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Tout ce qui a été posté par F. mas
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Hooo, j'avais pas vu (F)rance 2, où les duettistes Duhamel et Fog alternent platitudes et affirmations gratuites sur l'innocence incontestable du gros K. C'est un beau métier, journaliste.
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Je viens de mettre bfm tv : c'est vraiment la revanche des chacals ! Concours d'aplaventrisme des commentateurs de l'évènement du jour, avec une mention particulière pour une endive moite (un vieux chauve qu'on voit partout à la télé depuis 20 ans) qui maintenant que DSK est en position de force, s'indigne théâtralement (sans trop prendre de risques) du traitement médiatique négatif qu'ont subi l'ex du fmi et sa rombière.
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[mode opportuniste/ On] Je vous l'avais bien dit [mode opportuniste/off] Le raisonnement politique, c'est du billard à cinq bandes. Il faut toujours soupçonner l'entourloupe avant de prendre pour argent comptant ce qu'on lit par voie de presse, ce qui ne fait que fortifier mon complotisme modéré.
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Tout cela m'attriste. Moi qui me faisait une joie de le voir à Riker Island. Y'a pas de justice, même à nouillorque.
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joyeux anniversaire !
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Le libéralisme est une névrose !
F. mas a répondu à un sujet de Jérôme dans Philosophie, éthique et histoire
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FreeJazz : merci pour l'info (et l'extrait) sur Nemo. Je pense qu'il touche juste ici, et qu'on lui fait un mauvais procès en lui prêtant des intentions partisanes derrière celle de défendre la liberté d'expression. Son oeuvre entière le prouve.
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Je suis allé voir London Boulevard avec Colin Farrell et Kaira Nightley. C'est pas mal. Un peu convenu, mais bon, si on aime bien Farrell, ça va, parce que tout l'intérêt du film repose sur lui dans le rôle du "gangster qui en fait est un brave type".
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Question(s) autour de l'homosexualité
F. mas a répondu à un sujet de tautelle dans Politique, droit et questions de société
Elle a un truc contre Gramsci (et l'eurocommunisme ?). Il faut absolument lui dire qu'il est mort. -
Le filtrage du web annoncé par l'Élysée
F. mas a répondu à un sujet de Librekom dans Science et technologie
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Coucou, les nouveaux : présentez-vous !
F. mas a répondu à un sujet de Copeau dans Forum des nouveaux
Bienvenue à toi, jeune nerd ! -
Prézidentielles 2012
F. mas a répondu à un sujet de Porcinet dans Politique, droit et questions de société
"Je vote pour le plus bête" G. Clemenceau. La compétition va être rude. -
Coucou, les nouveaux : présentez-vous !
F. mas a répondu à un sujet de Copeau dans Forum des nouveaux
bienvenue le carabin ! -
C'est sûr que pour tous ceux qui réduisent la morale au consentement explicite entre deux adultes, comme dirait L. Strauss, le cannibalisme devient une affaire de goût. Ils sont quand même rares à défendre ce genre de propos rudimentaires.
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Effectivement, la théorie la plus simple est celle qui s'accommode le mieux de nos croyances ordinaires, ce qui signifie qu'elle nous rend la situation extraordinaire, contre-intuitive ou exceptionnelle difficile à concevoir, un peu comme pour la théorie des quantas (l'intuition y est un obstacle épistémologique, m'expliquait un mathématicien de mes amis). Tout ça pour parler du statut du rasoir d'Occam, qui me semble être plus de l'ordre de la maxime que de la loi générale. Henriparisien : nous sommes d'accord sur la question de l'adéquation avec la réalité, c'est-à-dire l'analyse proposée par la théorie explicative.
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Tiens, encore une de mes lectures du moment qui peut me faire jouer le rôle d'avocat du diable : je viens de faire un tour sur le site d'Andrew Sullivan, qui pose une bonne question sur le rasoir d'Occam, Pourquoi devrait-on préférer la théorie la plus simple à la plus compliquée ? C'est une bonne question : pourquoi privilégier l'hypothèse la plus simple "et la plus élégante" en toute circonstance, si ce n'est parce qu'on imagine d'emblée que le monde qui nous entoure est fait de relations simples ? En l'occurrence, le problème soulevé dans le domaine de la théorie scientifique peut souffrir une transposition dans le domaine politique..
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On insiste sur le statut de la domestique pour souligner la distance sociale entre les deux protagonistes à l'affaire : l'un est riche, blanc et puissant, l'autre pauvre noire et compte pour des prunes sur l'échelle sociale. Ce qui est drôle, c'est que cette inégalité en termes de réussite sociale, pour une partie de la presse américaine, désigne DSK comme forcément coupable, tandis que pour nos élites (enfin de la fraction de l'élite nationale amie de DSK), elle l'innocente ou du moins en euphémise la portée criminelle. Plaisante justice qu'une rivière (ou un océan) borne.
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Claude Guéant a déclaré que la France était prête à accueillir DSK en cas de condamnation. Après tout, a-t-il expliqué, "trousser un domestique", c'est quand même grav (mais pas assez pour moisir dans une prison médiévale à l'américaine). Je ne sais pas ce qu'il y a de plus dégueulasse dans tout ça : que l'oligarchie dominante tente de sauver ou d'améliorer le sort d'un des siens en faisant passer ça pour de l'équité, qu'on associe ce traitement de faveur à la France (c'est-à-dire à tous les Français qui après tout n'ont rien demandé), ou la reprise par Guéant d'un lexique qui fleure les privilèges de classes et le mépris pour le citoyen ordinaire.
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Tiens, je viens de m'apercevoir que l'auteur du livre que je lis en ce moment était un adepte de la théorie du complot, ou du moins de l'explication de l'histoire par l'influence des sociétés secrètes. Il s'agit de Carroll Quigley (je lis The Evolution of Civilizations, que je trouve un peu décevant), qui a fourni à des générations de complotistes une caution universitaire estampillée Princeton et Harvard.
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Il sait que l'autre sait, donc il anticipe et met en branle sa com pour prévenir le risque de l'explosion en plein vol, que tous les caciques du PS prévoyaient. Encore une fois, faire de la politique, c'est penser stratégiquement : on n'emmerde pas trop DSK sur ses histoires de fesses tant qu'il fait partie d'un dispositif ou d'une coalition d'intérêts qu'il ne faut pas trop dézingué sous peine de rétorsion du même acabit par une autre faction qui cherche à lui piquer la place. En d'autres termes, on ne prévoit pas ce qui va le faire tomber, mais on lui savonne la planche en prenant en compte les faiblesses que toute la classe politique lui connait (on le met dans une situation qui augmente sa probabilité de chute). Et on attend, ou on attend de révéler l'affaire au bon moment pour nuire. La difficulté à se décoller du sens commun pour analyser ce genre d'évènement, qui est compréhensible et qui est aussi le revers du complotisme, m'apparaît un peu de la même manière que la catastrophe dont parle JP Dupuy dans son essai sur le catastrophisme éclairé : il est impossible d'imaginer ou d'anticiper la catastrophe parce que par définition, c'est un évènement qui échappe à toute saisie systématique portant sur le précédent. C'est tellement nouveau et tellement énorme que c'est inimaginable. Pour ce qui est du complot, c'est tellement contraire à ce qu'on rencontre ordinairement qu'on a du mal à le croire. Il suffit là encore de se reporter aux déclarations des uns et des autres quand on a révélé que Mitterrand avait une double vie, que sa fille vivait aux frais du contribuable et dans le plus grand secret (complot d'extrême droite, folie de ce pauvre JE Hallier, etc.). On rationalise parce qu'on a pas toutes les infos, et on sous-estime l'intelligence de nos amis les élites qui nous gouvernent, ce qui soit dit en passant, est une sacrée aubaine pour ces derniers. Maintenant voilà, tout cela reste hypothétique, et ne vise à la vraisemblance, pas à l'exactitude absolue, qui dans le domaine reste impossible.
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On devrait faire sur contrepoints un palmarès des initiatives politiques les plus crétines et les plus inutiles genre "razzie awards", ça pourrait être marrant et rendre utile ce genre d'infos effarantes.
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Nous sommes globalement d'accord, à deux choses près. Tu ajoutes une notion de permanence au complot que je n'évoquais pas : un complot peut très bien être un arrangement provisoire, mais pris sur un terme relativement long (l'établissement de la république pour reprendre ce que je disais sur Cochin et Barruel, le renversement de tel ou tel rapport de force au profit d'un autre au sein de l'oligarchie dominante) parce qu'effectivement, il s'agit de la rencontre de plusieurs intérêts convergents à un moment donné. Le complotiste a sans doute tendance à faire des explications transhistoriques par les sociétés secrètes, du culte de Baal aux illuminatis en passant par la Bohemian Grove. En général, une analyse détaillée de ce genre de position suffit à la réfuter (mais pas absolument, puisque le complot est par définition caché, ce qui fait qu'elle a la vie dure malgré ses incohérences). Sur le scandale sexuel de DSK (et c'est pour ça que je disais que la frontière est parfois difficile à déterminer avec précision entre complot et complotisme) : moi, ça ne m'étonnerait pas, mais alors pas du tout que Sarko ait anticipé son histoire de fesses. L'histoire des scandales politiques et financiers nous enseigne que la rouerie de nos édiles n'a pas de limites, ce qui devrait nous inciter à ne jamais prendre pour argent comptant ce qui relève bien souvent de la communication (On pense immédiatement à l'Angolate ou aux rétrocommissions dans l'affaire des frégates de Taiwan, mais qui se souvient de Boulin, Méry, Stavisky, des irlandais de Vincennes ou des plombiers du canard ?). Tiens, encore un autre analyse à la limite du complotisme par un gars sérieux et qui va dans mon sens là.
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J'ai l'impression que tout le monde ne met pas la même chose derrière l'expression "théorie du complot" : dire qu'en politique, les actions renvoient la plupart du temps à des plans concertés (des occasions exploitées ou provoquées, pour paraphraser Machiavel) , qui supposent à la fois des rapports de force et des raisonnements stratégiques dont nous, citoyens ordinaires, ne voyons que l'aspect visible (Re Machiavel : l'un des éléments constitutifs du Politique, c'est la division entre l'être et le paraître, le visible moral et l'invisible propre au politique qui est a-moral) n'est pas du complotisme à proprement parler. La comédie parlementaire, le show électoral, les plateaux télés ne sont que les aspects les plus visibles du Politique, et les enjeux de pouvoirs, les coalitions d'intérêts, le jeu des factions et des côteries etc sont à prendre en compte et à décoder ensuite en évitant effectivement de prendre les faits sociaux pour ce que le bon gros sens ordinaire peut masquer (comprendre ici la morale ordinaire, la psychologie de comptoir, l'intentionnalité naïve). Reste à savoir, de l'aspect visible ou invisible, ce qui doit être tenu pour déterminant. Ici, il y a clairement querelle entre deux façons d'aborder la chose, l'une de "sens commun" (pour aller vite), qui met sur le même plan ou même fait primer la politique visible (le régime, la constitution, les relations entre gouvernants et gouvernés dans leurs relations ordinaires) sur son soubassement implicite (politique, stratégique, économique), l'autre machiavélienne ou post-machiavélienne qui fait de l'aspect visible du politique un aspect superficiel de son soubassement implicite. Le marxisme est, parmi ces philosophies du soupçon, l'idéologie la plus connue, puisqu'elle divise l'expérience entre superstructure et infrastructure, la première n'étant que le produit de la seconde, la justice et la forme politique du régime n'étant que le reflet des rapports de force au sein du système de production. Mais bon, il n'y a pas que le marxisme, hein. Aux deux trames narratives correspond deux conceptions de la rationalité politique : la première est formelle, les individus pensent et se pensent dans les formes et les modes instaurés par le régime (c'est-à-dire qu'elle prend la médiation du droit au sérieux). La seconde est instrumentale : les individus sont des maximisateurs d'utilité, qui, quand ils le peuvent, et le plus souvent possible, court-circuitent les médiations ordinaires (droit et morale) pour arriver plus efficacement à leurs fins. Dans un des cas, il s'agit de raison pratique, dans l'autre, de la grammaire du calcul et de l'intérêt. C'est ce qui en passant me fait dire sur DSK que si tout le monde dans le landernau politique national et international savait, pourquoi l'avoir soutenu jusqu'à présent (quel intérêt ou coalition d'intérêt représentait-il) pourquoi cette affaire sort maintenant, et à qui profite le crime ? (quelle autre faction ou coalition d'intérêt ça avantage ?). L'autre acception plus commune de l'expression "théorie du complot", celle qui met en scène les lémuriens ou la terre creuse, le complot jésuite pour empoisonner les puits ou épiscopalien pour détruire les libertés américaines appartient à la seconde façon d'aborder la politique, mais s'en distingue par la pauvreté de sa théorie explicative (c'est-à-dire de l'analyse du lien unissant ce qui est visible et ce qui est invisible en politique). Il s'agit bien souvent d'une mise en forme systématique d'une cause ou d'une motivation arbitrairement isolée par l'observateur pour juger d'un phénomène observé. Comme le suggère xara, la différence entre les théories du complot n'est pas de nature, mais de degré : il y en a de plus ou moins sérieuses, plus ou moins capilotractées et vérifiables (et par définition, un complot est impossible à vérifier absolument). Un exemple simple me vient à l'esprit, celui de la révolution française et de la différence d'interprétation entre Augustin Cochin et l'Abbé Barruel : les deux ont étudié le rôle des sociétés secrètes dans l'avènement de la révolution française. Barruel est le père du complot franc-maçon, Cochin propose une explication élargie sur l'ensemble des sociétés de pensés qui ont préparé les élites à la rupture révolutionnaire (la lecture de son ouvrage sur l'esprit du jacobinisme est passionnant). Barruel propose un explication essentiellement religieuse (sur l'aspect anti-catholique de la révolution et le dessein révolutionnaire et maçonnique de construire une contre Eglise) là où Cochin fait une analyse sociologique des clubs et des factions qui ont créé de toute pièce une idéologie destinée à mettre à bas l'ancien régime. Il me semble que ni l'explication "de sens commun", ni celle "post-machiavélienne" (qui sont des idéaux types) ne doivent être prises pour argent comptant : les individus pour aboutir à leurs fins passent par les formes du droit, de la morale et des institutions politiques, ne serait-ce que pour ne pas trop susciter l'opprobre de leurs congénères. En d'autres termes, les agissements des gouvernants, en théorie, sont conditionnés au consentement des gouvernés qui eux fonctionnent dans les catégories de la morale ordinaire, ce qui oblige à un minimum de retenu et de respect pour les formes. DSK ne s'est pas fait descendre dans un parking par un tueur engagé par ses concurrents, mais est tombé dans une affaire de justice. Inversement, croire que les individus dans leurs relations de pouvoir suivent scrupuleusement les conventions ordinaires du droit et de la morale tout en répondant à l'impératif de publicité des débats chéri par les libéraux classiques me semble naïf, voire archaïque. Cette croyance repose sur l'oubli de la radicale nouveauté de l'Etat représentatif dans le paysage politique moderne, qui suppose le triomphe de la rationalité instrumentale sur celle pratique, l'acceptation des relations hiérarchiques de la bureaucratie et de la puissance publique, la réapparition de l'hétéronomie radicale entre gouvernés et gouvernants par son institutionnalisation. Les politiques sont des compétiteurs qui veulent se faire de la thune (et pour se faire ils cherchent à étendre leur pouvoir et leur réputation), et pour cela, ils intègrent des coalitions et des groupes d'intérêts pour faire avancer les leurs au détriment de ceux de leurs concurrents, et les plus brillants raisonnent en termes de stratégie et de tactique. Si Sarko a nommé DSK au fmi, c'est à la fois pour éloigner un adversaire politique, et, d'après ce que j'ai pu lire, en anticipant son pétage de plomb sur le sol américain, ce qui est bien pensé quand même. Si c'est parano, je ne suis pas le seul à l'être, lui aussi.
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Nous assistons en direct à la mort du socialisme français par sa provincialisation (grâce à la justice new yorkaise). Je vais reprendre un troisième apéritif.