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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Il s'agit d'une référence aux élèves du philosophe Leo Strauss, assez présents au sein de l'université américaine dans ses départements de philosophie et de science politique (plus exactement government, Political Theory et constitutional studies). Comme Leo Strauss lui-même, ils ne marquent pas de différence essentielle (ontologique) entre le conservatisme et le progressisme, le libéralisme et le communisme qui pour eux ont tous pour origine la rupture épistémique et philosophique introduite par la Modernité (à la fin du moyen âge). Les différences entre ces idéologies se comprennent à partir de leur situation historique à l'intérieur même de la modernité (la première vague parle le langage des droits, ce à quoi répond une seconde vague qui elle la critique au nom de l'histoire, pour aboutir à un troisième qui critiquera l'histoire au nom de l'impossibilité de fixer quoi que ce soit en raison, etc.), situation qui est aussi succession d'échecs visant à établir un étalon universellement valide à la connaissance. Les straussiens sont connus au sein de l'université et dans le débat public us pour leurs accointances avec le conservatisme et le néoconservatisme, pour certaines de leurs positions théoriques assez curieuses et un élitisme qui confine parfois au sectarisme. Sur le conservatisme, il dit ce que dit Lucilio texto dans un recueil de textes intitulé "Libéralisme ancien et Moderne" (le premier texte de tête)
  2. Toute asso subventionnée dans ce pays semble avoir vocation à devenir flic.
  3. ça, ça peut être une bonne intro : http://www.amazon.fr/origines-philosophiques-du-lib%C3%A9ralisme/dp/2081232588
  4. Le but est uniquement politique : pourrir le gouvernement et toutes ses initiatives (y compris la nomination du jury de l'agreg), même les plus anodines, pour mobiliser. Tiens, le ps avait fait la même chose avec le sénat par exemple : ils réclamaient à corps et à cris sa suppression, et maintenant qu'ils sont majoritaires, on ne les entend plus sûr le sujet. L'une des caractéristiques de l'art politique, c'est de trouver l'occasio, c'est-à-dire la bonne opportunité pour désarçonner son adversaire, et cela par tous les moyens possibles. Y compris des moyens qu'on abandonnera à la prochaine occasion.
  5. Je suis bluffé par cette intuition. Effectivement, la poussée vers l'Ouest a été un facteur d'expansion du centralisme fédéral parce qu'elle a remis en cause le fragile équilibre trouvé entre Etats esclavagistes et anti-esclavagistes avec la convention de Philadelphie de 1787 et l'ordonnance du Nord Ouest en 1823 : la conquête de nouvelle terre a accéléré la compétition entre les deux factions jusqu'au clash final de 1861.
  6. Je ne suis même pas sûr qu'ils soient à la recherche d'une troisième voie : le fédéralisme, l'europe, tout ça, c'est un peu par hasard qu'ils sont tombés dessus, les idées, ça n'a jamais vraiment été leur truc, et, par le plus grand des hasards, c'était un discours qui faisait à peu près autant consensus au centre droit et au centre gauche. Pratique, non ? Tu es méchant avec les centristes. Ils ont quand même laissé des cadors : Lecanuet, de Charette, Pierre Méhaignerie, non pouce, pouce pouce…je peux plus j'arrête sinon je fais une crise d'apoplexie
  7. Certes, mais Morin est un centriste, et le centrisme, en France, c'est un attelage technique de notables de province prêts à tout promettre pour un maroquin. D'ailleurs, ce qui est bien pratique dans le discours centriste, c'est qu'il est flexible en fonction de l'opportunité, et peut prendre les contours de n'importe quelle coalition pourvu qu'elle ait un peu de pouvoir. Le centriste me fait un peu penser à la chauve souris de la fable de la Fontaine (je suis sûr que Bayrou apprécierait la comparaison, quand on connaît sa passion pour Henri IV) : "Une chauve-souris donna tête baissée Dans un nid de belettes ; et sitôt qu'elle y fut, L'autre, envers les souris de longtemps courroucée, Pour la dévorer accourut. «Quoi ! vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire, Après que votre race a tâché de me nuire! N'êtes-vous pas souris ? Parlez sans fiction Oui, vous l'êtes, ou bien je ne suis pas belette. - Pardonnez-moi, dit la pauvrette, Ce n'est pas ma profession Moi souris ! Des méchants vous ont dit ces nouvelles. Grâce à l'auteur de l'univers, Je suis oiseau : voyez mes ailes. Vive la gent qui fend les airs ! » Sa raison plut, et sembla bonne. Elle fait si bien qu'on lui donne Liberté de se retirer. Deux jours après, notre étourdie Aveuglément se va fourrer Chez une autre belette, aux oiseaux ennemie La voilà derechef en danger de sa vie. La dame du logis, avec son long museau S'en allait la croquer en qualité d'oiseau, Quand elle protesta qu'on lui faisait outrage : « Moi, pour telle passer ! Vous n'y regardez pas. Qui fait l'oiseau ? C'est le plumage. Je suis souris : vivent les rats ! Jupiter confonde les chats ! Par cette adroite repartie Elle sauva deux fois sa vie. Plusieurs se sont trouvés qui, d'écharpe changeants, Aux dangers, ainsi qu'elle,ont souvent fait la figue. Le sage dit, selon les gens, «Vive le Roi ! vive la Ligue ! »
  8. Disons qu'ils sont contre l'agreg jusqu'au moment où la gauche reviendra au pouvoir, et que le jury redeviendra keyneso-compatible. Je suis sûr qu'à ce moment là, ils loueront les vertus d'excellence et d'impartialité de l'exercice (contre les attaques partisanes et ultra-libérales d'une droite décidée à casser l'université au nom du tout marché).
  9. +1 C'est marrant dans les souvenirs, les seules évocations des grands auteurs que j'avais lu en cours d'éco (je n'étais pas en es, mais je m'intéressais à l'éco au point d'avoir récupéré les cours d'éco de camarades qui eux en faisaient) étaient des sociologues, et en premier lieu Bourdieu. Mais c'était il y a longtemps, et visiblement, d'après ce que dit Mathieu D, Ça doit pas mal varier en fonction des années et des profs. Voilà.
  10. hu, c'est ça en fait la théorie, pas multiplier les citations d'auteurs, évidemment.
  11. John est tout à fait libéral, mais il n'est pas encore au fait de la rouerie de nos amis politiques, ce qui est paradoxalement un signe de bonne santé mentale
  12. Je veux bien, mais ce sont des théoriciens ou des praticiens qui ont couché ça sur papier ? Ronald Coase ou Steve Jobs ? Je précise : mon propos n'est pas de déconsidérer ce qui se fait en pratique, mais de dire que ce n'est pas parce qu'on intégrera des entrepreneurs dans les comités scientifiques des bouquins d'éco que ça améliorera leurs qualités. Déjà séparer nettement l'éco de la socio, ça serait un grand pas.
  13. Si ça ne tenait qu'à moi, on enseignerait que les maths et la grammaire à ce niveau là. Éventuellement de la logique. Mais j'avoue prÉfÉrer Lewis Carroll à Philippe Meirieu.
  14. Ca rime à quoi de leur enseigner des techniques pratiques qui seront déjà dépassées quand ils entreront sur le marché du travail ?
  15. Pourquoi faire à échelle continentale ce qu'on pourrait faire à échelle nationale, ou régionale ? Pour ce qui est des USA, il faut rappeler que les libéraux sont tous hostiles à l'état fédéral, parce qu'ils ont conscience que sa victoire s'est faite au détriment des libertés locales et au bénéfice d'une classe politique et bureaucratique nationale gigantesque. L'imbroglio d'agences et d'échelon bureaucratiques US rendrait presque sympathique l'organisation de Pole Emploi.
  16. Le doc sur les manuels scolaires est intéressant, avec une petite réserve : ce n'est pas parce qu'on parle d'entreprises en cours d'économie qu'il faudrait absolument faire appel à des entrepreneurs pour aider à sa rédaction. Il est tout à fait normal qu'un manuel d'économie soit rédigé par un professeur d'économie. Encore faut-il qu'il soit économiste, et bon économiste. Pas un sociologue frotté de discours managérial, pas un historien du syndicalisme, un économiste, quoi. Pas un entrepreneur non plus : son job, c'est pas la théorie, c'est la pratique, ce qui sont deux activités tout à fait différentes.
  17. Le problème de la langue renvoie à celui de la minorité hispanophone dans le sud du pays, qui pour certains menacent de devenir un état dans l'état, et surtout un lobby défendant des intérêts étrangers à Washington. Le principal défenseur de cette thèse est Sam Huntington, dans cet article (mais aussi dans son livre sur l'identité américaine) http://cyber.law.harvard.edu/blogs/gems/culturalagency1/SamuelHuntingtonTheHispanicC.pdf
  18. Oui, le (très néoconservateur) Weekly Standard s'est même piqué de faire un article incendiaire contre le Dr Paul dans son dernier numéro online (à l'occasion de son exclusion d'un débat organisé entre candidats rép au sein de la Republican Jewish Coalition) : http://www.weeklystandard.com/articles/company-ron-paul-keeps_613474.html
  19. F. mas

    Pénurie de beurre en Norvège

    Le lobby des tongs confirme le caractère ridicule des espadrilles
  20. Oui, voter Le Pen pour faire chier, dans un jeu politique complètement bloqué, je peux comprendre. De mon côté, je ne bougerai pas de chez moi, et passerai ma colère sur mon chat.
  21. F. mas

    Top ringardos

    Bon, pour les belges de service, parce qu ça me trotte dans la tête depuis ce matin :
  22. J'ai l'impression quant à moi que l'intégration politique paraît de plus en plus évitable, bien qu'elle l'ait toujours été en réalité, et que la crise de l'Euro y est pour beaucoup dans l'histoire. Je pense aussi que le revirement eurosceptique d'une partie des élites politiques (merci la cour suprême !) et économiques allemandes a pas mal contribué à l'idée qu'il peut y avoir une vie en dehors de l'Euroland, ses von Rompuy et ses Barroso (vie qui ne se réduit pas à se mettre à la colle avec la gérontocratie souverainiste).
  23. Tout à fait. En fait pour comprendre l'UE, il faut la voir comme une fusée à plusieurs étages. La destination, c'est, le fédéralisme, et les étages, c'est (1) la période des 80's de libéralisation des échanges (2) les 90's comme celle d'harmonisation budgétaire et autres critères de convergences pour aboutir à l'étape (3) l'adoption d'une monnaie unique et des bce. C'est donc tout naturellement qu'après on nous ait bassiné avec la constitution fédérale (qui n'en était pas vraiment une mais en fait si), puis maintenant avec la consolidation politique de l'Union pour mieux coordonner nos réponses à la crise économique. Les européistes ont fait un pari intelligent, qui a bien marché jusqu'ici : ils ont fait le pari de planifier un coup sur 20 ou 30 ans là où la plupart des politiques pensent à 5 ans de distance maxi et les population à 5 mois. Malin, et ça rapporte gros en plus.
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