudon, Bell, etc.).
  9. termine "Que faire de Carl Schmitt ?" de JF Kervégan.

  10. termine "Que faire de Carl Schmitt ?" de JF Kervégan.

  11. Oui. Quand j'étais à la fac, il n'y avait que deux catégories de personnes qui portaient le keffieh : les gauches et les fafs. Maintenant, même si en France, le symbole semble s'être un peu démonétisé, sans doute suite aux aléas de la mode féminine récente, il reste pour beaucoup de militants un signe de ralliement anti-sioniste. Je vois d'ailleurs que loin de contredire ma première intuition, la fiche wiki dresse même le code couleur des différents keffieh portés en Palestine en fonction des affiliations partisanes (OLP, FPLP, Hamas, etc).
  12. Moi, très subjectivement, ça me fait penser à ça : Mais je ne doute pas une seule minute que le keffieh ait d'autres significations que celles que lui prêtent les activistes.
  13. je viens de finir "Empiricism and History" de Stephen Davies.

  14. je viens de finir "Empiricism and History" de Stephen Davies.

  15. En fait, je crois que pour comprendre la relation de la politique étrangère à l'opinion publique, il faut l'historiciser, ne serait-ce que pour comprendre les différences de signification entre ce qu'on considère être l'opinion publique aujourd'hui (l'opinion dominante de la société telle qu'elle s'exprime par les urnes, les journaux, etc) et les publicistes du 19e siècle (l'opinion des élites éclairés, lecteurs de gazettes, en gros les gens les plus lettrés capables de se forger une opinion et d'influencer le processus de décision). Jusqu'à la première partie du 19e, les politiques cherchent à modérer l'OP au sens 1 en s'appuyant sur celle au sens 2, et puis avec le triomphe des démocraties, on change de perspective : l'intrusion des masses dans le processus de décision oblige à prendre en compte l'OP au sens 1 et aussi, chose nouvelle, a tenté de la modeler. En effet, c'est aussi à ce moment là qu'apparaît la propagande politique en bon et due forme, et pas seulement au sein des régimes autoritaires.
  16. En fait, j'ai en tête la préface de Does America need a Foreign Policy, dans laquelle Kissinger bougonne contre la tendance démocratique à faire passer les humeurs de l'opinion politique (la domestic policy) avec les constantes de la politique étrangère à plus long terme. Ce sont aussi des critiques qu'on trouve chez un Carl Schmitt ou un Bainville, qui ne sont pas spécialement contemporains. J'aurai tendance à dire que pour eux, comme pour Metternich (ou un Donoso Cortès par exemple, que j'ai eu l'occasion d'étudier avec un peu plus de précision), on fait avec l'opinion publique, on ne se règle pas sur elle (surtout pour Cortés !).
  17. Je précise quand même que mon propos n'est pas systématique, mais to os epi to polu (c'est pour faire plaisir à Poe, qui aime avec raison Aristote) en général et pour la plupart (des cas). Je précise aussi que ce que je disais va de pair avec ce que tu dis : une phobie est une catégorie neutre qui permet de soustraire au jugement la phobie ainsi désignée et en quelque sorte d'inverser la charge de la preuve : c'est au phobique de démontrer que ses propos ne sont pas entachés de partialité et de passions implicites. Le problème n'est pas qu'existent des phobies, c'est qu'il y a généralisation des phobies pour satisfaire les envies de pénalisation. Tiens, la dernière en date qui m'a fait marrer, c'est la nudophobie (je n'ai pas retrouvé l'article de Libé qui interviewait ce responsable d'asso qui organisait des randonnées de nudistes et qui s'épanchaient sur la nudophobie sa nécessaire protection législative ): http://www.zinfos974…ues_a23289.html
  18. Ah pour le coup je ne suis pas d'accord. L'opinion publique n'apparaît qu'avec l'autonomisation politique de la société civile (et donc de l'émergence de l'individu comme sujet de droit international, et non objet du droit international). On la prend en compte quand les institutions politiques se piquent de représenter la société et ses humeurs du moment, pas les intentions et les intérêts du Prince. Metternich s'est toujours foutu de ce pensaient les autrichiens ou les italiens moyens, qui ne votaient pas pour les gouvernants (et donc les ordonnateurs suprêmes en termes de ri).
  19. Je suis assez d'accord avec toi, mais je me demande dans quel mesure il n'y a pas dégénérescence spectaculaire du progressisme dans les interventions grotesques des ex maos en faveur de l'intervention humanitaire contre les tyrannies. Le style -jusqu'à la parodie- reste le même, mais les intérêts sont différents et il ne s'agit plus que de travestir la machpolitik pour la rendre acceptable à l'opinion publique, qui est la nouvelle faiseuse de roi.
  20. Je viens de commencer "The Walking Dead", que je trouve pas mal du tout. Ca me rappelle un peu l'esprit de "Jericho" en un peu plus trash, il faut bien le dire.
  21. Oui, mais le danger qui peut découler de l'emploi systématique de cette expression me semble effectivement être l'évitement de la discussion : une peur irraisonnée, comme de juste, ça se soigne, parce qu'on ne discute pas avec un malade, et ça va de pair avec cette envie de pénal qui parfois agite nos contemporains. Comme plus personne ne peut faire officiellement interdire tel ou tel acte ou parole sur un fondement idéologique trop visible, puisque la loi se doit d'être neutre et impartiale, certains utiliseront le lexique médical pour "objectiver" leur discours et se prévaloir de l'impartialité. On ne parlera plus d'interdire le blasphème mais de condamner l'islamophobie ou de la cathophobie, ce qui donne une couleur plus objectives aux passions des factions. Ceci étant dit, si je me méfie quand les groupes d'intérêts crient à la phobie pour réclamer plus de peines et de châtiments, je suis aussi conscient que parmi ceux désignés comme catho-, judéo-, islamo-, homo-, etc. phobe, il y a de vrais obsessionnels dont les provocations permanentes sont parfois difficilement supportables ( au hasard : Golias, Alain Soral, Riposte Laique) ou plus prosaïquement des types qui en font leur fond de commerce (Caroline Fourest). Mais le problème, c'est que si on commence à interdire et la connerie et la vénalité, on va vite avoir des problèmes de surpopulation carcérale.
  22. « Je suis frappé depuis quelques années par l’opération de médicalisation systématique dont sont l’objet tous ceux qui ne pensent pas dans la juste ligne : on les taxe de phobie. Et personne n’ose seulement délégitimer cette expression en la problématisant (c’est-à-dire en disant ce que se devrait de dire à tout propos un intellectuel : qu’est ce que, au fait, ça signifie ?). Il y a maintenant des phobes pour tout, des homophobes, des gynophobes (encore appelés machistes ou sexistes), des europhobes, etc. Une phobie, c’est une névrose : est-ce qu’on va discuter, débattre, avec un névrosé au dernier degré ? Non, on va l’envoyer se faire soigner, on va le fourrer à l’asile, on va le mettre en cage. Dans la cage aux phobes. » Philippe MURAY, in Exorcismes spirituels III. A noter que ce qui marche pour la cathophobie fonctionne également pour la judéophobie, l'islamophobie, etc.
  23. Premier conseil : essaie de faire un peu plus couleur locale. En général ça rapporte plus de voies aux élections universitaires par exemple. Le genre libéralisme hors sol, ça me fait un peu penser aux mormons qui inondaient les villes de ce pays il y a quelques années, et qui croyaient pouvoir convertir du Français sans même avoir pris la peine semble-t-il d'avoir appris à ne serait-ce que baragouiner le parler local. Ceci étant dit, bon courage c'est une initiative intéressante.
  24. C'est plutôt la grammaire que tu hais :/
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