Johnathan R. Razorback

C'est mou et pas drôle...

Il ne faut pas créer des minorités fanatisées par le sentiment de persécution. Parce que si elles perdurent assez longtemps pour que la roue de l'histoire tourne assez, elles parviennent au pouvoir, et là, elles ont envie de se venger un bon coup. "Ce qui meut le monde, partout et toujours, ce ne sont pas les grandes masses d’hommes paisibles aux aspirations ordinaires, mais les petites minorités actives qui s’efforcent obstinément de faire triompher leurs idées." -Aristide Renou.

Lameador, qui se définit comme libéral conservateur, et qu'on ne soupçonnera donc pas de crypto-marxisme, a dit un jour qu'elle (il ?) le trouvait intéressant sur beaucoup de points. J'observe aussi que j'emprunte plus ou moins malgré moi des réflexions de "Descartes" et qu'elles sont souvent bien accueillies ici (cf ci-dessus mon commentaire avec 3 "j'aime") ; je trouve donc plus honnête d'en rappeler la source de temps à autre. Sinon, tu n'es pas obligé de lire ce qui ne t'intéresse pas.

On peut tout comparer, la question est de savoir si les choses comparées sont semblables ou pas (et si mauvaise foi peut survenir, c'est à ce second niveau, pas dans l'opération mentale de comparaison). En l'occurrence... http://descartes.over-blog.fr/2017/03/carnet-de-campagne.html

C'est d'autant moins vrai que le parti est ancien, structuré, qu'il dispose de cadres formés, que le nombre d'adhérents est grand et que les membres sont liés par un projet / une doctrine commune. Plus ces facteurs sont forts, plus l'individu, fût-il leader, a un rôle relatif. Mon opinion c'est que le PdG de Mélenchon ou l'UPR d'Asselineau survivrait très difficilement au départ de leur dirigeant. Mais ce n'est pas du tout vrai du FN ou des partis de gouvernements, ni même du PCF où, en dépit du culte de la personnalité à l'époque stalinienne, la direction a toujours été une affaire collective et non pas un monopole individuel. Ce qui explique d'ailleurs en partie les tensions entre le PCF et le PdG, qui ont des fonctionnement bien différents. Mélenchon, l'article dont on parlait le montre bien, dirige une organisation ultra-centralisée et hiérarchisée, où la séparation public/privée est faible, et où la parole du Führer leader a force de loi (faiblesse des mécanismes formels de décision) ; les délibérations collectives et a fortiori la participation des sympathisants sont du pur maquillage idéologique pour ne pas aller trop ouvertement à l'encontre des traditions de la gauche. Mais fondamentalement, Mélenchon a un fonctionnement gaulliste: rejet des partis, rencontre d'un homme et d'un peuple, etc.

Si ce que raconte l'auteur de ce billet est vrai (ce qui reste difficilement vérifiable), je trouve ça terriblement glaçant. Et ça me met d'autant plus mal à l'aise que, j'ai connu, en 2012, Marion Laporte, militante Front de Gauche, lorsque j'ai entamé ma licence de science politique à Paris 8 Vincennes à Saint-Denis... Une jeune femme issue de la diversité visible, selon la formule consacrée. Qui ratait énormément de cours et semblait très accaparée par ses activités politiques. Pas méchante à l'extérieur, mais avec un côté fermé, taciturne, très idéologisée. Je me souviens qu'elle souriait rarement. Une fois elle était en béquilles et quand je lui ai demandé ce qui lui était arrivé, elle m'a répondu avec une certaine fierté qu'elle s'est faite bousculée par des flics qui venaient vider un squat illégal. Vous voyez le genre. Je ne serais pas étonné que l'histoire du billet soit vraie, et qu'elle ait essayé de pourrir la carrière militante d'une concurrente potentielle... Le Parti de Gauche semble être un vrai nid de scorpions...

En 2012, lors de son discours de Marseille, Mélenchon parle des femmes d'Afrique du Nord et de leur "couleur de peau, la plus belle du monde". Pour ceux qui ne verraient pas immédiatement le côté problématique: imaginez ce que la presse mainstream aurait dit si MLP s'était permise une remarque sur la "peau blanche, la plus belle du monde"...

Ah ah ah, maintenant Mélenchon va être obligé par ses "alliés" communistes à faire cette rencontre alors qu'il ne veut à aucun prix d'une candidature commune (sauf si c'est lui), ni passer pour un sectaire ^^ J'adore cette campagne

Il a sous-estimé la violence de la politique, voilà tout. Là il se fait trahir, mais s'il avait deux-sous de sens tactique, il dirait à Valls et cie: "vous êtes tous des parjures qu'il faut purger du parti, vous vous êtes engagés à soutenir le vainqueur des primaires. Je ne peux pas accepter que l'on vole le vote des électeurs de gauche. Je vais faire alliance avec Mélenchon pour que nos idées soient mieux représentées et éviter à la gauche un nouveau 21 avril." Au lieu de ça il va rester dans son coin et faire 10%...

"Ni les assassinats, ni le terrorisme, ni la compétition économique ne constitue une guerre." -Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations (1962).

Je viens de faire un tour sur le site de l'UPR, ils revendiquent 21 000 membres. Il y a deux / trois semaines encore, c'était 16 000. Il faut croire qu'une campagne présidentielle, ça rapporte. Sinon Asselineau répond à des questions en direct sur Youtube:

On parlait il y a peu des sources françaises de la réflexion de Marx sur les luttes de classes, j'ai trouvé un document intéressant à ce sujet dans une brochure d'histoire de première année (sous le titre: "Un point de vue libéral face à la poussée populaire"): « Il ne faut rien dissimuler ; car à quoi bon les feintes et les réticences ? la sédition de Lyon a révélé un grave secret, celui de la lutte intestine qui a eu lieu dans la société entre la classe qui possède et celle qui ne possède pas. Notre société commerciale et industrielle a sa plaie comme toutes les autres sociétés ; cette plaie, ce sont les ouvriers. Point de fabriques sans ouvriers, et, avec une population d’ouvriers toujours croissante et toujours nécessiteuse point de repos pour la société… Les concurrences commerciales font aujourd’hui l’effet que faisaient autrefois les émigrations des peuples. La société antique a péri parce que les peuples se sont remués dans les déserts du nord, et qu’ils se sont heurtés les uns aux autres, jusqu’à ce que de proche en proche ils vinssent tomber sur l’empire romain. Aujourd’hui que le blé se récolte à meilleur marché en Crimée qu’en Angleterre, que le coton se file à plus bas prix à Vienne qu’à Manchester, voilà la société anglaise réduite aux expédients… Les Barbares qui menacent la société… sont dans les faubourgs de nos villes manufacturières ; et ces Barbarbares, il ne faut point les injurier [sic] ; ils sont, hélas ! plus à plaindre qu’à blâmer : ils souffrent ; la misère les écrase. Comment ne chercheraient-ils pas aussi une meilleure condition ? Comment ne se pousseraient-ils pas tumultueusement non plus vers de meilleurs climats, comme leurs devanciers, mais vers une meilleure fortune ? … Ils sont les plus forts, les plus nombreux ; vous leur donnez vous-mêmes des armes, et enfin, ils souffrent horriblement de la misère. Quel courage, quelle vertu il faudrait pour ne pas céder à la tentation ! Et ces hommes à qui il faudrait tant de modération, tant de réserve, ce sont des hommes que la société a laissés pendant longtemps sans instruction. Elle ne leur a pas donné la lecture qui pouvait les éclairer, les instruire, les civiliser, et elle leur donne des armes ! …Dans cette position, il est nécessaire que la classe moyenne comprenne bien ses intérets et le devoir qu’elle a à remplir. Il faut qu’elle évite avec un égal soin d’être dupe ou d’être cruelle ou tyrannique. D’être dupe, disons-nous ; et elle le serait si, éprise de je ne sais quels principes démagogiques, elle donnait follement des armes et des droits à ses ennemis, si elle laissait entrer le flot des prolétaires dans la garde nationale, dans les institutions municipales, dans les lois électorales, dans tout ce qui est l’Etat… Point de duperie donc, mais point de cruauté non plus et de tyrannie ; et ce serait cruauté et tyrannie que de vouloir éléver une barrière insurmontable entre la classe moyenne et les prolétaires… Ne donnons point de droits politiques ni d’armes nationales à qui ne possède rien ; mais que nos lois continuent de plus en plus à donner à chacun le moyen de posséder… Point de droits politiques encore une fois hors de la propriété et de l’industrie ; mais que tout le monde puisse aisément arriver à l’industrie et à la propriété… » - Saint-Marc Girardin, Journal des Débats, 3 décembre 1831. PS: Notez que Tocqueville parle aussi des gouvernements de la Monarchie de Juillet comme de "gouvernement de la classe moyenne".

Si on ne traite pas les causes du terrorisme, il va perdurer et probablement s'aggraver. Et alors le nombre de morts pourrait bien dépasser celui des baignoires.

La perspective d'une mort violente, aveugle, imprévue et intentionnelle n'est pas grave ? Let's agree to disagree. Les gens ont parfaitement raison d'avoir peur du terrorisme, ça prouve qu'ils tiennent à la vie. Là où l'émotion devient problématique, comme tu l'as dis, c'est lorsqu'elle court-circuite la réponse rationnelle. Mais il est absurde de demander aux gens de devenir des zombis stoïciens totalement indifférents au danger. De surcroît, la crédibilité d'un politique qui voudrait expliquer que le terrorisme n'est pas un problème se situe dans les grandeurs négatives (coucou Sadiq Khan ). Le problème n'est pas là, il est de montrer que les réponses liberticides sont inefficaces, injustes et/ou créent des problèmes supplémentaires.

Les partisans d'une Constituante parlent souvent d'en tirer au sort les participants, donc il faudra un référendum au terme du processus, sinon ce serait totalement antidémocratique. Mais je trouve que vous vous passionnez beaucoup pour un événement qui n'est pas destiné à advenir sur notre ligne temporelle.

C'est faux en ce qui concerne l'histoire militaire. Et en matière de terrorisme, je manque de connaissances mais je suis sûr qu'on pourrait trouver des contre-exemples. Par exemple, je ne crois pas que les Etats ouest-européens aient vaincus le terrorisme d'extrême-gauche des années 1970-80 à grands coups de décentralisation...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Guyane

C'est pourtant simple: l'Etat stratège français œuvre à la réalisation de l'Intérêt général qu'il a lui-même défini. Il se trouve que cet intérêt recoupe le fait d'accroître sa puissance, comme le font tous les Etats du monde, même ceux qui ne se revendiquent pas d'un quelconque intérêt général. Mais c'est un hasard.

Mouai, faut espérer que l'appareil d'Etat soit encore capable de comprendre son propre intérêt. Certains auraient besoin de rattrapage en histoire-géo. A la vitesse où ça va, l'Etat pourrait finir par se dire qu'une île n'est pas un site adapté au lancement de fusées. Après tout, le réchauffement climatique menace les îles, voyez ? "Un État, dans la gestion duquel s’installe durablement un grand déficit de connaissances historiques, ne peut plus être conduit stratégiquement." -Guy Debord, Commentaires sur la Société du Spectacle, 1988.

J'aurais tendance à penser que ça vient aussi du fait qu'il a pris une position plus neutre sur l'immigration ; désormais, quand on lui pose la question, il parle surtout d'arrêter les causes de l'immigration (et dans arrêter les causes, le spectateur peut entendre arrêter...) Et il a complètement renoncé à ses sorties wtfesques de 2012 (genre Discours de Marseille et la "plus belle couleur de peau du monde" que serait celle des femmes d'Afrique du Nord...).

En un mot: oui. On en a parlé dans le fil des présidentielles, des problèmes de méthodologie des sondages.

ça remonterait un peu Macron dans mon estime. J'avoue que j'ai halluciné aujourd'hui avec sa sortie sur le caractère insulaire de la Guyane...

Les remarques d'Épicure ne concernent ni la mort d'autrui, ni la perspective imminente de notre mort (danger mortel, etc.), hein. Pour comprendre son discours il faut selon moi le situer par rapport à la religion traditionnelle et au platonisme, qui tout deux font de la vie une longue préparation à la mort.

Les pronostics de F. Fabry s'en trouvent tristement confirmés: http://www.historionomie.com/archives/2016/11/11/34552271.html

Je dois être un INTJ avec assez d'empathie pour saisir que la forme influe énormément sur l'efficacité du message. Et puis, comme dirait de Benoist, le style c'est l'homme. @Bisounours Ce sont certes les journalistes qui la présentent ainsi, mais si elle ne s'en défend jamais, ça impose une idée dans l'opinion (et ça bloque de l'espace médiatique pour les vrais libéraux). Le Monde écrit ainsi: "Agnès Verdier-Molinié, 38 ans, est devenue dans les médias l’égérie du libéralisme." (cf: http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2017/01/27/agnes-verdier-molinie-egerie-de-la-diete-publique_5069859_4497186.html)