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Dette publique et croissance


Patrick Smets

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Je cherche une réponse économiquement fondé à ceux qui m'expliquent que le retour de la croissance permettra de réduire proportionnellement le poids de la dette publique (étant entendu que le déficit serait maîtrisé).

Le raisonnement est imparable (en théorie). Il existe un taux de croissance tel que l'augmentation des recettes fiscales viendra progressivement gommer les déficits publics et entraînera progressivement une diminution du niveau relatif de la dette public (exprimé en % du PIB)

Nous savons tous que cette solution est politiquement irréaliste parce qu'il n'y a aucune chance qu'un gouvernement ne profite du retour de la croissance pour augmenter ses dépenses. Mais ce n'est pas une réponse acceptable par les défenseurs des plans de croissance et autre qui jurent de leur bonne foi.

Est-ce que quelqu'un a déjà fait le calcul pour savoir (sous différentes hypothèse d'inflation et de taux d'intérêts) quel serait le taux de croissance nécessaire pour produire un effet significatif à -disons- 10 ans ?

(j'essaye d'écrire l'équation, mais je me prends les pieds dans le PIB qui est mesuré hors inflation et les recettes fiscales qui doivent être calculé sur le PIB inflation comprise)

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Vérifie les chiffres et les formules : https://docs.google....RlNnVWwxc203bUE

Par exemple dans les formules, la dette voit sa valeur croître avec l'inflation, pendant que les recettes fiscales suivent la croissance (il faudrait déjà montrer que si le PIB augmente de X% alors les recettes augmentent aussi de X%, ce n'est probablement pas vrai). Ce sont des hypothèses maximalistes.

Pour les simulations, il faut ne modifier que les chiffres affichés sur fond jaune.

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Tu fais dépendre les recettes de la croissance réelle, hors inflation ?

Maintenant oui, j'ai modifié dans ce sens!

Regarde le tableau, dis ce que tu veux comme formules pour passer d'une année sur l'autre, pour le moment d'une année sur l'autre, les paramètres évoluent comme suit

  1. Recettes (Md€) - croit avec la croissance réelle
  2. Dépenses (Md€) - croit avec l'inflation
  3. Deficit ou excédent annuel - c'est une soustraction, (2) moins (1)
  4. Dette publique (Md€) - on ajoute le deficit ou on soustrait l'exédent
  5. PIB (Md€) - croit avec la croissance réelle
  6. %dette sur PIB - c'est une division (4) divisé par (5)

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Salut

Tu n'as pas incorporé les intérêts de la dette ou plutot tu considere qu'elle est stable.

Mais avec cette simulation tres optimiste Croissance 5% (flanby le crois) la dette baisse au bout de 10 ans (en % du PIB)

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Tu considères que le poids de la charge de la dette suit l'inflation comme les autres dépenses. C'est une hypothèse. On peut toujours raffiner.

J'avais fait le même genre de calcul pour la situation belge en séparant solde primaire et charge de la dette

https://docs.google.com/spreadsheet/ccc?key=0Aom7hBxZvX1MdDZjeHN4bTFBZUdxMTFvWERKN2ZWWmc

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Euh, en fait les intérêts de la dette sont inclus dans le budget de l'Etat et plus précisément dans son deficit, non? Mais je me trompe peut-être!

oui les interêts de la dette sont dans le budget de l'état, c'est l'intérêt du déficit primaire.

mais si le pourcentage de la dette passe de 55% à 75% les taux d'interets vont changer (ou pas)

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Es-tu allé voir du coté de la dynamique du ratio dette/pib avec les modèles en financement fermé (taux d'intérêt constant) et en financement ouvert (taux d'intérêt variables => inflation + risque de crédit variable) :

Modèle fermé:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique#Un_.C3.A9l.C3.A9ment_essentiel_de_la_dynamique_du_taux_d.27endettement_:_l.27.C3.A9cart_entre_taux_d.27int.C3.A9r.C3.AAt_et_taux_de_croissance

http://www.ekoris.org/post/2011/05/13/Dynamique-du-Ratio-Dette-sur-PIB2

=>Si on prend un ratio dette/PIB en 2011 de 80% et une croissance de 0.5% en 2012, il faudrait selon ce modèle que le solde budgétaire soit supérieur à -0.4% du PIB en 2012 pour que le ratio dette/pib diminue…

Modèle ouvert:

http://www.ekoris.org/post/2011/05/22/Dynamique-du-Ratio-Dette-sur-PIB-en-Financement-Ouvert

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Je résume l'article pour ceux qui ont la flemme

Dans un système où les pouvoirs publics peuvent agir sur les taux d'intérêt de la dette publique (US, Japon, UK?)

Tout dépend du rapport entre tx de croissance et tx d'intérêt.

Si taux d'intérêt < taux de croissance, le système converge vers un état stable

Si taux d'intérêt > taux de croissance, le système diverge lentement sans effet explosif à court terme.

Dans un système où les pouvoirs publics ne contrôlent pas les taux d'intérêt et sont dépendant des marchés financiers, le taux d'endettement influence les taux d'intérêts.

Dans ces conditions, la divergence du système s'alimente elle-même et il y a un emballement du niveau de la dette.

Le processus est bien connu et la politique du FMI consiste à isoler le malade, pour lui faire réduire son déficit primaire afin de mettre fin au processus explosif avant de le relâcher sur les marchés financiers. Le tout doit être accompagné de mesure de croissance qui ne plombent pas le déficit primaire.

Pour ce qui m'intéressait, je retiens que, pour mettre la dette sous contrôle, il faut que le taux de croissance soit supérieur au taux d'intérêt.

Il me reste une question (pour cedonc ?)

Est-bien le taux de croissance réel (hors inflation) qui doit être supérieur au taux d'intérêt (lui-même fort impacté par le niveau d'inflation) ? ou est-ce un taux de croissance "facial" ?

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La problèmatique telle qu'elle est posée ne me semble pas dénuée d'intérêt, mais je pense que pour les libéraux, le principal problème des politiques de relance de la croissance et autre politique interventionniste, c'est avant tout qu'elles sont en réalité inefficaces.

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Dans l'article de wikipédia, on spécifie qu'il s'agit du taux de croissance nominal (càd inflation incluse).

Ce qui confirme par la théorie ce que les spreadsheet de Chitah et moi-même semblait indiquer. La dette peut-être maîtrisée sans coupes budgétaires à partir du moment où le taux de croissance réel est de l'ordre de 2%, ce qui n'est pas hors d'atteinte.

Politiquement, c'est un résultat qui m'ennuie un peu, en fait…

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Tu fais dépendre les recettes de la croissance réelle, hors inflation ?

Le problème est bien là.

Ce qui faciliterait le remboursement des dettes étatiques (si tel est l'objectif), ce n'est pas la croissance réelle, mais la croissance monétaire, c'est-à-dire l'inflation.

Or, contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'y a pas de lien de causalité entre la croissance du PIB réel et la croissance du PIB monétaire.

Ce qui fait augmenter le "PIB" réel, c'est la croissance de la "quantité" de biens et services produits.

(Ce PIB réel n'est pas susceptible de quantification dans la mesure où il consiste en des biens et services hétérogènes -- tout au plus peut-on élaborer un vague indice dépourvu d'unité.)

Ce qui fait augmenter le "PIB" monétaire, c'est la croissance de la quantité de monnaie, et uniquement cela. La croissance réelle n'exerce aucune influence sur le PIB monétaire, le seul qui intéresse l'Etat.

En effet, il serait faux de croire que la croissance monétaire est un composé formé de deux parts, l'une réelle et l'autre inflationniste, composé dont il serait possible de défalquer la part inflationniste pour obtenir le PIB réel.

Ainsi, à stock monétaire constant (par exemple, dans un système de réserves 100 % or, avec une croissance nulle des stocks d'or disponibles), la croissance réelle (i.e., celle des biens et services) ne pourrait se refléter dans les agrégats censés mesurer le revenu monétaire national.

Dans cette hypothèse de stabilité de la masse monétaire, l'effet de la croissance réelle est, d'une part, d'augmenter le nombre d'échanges, et, d'autre part, de diminuer le prix unitaire des biens et services. Les deux effets se compensent peu ou prou pour donner une "croissance monétaire" nulle.

Bref, li faut appeler un chat un chat. La croissance au sens strict, celle qui est synonyme d'amélioration de l'économie, n'aura pas d'effet sur le remboursement des dettes publiques déjà contractées. Seule l'inflation exercera un tel effet. Reste à déterminer si cela est désirable.

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Le problème est bien là.

Ce qui faciliterait le remboursement des dettes étatiques (si tel est l'objectif), ce n'est pas la croissance réelle, mais la croissance monétaire, c'est-à-dire l'inflation.

Or, contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'y a pas de lien de causalité entre la croissance du PIB réel et la croissance du PIB monétaire.

Ce qui fait augmenter le "PIB" réel, c'est la croissance de la "quantité" de biens et services produits.

(Ce PIB réel n'est pas susceptible de quantification dans la mesure où il consiste en des biens et services hétérogènes -- tout au plus peut-on élaborer un vague indice dépourvu d'unité.)

Ce qui fait augmenter le "PIB" monétaire, c'est la croissance de la quantité de monnaie, et uniquement cela. La croissance réelle n'exerce aucune influence sur le PIB monétaire, le seul qui intéresse l'Etat.

En effet, il serait faux de croire que la croissance monétaire est un composé formé de deux parts, l'une réelle et l'autre inflationniste, composé dont il serait possible de défalquer la part inflationniste pour obtenir le PIB réel.

Ainsi, à stock monétaire constant (par exemple, dans un système de réserves 100 % or, avec une croissance nulle des stocks d'or disponibles), la croissance réelle (i.e., celle des biens et services) ne pourrait se refléter dans les agrégats censés mesurer le revenu monétaire national.

Dans cette hypothèse de stabilité de la masse monétaire, l'effet de la croissance réelle est, d'une part, d'augmenter le nombre d'échanges, et, d'autre part, de diminuer le prix unitaire des biens et services. Les deux effets se compensent peu ou prou pour donner une "croissance monétaire" nulle.

Bref, li faut appeler un chat un chat. La croissance au sens strict, celle qui est synonyme d'amélioration de l'économie, n'aura pas d'effet sur le remboursement des dettes publiques déjà contractées. Seule l'inflation exercera un tel effet. Reste à déterminer si cela est désirable.

Je précise que je me place dans la situation (qui est, semble-t-il, celle envisagée par Patrick), où les taux d'imposition restent inchangés. A taux constants, amha, la croissance réelle ne génère pas d'augmentation des recettes fiscales. Mais évidemment, le gouvernement peut arguer de l'amélioration de la situation réelle des individus pour justifier une hausse des taux d'imposition.

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Dans l'article de wikipédia, on spécifie qu'il s'agit du taux de croissance nominal (càd inflation incluse).

Ce qui confirme par la théorie ce que les spreadsheet de Chitah et moi-même semblait indiquer. La dette peut-être maîtrisée sans coupes budgétaires à partir du moment où le taux de croissance réel est de l'ordre de 2%, ce qui n'est pas hors d'atteinte.

Politiquement, c'est un résultat qui m'ennuie un peu, en fait…

Ah bon, avec si peu de croissance?

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Bref, li faut appeler un chat un chat. La croissance au sens strict, celle qui est synonyme d'amélioration de l'économie, n'aura pas d'effet sur le remboursement des dettes publiques déjà contractées. Seule l'inflation exercera un tel effet. Reste à déterminer si cela est désirable.

Si on ne veut pas trancher la question de la désirabilité de l'inflation en Europe, on peut toujours profiter de l'inflation des autres non ?

EDIT: Avec seulement 2% de croissance en 2012, il faudrait que le déficit soit inférieur à 1.6% du PIB selon le modèle (dette 2011=80%)

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Si on ne veut pas trancher la question de la désirabilité de l'inflation en Europe, on peut toujours profiter de l'inflation des autres non ?

Pour les dettes libellées en devises étrangères, oui. (J'ignore ce que le montant de ces dettes représente aujourd'hui pour l'Etat français ; j'ignore même s'il y en a.) Mais, même dans cette hypothèse, l'effet net de l'inflation étrangère ne serait pas forcément positif pour nous. Division internationale du travail oblige, la désorganisation et les bulles engendrées dans les pays inflationnistes auprès desquels l'Etat français est endetté pourraient, en limitant la production de ces pays, "nous" nuire plus que ce que l'allègement de la charge de la dette nous bénéficierait. Je n'ai aucun avis sur ce que serait l'effet net.

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Si on ne veut pas trancher la question de la désirabilité de l'inflation en Europe, on peut toujours profiter de l'inflation des autres non ?

EDIT: Avec seulement 2% de croissance en 2012, il faudrait que le déficit soit inférieur à 1.6% du PIB selon le modèle (dette 2011=80%)

ou le solde primaire ?

@Raoul,

Il y a un truc qu'on calcule tous les mois qui s'appelle le PIB et un autre qui s'appelle l'inflation. Si je soustrais le second au premier, j'obtiens un machin que j'appelle la croissance réelle.

Je suis tout prêt à croire que ces bidules de technocrates keynésiens n'ont aucune validité sérieuse, mais on les emploies quotidiennement. D'un point de vue argumentaire politique, il est impossible d'en sortir à ce jour.

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ou le solde primaire ?

@Raoul,

Il y a un truc qu'on calcule tous les mois qui s'appelle le PIB et un autre qui s'appelle l'inflation. Si je soustrais le second au premier, j'obtiens un machin que j'appelle la croissance réelle.

Je suis tout prêt à croire que ces bidules de technocrates keynésiens n'ont aucune validité sérieuse, mais on les emploies quotidiennement. D'un point de vue argumentaire politique, il est impossible d'en sortir à ce jour.

Il s'agit bien du déficit public :

"Le solde budgétaire public à t stabilisant l'endettement doit alors être supérieur à: -D(t-1)*g(t)]

Je rejoins Raoul sur la croissance réelle. Le PIB mondial a été multiplié par 6.35 depuis 1981, l'inflation (panier) par 6.54 [données: banque mondiale]: la différence à mon avis est due la pertinence du panier. Tu corriges le PIB par l'inflation, tu obtiens un encéphalogramme plat (cf pièce jointe) pour les raisons expliquées plus haut.

PIB.xls

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@Raoul,

Il y a un truc qu'on calcule tous les mois qui s'appelle le PIB et un autre qui s'appelle l'inflation. Si je soustrais le second au premier, j'obtiens un machin que j'appelle la croissance réelle.

Je suis tout prêt à croire que ces bidules de technocrates keynésiens n'ont aucune validité sérieuse, mais on les emploies quotidiennement. D'un point de vue argumentaire politique, il est impossible d'en sortir à ce jour.

Si vous vouliez me démontrer que j’ai tort, ce serait facile. Je vous ai livré sur un plateau, ci-avant, le contre-exemple qui pourrait invalider mon argument, à savoir celui d’une économie où le stock de monnaie est constant (par exemple, un système 100% or où la production aurifère serait nulle). L’intérêt de cette situation hypothétique est que, en raison de la fixité du stock monétaire, il n’y a pas besoin d’appliquer un quelconque « déflateur » – ou, si vous préférez, vous pouvez considérer que cette économie correspond à l’hypothèse où un « déflateur » aurait été parfaitement mis en œuvre.

Il vous suffirait de me montrer comment, dans une telle économie, la croissance de la production de biens 1° pourrait être quantifiée dans un agrégat, 2° pourrait faciliter le remboursement des dettes étatiques déjà souscrites.

Le PIB réel n’est pas susceptible d’être calculé, faute d’étalon de mesure. Le PIB nominal peut permettre (quoique d’une manière extrêmement approximative) d’avoir une idée de la distribution des revenus, à un instant t, entre deux ensembles (par exemple, entre deux pays, ou, au sein d’un pays, entre l’Etat et le secteur privé, etc. – d’ailleurs Rothbard établit un agrégat de ce genre dans une annexe à America’s Great Depression). En revanche, le PIB nominal ne peut permettre d’effectuer des comparaisons inter-temporelles puisque, en l’absence d’inflation, ce PIB n’a aucune raison de changer.

Accessoirement, pour ce qui regarde le « PIB que l’on calcule tous les mois », il n’est ni vraiment réel, ni vraiment nominal. Je ne connais pas exactement tous les détails de son calcul (mais je n’ai pas besoin de les connaître pour répondre à l’objection que vous soulevez dans votre message initial), mais globalement, si j’ai bien compris, ça se déroule comme ça : 1/ on sélectionne (arbitrairement) un panier de biens, 2/ on détermine chaque année quelle est la croissance en volume de la production de ces différents biens, 3/ en année n, on affecte ces différents biens d’un coefficient correspondant à leurs taux d’échanges relatifs en n, 4/ on modifie chaque année ces coefficients en fonction de l’évolution des taux d’échange monétaires entre les biens sélectionnés. C’est du bricolage. Je pense que cet instrument est si approximatif qu’il est dépourvu de toute utilité. Mais, de toute façon, en dernière analyse, il n’est pas monétaire. C’est un indice sans unité (dans le genre « si on prend un indice 100 en 2005, aujourd’hui, on en est à… » – je ne connais pas le terme technique).

Maintenant, vous me dites que vous ne pouvez pas utiliser cet argument pour des raisons stratégiques. Je n’ai rien contre le fait de ne pas employer des arguments, qui, quoique justes, sont trop compliqués pour être compris par public. Cependant entre s’abstenir d’employer un argument et employer un argument dépourvu de sens, sous prétexte qu’il sera compris, il y a un fossé que, personnellement, j’hésiterais à franchir. Cela dit, vous êtes évidemment libre de faire comme vous voulez, et je vous souhaite bonne chance dans tous les cas.

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Je suis tout prêt à croire que ces bidules de technocrates keynésiens n'ont aucune validité sérieuse, mais on les emploies quotidiennement. D'un point de vue argumentaire politique, il est impossible d'en sortir à ce jour.

Tant que j'y suis : Dans la Théorie générale (IV, 1), Keynes réfute d'une manière parfaitement correcte et simple l'idée que l'on pourrait mesurer les variations du revenu réel.

Mais, ainsi employée, une telle définition soulève une grave objection ; la production de la com­munauté en biens et en services est un ensemble non homogène, qui ne peut être mesuré au sens strict du mot que dans certains cas spéciaux, lorsque par exemple les articles d'une production se retrouvent tous en proportion égale dans une autre production.

Le problème est que, à peine cette réfutation écrite, il se dépêche de l'oublier, et ressort le vieux sophisme, pourtant dynamité par Böhm-Bawerk, de l'unité de valeur-travail.

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Si je résume correctement ce que tu m'expliques

Une fois abandonnée l'absurdité de la valeur-travail, les biens et services ne sont plus comparables entre eux autrement que par le prix.

Si je prends l'ensemble des biens et services et que je multiplie chacun par son prix, je tombe nécessairement sur la masse monétaire.

Donc la croissance d'un PIB chiffré ne peut être lié qu'à l'accroissement de la masse monétaire.

C'est bien ça ?

Et si c'est la cas, comment fait-on pour évaluer sérieusement la richesse d'un pays, parce que quand même la France, c'est pas le Niger et qu'il faut bien essayer de quantifier la différence entre les deux…

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@ raoul, loin de moi l'idée de vouloir démontrer que tu as tort. Au contraire, je lis tes interventions avec intérêt. (d'autant plus que je ne connais rien du tout à la construction du PIB)

J'avais bien noté…mais c'est précisément ce que je pourrais vous reprocher ! Comme je l'avais précisé, mes connaissances concernant les modalités d'estimation du "PIB" sont de seconde main. Mon propos était justement que, grâce à l'exemple d'une économie à stock monétaire fixe, il est relativement aisé de se rendre compte qu'il y un obstacle théorique radical à toute prétention de mesurer la production nationale ; pas besoin de connaissances techniques pour cela.

Si je prends l'ensemble des biens et services et que je multiplie chacun par son prix, je tombe nécessairement sur la masse monétaire.

Donc la croissance d'un PIB chiffré ne peut être lié qu'à l'accroissement de la masse monétaire.

C'est bien ça ?

Oui, sauf qu'il n'y a rien de mécanique dans cette relation. Il faut simplement avoir en tête que, si la masse monétaire n'évolue pas, il n'y a pas de raison particulière pour que le "PIB nominal" évolue.

Et si c'est la cas, comment fait-on pour évaluer sérieusement la richesse d'un pays, parce que quand même la France, c'est pas le Niger et qu'il faut bien essayer de quantifier la différence entre les deux…

Alors,

1° Il n'y a pas raison particulière de vouloir quantifier cette relation, puisque, aux dernières nouvelles, personne ne voulait troquer la France contre le Niger et obtenir une soulte. La plupart des statistiques globales ne sont d'aucun intérêt pour les opérateurs privés et peuvent servir à accréditer l'idée que, au moyen de ces instruments de mesure, l'Etat serait capable de contrôler l'économie. S'il n'y a pas d'instruments de mesure macro, i.e., s'il n'y a pas de critère de réussite pour l'Etat, il devient tout de suite plus difficile de justifier la méconnaissance des droits des individus sous des prétextes utilitaristes.

2° Quand bien même de telles statistiques seraient utiles, leur désirabilité n'influerait pas sur leur faisabilité.

3° J'avais expressément réservé ci-dessus (dans mon gros pâté de 16h17) la possibilité théorique de déterminer la richesse relative de deux ensembles à un instant t. Il suffit pour cela de disposer des PIB nominaux des deux ensembles et (éventuellement) du taux de change. Evidemment, dans les faits, de telles mesures doivent être extrêmement approximatives, mais elles sont vraisemblablement suffisantes pour donner un ordre de grandeur. Ce qui me paraît impossible, c'est seulement, d'une part, de donner une valeur absolue de la richesse ou de la production d'un pays et, d'autre part, d'effectuer des comparaisons inter-temporelles.

Donc, pour répondre à ta question : je ne pense pas que la comparaison des productions respectives de la France et du Niger soit d'un grand intérêt, mais une telle tâche me paraît tout à fait réalisable, si on veut bien se contenter d'un simple ordre de grandeur.

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Vous m'étonnez, dire que le PNB réelle n'a pas augmenté depuis 1980. Croissance de la chine 10% ce n'est que de l'inflation ?

Quand je fais l'agrégat à l'échelle mondiale, la croissance du PIB nominal est égale au taux d'inflation (500% sur 30ans). Cela ne veut pas dire que dans chaque pays le PIB nominal croit à la même vitesse que l'inflation.

La croissance réelle (et non PIB réelle) est-elle nulle en chine ? non manifestement:

De combien est cette croissance sur les 30 dernières années ? Aucune idée.

Exemple:

Prenons un village de 3 personnes.

Situation initiale: un riche (moi) ayant 100 unités d'échange, deux pauvres ayant 1 unité chacun.

Riche ou non, nous sommes égaux dans la misère et nous passons notre vie à aller chercher de l'eau à la rivière dans le creux de nos mains.

Intelligent, je décide de construire une machine rudimentaire me permettant de ne passer que la moitié de ma vie à chercher de l'eau. Ayant nécessairement besoin de bras supplémentaires, je donne à mes covillageois 10 unités en échange de leur aide.

On constate que les inégalités en termes monétaires se sont réduites et que les inégalités en termes de niveau de vie se sont creusées.

Mes covillageois, me voyant passer la moitié de ma vie à buller, veulent utiliser ma machine moyennant finance. J'accepte en échange de 10.5 unités par personne (sur ce forum cela ne choquera personne, je précise que le villageois recevait initialement 10 unités pour son travail sans obligation de résultat).

Situation finale: le riche a 101 unités, et les pauvres 0.5 unité chacun.

Les inégalités en termes monétaires se sont creusées mais le niveau de vie des villageois a été amélioré (et n'est-ce pas le plus important ?)

Comment évaluer la croissance ? Aucune idée…

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