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Bac Philo 2011


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Le Bac 2011, c'est parti ce jeudi pour la filière générale avec l'épreuve de philosophie. Deux sujets de dissertation et un commentaire de texte sont ainsi proposés aux élèves des trois séries.

Ceux de la série littéraire planchent ce jeudi matin sur «Peut-on prouver une hypothèse scientifique?» ou «L'homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même?» Le commentaire de texte porte sur un extrait du Gai Savoir de Friedrich Nietzsche.

Pour la série ES, il s'agit de réfléchir à: «La liberté est-elle menacée par l'égalité?» ou «L'art est-il moins nécessaire que la science?» Le texte à commenter est extrait Des Bienfaits de Sénèque.

Les élèves de la série scientifique, quant à eux, doivent trouver de l'inspiration pour répondre à: «La culture dénature-t-elle l'homme?» ou «Peut-on avoir raison contre les faits?» Ou ils peuvent commenter un texte issu des Pensées de Blaise Pascal.

http://www.20minutes.fr/article/742247/bac-2011-sujets-epreuve-philosophie

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"L'art est-elle moins nécessaire que la science ?" : il suffit d'avoir parmi ses amis un geek qui collectionne les affiches de Dr Who pour savoir que non. Question suivante.

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"Peut-on prouver une hypothèse scientifique ?"

On ne peut pas prouver qu'elle est vraie, mais on peut prouver dans quelle mesure elle est fausse.

"La culture dénature-t-elle l'homme ?"

Non, la culture est un pan de la nature humaine.

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"Peut-on prouver une hypothèse scientifique ?"

Qu'est ce que ce sujet vient faire en série littéraire ? :ninja:

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Ce genre de questions n'intéressent que les scientifiques ?

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Les sujets au complet :

Série L (littéraire) coefficient 7

- "Peut-on prouver une hypothèse scientifique ?"

- "L'homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ?"

- Expliquer un extrait du "Gai savoir" de Nietzsche

Série S (scientifique) coefficient 3

- "La culture dénature-t-elle l'homme ?"

- "Peut-on avoir raison contre les faits ?"

- Expliquer un extrait des "Pensées" de Pascal

Série ES (économique et social) coefficient 4

- "La liberté est-elle menacée par l'égalité ?"

- "L'art est-il moins nécessaire que la science ?"

- Expliquer un extrait de "Les bienfaits" de Sénèque

Série "techniques de la musique et de la danse" - coefficient 3

- "La maîtrise de soi dépend-elle de la connaissance de soi ?"

- "Ressentir l'injustice m'apprend-il ce qui est juste ?"

La disserte sur l'égalité est piégeuse, à moins de faire dans le très scolaire en finissant par démentir Tocqueville.

Si j'avais eu le choix entre ces séries, j'aurais sans doute pris le commentaire du Gai Savoir sur la vertu du sacrifice:

Expliquer le texte suivant :

Nous disons bonnes les vertus d’un homme, non pas à cause des résultats qu’elles peuvent avoir pour lui, mais à cause des résultats qu’elles peuvent avoir pour nous et pour la société : dans l’éloge de la vertu on n’a jamais été bien « désintéressé », on n’a jamais été bien « altruiste » ! On aurait remarqué, sans cela, que les vertus (comme l’application, l’obéissance, la chasteté, la piété, la justice) sont généralement nuisibles à celui qui les possède, parce que ce sont des instincts qui règnent en lui trop violemment, trop avidement, et ne veulent à aucun prix se laisser contrebalancer raisonnablement par les autres. Quand on possède une vertu, une vraie vertu, une vertu complète (non une petite tendance à l’avoir), on est victime de cette vertu ! Et c’est précisément pourquoi le voisin en fait la louange ! On loue l’homme zélé bien que son zèle gâte sa vue, qu’il use la spontanéité et la fraîcheur de son esprit : on vante, on plaint le jeune homme qui s’est « tué à la tâche » parce qu’on pense : « Pour l’ensemble social, perdre la meilleure unité n’est encore qu’un petit sacrifice ! Il est fâcheux que ce sacrifice soit nécessaire ! Mais il serait bien plus fâcheux que l’individu pensât différemment, qu’il attachât plus d’importance à se conserver et à se développer qu’à travailler au service de tous ! » On ne plaint donc pas ce jeune homme à cause de lui-même, mais parce que sa mort a fait perdre à la société un instrument soumis, sans égards pour lui-même, bref un « brave homme », comme on dit.

NIETZSCHE

Le gai savoir

Mon second choix, le commentaire de Sénèque en série ES sur le caractère désintéressé du don :

Expliquez le texte suivant :

Si c’est l’intérêt et un vil calcul qui me rendent généreux, si je ne suis jamais serviable que pour obtenir en échange un service, je ne ferai pas de bien à celui qui part pour des pays situés sous d’autres cieux, éloignés du mien, qui s’absente pour toujours ; je ne donnerai pas à celui dont la santé est compromise au point qu’il ne lui reste aucun espoir de guérison ; je ne donnerai pas, si moi-même je sens décliner mes forces, car je n’ai plus le temps de rentrer dans mes avances. Et pourtant (ceci pour te prouver que la bienfaisance est une pratique désirable en soi) l’étranger qui tout à l’heure s’en est venu atterrir dans notre port et qui doit tout de suite repartir reçoit notre assistance ; à l’inconnu qui a fait naufrage nous donnons, pour qu’il soit rapatrié, un navire tout équipé. Il part, connaissant à peine l’auteur de son salut ; comme il ne doit jamais plus revenir à portée de nos regards il transfère sa dette aux dieux mêmes et il leur demande dans sa prière de reconnaître à sa place notre bienfait ; en attendant nous trouvons du charme au sentiment d’avoir fait un peu de bien dont nous ne recueillerons pas le fruit. Et lorsque nous sommes arrivés au terme de la vie, que nous réglons nos dispositions testamentaires, n’est-il pas vrai que nous répartissons des bienfaits dont il ne nous reviendra aucun profit ? Combien d’heures l’on y passe ! Que de temps on discute, seul avec soi-même, pour savoir combien donner et à qui ! Qu’importe, en vérité, de savoir à qui l’on veut donner puisqu’il ne nous en reviendra rien en aucun cas ? Pourtant, jamais nous ne donnons plus méticuleusement ; jamais nos choix ne sont soumis à un contrôle plus rigoureux qu’à l’heure où, l’intérêt n’existant plus, seule l’idée du bien se dresse devant notre regard.

SENEQUE, Les bienfaits

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«La liberté est-elle menacée par l'égalité?»

hu hu, j'aurais bien pris celle-là tiens, un sujet facile mais trompeur pour les libéraux, j'aurais pris des risques pour ma note au BAC vus les correcteurs de l'ednat.

En tout cas c'est une très bonne question, et si on en débattait ici-même? Ma réponse? L'égalité en droit est une condition de la liberté, l'égalité sociale en soi n'est pas nécessairement une menace pour la liberté mais plutôt les conditions pour y accéder sont une menace pour la liberté. J'aurais pris un 6 avec ça, c'est déjà pas mal :mrgreen:

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Les sujets sont très intéressants cette année, bien que comme l'année dernière très axés sur les sciences je trouve.

"La liberté est-elle menacée par l'égalité ?". Le sujet est enthousiasmant, mais j'imagines que pour plaire au correcteur je me serais bridé … Une réponse que je juge correct à cette aune serait de parler de Balibar et de sa proposition de "l'égaliberté", même si c'est trop peu connu pour être enseigné en général. Personnellement je trouve cette notion peu convainquante, mais niveau "consensus mou" (ce qui est demandé en général au bac), on ne fait guère mieux.

Le texte de Sénèque me paraît un peu aride par contre. Enfin bon, l'année dernière on a eu Durkheim donc ce n'est pas pire.

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«La liberté est-elle menacée par l'égalité?»

hu hu, j'aurais bien pris celle-là tiens, un sujet facile mais trompeur pour les libéraux, j'aurais pris des risques pour ma note au BAC vus les correcteurs de l'ednat.

En tout cas c'est une très bonne question, et si on en débattait ici-même? Ma réponse? L'égalité en droit est une condition de la liberté, l'égalité sociale en soi n'est pas nécessairement une menace pour la liberté mais plutôt les conditions pour y accéder sont une menace pour la liberté. J'aurais pris un 6 avec ça, c'est déjà pas mal :mrgreen:

La problématique semble bateau si l'on part de l'égalité géométrique des droits contre l'égalité arithmétique. Mais la difficulté si on veut accrocher la bienveillance du correcteur de l'Ed nat, consiste à faire varier le concept de liberté en montrant que la définition libérale des modernes, purement négative, est trop restrictive dans le cadre d'une morale universaliste qui s'attache à rendre effective l'autonomie des plus faibles.

Une réponse que je juge correct à cette aune serait de parler de Balibar et de sa proposition de "l'égaliberté", même si c'est trop peu connu pour être enseigné en général. Personnellement je trouve cette notion peu convainquante, mais niveau "consensus mou" (ce qui est demandé en général au bac), on ne fait guère mieux.

Balibar est reconnu comme un auteur influent, par contre sa notion d'égaliberté, articulée autour d'une citoyenneté égalitariste, n'est qu'un faux-nez d'utopie communiste.

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Pourquoi l'État devrait-il limiter son pouvoir ?

pas mal aussi, moi qui n'aimait pas la philo quand j'étais lycéen …

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La philosophie est la matière, en Terminale et au bac, où il est de loin le plus facile de se distinguer. Ecrire de manière intelligible en français, peu mais bien, ne pas essayer d'enterrer le correcteur sous les citations bidons, décortiquer le sujet, la problématique, les enjeux, proposer une conclusion claire, et hop on a au-dessus de 15/20 sans aucun problème.

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Sans surprise..

http://www.europe1.fr/France/Bac-philo-les-pieges-qu-il-fallait-eviter-589343/

Simone, professeur de philosophie à la retraite. "Le sujet relève du paradoxe car, selon le doxa, ce qui menace la liberté, ce n’est pas l’égalité mais l’inégalité entre les hommes. Il fallait poser la question de la distinction entre égalité réelle et formelle, liberté réelle et formelle. Marx était un auteur incontournable sur ce sujet."

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La philosophie est la matière, en Terminale et au bac, où il est de loin le plus facile de se distinguer. Ecrire de manière intelligible en français, peu mais bien, ne pas essayer d'enterrer le correcteur sous les citations bidons, décortiquer le sujet, la problématique, les enjeux, proposer une conclusion claire, et hop on a au-dessus de 15/20 sans aucun problème.

Pas évident à 18 balets quand on est en S surtout.

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Le problème avec la philosophie en terminale, c'est que c'est la matière la plus subjective au regard de l'examinateur. On ne sait jamais quelles sont les attentes exactes du correcteur. Tu as beau écrire correctement et penser à peu près logiquement, ça ne garantit rien.

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Hu hu hu, oui, et en math il y a un barème et c'est objectif (mais je sens que j'ai déjà raconte ma Life 10 fois sur ce sujet).

Bon, une dernière fois alors, j'ai eu 12 au bac avec une copie sans faute, j'ai demande la vérification par un deuxième professeur qui a confirme q'elle était parfaite, l'examinateur initiale n'ayant fait q'un seul commentaire "e^x+1 > 0 ? Démontrez le !"

L'Académie a finalement décidé que comme de toute façon j'avais la mention B, le jury était souverain et ils n'allaient pas dédire le correcteur initial…

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Le problème avec la philosophie en terminale, c'est que c'est la matière la plus subjective au regard de l'examinateur. On ne sait jamais quelles sont les attentes exactes du correcteur. Tu as beau écrire correctement et penser à peu près logiquement, ça ne garantit rien.

Tout de même, avoir une production bien structurée et claire te met dans le top 10% direct. Après, l'intérêt de ce que tu écris peut te permettre d'avoir une note plus ou moins élevée. Mais tout de même je dirais que là où en maths, entre deux correcteurs, l'écart-type de notation est de 0,5 points, pour la philo il est peut-être de 2. Ainsi, l'impact du correcteur sur la note joue surtout pour les copies du ventre mou : une copie pourrie aura une note entre 4 et 8, une bonne copie une note entre 12 et 15.

On peut aussi parler de coup de bol : si on se retrouve dans une liasse de copies médiocres, c'est plus simple. Pour l'anecdote, durant un oral de maths, je préparais pendant qu'un autre candidat passait. Il a commencé par "soient x et y deux nombres complexes, avec x strictement supérieur à y" :o. J'ai vu en live l'examinateur faire un :facepalm: mental. Autant dire que je n'ai pas eu de mal à briller (je précise que la suite de l'oral de cet énergumène a bien montré qu'il ne s'agissait pas d'un lapsus dû au stress). C'était un concours maths spé, pour une assez "grande école" tout de même. On peut facilement imaginer ce que ce type de candidats pourrait produire sur une copie de philosophie.

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par "soient x et y deux nombres complexes, avec x strictement supérieur à y" :o. .

Put1 tu m'a rapellé que les intégrations par parties existaient.

C'est bien quand c'est loin les maths.

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"Peut-on prouver une hypothèse scientifique ?"

On ne peut pas prouver qu'elle est vraie, mais on peut prouver dans quelle mesure elle est fausse

Je ne comprend pas cette question, ne part-on pas des hypothèses pour démontrer quelque chose ? :huh:

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Je ne comprend pas cette question, ne part-on pas des hypothèses pour démontrer quelque chose ? :huh:

C'est là le travail du scientifique émettre des hypothèses et les démontrer pour produire des théories qui sont fausses.

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Série "techniques de la musique et de la danse" - coefficient 3

- "La maîtrise de soi dépend-elle de la connaissance de soi ?"

- "Ressentir l'injustice m'apprend-il ce qui est juste ?"

Franchement, c'est dans cette série que j'aurais eu le plus de mal.

Sinon, :icon_ptdr: pour Simone qui représente si bien la caricature du prof de philo marxiste. Pourvu qu'elle reste à la retraite.

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Le problème avec la philosophie en terminale, c'est que c'est la matière la plus subjective au regard de l'examinateur. On ne sait jamais quelles sont les attentes exactes du correcteur. Tu as beau écrire correctement et penser à peu près logiquement, ça ne garantit rien.
Meme pas mais c'est une croyance très répandue.

La plupart des travaux que j'ai étudié en science de l'éducation sur ces sujets montre qu'au contraire la philo et le français sont parmi les matière ou le correcteur influence le moins la note contrairement aux maths…Même si c'est, je te l'accorde allégrement, totalement contre intuitif…

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Qu'est ce que ce sujet vient faire en série littéraire ? :ninja:

En 2008, nous avions eu "la connaissance scientifique du vivant est elle possible ?"

Comme quoi, le niveau baisse, on avait deux fois plus de parametres à prendre en compte ^^

J'avais basé ma troisième partie sur Asimov et sa théorie de la psycho-histoire :D

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Pas évident à 18 balets quand on est en S surtout.

C'est pas plus évident pour les L, qui, sans apprentissage supplémentaire, ont en moins l'approche méthodique.

On pourrais croire que les 4h supplémentaires qu'ils donnent aux L pourrait permettre une réflexion et une méthodologie approfondie, mais non, c'est juste que le programme est plus long.

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Je ne comprend pas cette question, ne part-on pas des hypothèses pour démontrer quelque chose ? :huh:

Excellente remarque : en général, si on trouve que la réponse à un énoncé est triviale, c'est qu'on ne l'a pas bien compris.

En fait, pour ce sujet, il faut décortiquer la question est poser une problématique. Toute la question est de savoir laquelle, j'ai ma petite idée là-dessus. Et, si mon idée est bonne, on peut dire qu'il s'agit d'une des problématiques clés de ce forum, dont je parle de temps en temps.

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La philosophie est la matière, en Terminale et au bac, où il est de loin le plus facile de se distinguer. Ecrire de manière intelligible en français, peu mais bien, ne pas essayer d'enterrer le correcteur sous les citations bidons, décortiquer le sujet, la problématique, les enjeux, proposer une conclusion claire, et hop on a au-dessus de 15/20 sans aucun problème.

mmm je devais pas avoir la fibre, j'ai eu 18 en français en restant 1 h 30, et 8 en philo après 4 h de labeur !

:crying:

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mmm je devais pas avoir la fibre, j'ai eu 18 en français en restant 1 h 30, et 8 en philo après 4 h de labeur !

:crying:

Un peu pareil. J'ai eu 19 en français en tombant sur un texte que je ne connaissais pas (un poème d'Apollinaire…). Je me souviens que l'examinateur était gay et, sans vouloir créer sans preuve un lien de causalité, a allumé toutes les filles de ma classe et a mis une bonne note aux trois garçons qu'il a eu. Alors que nous étions de sacrés branleurs.

Et sinon, 7 en philo sur "Doit-on tout attendre de l'Etat ?" :(

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Le plus difficile pour moi me semble de construire une réflexion originale, c'est à dire la sienne propre, tout en utilisant les connaissances acquises et en citant certains auteurs. A mon avis, ce qui manque réellement dans l'enseignement de philosophie c'est une vision globale historique, une sorte d'histoire de la pensée et des idées qui permette de comprendre le cheminement de l'esprit humain à travers la connaissance.

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