Aller au contenu

free jazz

Utilisateur
  • Compteur de contenus

    11 323
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par free jazz

  1. Je viens de lire l'article, il est pertinent et clair. On y retrouve les caractéristiques mentionnées dans le post au-dessus : causalité occulte, planification et finalisme, raisonnement circulaire. En complément j'aurais ajouté le critère du volontarisme: le conspirationniste imagine par naïveté un monde animiste rempli d'intentions, il nie la contingence et les apparences en affirmant que rien n'arrive par hasard.
  2. Sur ce point il a raison. Ne pas multiplier les agents en faisant intervenir des causes externes (ou hypothèses ad hoc comme les épicycles) est un corollaire du principe de simplicité. Le rasoir d'Ockham, qui découle de l'ontologie nominaliste, valide le raisonnement selon un ordre d'économie ou de parcimonie. Face à un nombre infini d'hypothèses, il propose un modèle théorique à partir de ce qui est connu pour écarter les constructions métaphysiques. Il y a trois formulations classiques du rasoir : "Pluralitas non est ponenda sine neccesitate." - "La pluralité (des notions) ne devrait pas être posée sans nécessité." "Frustra fit per plura quod potest fieri per pauciora." - "C'est en vain que l'on fait avec plusieurs ce que l'on peut faire avec un petit nombre." "Entiae non sunt multiplicanda praeter necessitatem." - "Les essences ne doivent pas être multipliées sauf nécessité", ou "il ne faut pas multiplier les entités sauf nécessité." (formule attribuée à un élève d'Ockham) On peut ainsi distinguer le piège, la manoeuvre, la conjuration ou la machination utilisés par des acteurs connus comme moyens de parvenir à certaines fin, de la théorie conspirationniste qui fait toujours intervenir une causalité occulte, entité, volonté ou force non observable et dirigée par un finalisme caché. La seconde explication est d'ordre métaphysique, la théorie du complot prend systématiquement appui dans un arrière-monde de puissances trompeuses. C'est pourquoi elle agite des instincts et des passions quasi mystiques et d'autre part elle est non nécessaire, au sens où l'a dit Jabial, c'est-à-dire qu'il ne faut pas supposer de volonté derrière des phénomènes là où la convergence d'intérêts bien compris suffit.
  3. Et BHL s'est fait connaître comme disciple d'Althusser à Ulm. La reconstitution de l'affaire DSK.
  4. Tes leçons de moraline sont pénibles de prévisibilité. Tes remontrances de scribouillard sur les prétendues violations de la présomption d'innocence ont fait chou blanc. Tu t'es ridiculisé en comparant la perp walk à la torture et en justifiant la censure d'Etat. Tu persistes à t'enfoncer en parlant d'humiliation là où il ne s'agit que de liberté d'information. Ce qui au passage n'a rien à voir avec la société de la transparence panoptique, ni façon orwellienne ni sur le mode wikileaks. Cependant je n'attendais pas de toi le minimum de rigueur dans la distinction des notions. Tu es donc capable dans un même mouvement de chouiner après une prétendue violation de la dignité humaine pour avoir exposé la personne de DSK à la rapacité de la presse pendant une poignée de secondes. Là encore le reproche ne tient pas debout puisque cette sortie fut effectuée dans des conditions particulièrement dignes et sobres. Puis dans un spasme vengeur d'enfourcher aussi sec ta monture pour ta sempiternelle croisade, et pour essayer de capter l'attention, lancer des soupçons de crimes de pensée en t'appuyant sur une conversation privée que tu étales en place publique. Je dis ça non pour me plaindre, mais pour démontrer la pratique ordinaire de ta cuistrerie.
  5. Avec davantage de jugeotte, tu pourrais entrevoir que la liberté d'information est partie prenante de la publicité de la procédure. Les avocats de la défense peuvent ainsi négocier pour éviter cette exposition aux caméras s'ils donnent suffisamment de garanties sur la coopération du suspect. Si la police le soupçonne d’avoir commis d'autres crimes, la publicité permet d'inciter d'éventuelles victimes à porter plainte. D'autre part le procureur peut la demander s’il pense que le prévenu risque de s’enfuir, risque patent dans le cas présent. Il s'agit donc d'une garantie supplémentaire d'efficacité pour défendre les droits des victimes. Par ailleurs tu peux remballer tes leçons de morale, la justice américaine, comme on l'a vu est plus indépendante, plus économe de détention provisoire et respectueuse de la présomption d'innocence que celle de notre république bananière. Je défends en effet toute une gamme de peines alternatives à la prison. Pour ce qui est de la procédure accusatoire ton opinion de justicier amateur ne vaut pas tripette, pas plus que si tu t'improvisais expert en danse classique. Tu n'as pas compris le principe de ce système empirique qui est un héritage du duel judiciaire avec un juge-arbitre, où les deux parties ont le champ libre pour se destabiliser tour à tour. La défense a en effet tout pouvoir de déclencher une contre-enquête sur la plaignante au moyen de détectives privés pour fouiller dans son passé afin de la décrédibiliser dans l'esprit des jurés, démolir les charges ou déclencher une phase de négociation. Tes allusions à une conversation privée tout en te drapant dans la robe pudique du défenseur de la dignité humaine ont de quoi faire pouffer, cela montre si besoin en était à quel point tu es un cuistre piteux. Quant à tes accusations de xénophobie, elles sont piquantes de la part d'un type qui promeut une théorie racialiste. Au cas où cela t'aurait échappé je ne tiens pas compte de l'avis d'un tartuffe à la syntaxe et à la pensée défaillantes.
  6. 57 % d'abrutis ça me semble assez peu finalement. Si le même sondage eût été effectué parmi les journalistes, on aurait trouvé une proportion beaucoup plus élevée. Concernant DSK la thèse du complot est en effet ridicule, ni la chronologie des événements, ni les commanditaires évoqués ne sont crédibles. Rasoir d'Ockham donc. Et je suis d'accord avec Lucilio, la conspirationnite est un excellent détecteur de débiles.
  7. Hé bien, consulter wikipedia me confirme que tes propos sont des élucabrations partiales de poseur qui servent surtout ta chasse aux sorcières d'extrême droite et aux démons libertariens. Car la perp walk été jugée parfaitement conforme à la constitution américaine dans la mesure où le prévenu doit être transféré d'un endroit à un autre, ce qui est le cas ici. Elle a été jugée illégale et arbitraire seulement dans les cas ne nécessitant aucun déplacement, il n'y a aucune discussion sur ce sujet aux Etats-Unis. D'autre part elle est ancrée dans la tradition publicitaire qui préside à la procédure accusatoire, c'est aussi pourquoi la presse y a droit de cité dans les tribunaux. Je ne suis donc pas indigné ni surpris que la liberté de l'information et la liberté de la presse y soient respectées, alors que les belles âmes comme toi se retranchent derrière de fumeux prétextes de dignité pour justifier la censure. Je suis encore moins choqué que la justice américaine entrave ses prévenus menottes aux poignets, comme en France d'ailleurs où les détenus voyagent en train de la même manière entre deux gendarmes, sauf bien entendu lorsqu'il s'agit de puissants. Si dénoncer la justice des puissants est pour toi une thématique d'extrême droite et non une exigence philosophique, cela en dit surtout long sur ton appétit inquisitorial.
  8. Tu devrais arrêter de t'auto-proclamer spécialiste en droit pénal, tu es aussi nul en ce domaine qu'en philosophie. Faire pression sur la partie adverse, c'est la base même du système accusatoire, auquel tu ne sembles pas comprendre grand chose. Franchement comparer la perp walk à la torture, ce n'est pas sérieux. En l'occurence celle qui nous occupe est intervenue au moment où l'individu est sorti du commissariat pour se rendre à la voiture de police banalisée. Elle n'a duré qu'une poignée de secondes et encore n'a-t-on pas vu les menottes, dissimulées avec soin, conduite avec sobriété et dignité par les officiers de la brigade. Le seul élément indigne de cette procession fut la couleur de leur cravate.
  9. Comme d'habitude tu fais dire n'importe quoi à la dignité humaine. Le perp walk est une garantie de la procédure accusatoire, intimement liée à sa publicité, en tant qu'élément de négociation entre les avocats des parties qui permet d'exercer une pression supplémentaire sur le prévenu. Quant aux injonctions du CSA, il s'agit bien de censure d'Etat.
  10. Lars Von Trier exclu de Cannes pour suspicion de sympathie nazie. Il fait ce qu'il peut, ne jetons pas la pierre.
  11. Pour info, c'est la même équipe de champions de la com' qui avait fait la campagne de Jospin en 2002. Ce sont d'ailleurs eux qui ont glissé les fumeux éléments de langages à son entourage, sur le mode "ça ne lui ressemble pas".
  12. La pudeur unanimement contagieuse dont font preuve nos journaux confirme la thèse de h16 & Apollon. La presse internationale aura beau jeu de gausser leur servilité de connivence. Le respect de la présemption d'innocence brandi par les éditorialistes qui en appellent soudainement à la déontologie semble couvrir d'un voile d'ignorance hypocrite une relation incestueuse et un réflexe de caste. Voilà un alibi bien commode pour la censure d'images heurtant la classe politique.
  13. Puisqu'on est en taverne, je me risque à un peu de psychologie de comptoir. La spéculation sur le suicide politique n'est pas si saugrenue, en tout cas si on le pose comme l'aboutissement inconscient d'un processus de corruption physiologique, la décompensation finale d'un organisme maintenu en équilibre par des mécanismes de fuite en avant dans un monde illusoire de jouissances et un sentiment d'invulnérabilité. Etant donnée la pression pesant sur le futur candidat qui se savait bardé de casseroles au cul et donc un colosse médiatique à la pine d'argile, ce dénouement serait une façon d'en finir avec un tiraillement devenu ingérable entre des instincts contraires, entre l'image publique d'homme d'Etat et l'obsédé jouissant à travers une relation de soumission violente aux femmes. Or cette pulsion ne pouvait être satisfaite par le service de call-girls, il lui fallait exercer un pouvoir dominateur. Le hara-kiri dans une ultime agression est alors un geste d'évacuation de la pression, la prévention d'un lynchage inévitable en incarnant la figure tragique du héros sacrifié. En somme la résolution d'un conflit interne: d'un côté côté le fantasme d'omnipotence, de l'autre la peur insupportable de la blessure narcissique. Ce scénario n'est pas incompatible avec celui présenté par h16, il lui donne même plus de poids. DSK a cru pouvoir s'en sortir une fois de plus en poussant le bouchon toujours un peu plus loin mais a trop tiré sur la corde, s'est laissé prendre dans les filets de son propre jeu, et perd finalement le contrôle dans un acte sacrificiel.
  14. Corrigé. Confusion moeurs et morale évoquée plus haut. Si le XIXè siècle fut en effet le grand siècle du progressisme, les coucheries avec les domestiques étaient tolérées dans les moeurs, mais dissimulées par l'hypocrisie sociale et donc réprouvées par la morale bourgeoise. Tolérance qui diffère bien entendu de la dérive actuelle d'une caste dirigeante en bout de course érigeant la tromperie et la frénésie sexuelle en droit à la jouissance multiple sans entrave. C'est d'ailleurs l'angle choisi par la défense médiatique de DSK versant dans une caricature américanophobe opposant le choc de la culture libertine aux excès procéduraux de la morale puritaine, armée par l'épée de Damoclès d'un système judiciaire réputé inhumain. Vous remarquerez aussi que les excès du féminisme sont beaucoup moins pointés du doigt dans cette mise en accusation du judiciarisme américain. Comme ta tendance compulsive à asséner des sentences creuses qui ne veulent rien dire? Ni le droit de cuissage que s'était arrogé ce satyre sur les femmes de son entourage, ni la licence dont il a bénéficié ne reflètent les turpides des passions ordinaires. A moins que tu conçoives ce comportement prédateur comme normal, ce dérèglement est symptomatique d'une ivresse de la puissance et non à l'image d'une psychologie trop humaine.
  15. free jazz

    Good bye Ben Laden !

    Puisque F. mas est parti prendre un thé, je me dévoue pour compléter cette perche avec un article de Michael Walzer qui explique pourquoi l'assassinat ciblé correspond aux canons de la guerre juste.
  16. Toujours au poste, il pond un article plutôt modéré et bien troussé contre les complotistes, en expliquant pourquoi la Porsche tranquille garde quelques chances judiciaires de rebondir. Il faut croire que le rôle de faire-valoir, c'est ton destin.
  17. J'avoue, et ça me coûte de le dire, que ça ne vaut pas ton texte canonique sur la conspirationnite.
  18. Petit coup d'oeil chez nos amis droitiers qui se délectent du double standard ambiant : http://fromageplus.w.../same-old-song/ Sur l'omerta et la collusion avec les médias. http://www.culturalgangbang.com/ Il y a des billets à charge accompagnés de commentaires fielleux à souhait chez Ilys qui en remettent une couche sur les moeurs oligarchiques :
  19. D'où le fameux : érections, piège à cons!
  20. Il ne fallait pas être grand clerc pour placer cette énorme peau de banane, si grosse qu'elle pose inévitablement la question de la santé mentale du Satyre. Cadeau empoisonné qui était à l'origine une idée du perfide Guéant, dont on peut dire qu'il aura eu le nez creux sur le coup. Je recommande la lecture du Canard de ce mercredi, déchaîné et plein de déclarations croustillantes où Sarko se vante en s'attribuant le mérite de cette idée : "Quand je l'ai fait nommer au FMI, je l'ai mis en garde: aux Etats-Unis, il faut faire hyper gaffe!" Manquerait plus qu'on apprenne que la femme de chambre a des parents corréziens. Mais n'oublions pas non plus l'hypothèse d'un complot chinois pour prendre le contrôle du FMI. Pour ma part, le spectacle de cette gauche progressiste pataugeant dans sa merde même, de BHL à Terra Nova en passant par le syndicat des donneurs de leçons, me ravit. D'autant que vu les circonstances, les symboles remués, l'affaire est trop chargée de sens pour qu'elle reste sans conséquence sur la perception des moeurs décadentes de nos élites politiques coupées de la réalité. Je ne crois pas du tout à la conspiration, c'est une hypothèse superflue tant le comportement de DSK est idéologiquement cohérent et psychologiquement édifiant (fantasme de toute-puissance).
  21. Te connaissant, tu ressortirais tous les vieux dossiers et des photos de moi lascif, en train de danser avec des jeunes femmes complètement ivres. *** Quelques idées nocturnes avant de me retirer de ce réjouissant spectacle du microcosme. En lisant le ton des éditoriaux, on a l'impression que la presse française découvre un concept sidérant : l'égalité démocratique de tous les citoyens devant la puissance de la loi. Elle n'en finit pas de s'étonner que l'emminence grise DSK se soit fait serrer comme un vulgaire délinquant et ne bénéficie d'aucun traitement de faveur. Bien au contraire, l'image arrogante de la France, son laxisme en matière de moeurs, le cas précédent de la polémique autour de Polanski ont dû aggraver son cas aux yeux de la juge qui a décidé de le mettre au frigo eu égard au risque de fuite. Sans parler de l'influence d'un féminisme envié par la gauche ou la célérité de la justice américaine pour tout ce qui touche aux agressions sexuelles. Enfin l'élément le plus piquant touche à la tragédie grecque sous la forme de Nemesis : DSK succombe à l'hybris sexuel au moment même ( Kairos ) où il s'apprêtait à sauver la Grèce de la faillite financière. Pour les grecs anciens le héros qui cède à l'hybris se trouve dès lors condamné par les Dieux à un destin terrible et pitoyable. Or par une ironie du sort, suicide politique ou acte manqué, DSK accusait les grecs de s'être livrés à la démesure. "La réalité, c'est que ces gens-là, ils sont dans la merde. Et y sont gravement. Ils ont beaucoup bricolé, ils savent très bien qu'ils ne paient pas d'impôts, que c'est un sport national de ne pas payer d'impôts en Grèce, que ça truande un maximum." (DSK, 15 mars 2011)
  22. C'est cet âne de Demorand qui voit dans cette affaire la contamination inédite de la politique par les assauts de la presse à scandale anglo-saxonne et ses moeurs puritaines. En effet, la comparaison tient la (bi)route. Il semble avoir succombé à la tentation du démon de midi.
  23. Qui n'a pas empêché la Loi des suspects de 1793 (ou celle de 1858), cher Dardanus, pour reprendre un de nos vieux débats. Ni les aberrations récentes de notre procédure pénale en matière de détention provisoire. Je suis loin d'être un anglo-maniaque, mais on ne peut pas dire sans tordre notre histoire judiciaire que la présomption d'innocence serait une grande tradition française. A propos, à la lumière de votre connaissance historique, est-ce vraiment la première irruption d'un tel scandale politico-sexuel atteignant un gouvernant? Assez près de nous, j'ai par exemple en mémoire l'affaire Markovic : http://fr.wikipedia….ffaire_Markovic
  24. Eolas semble d'accord avec moi selon le billet supra, pour une fois je ne vais donc pas le critiquer. Il y a un autre élément qui joue en faveur de la présomption d'innocence avec la procédure accusatoire, c'est la publicité des débats et de l'enquête, publicité dont s'indignent nos esprits sensibles et moralistes. J'ajouterais que la contrepartie est aussi de donner un poids beaucoup plus important à l'habileté des avocats, ce qui explique que les plus talentueux et persuasifs soient chèrement payés.
  25. Non, je ne suis pas juriste, mais mon propos est trivial : dans le système accusatoire fondé sur la contradiction des parties privées, le ministère public enquête à charge et la défense a un rôle plus actif pour soutenir la version de l'accusé, réfutant les charges de l'accusation, ou le cas échéant, peut négocier la peine avec le procureur. Contrairement à la procèdure inquisitoire où le juge enquête, en principe, à charge et à décharge pour obtenir la manifestation de la vérité. Certes mais récemment chez nous (déclaration de 48). Pas de quoi faire la leçon aux anglois.
×
×
  • Créer...