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Le Syndicalisme En France


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Compte rendu du café Liberté du 29 Novembre 2004 sur le syndicalisme

Ce café Liberté du 29 novembre a avant tout été marqué par la présence de nouvelles têtes, notamment Valentin de Grenoble ou encore Albert li. Et comme d’habitude il a été le théâtre de discussions animées, mais cependant plus conciliantes qu’elles ont pu l’être par le passé, autour du thème du syndicalisme en France et en Allemagne notamment.

Camille et Lionel nous avaient compilé quelques infos sur le sujet pour entamer le débat. Ainsi on a pu apprendre que ce sont les Libéraux qui ont participé à la naissance du syndicalisme au 19ème siècle, et que c’est après la seconde guerre mondiale en France qu’il a subit l’inflexion majeure qui l’a amené à aujourd’hui joué quatre rôles majeurs :

1/ la représentation du personnel au sein de l’entreprise, rôle absolument nécessaire plusieurs fois rappelé au cours de la soirée, et ce dans l’intérêt des employés et des patrons.

2/ Le syndicalisme est aussi un acteur de la vie économique via les accords de branche : en effet les syndicats majoritaires en France ont un rôle majeur dans la signature des conventions collectives qui s’appliquent à l’ensemble d’une branche puisqu’ils sont les uniques représentants du personnel. Le seul problème qui a bien été soulevé est que cela entraîne une déconnexion totale entre ceux qui négocient les accords (les grosses pointures du syndicat) et ceux qui travaillent dans cette branche. Mais nous avons également insisté sur le fait que le MEDEF signe les accords au nom des patrons sans forcément les consulter, ce qui signifie qu’il n’est pas non plus représentatif du patronat. Ce rôle accordé aux syndicat est donc parfaitement illégitime.

3/Gestionnaire de la carrière des professeurs : il va sans dire que grâce à ce rôle, les syndicats n’ont aucune chance de perdre leur bastion de l’éducation nationale puisque les profs ont deux choix : rester toute leur vie dans des banlieues hostiles, ou être syndiqués. Il n’est même pas besoin semble t il de poser la question de la légitimité de ce rôle tant il semble aberrant

4/Acteur judiciaire via son rôle que les représentants syndicaux jouent au sein des tribunaux des prud’hommes. D’après l’expérience de certains d’entre nous il semble que les capitaux attribués aux syndicats pour la formation de leurs représentants dans ces cour est bien utilisé puisqu’ils semblent faire preuve d’objectivité et avoir le souci de justice.

Nous nous sommes donc prononcé pour le maintien impératif du rôle de représentant du personnel, qui encore une fois est indispensable à l’efficacité économique de l’entreprise, et d’acteur judiciaire, mais contre les deux autres qui semblent hérités de l’époque du marxiste syndicaliste et du dirigisme conciliateur politique tout puissants

Mais outre ces rôles pas forcément légitimes le syndicalisme a aussi des spécificités bien françaises : par exemple les 5 syndicats majoritaires règnent en véritable oligarchie puisqu’ils sont de toutes les négociations. D’autre part ils ne sont pas obligés de tenir de comptes, donc bien entendu ils n’en tiennent pas. Ne leur demandez donc pas comment ils arrivent à être financés à 80% par les subventions, et surtout pas d’où elles viennent.

D’où l’objet principal de la critique des libéraux : le projet de loi Larché qui viserait à officialiser ce qui est interdit pas la loi mais pratiqué : la mise à disposition du personnel des entreprises publiques pour les syndicats (voir à ce sujet EDF, un scandale français de L.De Charrette et MC.Tabet ), la légalisation des subventions venant d’entreprises publiques ou privées, mais aussi une augmentation importante des crédits de formation des syndicalistes envoyés au prud’hommes. C’est donc une loi qui veut marquer dans la pierre le fonctionnement oligarchique des syndicats.

C’est ainsi que nous avons proposé quelques pistes libérales pour améliorer le fonctionnement des syndicats :

1/ La transparence des comptes, pas forcément imposée : par exemple certains étaient en faveur d’un système où chaque euro accordé au syndicat occasionnerait un euro donné par l’Etat, et ce afin de faire passer la part de la contribution de l’Etat à leur financement de 80% à 50% et qui les obligeraient à avoir des membres pour avoir des moyens(allusion à la CGT…). Mais des libéraux plus puristes ont fait remarqué que cela revenait à une mise sous perfusion des syndicats, ce qui n’est pas souhaitable.

Nous avons ensuite eu le plaisir d’écouter un haut fonctionnaire, côtoyant depuis 30 ans les syndicats et membre du ministère du travail qui nous a détaillé la situation du terrain : l’Etat à besoin de ses « partenaires sociaux », et les libéraux n’ont donc aucun intérêt à ce que les syndicats disparaissent puisque depuis plusieurs années face à leur déclin l’Etat a déjà commencé à créer des substituts, mais qui cette fois sont nommés et contrôlés par lui. C’est ainsi qu’on crée des « associations représentatives » à qui ont donne du pouvoir sans spécifier ce que c’est.  Il a également insisté sur le fait que les 35h imposées ont été l’exemple même du peu d’estime que l’Etat apporte aux syndicats aujourd’hui. Et surtout il a insisté sur un principe proposé par A.Madelin : le principe de subsidiarité. L’Etat a peur de perdre son pouvoir, donc il décentralise en rajoutant en réalité des couches d’étatisme. Il a ainsi été appelé à l’application de la subsidiarité pour les syndicats, qu’on les laisse s’organiser comme ils veulent plutôt qu’essayer de les contrôler pour avoir un écran au dirigisme. Ce haut fonctionnaire nous a enfin confié qu’il considérait que nous étions dans une période transitoire où le rôle des syndicats va considérablement changer. On parle en effet beaucoup de dialogue social, de réformisme syndical (il nous a ainsi révélé que le résultat d’une enquête donnait 50% des membres de FO réformistes, 20 % à la CGT).

Ont enfin été brièvement posées les questions de responsabilité pénale des syndicalistes, de la possiblilité de fusionner les Comités d’Entreprise et les représentants du personnel, etc…

Pour conclure, ce débat nous a amené à nous prononcer pour la révision des rôles des syndicats afin de supprimer les pratiques instaurées de fait, et pour une amélioration de la transparence des comptes. Sur ce dernier point, les solutions proposées ont été très débattues et un consensus n’a pas été trouvé entre ceux qui considèrent que les syndicats n’ont pas lieu d’être puisque chaque employé devrait se représenter par lui même et qui jugent alors que la mesure 1€ de cotisation = 1€ de subvention légitimerait un syndicalisme mal venu, et ceux qui notent l’importance du syndicalisme dans le bon fonctionnement de l’économie et qui veulent donc seulement trouver une solution au problème du financement occulte.

Putain … les libéraux se compliquent un peu la vie !

La liberté contractuelle, ça ne vous dit rien ?

Si les salariés veulent s'organiser en syndicats pour défendre leurs intérêts face aux employeurs, qu'ils le fassent. Si ces syndicats veulent faire connaître leur avis à l'Etat, qu'ils le fasse, mais il n'y a vraiment aucune raison d'organiser ces relations a priori.

Plus 1 € de financement publique pour les syndicats, par contre on n'a pas à leur imposer un contrôle quelconque.

Les syndicats pourraient jouer un rôle vraiment bénéfique dans des négociations entre employeurs et salariés pour organiser autrement les systèmes de protection sociale, mais pour cela, il faut absolument supprimer toutes les règles étatiques qui donnent le pouvoir à une minorité de syndicalistes ringuards et nuisibles.

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Invité Albert Li

J'ai pas eu le temps de lire tout le CRR mais j'ai l'impression que mon point de vue et celui d'autres personnes n'a pas été retenu.

En très bref :

Les syndicats n'ont aucune légitimité.

Les salariés doivent être totalement libre de se représenter eux mêmes ou par des syndicats si ça leur chante.

Donner 1 euros de subventions publiques pour 1 euros de cotisations, c'est donner une légitimité aux syndicats. Ce n'est donc pas une bonne mesure selon moi. Elle va dans le mauvais sens.

PS : J'avais pas tout lu et comme c'est dit tout à la fin du CRR.

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A vrai dire j'ai un peu trouvé absurde ce débat entre Albert Li l'individualiste et Lionel le "representantocratiste" : bien sûr j'étais du côté d'Albert Li, mais ce que proposait Lionel est déjà un bon moyen 1- soit de réduire le pouvoir des syndicats par rapport à leurs effectifs, 2- soit du coup de les motiver à recruter (ou motiver les free-riders à y adhérer) dans le but qu'ils aient une représentativité effective. Parce qu'on ne supprimera pas les syndicats, et il ne faudrait surtout pas qu'ils le soient d'ailleurs.

1 euro pour 1 euro c'est déjà trop pour un libéral, certes, mais c'est près de deux fois moins qu'aujourd'hui. Donc on est sur la bonne voie.

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Invité Albert Li

Désolé si j'ai été absurde.

Je ne suis pas un ayatollah du libéralisme.

Je suis pour les mesures qui vont dans le bon sens si petites soient-elles.

La transparence va dans le bon sens, je suis pour.

Donner 1 euros d'argent public pour 1 euros de cotisations aux syndicats ne va pas dans le bon sens selon moi. Cela légitime les syndicats. Je suis donc contre.

Sinon, je suis opposé à l'idée que nous aurions besoin des syndicats.

Dans beaucoup d'entreprises, les syndicalistes réunionnent à qui mieux mieux, ils se vantent ensuite d'avoir obtenu des "avantages" auprès de la direction. Mais ces "avantages" obtenus dans cette lutte sociale grand guignolesque sont souvent du vent ou des cacahuettes en regard de ce que coute toute cette mascarade à l'entreprise. C'est autant de moins pour les salariés.

Si je me représentais moi même face à mon patron, je ne m'en porterais à mon avis que mieux et ce serait de même pour tous les français.

Les syndicats ne servent absolument à rien selon moi.

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Si je me représentais moi même face à mon patron, je ne m'en porterais à mon avis que mieux et ce serait de même pour tous les français.

Non. Tout le monde n'a pas l'intelligence d'Albert Li Grand, n'est pas capable de comprendre en détail un contrat, et même Albert Li n'aura pas la possibilité de faire valoir (pacifiquement) ses revendications face à un patron indélicat s'il n'est pas soutenu par une organisation capable de faire jouer plusieurs leviers en même temps.

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Invité Albert Li
Non. Tout le monde n'a pas l'intelligence d'Albert Li Grand, n'est pas capable de comprendre en détail un contrat, et même Albert Li n'aura pas la possibilité de faire valoir (pacifiquement) ses revendications face à un patron indélicat s'il n'est pas soutenu par une organisation capable de faire jouer plusieurs leviers en même temps.

Que tout le monde n'ai pas mon intelligence, je te l'accorde :icon_up:

Mais dans le monde libéral que j'appelle de mes voeux, tout le monde sera capable de comprendre son contrat de travail pour la simple raison qu'il tiendra en trois lignes (salaire, congés, modalités de rupture du contrat) vu que c'est le salarié qui l'aura établi avec son employeur. Aux chiottes "le code du chomage" ! (comme a dit très justement Aurel ce soit là)

Sinon, l'organisme qui fera valoir mes droits si mon patron est indélicat (ne me paie pas, etc…) c'est la justice.

Pas besoin de syndicats donc.

Dans un monde libéral, les syndicats seront libres d'exister certes mais ils ne serviront absolument à rien. Ils ne servent déjà à rien de toute façon sauf dans la tête de ceux qui ont avalés les fadaises marxistes avec leur biberon. :doigt:

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Invité Albert Li
Et en attendant ?

En attendant, le code du travail est incompréhensible et les salariés ont besoin d'être aidés pour défendre leurs droits, ce que font les syndicats.

Mais qui est à l'origine de ce code du travail imbittable ? Les syndicats pour beaucoup.

Donc dire que les syndicats ont une légitimité, une utilité pcq ils aident les salariés à se débrouiller avec un code du travail imbittable qu'ils ont eux mêmes contribuer à créer, c'est n'importe quoi.

Supprimons le code du travail (C'est faisable du jour au lendemain).

Les français ne s'en porteront que mieux, beaucoup mieux même, et ils n'auront plus besoin des syndicats pour défendre leurs intérêts.

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J'ai peur que tu ne te fasses une vision un peu idylique du monde libéral que tu appelles de tes voeux.

Un juriste pour venir expliquer à Môssieur Albert Li que s'il se casse le cul à rédiger des contrats complexes, ce n'est pas uniquement du fait des réglementation étatiques abusives ?

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Invité Albert Li
J'ai peur que tu ne te fasses une vision un peu idylique du monde libéral que tu appelles de tes voeux.

Un juriste pour venir expliquer à Môssieur Albert Li que s'il se casse le cul à rédiger des contrats complexes, ce n'est pas uniquement du fait des réglementation étatiques abusives ?

Je ne le nie pas.

Les contrats d'assurance par exemple sont parfois complexes et écrits dans un sabir inutilement incompréhensible malheureusement.

Il faut bien que les juristes vivent. Ce n'est donc pas eux qui te contrediront. :icon_up:

Si tu décides librement de ton contrat avec ton employeur, tu aura peut-être besoin d'un juriste effectivement. Néanmoins, ça te coutera moins cher que les syndicats aujourd'hui.

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Invité jabial
Putain … les libéraux se compliquent un peu la vie !

La liberté contractuelle, ça ne vous dit rien ?

Si les salariés veulent s'organiser en syndicats pour défendre leurs intérêts face aux employeurs, qu'ils le fassent. Si ces syndicats veulent faire connaître leur avis à l'Etat, qu'ils le fasse, mais il n'y a vraiment aucune raison d'organiser ces relations a priori.

Tu confonds.

Il ne s'agit pas de donner la théorie libérale (le but à atteindre) mais d'indiquer quelles oppressions étatiques détruire en premier (la stratégie).

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Absolument mon avis, passer pour plus royaliste que le roi pour je ne sais trop quelle raison, encore que j'ai ma petite idée.

Ah cela m'intéresse ça !

Quant à une stratégie de diffusion des idées, Rothbard en avait bien une et s'inspirait notamment des trotskystes, ce qui est loin d'être con.

Pour ce qui est d'être un troll ou de feindre d'être Libertarien, je pense à une crise de parano de votre part.

Harald Noord

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N'oubliez pas que le site de référence sur le café liberté est neoblog

Votre analyse des syndicats est pour partie inexacte :

Ceux que vous définissez comme libéraux, dont Waldeck-Rochet, ne le sont qu'au sens de la fin du 19e siècle français comme on pouvait alors qualifier Napoléon III de libéral. L'octroi de la personnalité morale au syndicat avait d'ailleurs été accueilli par le plus grand scepticisme par les syndicats de fait (la transparence qu'elle induit était considéré comme une menace pour ses membres ainsi rendus publics). Ces libéraux là sont en fait des centristes.

Par contre le risque de corporatisme avait été dénoncé par de vrais libéraux, les lois d'Allarde et Le Chapelier passé en 1791 visaient à détruire ce corporatisme en interdisant les unions entre professionnels (Turgot était l'inspirateur de ces lois ayant la faveur girondine).

Autre élément : le corporatisme fasciste de Mussolini et Pétain a fondé le paritarisme dont nous avons hérité, c'est là le point essentiel pour comprendre que la source principale de prélèvement obligatoire nourrit le paritarisme c'est à dire la gestion exclusive des milliards d'euro de la sécu par les syndicats (on comprendra que la mise en concurrence de la sécu les pousse à la ruine).

Enfin un rôle de gestion accordé aux représentants du personnel implique une absence de respect du droit naturel qu'est le droit de propriété. Il s'agit là ni plus ni moins qu'une servitude sur la propriété des actionnaires, aucun libéral cohérent ne peut soutenir cela.

Enfin concernant les syndicats laissez cela à Malliarakis et à Reichman, ils savent de quoi ils parlent.

Harald Troll

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j'espère que nous aurons bientot le plaisir de la compgnie de ton savoir qui compenserait bien notre ignorance cher noord,…à moins que comme le suggère ta dernière phrase nous sommes à la fois trop cons pour la mériter et trop ignorants pour devoir continuer à nous réunir?

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Votre analyse des syndicats est pour partie inexacte :

Ceux que vous définissez comme libéraux, dont Waldeck-Rochet, ne le sont qu'au sens de la fin du 19e siècle français comme on pouvait alors qualifier Napoléon III de libéral. L'octroi de la personnalité morale au syndicat avait d'ailleurs été accueilli par le plus grand scepticisme par les syndicats de fait (la transparence qu'elle induit était considéré comme une menace pour ses membres ainsi rendus publics). Ces libéraux là sont en fait des centristes.

Waldeck-Rousseau, pas Waldeck-Rochet !! :icon_up:

Sinon, je suis plutôt d'accord avec cette remarque.

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Non. Tout le monde n'a pas l'intelligence d'Albert Li Grand, n'est pas capable de comprendre en détail un contrat, et même Albert Li n'aura pas la possibilité de faire valoir (pacifiquement) ses revendications face à un patron indélicat s'il n'est pas soutenu par une organisation capable de faire jouer plusieurs leviers en même temps.

Wapiti, n'est-ce pas exactement la définition de la "légitimité" d'un Etat? Je ne partage pas le point de vue d'Albert Li sur l'inutilité des syndicats, s'ils existent dans un monde libéral, c'est qu'ils sont utiles mais l'inverse est vrai: on peut très bien imaginer un monde naturellement sans syndicats.

Ce qui me gène dans le résumé de la discussion du café liberté, c'est que l'Etat a toujours un rôle prépondérant et que finalement, les mesures proposées vont dans le sens d'un renforcement du contrôle de l'Etat au détriment des syndicats.

Si, pour ma part, j'aimerais la disparition ou la profonde transformation des syndicats actuels, je ne veux pas la disparition forcée du syndicalisme. Ne peut-on pas imaginer une libre association qui n'aurait de compte à rendre à personne, sinon à ses membres et totalement indépendante de l'Etat (Législation et financement)? Une fois de plus, je me demande à quoi sert l'Etat. Son rôle se borne -comme d'habitude- à pervertir et corrompre en garantissant des monopoles et en accordant des "droits" et des "pouvoirs".

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Waldeck-Rousseau, pas Waldeck-Rochet !!  :icon_up:

Sinon, je suis plutôt d'accord avec cette remarque.

Bravo, mais la référence à Waldeck-Rochet n'était pas innocente, une façon de montrer aussi qu'aucun des deux ne pourrait être étiqueté libéral et surtout pas le dernier, syndicaliste de choc s'il en est.

Le Troll

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Wapiti, n'est-ce pas exactement la définition de la "légitimité" d'un Etat? Je ne partage pas le point de vue d'Albert Li sur l'inutilité des syndicats, s'ils existent dans un monde libéral, c'est qu'ils sont utiles mais l'inverse est vrai: on peut très bien imaginer un monde naturellement sans syndicats.

Tu fais référence au fait de pouvoir faire jouer plusieurs leviers à la fois dans ma remarque ?

Quand je dis faire jouer plusieurs leviers à la fois, il ne s'agit pas de faire jouer à la fois la contrainte et la négociation, ce qui là serait légitimer l'intervention de l'Etat dans les relations employeur/employé, je faisais en fait allusion à la possibilité pour une association de salarié qui regroupe les salariés de plusieurs entreprises de ne pas se limiter à une action en direction du seul employeur avec lequel il y a conflit (convaincre ses partenaires de l'amener à négocier par exemple).

Ensuite, oui, on pourrait sans doute imaginer un monde libéral sans syndicats, mais j'avoue que je n'y crois pas trop : d'une part parce qu'il y a encore et à mon avis pour longtemps des relations conflictuelles entre employeurs et salariés, d'autre parce qu'ils peuvent un rôle d'information et d'aide à la mobilité ou requalification des salariés qui pourrait fluidifier le marché du travail en évitant les 'crises sociales' dûes au déclin de certaines activités dominantes dans une région.

Au XIXéme siècle, par l'intermédiaire des bourses du travail, les syndicats versaient des aides aux ouvriers qui acceptaient de se déplacer d'une région ou la main-d'oeuvre était surabondante vers des régions ou elle manquait, facilitant ainsi les effets naturels du marché.

De toutes façons, il est assez naturel que les individus qui ont a gérer des problèmes semblables se regroupent en associations pour le faire plus efficacement qu'individuellement (ne serait-ce que pour partager des connaissances et des compétences).

Ce qui me gène dans le résumé de la discussion du café liberté, c'est que l'Etat a toujours un rôle prépondérant et que finalement, les mesures proposées vont dans le sens d'un renforcement du contrôle de l'Etat au détriment des syndicats.

Si, pour ma part, j'aimerais la disparition ou la profonde transformation des syndicats actuels, je ne veux pas la disparition forcée du syndicalisme. Ne peut-on pas imaginer une libre association qui n'aurait de compte à rendre à personne, sinon à ses membres et totalement indépendante de l'Etat (Législation et financement)? Une fois de plus, je me demande à quoi sert l'Etat. Son rôle se borne -comme d'habitude- à pervertir et corrompre en garantissant des monopoles et en accordant des "droits" et des "pouvoirs".

Tout à fait d'accord, c'était l'objet de ma remarque initiale. Cependant comme le faisait remarquer Jabial, il faut se poser le problème de la stratégie de transition. Et peut-être qu'à ce titre une règle claire d'aide au financement des syndicats (genre 1€ versé pour 1€ de côtisation) en contre-partie de la fin du monopôle de représentativité pourrait être une avancée positive.

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il faut se poser le problème de la stratégie de transition. Et peut-être qu'à ce titre une règle claire d'aide au financement des syndicats (genre 1€ versé pour 1€ de côtisation) en contre-partie de la fin du monopôle de représentativité pourrait être une avancée positive.

Je suis absolument contre tout financement public tout en étant bien conscient des problèmes de transition. Une solution serait d'annoncer la fin programmée du financement public et d'abolir les monopoles syndicaux immédiatement afin de laisser un peu de temps aux syndicats actuels de se remettre en question et à d'autres d'émerger.

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Invité jabial

Il faut voir si on se positionne dans une politique de transition (de type Liberté Chérie) ou dans une politique de guerre (de type Thatcher). Les deux approches sont défendables mais n'auront pas les mêmes conséquences, en particulier sur la stabilité politique.

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Il faut voir si on se positionne dans une politique de transition (de type Liberté Chérie) ou dans une politique de guerre (de type Thatcher). Les deux approches sont défendables mais n'auront pas les mêmes conséquences, en particulier sur la stabilité politique.

Je suis d'accord.

Concernant les syndicats français, leur maintien dans un état moribond arrange aussi bien le clergé (le gouvernement) que la noblesse (le grand patronnat français) et se fait clairement sur le dos du Tiers-Etat (représentation et défense du prolo, dont je suis)

A qui les syndicats français font ils encore peur ? Quel est leur pouvoir de nuisance ? Une grève tous les 10 ans qui paralysera l'économie pendant trois jours…

Le statu quo arrange pas mal de monde: Le patronnat qui s'accomode très bien d'un syndicalisme sans base, le gouvernement qui, par la mise en place de son système de Cours à la Louis XIV, distribue les invitations à discuter en catti mini dans les cabinets ministériels, pour le plus grand bonheur de nos amis dirigeants syndicalistes traités en véritbale patrons (le rêve de tout leader syndical), et donc dans l'intérêt de ces fameux leaders pour qui ces entrevues sont très bonnes pour leur ego.

En revanche, pour ce qui est de l'équité et de la représentativité du syndicalisme en France, on passe son tour et on dit merci.

Bref, le syndicalisme français représente bien l'état de la société française: Clientéliste, inéquitable et bloqué.

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Il faut voir si on se positionne dans une politique de transition (de type Liberté Chérie) ou dans une politique de guerre (de type Thatcher). Les deux approches sont défendables mais n'auront pas les mêmes conséquences, en particulier sur la stabilité politique.

Non une politique de transition ce n'est pas cela, c'est une politique de rachat des droits positifs comme l'a si bien théorisé Henri Lepage, voir cela sur Euro92. Personnellement ce n'est pas une logique que je soutiens, je préparerais plutôt ma lettre pour demander aux syndicats et associations subventionnés de me rendre la quote-part de mes impôts qu'ils bouffent, d'autant que leurs effectifs réels sont à diviser par au moins 3 (par rapport à ceux annoncés).

Là encore pourquoi ne pas ignorer les syndicats et les inspecteurs du travail comme cela arrive si souvent en Corse, bon c'est vrai qu'avant d'en arriver là les premiers courageux vont se retrouver au trou, qui commence ?

Le Troll

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