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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Ceci est le point important (quoique l'absence de nécessité n'empêche que l'hypostase de catégorie collective semble une précondition au collectivisme, puisqu'il rend possible de poser un intérêt du groupe supérieur aux intérêts des parties. Ceci dit, le libéralisme ne s'oppose pas uniquement au collectivisme, une tyrannie "fondée" sur le caprice individuel plutôt que sur une abstraction serait elle-aussi liberticide). Factuellement, il y a des nominalistes non libéraux et des libéraux non nominalistes, donc l'association des deux est abusive (mais le peu que je connais de Delsol ne m'incite pas à lui reconnaître beaucoup de mérite intellectuel). Ce qui répond à la question du fil. De surcroît, le libéralisme est une doctrine politique, beaucoup de libéraux ont échoué à développer une approche thick se sont souciés uniquement de philosophie politique et de questions pratiques. Chercher le nominalisme de Tocqueville, de Bastiat, ou d'un militant libéral ordinaire n'a certainement guère de sens, même si on soutient que tout individu dispose forcément d'une épistémologie implicite / non-consciente. Les doctrines comme le nominalisme ont justement ceci de notable qu'elles ne sont pas implicites.
  2. Un intrus s'est glissé dans cette liste, sauras-tu le reconnaître ?
  3. 1): ça se dit ? On dit pas plutôt "en République Tchèque" ? 2): Cet oxymore.
  4. @poney: Il faut bien qu'il y ait un premier penseur libéral, non ? La diversité des formes de la doctrine, la date d'apparition du mot*, n'y changent rien. *D'ailleurs les phénomènes de ce genre traduisent souvent la maturation et non l'apparition d'une école de pensée. Aucun philosophe matérialiste ne se qualifiait ainsi avant le 18ème. Les premiers communistes modernes (More**, Morelly, Babeuf, Cabet, Fourier, etc.) ne s'appelaient pas communistes. **Qui soit dit en passant se réclamait de Platon: « Le plus sage des hommes, [Platon] comprit sans mal que la seule et unique voie vers le bien-être de tous résidait dans l’absolue égalité des biens. Je doute que cette égalité puisse être atteinte là où la propriété est entre les mains des individus. » -Thomas More, L'Utopie.
  5. => https://www.google.com/search?q=second+traité+du+gouvernement+civil+1690&client=firefox-b&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwji273z69DcAhVlxoUKHeSaCFcQ_AUICygC&biw=1366&bih=620#imgrc=ekA_EOuJuIsXUM:
  6. Oui, donc pas des militants je présume. On peut pas être militants pour le pragmatisme - start-up nation, anyway.
  7. Mais encore une fois ça n'a rien à voir, le nominalisme aussi est un réalisme ontologique, mais comme le dit très bien l'article de @Reykjavik, les seuls entités réelles sont individuelles.
  8. Le marxisme lui-même me paraît peu bavard sur l'épistémologie proprement dite, par contre au niveau "historique" le nominaliste est clairement progressiste-bourgeois pour eux: « Le matérialisme est le vrai fils de la Grande-Bretagne. Déjà son scolastique Duns Scot s'était demandé « si la matière ne pouvait pas penser ». Pour opérer ce miracle, il eut recours à la toute-puissance de Dieu; autrement dit, il força la théologie elle-même à prêcher le matérialisme. Il était de surcroît nominaliste. Chez les matérialistes anglais, le nominalisme est un élément capital, et il constitue d'une façon générale la première expression du matérialisme ». -Karl Marx et Friedrich Engels, La Sainte Famille, « La Critique critique absolue » ou « la Critique critique » personnifiée par Mr. Bruno.
  9. Tout le début de L'Action Humaine, en visant à distinguer ce qu'est la science économique, contient nombre de remarques utiles sur la nature de la science et celles d'autres sciences. Et il y a aussi Théorie et Histoire. Sinon, pour revenir au sujet: Locke est le philosophe considéré comme le premier libéral, le plus classique et l'un des mieux connus ; or selon certaines sources il est nominaliste comme Hobbes (mais je ne connais pas directement son épistémologie). Enfin, les thomistes ne mettent pas seulement en cause le libéralisme ; pour eux l'individualisme nominaliste est voué à se dégrader jusqu'à des formes d'individualisme libertaire / anarchique (le libéralisme n'étant qu'une étape de la chaîne de dégénérescence): "Les slogans de mai 68 illustrent par leur radicalité remarquablement ce conflit entre « moi » et « non-moi », tiraillant l'individu confronté à la gestion de sa propre puissance. La tension qui en résulte s'exprime par un rejet de toutes les structures d'ordre (« le sacré, voilà l'ennemi » ; « Je ne suis au service de personne (pas même du peuple et encore moins de ses dirigeants) », l'affirmation de la prévalence de l'individu (« Jouissez ici et maintenant » ; « Je décrète l'état de bonheur permanent »), un rapprochement de la morale et du droit au point de les incorporer (« La paresse est maintenant un crime oui, mais en même temps un droit »). Deux inscriptions murales résument la quintessence de notre modernité : « La liberté commence par une interdiction : celle de nuire à la liberté d'autrui » ; « Ni maître, ni Dieu. Dieu, c'est moi ». Bien que la finalité de ces slogans soit fondamentalement étrangère aux intentions d'Ockham, ils affirment comme son nominalisme l'inexistence de l'ordre, la primauté du singulier, la proximité de la morale et du droit. Ils sont une des conséquences possibles, en l'occurrence extrême et entièrement laïcisée, d'une métaphysique dont l'homme, entendu comme individu, est le centre." => https://www.memoireonline.com/01/14/8694/Le-nominalisme-de-Guillaume-d-Ockham-et-la-naissance-du-concept-de-droits-de-l-homme.html Occam est ainsi un proto Suarez Locke: "En définitive, les éléments clefs de la théorie contractualiste à venir se trouvent déjà chez Ockham. Le politique découle du décret d'une volonté divine et relève de l'artefact, non d'une nature transcendante et éternelle. Cette théorie fait preuve d'un souci constant d'efficacité, d'adéquation au réel, et laïcise l'exercice du pouvoir temporel en faisant des hommes la cause unique de l'institution du pouvoir. Elle accompagne ainsi le mouvement de différenciation des sphères religieuse et politique caractéristique de la modernité occidentale. Le pouvoir politique permet aux hommes de vivre au mieux malgré leur imperfection. Sa finalité est de respecter la liberté et d'oeuvrer en vue du bien de tout un chacun. L'étendue du pouvoir est ainsi redéfinie. Si le souverain temporel et les individus s'obligent réciproquement, la source de l'imperium réside dans la souveraineté du peuple qui consent. L'individu est désormais au fondement de l'ordre social. Il peut exiger de l'autorité qu'elle protège ses droits. Dans le cas contraire, chacun est en droit d'exercer son pouvoir politique occasionnellement (casualiter) souverain. Ce constructivisme politique annonce le contractualisme à l'âge classique. La Chute préfigure l'état de nature, le jus poli les droits naturels subjectifs, il s'agit à présent d'extraire le commun du singulier, le politique de l'individu, les relations de l'isolement, le tout de la partie. Les théories des droits de l'homme à venir s'efforceront elles aussi de définir l'individu avant de l'intégrer à un corps social artificiel."
  10. Il n'est pas invraisemblable qu'il existe un lien mais plutôt que de voir dans le nominalisme la source première du libéralisme (thèse d'Alain de Benoist & autres), les deux phénomènes sont plus vraisemblablement concomitants que liées par une relation causale à sens unique: Quand à l'idée que toute pensée libérale présuppose une épistémologie nominaliste, l'Objectivisme est là pour prouver le contraire. Idem des initiatives récentes pour fonder un libéralisme aristotélicien ( https://wombatron.wordpress.com/2009/01/29/aristotelian-liberalism/ ).
  11. Si le libéralisme découlait du nominalisme, la position thomiste (André de Muralt & autres), qui consiste à taper sur le premier en tant que conséquence du second, serait plus solide qu'elle ne l'est en réalité.
  12. Il est génial en épistémologie des sciences. En revanche son anthropologie laisse à désirer et l'utilitarisme comme philosophie morale, comment dire...
  13. Élève de Freund (type brillant, là n'est pas la question) donc influence aristotélicienne et probablement thomiste. Or le sport favori des thomistes consiste à imputer tout le mal du monde aux philosophies postérieures à Thomas d'Aquin. La vérité était connue mais voilà que sont venus les vils nominalistes => Luther => Hobbes => contractualisme et philosophie moderne => Révolution française et déclin du christianisme.
  14. Il y aurait beaucoup à redire sur moults articles du Wiki relatifs à la philosophie (ou à la critique du marxisme qui reste sommaire en plusieurs endroits).
  15. 1): Réaliste en ontologie ! => https://fr.wikipedia.org/wiki/Réalisme_(philosophie) Mais anti-réaliste (et anti-nominaliste) en épistémologie, cf l'Introduction à l'épistémologie objectiviste): "Whereas Aristotle's moderate realism assumes a rather passive approach to cognition (since universals exist in the world and can therefore imprint themselves on the mind), both Abelard [...] and Rand held that human conceptual consciousness plays a more active role by drawing concepts out of the particulars through a process of abstraction." "Conceptualism. The conceptualists hold that the only universals are human abstractions or concepts. While concepts are human creations, the process of concept-formation is one of abstraction from the actual features of particular entities, and therefore concepts (in general) contain nothing that does not exist in reality. On this view, there are no universal entities: universals exist neither in a separate realm nor in particular entities. However, human concepts are based on abstraction from particular entities, so that the names we give to things are neither arbitrary nor subjective, but directly grounded in the features of entities. Thus both existence and consciousness contribute to the process of concept-formation: reality contributes the particular entities and their features, while human cognition contributes the abstractions that unite those entities and features into universal concepts. Based on this five-fold system of classification, it is clear that both Abelard and Rand are conceptualists." -Peter Saint-André, First published in the Journal of Ayn Rand Studies, Volume 4, Number 1 (Fall 2002), pp. 123-140. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conceptualisme 2): Non, du tout.
  16. Dédicace à @poney: "Dans la tradition politico-économique française, les « Idéologues » assurent la transition entre le XVIIIe et le XIXe siècles. C’est par eux que l’inspiration économique libérale de Turgot et des Physiocrates passe à Benjamin Constant, au groupe du Journal des Économistes (Charles Comte, Charles Dunoyer, Charles Coquelin, Adolphe Blanqui…), à Frédéric Bastiat, et aux fondateurs de la IIIe République comme Édouard de Laboulaye. Il vaut la peine de donner un coup de projecteur sur Antoine-Claude Destutt, comte de Tracy (1754-1836), auteur dont la pensée est d’autant plus significative qu’il n’est pas un économiste spécialisé et qu’il reflète plutôt les idées dominantes du groupe, ou du moins les idées couramment discutées en son sein (on sait que les « Idéologues » se sont constamment réunis pendant la période révolutionnaire et sous le Consulat ). Il est conduit à discuter longuement de la liberté économique dans un ouvrage où il expose une philosophie politique générale essentiellement libérale, le Commentaire sur « L’Esprit des lois » de Montesquieu.   Destutt de Tracy ne peut, comme Condorcet dans ses Observations sur le XXIXe livre de « L’Esprit des lois », manquer de voir que Montesquieu, célébré comme libéral par le parti philosophique parce qu’il a été, un temps, compagnon de route des Encyclopédistes, est en réalité un partisan de la réaction nobiliaire. S’il est anti-absolutiste, ce n’est pas au nom d’un état de droit démocratique et libéral, mais au nom de l’ancienne société féodale. Il aime la liberté, mais celle des aristocrates, et non la liberté de tous, non plus que l’égalité devant la loi, ni en général le « règne du droit ». Le Commentaire de Destutt est donc essentiellement une condamnation, polie, mais sans appel, de la philosophie politique de Montesquieu." -Philippe Nemo, « A. Destutt de Tracy critique de Montesquieu : le libéralisme économique des Idéologues », Romantisme, 2006/3 (n° 133), p. 25-34: https://www.cairn.info/revue-romantisme-2006-3-page-25.htm
  17. Moi je suis là-dedans: "If such a study were made, it would remind the country that the war in Vietnam was started by President Kennedy, who is the idol of all the anti-war protesters ; that the basic premises of our foreign policy were set by another idol, President Roosevelt, and re-inforced by the United Nations and by every peace and One-World group ever since: the premises that we owe a duty to the rest of the world, that we are responsible for the welfare of any nation anywhere on earth, that isolationism is selfish, immoral and impratical in a "shrinking" modern world, etc." -Ayn Rand, Return of the Primitive: The Anti-Industrial Revolution, Meridian, 1999 (1971 pour la première édition états-unienne), 290 pages, p.49.
  18. Et plus ça va et plus l'Etat il s'en mêlera...
  19. Il n'est mort sans douleurs celui-là. Mais de toute façon ma thèse est plus globale que ça.
  20. Sinon c'est pas honteux de commencer un jour. Le libéralisme est une philosophie politique après tout. Libéralisme de Pascal Salin c'est pas mal. Il y a les romans de Ayn Rand aussi.
  21. J'avais déjà remarqué que le philosophe marxiste Denis Collin intervenait chez les souverainistes de droite, mais il donne aussi des interviews chez les eu-ro païens post-GRECE... : http://www.revue-krisis.com/2017/11/le-socialisme-est-il-mort-denis-collin.html?m=1 C'est le genre de signes qu'il faut guetter car rien ne serait pire pour la liberté qu'une alliance entre les antilibéraux de droite et de gauche.
  22. Je suis au début du fameux bouquin sur le conséquentialisme et je ne suis déjà pas d'accord avec la définition retenue: "Consequentialism in its purest and simplest form is a moral doctrine which says that the right act in any given situation is the one that will produce the best overall outcome, as judged from an impersonal standpoint which gives equal weight to the interests of everyone." (Samuel Scheffler (ed.), Consequentialism and Its Critics, p.1) Le point de vue "impersonnel-égalitaire" est une caractéristique de l'utilitarisme. Zut à la fin. On fait toujours la même réduction inepte...
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