Johnathan R. Razorback

Peu probable (et il fera un score insignifiant, c'est normal, c'est sa première présidentielle et son mouvement, bien qu'en pleine croissance, est limité et méconnu). Par contre son argument phare (et trop facile) du "je suis boycotté par les média car je détiens une vérité qui dérange" ne survivra pas à la campagne. Il va devoir trouver autre chose s'il veut que son mouvement perdure. Mais le veut-il (je me pose la même question à propos de Mélenchon d'ailleurs) ? C'est difficile à croire quand on voit le manque de cadres et de mise en avant de nouvelles têtes à l'UPR, plus sa stratégie d'attaques tout azimuts contre les autres candidats plus ou moins souverainistes (notamment MLP et Dupont-Aignant), au lieu de laisser la porte ouverte à des alliances (notamment aux législatives) en concentrant le feu sur les candidats européistes. Pour ces deux raisons, je ne vois pas son organisation devenir autre chose que groupusculaire à moyen terme.

"fidélités artificielles produites par des primaires." On appelle ça le respect de la parole donnée ("je m'engage publiquement à soutenir le vainqueur, même si ce n'est pas moi"), mais c'est une chose que Laine ne doit pas connaître. Ce qui lui fait un premier point commun avec Valls ; le second étant que ces nobles personnes soutiennent Macron...

Je pense surtout que c'est l'interpellation de Le Pen durant le dernier débat et son projet de référendum qui vont achever de réduire son score à l'insignifiance. Parce qu'admettons qu'on fasse de la sortie de l'UE la priorité numéro 1, qu'est-ce qui est le plus tactique: un vote Asselineau qui a promis de sortir mais ne sera jamais élu, ou un vote Le Pen qui laisse la porte ouverte ?

C'est totalement liberticide et inacceptable ! Une instance technique comme le CSA n'a aucunement le droit de décider selon son bon plaisir du contenu politique que les candidats souhaitent faire passer. A fortiori lorsque le maintien ou la sortie de l'UE est un sujet à part entière de la campagne présidentielle !

Je ne regarde que le JT mais la qualité ne cesse de baisser. Donc bien fait pour eux. Vivement le grand soir libéral et la privatisation de ce machin.

Sois le bienvenu ! Nul doute que tu trouveras en ces lieux de quoi nourrir ta curiosité

Il se pourrait même que l'intersubjectivité soit condition tant du langage que de la vie humaine (au moins à une certaine phase de son développement). [Attention: la fiabilité historique et scientifique de l'anecdote suivante est incertaine] "Au XIIIème siècle, l'empereur Frédéric II voulut faire une expérience pour savoir quelle était la langue "naturelle" de l'être humain. Il installa six bébés dans une pouponnière et ordonna à leurs nourrices de les alimenter, de les endormir, de les baigner, mais surtout... de ne jamais leur parler. Frédéric II espérait ainsi découvrir quelle serait la langue que ces bébés sans influence extérieure choisiraient naturellement. Il pensait que ce serait le grec ou le latin, seules langues originelles pures à ses yeux. Cependant l'expérience ne donna pas le résultat escompté. Non seulement aucun bébé ne se mit à parler un quelconque langage mais tous les six dépérirent et finirent par mourir. Les bébés ont besoin de communication pour survivre. Le lait et le sommeil ne suffisent pas. La communication est aussi un élément indispensable à la vie." -Bernard Werber, L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu, Éditions Albin Michel, 2000, 270 pages, p.207-208.

Tu vas à un colloque ? Sur la notion de classe dans le marxisme: L. V. Mises a ébauché une critique de la notion marxiste de classe qui me paraît à côté de la plaque ; au mieux il dit (comme le pensait Lénine) que c'est la promotion du socialisme par des militants "petits-bourgeois", et non la dynamique de la lutte des classes, qui provoque le passage de la classe en soi à la classe pour soi: Mais ça ne prouve pas du tout qu'il n'y a pas de classes sociales au sens marxiste. Pour une critique marxiste de cette objection de Mises, mais qui est en fait une critique du léninisme, l'introduction de La formation de la classe ouvrière anglaise, d'Edward P. Thompson, est très utile: Pour Weber, je ne sais malheureusement pas grand chose, sinon qu'il insistait pour distinguer classe et stand (état, groupe dont la position légale est fixé par la loi et des droits spécifiques, comme au Moyen-âge), mais du coup il semble envisager la classe comme un groupe de revenus, ce qui est un usage courant en sociologie mais n'a pas de rapport avec le sens du terme "classe" dans le marxisme. Norbert Elias, pour ce que j'ai lu, parle volontiers de noblesse ou de bourgeoise, mais pas de classe (en tout cas il n'explicite pas sa terminologie sociologique). Sinon, je ne l'ai pas lu, mais le bouquin de Chantal Jaquet (Les transclasses ou la non-reproduction, 2014) semble prometteur.

Rien d'étonnant à ce que la bourgeoisie défende ses intérêts de classe une large partie des classes moyennes et supérieures soit attirée par les promesses de baisses d'impôts sur le capital et sur l'ISF, et effrayé par la menace de l'inflation qu'entraînerait (paraît-il) une sortie de l'euro avec Le Pen (ou très hypothétiquement Mélenchon -les hausses d'impôts sur les riches étant moins hypothétique le concernant). Je ne dis pas que c'est honteux de défendre ses intérêts, mais seulement qu'il ne faut pas se faire d'illusion sur la volonté de libéralisation de ses électeurs-là de Fillon. C'est la droite quoi. Le camp des pragmatiques qui ne veulent pas d'idéologie (et dont le candidat dit lui-même "je ne veux pas d'un libéralisme doctrinaire"). Et de toute façon ils ne forment que les propulseurs auxiliaires ; la vrai raison pour laquelle la fusée Fillon n'a pas décrochée malgré la tempête électro-magnétique médiatique, je l'ai dis, ce sont les gros bataillons de catholiques motivés par des enjeux "identitaires", sociétaux, symboliques. Tous ne crieraient pas avec Patrick Buisson que "l'économie de marché mène à la société de marché !", mais les velléités de réformes libérales sont encore plus faibles que dans les catégories précitées. Ils ne sont pas là pour ça.

Les cyniques ? Cela étant il y a bien du vrai dans ce qu'il dit. J'ai moi-même des tentations cyniques par moment, mais si on veut être un peu sérieux il faut essayer d'être constructif. On peut considérer lucidement la nature humaine sans sombrer dans le cynisme et ne rien faire pour améliorer les choses. Et non, la politique n'est pas un jeu. Il peut en rire parce qu'il est élu au niveau local et que les enjeux sont limités. Mais ce n'est plus du tout le cas à une échelle plus large, ne serais-ce parce que, comme disait entre autres Aron, la politique est inséparable de la guerre. Le sérieux de la chose publique est imperméable à la hausse tendancielle du taux de conneries débitées par les politiciens.

Le dernier billet d'Aristide Renou, sur Macron, est assez mordant. Et hélas touche fort juste: http://aristidebis.blogspot.fr/2017/04/les-annees-des-criquets.html

Le truc c'est que Mitterrand ou Chirac n'ont jamais donné dans les grandes envolées lyriques sur le thème de leur propre sainteté. Fillon agonise par là où il a péché (et aussi beaucoup de sa com' calamiteuse).

Ce n'est même pas sûr que ça puisse fonctionner. Il y a une vrai nostalgie du communisme en Allemagne de l'Est et en Russie, alors qu'ils ont subi infiniment pire que ce que ferait en France un Mélenchon, ou même un Poutou ou une Artaud. Expérimenter le socialisme n'est pas toujours suffisant pour en être vacciné.

Exactement, je ne comprends pas pourquoi Descartes ne s'appuie pas sur la dimension sociale et intersubjective du langage pour réfuter le solipsisme (même Deleuze y arrive, ce n'est pas quelque chose de difficile). Ou plutôt, je comprends que ça lui aurait permit de faire l'économie de la médiation de Dieu et des idées innées (Méditations III et IV) pour passer du cogito à la certitude du monde extérieur. Économie qu'il ne voulait ni ne pouvait vraisemblablement faire dans les conditions de son époque. C'est bien dommage...

Ce n'est que depuis cette année que le Conseil constitutionnel est obligé (je ne sais pas qui en décidé ainsi) de rendre public l'origine des parrainages. Je suis partagé, d'un côté ça limite la possibilité de trafiquer une nomination, de l'autre, ça renforce les pressions et les représailles auxquelles sont soumis les élus. Sur le résultat actuel, cependant, on n'a pas des petits candidats plus délirants que d'habitude. Artaud, Poutou, Cheminade ou Dupont-Aignan sont là depuis des années.

Tactique de guérilla émotionnelle. Il a ainsi pu mettre Fillon sur la défensive sans rien dire de concret, sinon que vouloir moins de fonctionnaires, c'est être un salaud.

Fillon: "Je réponds à M. Asselineau que je n'ai jamais voulu privatiser la Sécurité sociale." Je lui met quand même un bonus pour la politesse.

La destruction du langage est en cours (cf Macron et son "j'ai quitté mon job pour retrouver mon risque"). Dupont-Aignan trouve que le débat est beau, je trouve pas.

J'ai vu pire comme mesure que de proposer la révocabilité des élus et un plafonnement de leurs salaires. Mais bon, je m'arrête là, je me souviens très bien de ce qui est arrivé la dernière fois que j'ai dis ici du bien de la Commune...

Mélenchon ne fait pas le guignol ce soir. Sur la forme hein.

C'est assez terrifiant je trouve.

Fillon vient de dire qu'il est de l'avis de Mélenchon sur ce point, "si les faits sont avérés"... Autant pour la stature d'homme d'Etat ... Et là il dénonce les "fonds de pensions étrangers"...

https://www.youtube.com/watch?v=DbClsR-C2OM

Mélenchon très bon sur l'armée et l'international aussi (sauf son obsession de "punir" le cimentier capitalo-djihadiste Lafargue...).