Bisounours Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 Dis toi que tu es meilleur que tes collègues dans d'autres domaines, et pis c'est tout Et ta compagne est sage bien que socialiste
Rincevent Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 Tu parles comme ma compagne. J'arrête pas de me plaindre parce que mes collègues sont toujours plus balèze que moi sur un sujet ou l'autre et je jalouse ceux qui arrivent à causer comme des grands piposophes, avec des mots compliqués et tout. Moi je peux pas m'empecher de dire "ce genre de connard" lors d'une intervention dans un colloque (une fois j'ai dit aussi "c'est pas bisous comme politique", h16 style en live). Marrant, j'ai sensiblement les mêmes réflexes. Contre la jalousie intellectuelle, j'ai trouvé une bonne solution : fréquenter ces gars-là, les faire parler, et apprendre d'eux.
Voy Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 Si lire de manière extensive a en effet peu d'intérêt, il est surtout question d'un socle à acquérir. Parce qu'il y a manque lorsqu'on entend kafkaïen sans avoir lu Kafka (que je trouve d'ailleurs indigeste), parce que savoir ce qu'est le naturalisme ou le romantisme c'est important, parce qu'on saisit mieux le passé en lisant un Zola qu'en écoutant un professeur d'histoire. La connaissance des grands classiques de littérature est assez indispensable, je trouve. Pour briller en société certes, mais aussi pour parler le même langage, mais aussi pour se connaître un petit peu mieux soi-même ; à chaque rencontre forte avec un auteur c'est nous-même que l'on découvre un peu plus (ou alors que l'on se construit, je ne suis jamais arrivé à trouver vraiment...). Et aussi l'intérêt du langage : apprendre des mots, apprendre des tournures de phrases, pour essayer de toujours mieux s'expliquer. Souvent c'est pas gagné mais on fait de notre mieux... Depuis un an, je fais l'effort de lire beaucoup - ce que je considère beaucoup, c'est un à deux livres par semaine, dont la taille varie significativement. Et lire des auteurs de manière intensive si tant est qu'ils me plaisent ; après Houellebecq et Vian j'attaque la lecture (quasi-)exhaustive de Céline. C'est surtout un loisir. Et depuis un an mon vocabulaire s'étend, je trouve que j'écris mieux et que je m'exprime mieux. Il y a encore du travail.
Johnathan R. Razorback Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 j'attaque la lecture (quasi-)exhaustive de Céline. En passant par ici, via le premier lien ( http://hydra.forumactif.org/t181-louis-ferdinand-celine-oeuvres-entretiens?highlight=C%C3%A9line ), tu peux récupérer en PDF la plupart de ses romans. Ainsi que les fameux pamphlets (qui sont une torture à lire). Y a aussi une compilation d'entretiens très intéressants.
sans Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 J'utilise kafkaïen sans avoir lu Kafka, il suffit juste de savoir que Le Procès c'est une critique de l'absurdité brutale de l'Administration. Pour les romans en feuilletons du 19ème lire Zola ça ne sert à rien, tout le monde a lu du Zola et du Balzac ; Eugène Sue est bien plus cool et bien plus obscur, et pour passer pour un cultivé il faut balancer aux gens des infos qu'ils n'ont pas (et en plus il épargne le gôchisme dégoulinant) Ppur le langage c'est simple : littérature du 18ème, c'est l'apogée de la langue française. Les Mémoires de Casanova sont très coules à lire et très joliment écrites, et en bonus il donne une des meilleurs descriptions (si ce n'est la meilleure) de l'Europe de son époque. Pour le début du XXème, c'est simple : Gustave Le Bon, il touche à tous les sujets et il est intelligent et fun à lire. Voilà, avec trois auteurs ont a une culture suffisante sur trois siècles et on sait causer correct. Après on peut lire Bastiat pour l'économie (super sens de la synthèse, pas chiant du tout à lire), Otto Weininger pour se rendre compte que le plus grand misogyne était féministe de troisième vague avant l'heure, et, huuum, ça y est, on peut briller en société.
Mathieu_D Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 C'est l'heure de te laver les dents Snow. Fait une bise à ta mémé avant de te coucher. P'tit con.
Johnathan R. Razorback Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 Pour le début du XXème, c'est simple : Gustave Le Bon, il touche à tous les sujets et il est intelligent et fun à lire. Un putain de raciste misogyne dont les thèses élitistes et antirationalistes ont bercé la jeunesse de Mussolini...
sans Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 Il n'a pas vraiment écrit sur les races et sur les femmes, donc c'est un peu anecdotique, il était raciste et machiste mais ça n'avais rien d'anormal pour l'époque, ça ne vaut pas le coup de se priver de lire Psychologie des foules.
Johnathan R. Razorback Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 Il était raciste et machiste mais ça n'avais rien d'anormal pour l'époque Quand bien même ces préjugés étaient largement partagés, tous le monde ne ressentait pas le besoin de l'écrire. Je suis pas sûr que ça soit si anecdotique que ça. La misogynie est une constante des groupes de la droite radicale, en parfait accord avec une vision inégalitaire du monde. « L'infériorité de l'intelligence de la femme est trop évidente pour être contestée » « Tous les psychologistes qui ont étudié l'intelligence des femmes ailleurs que chez les romanciers et chez les poètes reconnaissent aujourd'hui qu'elles représentent les formes les plus inférieures de l'évolution humaine et sont beaucoup plus près des enfants et des sauvages que de l'homme adulte civilisé » -Gustave Le Bon, en 1879. Le virilisme soralien contemporain ne dit pas autre chose. Bien sûr ce n'est pas une raison pour ne pas lire Le Bon, mais j'ai le pressentiment que ça sera encore une expérience pénible.
sans Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 Dans son œuvre ça l'est, ses travaux ne sont pas plus influencés par son racialisme que par son amour du café d'Arabie. Si tu veux le commencer je conseille vivement Psychologie du socialisme, son analyse est très fine et très rationnelle, et pourtant ça arrive souvent que les antisocialistes analysent mal les sources du problème en se laissant emporter par leur passion (coucou Mises).
Rincevent Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 Un putain de raciste misogyne dont les thèses élitistes et antirationalistes ont bercé la jeunesse de Mussolini...C'est quoi le problème de l'élitisme, au juste ?
sans Posté 14 avril 2015 Signaler Posté 14 avril 2015 C'est curieux d'entendre parler de Lebon sur ce forum. N'est-il pas un des pères fondateurs du racisme scientifique? Et sa Psychologie des Foules n'est-elle pas construite sur les notions d'imitation et de facination? Je puis me tromper, n'en n'ayant lu que des extraits, mais il me semble que c'est quasiment une méthode de manipulation des masses pour dictateurs. Ce n'est pas pour rien que Mussolini l'a reconnu comme une de ses sources d'inspiration principales. Le bonhomme a aussi versé dans la physiognomonie et la phrénologie (mesure et comparaison des crânes), en vue de démontrer la supériorité de l'intelligence des hommes sur les femmes. Un personnage pas très sympathique a priori. Tu vois, Jazzy pensais pareil de Gustave, mais il a finit par le lire et il l'a trouvé cool. C'est important de lire les auteurs qu'on critique. Sauf les marxistes parce qu'il faut pas déconner hein. Je remarque au passage que personne n'a bondi quand j'ai trollé en citant ce dingo de Weininger (qui pour le coup était un exceptionnel raciste et misogyne), je suis déçu.
F. mas Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 Tout le monde ne lit pas pour les mêmes raisons : certains pour briller en société, d'autres pour se distraire. Il y en a même qui lisent pour être un peu moins ignorants^^. Sinon pour des articles que je pense proposer à Contrepoints, j'ai lu ce weekend Les droites aujourd'hui de René Rémond et j'ai commencé Les gauches françaises (1762-2012) de Jacques Julliard. Et je vais relire dans la foulée L'extrême-gauche plurielle de Philippe Raynaud.
Johnnieboy Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 Si lire permet de briller en société, j'aimerais bien la rencontrer, votre société. Dans la mienne, il suffit de mater Game of Thrones et de connaître deux ou trois blagues pas trop éculées. J'ai jamais impressionné grand monde avec ma bibliothèque. Bref, puisque ça n'aide pas à pécho ou à passer pour un mec cool (Luchini étant l'exception), autant lire pour le plaisir de lire et de s'instruire.
Rübezahl Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 20 bonnes raisons d’arrêter de lire (via @Contrepoints) http://www.contrepoints.org/2015/04/14/204415-20-bonnes-raisons-darreter-de-lire
NoName Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 Si lire de manière extensive a en effet peu d'intérêt, il est surtout question d'un socle à acquérir. Parce qu'il y a manque lorsqu'on entend kafkaïen sans avoir lu Kafka (que je trouve d'ailleurs indigeste), parce que savoir ce qu'est le naturalisme ou le romantisme c'est important, parce qu'on saisit mieux le passé en lisant un Zola qu'en écoutant un professeur d'histoire. La connaissance des grands classiques de littérature est assez indispensable, je trouve. Pour briller en société certes, mais aussi pour parler le même langage, mais aussi pour se connaître un petit peu mieux soi-même ; à chaque rencontre forte avec un auteur c'est nous-même que l'on découvre un peu plus (ou alors que l'on se construit, je ne suis jamais arrivé à trouver vraiment...). Et aussi l'intérêt du langage : apprendre des mots, apprendre des tournures de phrases, pour essayer de toujours mieux s'expliquer. Souvent c'est pas gagné mais on fait de notre mieux... Zola t'en lis la moitié d'un et tu passe à autre chose. Ça permet pas tant que ça de se la jouer par ailleurs sauf si tu lis des auteurs anticapitalistes pour la ramener en conversations politiques. Au reste lisez les ritals de cavana Tout le monde s'en tape mais c'est hilarant
Johnathan R. Razorback Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 Je remarque au passage que personne n'a bondi quand j'ai trollé en citant ce dingo de Weininger (qui pour le coup était un exceptionnel raciste et misogyne), je suis déçu. En même temps la réception de Weininger, c'est pas la même chose que celle de Le Bon. Mais ça va sûrement s'améliorer maintenant que certains le rééditent: http://www.kontrekulture.com/produit/sexe-et-caract%C3%A8re Et je ne suis pas sectaire, il a déjà une petite place ici ( http://hydra.forumactif.org/t1478-otto-weininger-sexe-et-caractere?highlight=Weininger), où on peut lire gratuitement des chapitres de Sexe et Caractère sans enrichir le père Soral. Non, ne me remerciez pas.
poney Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 Si lire permet de briller en société, j'aimerais bien la rencontrer, votre société. Dans la mienne, il suffit de mater Game of Thrones et de connaître deux ou trois blagues pas trop éculés. J'ai jamais impressionné grand monde avec ma bibliothèque. Bref, puisque ça n'aide pas à pécho ou à passer pour un mec cool (Luchini étant l'exception), autant lire pour le plaisir de lire et de s'instruire. Ouais, je vis dans la même société que toi. Mes potes ont inventé un jingle pour moi en faisant après une intervention (ou au milieu quand c'est trop long) un truc genre *Tu tu tuuuu (genre onomatopée de cloche), c'était les 5 minutes culturelles de poney". Les cons Je lis d'abord parce que j'aime ça et que je déteste par dessus tout ne pas savoir, ne pas comprendre et ne pas pouvoir expliquer ou avoir un avis un minimum argumenté.
ShoTo Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 Si lire permet de briller en société, j'aimerais bien la rencontrer, votre société. Dans la mienne, il suffit de mater Game of Thrones et de connaître deux ou trois blagues pas trop éculés. J'ai jamais impressionné grand monde avec ma bibliothèque. Bref, puisque ça n'aide pas à pécho ou à passer pour un mec cool (Luchini étant l'exception), autant lire pour le plaisir de lire et de s'instruire. Globalement +1 mais à nuancer, être cultivé peut permettre de briller en société mais pas essayant d'impressionner autrui en le bombardant de connaissances qu'il n'a pas mais au contraire en lui parlant de ce qu'il sait (s'il vient d'une culture différente). Mes lectures m'ont permis de parler avec des étranger de leurs pays sans y avoir mis les pieds, et généralement ça plaît la personne se dit "tiens il ne vit pas replié sur lui même dans sa culture).
poney Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 En passant par ici, via le premier lien ( http://hydra.forumactif.org/t181-louis-ferdinand-celine-oeuvres-entretiens?highlight=C%C3%A9line ), tu peux récupérer en PDF la plupart de ses romans. Ainsi que les fameux pamphlets (qui sont une torture à lire). Y a aussi une compilation d'entretiens très intéressants. Rah, merci pour le pdf sur les écrits de guerre (les livres, je les ai en originaux, moins les pamphlets qui subissent l'inflation de la spéculation). J'ai imprimé le truc sans lire et je viens seulement d'aller le chercher à l'imprimante, 3h plus tard. Un collègue prenant son café lisait l'intro ultra antisémites. Il m'a félicité sur mes lectures Putain cette intro quoi, j'espère que le type ayant écrit ça était un vieux con mort depuis. Même Céline ne va pas aussi loin.
poney Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 je viens de réaliser que tu t'es créé un forum pour toi tout seul C'est génial
Johnathan R. Razorback Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 je viens de réaliser que tu t'es créé un forum pour toi tout seul C'est génial Hé hé, merci C'est pas vraiment un forum vu que les quelques inscrits sont très silencieux. Plutôt une sorte de grande bibliothèque, plus ou moins bien rangée, où chacun peut venir flâner ou chercher ce qui l'intéresse.
Lancelot Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 D'expérience avoir une grosse... bibliothèque ça fait toujours son petit effet quand même. En plus j'ai l'avantage d'avoir lu 90% de la mienne donc les visiteurs peuvent prendre un livre au pif et je leur raconte de quoi ça parle, super pour lancer les conversations.
Johnathan R. Razorback Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 D'expérience avoir une grosse... bibliothèque ça fait toujours son petit effet quand même. En plus j'ai l'avantage d'avoir lu 90% de la mienne donc les visiteurs peuvent prendre un livre au pif et je leur raconte de quoi ça parle, super pour lancer les conversations. +10.
Jesrad Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 Haha la mienne est tellement en bordel avec les livres entassés en deux rangs qui débordent n'importe comment + ceux empilés à plat par dessus et sur les meubles alentour, personne n'ose s'approcher pour ne pas se retrouver dessous par accident
Fadior Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 En plus j'ai l'avantage d'avoir lu 90% de la mienne J'aimerais bien pouvoir en dire autant. Il me faudrait une panne d'ordinateur ou une tourista carrabinée pendant au moins plusieurs mois pour y arriver. Dernièrement j'ai commencé "Quand les nations refont l'histoire - L'invention des origines médiévales de l'Europe" de Patrick J. Geary, c'est intéressant mais je n'arrive pas à avancer. http://www.amazon.fr/Quand-nations-refont-lhistoire-Linvention/dp/2081245469
poney Posté 15 avril 2015 Signaler Posté 15 avril 2015 Je dois pas avoir lu 60/65% de la mienne, il y a certains ouvrages que je n'ai pas encore commencé (hier, je pensais à ça en rangeant certains et en voyant Speer et Clémanceau côte à côte, deux livres que je n'ai qu'à peine ouverts. Il y en a beaucoup que je n'ai jamais terminé (les mémoires de Churchill, et sa correspondance ; capitalisme et liberté ; les trucs de bastiat ; ...)
sans Posté 17 avril 2015 Signaler Posté 17 avril 2015 J'ai commencé à lire le Kapital de Piquetti. Sur la forme c'est très très bien joué, il se présente comme un modéré et un scientifique mais aussi comme quelqu'un de humble qui fait ce qu'il peut avec les maigres outil des sciences humaines, tout en donnant l'impression d'apporter la vérité objective. Et ça passe tout seul.Sinon sur le fond c'est hyper partial et c'est fondé sur l'idée que l'économie est un gâteau à partager.Sur les infos qu'il donne aussi il ne cite que ce qu'il l'arrange, par exemple quand il parle de la terrible et insoutenable misère de l'employé d'industrie et la preuve c'est dans Zola, il dit clairement que l'industrialisation n'a pas amélioré la vie des gens, et il omet de parler du rôle de l'Etat dans la situation des ouvriers.M'enfin, jen suis qu'au début. Tldr : de loin il a l'air rigoureux parce qu'il cite des faits, mais il ne cite que ce qu'il veut et il ne fait pas de démonstrations logiques.
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant