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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. ça n'a guère à voir avec Macron. Les européistes de droite comme de gauche nous font le refrain de l'harmonisation et de l'Europe sociale depuis des décennies (le premier ministre a repris la rengaine il y a quelque jours). « Oui, pour aller de l’avant dans les conquêtes sociales, il n’est d’autre avenir que la Constitution de l’Europe. » (Julien Dray, Assemblée nationale, 6.5.92) "Quand on dit que l’Europe de Maastricht créera de l’emploi, ça reste vrai. Il se trouve que le traité de Maastricht n’est pas encore appliqué. Lorsqu’il le sera, il est ÉVIDENT qu’il y aura une très forte croissance qui en découlera car nous auront un grand espace économique avec une monnaie unique." -Jacques Attali, lors du Débat Attali-Veil-Garaud-Chevènement sur l’euro en 1996. Pendant ce temps là, dans les faits... "Peu importe les intentions de la Communauté, elle obtenait toujours le résultat contraire. Le marché unique prétendait "déréguler" et avait produit le plus grand nombre de règles de l'histoire humaine. Une "réforme" de la Pac visant à diminuer la surproduction et les gaspillages de crédits eut pour conséquence une augmentation de la production de nourriture inutile pour un coût encore plus grand. La Politique commune de la pêche, aspirant à "conserver les réserves halieutiques européennes", avait entraîné une crise écologique. On aurait pu imaginer que le marché unique avait stimulé la croissance et créé des emplois. C'était encore un mirage. Avant son lancement, la croissance moyenne des trois dernières années de l'UE languissait à 2.3%. Le taux de chômage moyen était de 8.5%. Après janvier 1993, le taux de croissance dévissa à 1.67% pendant quatre ans -le pire résultat enregistré par un des blocs économiques à la surface du globe- tandis que le chômage culminait à 10.9%, soit 20 millions de chômeurs. Il était désormais possible de comparer les réussites pratiques du projet européen avec les promesses mirobolantes dont les populations avaient été abreuvées." -Christopher Booker & Richard North, La Grande Dissimulation, L'Artilleur, coll. "Interventions", 2016 (2003 pour la première édition anglaise), 832 pages, p.470. Ils n'admettront ja-mais de s'être planté. Et pour progresser dans la haute administration, mieux vaut entonner tous en cœurs: "l'Allemagne payera" "vive le budget européen !"...
  2. Peut-on égaler OoT ? That's the question Mais du coup je serais curieux d'avoir un retour sur le Twilight Princess
  3. Tiens, j'avais oublié son existence.
  4. Lors des dernières journées du patrimoine, j'ai visité le Sénat (ce fut fort sympathique). J'en ai profité pour repartir avec un rapport public concernant l'UE, ça permet de bien juger à quel point nos élus préconisent toujours plus d'ultralibéralisme au niveau de l'Union (et la Commission n'est pas moins timide en la matière): (Attention, ça jargonne beaucoup)
  5. C'est gentil mais un peu à côté de ce que je disais hein ^^.
  6. C'est déjà plus facilement défendable, pour des raisons biographiques, de cohérence interne de l’œuvre, etc.
  7. 1): oui oui, c'est correct: http://www.cnrtl.fr/definition/impertinent 2): Peut-être pas une critique, mais disons que son attitude conduit à une forme d'impuissance ou d'inaction vis-à-vis de l'antilibéralisme économique.
  8. Pas fun mais à méditer: « Si l'on cède sur les mots, on finit par céder sur les choses. » -Sigmund Freud.
  9. 1): Tiens, je ne savais pas qu'on pouvait utiliser "impertinent" pour dire "qui n'est pas pertinent" ^^ 2): Oui enfin tu sens le aronien: il commence par t'expliquer qu'il ne faut pas confondre libéralisme et capitalisme (ce qui est vrai stricto sensu, sauf que les adversaires du capitalisme sont systématiquement et obligatoirement des adversaires du libéralisme, par suite la défense du premier implique de défendre le second)... On commence comme ça et on finit avec Jean-Fabien Spitz à défendre l'Etat-providence comme remède contre l' "illibéralisme"... #syndrome-de-Aron
  10. @poney: sur Montesquieu réactionnaire, outre Condorcet, de Tracy et P. Nemo, on a aussi une interprétation similaire chez Althusser: "S'intéressant à Montesquieu, Louis Althusser (1964: 120) refuse d'endosser l'opinion, présente jusque chez Marx lui-même, qui voit en l'auteur de L'Esprit des lois un porte-parole de la bourgeoisie qui conquerra le pouvoir en 1789. Selon lui, Montesquieu -chez qui, note-il, on n'observe pas de recours à la théorie du contrat social, lieu commun des hérauts du nouvel ordre- exprime surtout un parti pris féodal, puisqu'il propose en somme à la monarchie de s'allier contre le peuple à une noblesse restaurée dans ses privilèges préabsolutistes. Les commentateurs qui ont vu chez Montesquieu une théorie de la séparation des pouvoirs ont construit un "mythe" dont le véritable contenu tient à ce compromis entre forces féodales: la suprématie de l'exécutif sur le législatif (par le veto), protège le roi contre le despotisme populaire, l'indépendance du judiciaire à l'égard de l'exécutif protège en revanche les nobles contre une éventuelle tyrannie, alors que la distinction entre une Chambre haute et une Chambre basse assure la domination de ces derniers sur le peuple. La thèse d'Althusser repose essentiellement sur une analyse historique qui situe "l'antagonisme fondamental" de cette époque dans l'opposition entre "le régime féodal [...] et [les] masses soumises à son exploitation" et, par conséquent, refuse de voir dans la bourgeoisie intégrée à l'appareil d'Etat de la monarchie absolue et au circuit économique qui en dépend "une classe radicalement antagoniste à la classe féodale" (p.117-118)." (p.36-37) -Jean-Guy Prévost, De l'étude des Idées Politiques, Presse de l'Université du Québec, 1995, 103 pages. Bien sûr ça ne compte pas, puisque Althusser était fou comme chacun sait.
  11. Vu que l'auteur est un platonicien christiano-boudhiste pro-Bayrou, je ne peux pas trop dire le contraire (Mais c'est le seul commentateur régulier de mon blog donc je fais avec). Sinon, TIL l'origine de la blague liborgienne "X était peut-être ironique": "Interprétation générale que propose Strauss de la pensée de Platon: il faudrait lire La République non pas le projet de la Cité idéale, mais précisément la démonstration du caractère utopique et de l'impossibilité d'une telle Cité. La Grande Tradition inaugurée par Socrate et Platon est donc marquée par la sobriété politique plutôt que par l'hubris. Cette imputation d'une intention ironique à Platon -qui va à rebours de l'opinion dominante chez les interprètes de Platon, pour qui les propositions politiques de ce dernier doivent être prises "au sérieux" -repose sur le caractère d'absurdité évidente -selon Strauss et Bloom- de l'Etat idéal décrit dans La République, tel qu'il s'exprime par exemple dans l'exigence qu'hommes et femmes aillent nus. Ce que la remarque de Burnyeat laisse entendre -et d'autres critiques abondent en ce sens-, c'est que Strauss (et Bloom) fondent leur interprétation sur une série de détails isolés de leur contexte." -Jean-Guy Prévost, De l'étude des Idées Politiques, Presse de l'Université du Québec, 1995, 103 pages, p.18.
  12. N'écoutes pas @ttoinou. La première partie "Marxisme et théorie révolutionnaire" est tout simplement l'une des meilleures critiques philosophique et sociologique de Marx jamais rédigées (j'ai bien dit philosophique et sociologique ; politiquement, Castoriadis reste socialiste) - a fortiori courageuse dans le contexte intellectuel de sa publication. C'est dense mais certainement pas illisible. Je l'ai lu il y a longtemps et ce n'est pas sans liens avec ma rupture vis-à-vis du marxisme. Je n'ai pas encore lu le reste, je serais sans doute moins en phase avec. Le regard que pose Castoriadis sur le "social-historique" me semble dépendant d'une ontologie (et d'une anthropologie) anti-déterministe qui me pose problème. Je soupçonne aussi qu'on ne peut pas fonder une morale sur de telles bases.
  13. Apostrophes, de Bernard Pivot. Certes, c'était une émission intellectuelle, plutôt que politique. Néanmoins, en termes de temps, ce n'était pas forcément plus long que L'Émission politique -dans laquelle on a maintenant des séquences entières de commentaires d'images + j'appuie sur le bouton comme dans un jeu télé AINSI QUE des inévitables estimations instantanées de l'évolution de l'opinion grâce à Messieurs les sondeurs. Autant dire qu'en se limitant à l'utile, ça pourrait être beaucoup plus court (ou alors aussi long mais donnant le temps de mieux traiter le sujet). J'estime donc que la TV n'est pas par essence incompatible avec le traitement de sujets politiques (ou intellectuels) complexes (les émissions de Taddeï sont d'ailleurs là pour en témoigner). C'est en partie un problème économique (besoin d'audimat versus tendance élitiste du sujet), mais là on parle du service public, où cette contrainte pèse moins. Je suis donc obligé de conclure que la cause essentielle du phénomène n'est ni technique, ni économique, mais relève bien d'une dégradation des mœurs. C'est dur reste facile d'observer que la qualité intellectuelle du journaliste français moyen s'est effondrée* par rapport aux Trente Glorieuses (et même au-delà, jusqu'à la fin des 80's). *Bien sûr, le plus intéressant serait d'étudier le pourquoi de ce déclin, mais ça dépasse mes compétences. J'ai quand même ouï dire que le journaliste de l'ancien temps venait de filières littéraires ; or il est évidemment qu'actuellement on a affaire à des gens qui s'expriment n'importe comment (et il y a comme un lien entre langage et pensée, voyez). Du reste ça contamine par proximité le personnel politique (et par suite la société, qui tend à s'identifier à ses élites): quand un Premier ministre utilise un adverbe comme "vachement" devant des milliers de téléspectateurs (ou davantage), comment voulez-vous que des professeurs persuadent leurs élèves qu'apprendre sa langage -et le meilleur de sa langue- est utile pour réussir sa vie, s'élever socialement, etc. ?
  14. Dédicase @Lancelot
  15. Vous noterez comme ce pseudo-concept de foucaldiens de gauche* (Dardot & Laval) qu'est le "néolibéralisme" permet à une Delaume de renvoyer aux libéraux l'accusation de constructivisme social. *Hélas désormais répandu au-delà, chez des historiens ou des chercheurs en sciences sociales. J'y vois un nouvelle avatar de la très fameuse accusation de duplicité interne du libéralisme, celle qu'on trouvait déjà au 19ème* et qui consiste (en général sur la base d'une identification abusive entre libéralisme, bourgeoise et Etat), à dire que "les libéraux ne sont pas vraiment libéraux, d'ailleurs regardez ils n’hésitent pas à employer l'Etat pour réprimer les ouvriers et/ou à venir en aide aux entreprises / lever des barrières douanières / mettre en place des politiques contre-cycliques pour sauver le capitalisme", etc. *Par exemple chez Bakounine. Les phénomènes décrit recoupent plus ou moins ce que les libéraux appellent le capitalisme de connivence.
  16. Dans les commentaires: https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/54225-interdit-dinterdire-premiere-economie-europeenne-est-elle-trop-liberale-ou-pas-assez "Un comble qu'un média russe soit l'un des rares à organiser des débats contradictoires dans le pays des droits de l'homme." C'est effectivement assez incroyable... Et le thème du débat en plus. Je vous avais bien dit que Taddei était un type formidable. Enfin un journaliste qui ne se prend pas pour une diva et ne coupe pas ses invités péremptoirement toute les deux minutes !
  17. Sur Azihari, je lui reproche néanmoins de faire régulièrement des articles à la gloire de l'UE ("l’idée européenne ainsi que l’euro-fédéralisme qui ne sont que les corollaires du libéralisme." cf: https://www.taurillon.org/faut-il-assumer-la-finalite-liberale-de-la-construction-europeenne ). Mais enfin on va pas se plaindre qu'il aille relever le niveau de nos champions médiatiques.
  18. De l'entrisme libéral. Ils contrôlent tout, ils sont partout et verrouillent l'espace médiatique !
  19. Oh, joli détournement de Tyrion Lannister
  20. C'est le côté théologien de la gauche française, dont se plaignait déjà Marx (paraît-il). Il faut que les mal-pensants ne puissent pas parler pour ne pas propager l'esprit du démon. Et ne pas lire les mauvais livres (combien de militants de gauche pensent ainsi !).
  21. Il y en a. Pour commencer, les deux ont été marxistes (Foucault était même au PCF).
  22. 1): Je doute de ton libéralisme. Vu ce que tu dis, il me paraît entièrement reposer sur un scepticisme moral (on ne peut pas avoir une "véritable connaissance précise de ce qui est bien") ; base fort fragile selon moi ; parce que si elle exclut la coercition, elle se dévore elle-même en rendant difficilement défendable la défense du Principe de non-agression (mais je me répète). 2): Il s'ensuit pas de ce qu'un tel fait n'est pas "impossible stricto sensu" que tu ne saches pas véritablement que la terre est ronde (enfin, aplani aux pôles et irrégulières de ci de là, bref). Les objectivistes racontent quelque chose que je saisis mal sur le fait que la validité du doute est suspendu à un certain contexte ; mais l'esprit simple que je suis aimerais résumer ça au fait qu'il n'est pas valable de douter en l'absence de raisons de douter. Le doute doit être motivé lui aussi (c'est pourquoi j'incline vers l'idée objectiviste que la démarche même des Méditations métaphysiques, avant tout résultat -et quels résultats!-, n'est pas pertinente). Donc je ne vois pas ce qui te permet de dire que tu ne disposes pas d'une connaissance certaine (de ceci ou de n'importe quoi de similaire), sauf à introduire du doute arbitrairement. (On se plaint légitimement de l'arbitraire de la croyance dogmatique, mais l'arbitraire inverse existe lui aussi). 3): Je ne suis pas sûr... Si le contenu de "bien" recoupe parfaitement l'obligation morale, que dois-je choisir entre deux biens (cf le dilemme de la fameuse conférence de Sartre) ? 4): Même si l'autre est un nazi ?? (hop, mon point godwin du jour). 5): Et si l'autre est un aliéné dont j'ai la charge (ou pas d'ailleurs) ? Dois-je considérer que ses jugements de valeurs ont une dignité égale aux miens et m'abstenir de coercition par respect pour lui ? (c'est un vraie question hein. Et si, comme je le pense intuitivement avec le sens commun, la réponse est négative, cela implique que le principe de non-agression n'est pas un absolu mais qu'il est suspendu à la rationalité d'autrui ; j'en parle dans le fil sur le NAP).
  23. Bon, j'ai regardé la prestation d’Édouard Philippe. Symptôme d'une nation en décadence dont j'ai déjà traité ailleurs (cf: http://oratio-obscura.blogspot.com/2018/07/de-la-profanation-des-symboles.html ), la sous-race journalistique a une fois de plus repoussé les limites de l'indécence, du divertissement pascalien, de la vulgarité festive, de la ridiculisation de l'invité (on apprend que le premier ministre a peur des requins...) comme des sujets traités. Sans oublier l'exaltation du vécu et l'indispensable "confrontation de l'homme politique avec le terrain". Je passe sur ce triste spectacle qui marque le naufrage d'une corporation avant d'être celui d'une époque. Le Premier ministre, qui n'est pas charismatique et n'a vraisemblablement pas été choisi pour l'être, s'est à mon sens extrêmement bien débrouillé. Je me suis même dit qu'on sent le judoka. Toutes les fois qu'il y a été confronté à l'hostilité de ses contradicteurs, le Premier ministre a su faire preuve de calme et de pédagogie. Bon équilibre entre l'empathie, le désarmement de l'agressivité (avec moult formules notables, dans le style "nous pouvons nous retrouver sur le constat que"), et l'exposé relativement clair des points techniques (je dis relativement puisqu'il est entendu que l'indigence du temps de parole disponible sur chaque sujet rend à peu près impossible de discuter sérieusement). Hélas, ces méthodes restent peu efficaces contre la bêtise ordinaire (par exemple celle de madame la syndicaliste communiste qui nous apprend qu'elle en "marre" d'entendre parler de la dette, ce qui a l'évidence ne fait pas une politique). Quand à la bêtise journalistique, elle est définitivement incurable. Certes, Édouard Philippe ne mène pas une politique libérale. Pourtant, si on tend l'oreille, force est de constater que les positions qu'il a exprimé étaient à peu près toujours plus proches de ce que ferait (ou pourrait faire*) un chef de gouvernement libéral, que les positions de ses contradicteurs. On est reconduit au jugement de main liborgiens dès avant même l'élection: Macron sera sans doute assez mauvais, mais si les autres sont pires ? ... *Car soyons honnête: lorsque E. Philippe explique que sa politique migratoire (par exemple) est un juste milieu entre l'extrême-gauche no borders et l'extrême-droite anti-immigrationniste (dont Wauquiez, insupportable dans son autisme ventriloque, s'est bien rapproché), quel hypothétique chef d'un gouvernement libéral pourrait envisager de mener une politique radicalement différente ? Le moins qu'on puisse dire est que l'électorat prêt à soutenir une politique de libre circulation n'existe pas. Tant qu'il en sera ainsi, les critiques imaginables ne sauraient viser uniquement les hommes politiques.
  24. Encore un bel exemple des démérites de l'implicite. Il va falloir être plus clair parce que je ne comprends absolument pas ce que tu veux me dire.
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