Johnathan R. Razorback

https://fr.wikipedia.org/wiki/Perséphone

J'ai un faible pour sa fille personnellement, mais bienvenue néanmoins Comment as-tu découvert le libéralisme @Demetra ?

Dans l'optique de contribuer à la critique du multiculturalisme en rédigeant une Critique de l'exotisme passant par une analyse des valeurs de la bourgeoisie-bohème, je découvre que je vais avoir la tâche considérablement simplifiée et même quasi-résolue d'avance grâce au concept arendtien de philistinisme cultivé.

Si Soral était socialiste il devrait faire uniquement l'éloge de pays socialistes, comme la Corée du Nord ou (dans une moindre mesure), du Vénézuéla. Or il défend aussi la Russie poutinienne ou l'Iran. Et ce parce que son critère n'est pas le mode de production du pays donné, mais le fait que le pays donné soit ou non jugé une menace à la "domination américo-sioniste" internationale. E&R a aussi fait un article élogieux de l'économie du 3ème Reich, lequel n'était pas socialiste mais planiste et interventionniste (propriété privée formellement maintenue mais contrôle draconien de l'administration, notamment avec autorisation administrative préalable pour embaucher ou licencier un salarié).

Volonté de capter une partie de l'électorat identitaire sur un malentendu ? Je constate que cette tendance est de plus en plus visible, notamment par les activités de l'Institut Iliade (où Alain de Benoist est intervenu récemment). Or la majorité du mouvement identitaire n'est pas souverainiste et refuse un retour à la Nation. L'Institut Iliade prône de s'emparer des institutions de l'UE pour "une autre Europe" (soit le même programme que tout le monde ou presque). Il est vrai qu'un identitaire se retrouverait quand même bien plus dans le programme du RN (malgré qu'il soit nationaliste français plutôt que nationaliste européen) que dans le progressisme technocrate et boboïsant d'En marche. Toutefois, LREM pense peut-être capter une part de l'électorat moins éminemment anti-immigrationniste en intégrant un volet culturel (qui semble quand même très formel et pro-diversité / mobilité étudiante que substantiel) ?

" Emmanuel Macron a longuement développé l'idée que l'Europe est désormais cernée par des puissances prédatrices, voire belliqueuses. " Toute ressemblance avec une propagande politique existante ou ayant existé...

Les USA c'est plus les fondateurs / propriétaires du club mais qui font semblant de ne pas être mêlés à tout ça, puritanisme oblige.

ça en dit long sur le sérieux qu'accorde ces "militants" à la politique... Le festivisme a tout envahi...

C'est la même chose que "les jeunes pour l'Europe" ou pas ? J'ai vu une affiche avec ce titre dans un coin de la Sorbonne et je n'ai pas compris ce qu'on essayait de me vendre (à part un gros fond bleu positif en forme d'avenir riant).

Soral est fasciste, pas socialiste. Aucune volonté de contrôle commun des moyens de production dans une société égalitaire chez lui. Le socialisme est quelque chose de précis (et rare de nos jours. Presque plus personne à gauche n'est socialiste à l'exception résiduelle des formations trotskystes ou archéo-staliniennes). L'antilibéralisme a (hélas) des formes infiniment plus variées que le seul socialisme, il serait bon que les libéraux se le mettent dans le crâne une fois pour toutes.

Exact, j'ai d'ailleurs lu un ou deux ex-soraliens qui ont grandi dans leurs têtes sont partis pour la gauche radicale. Plus ses polémiques à droite (notamment avec le Raptor dissident) qui l'ont encore plus isolé.

Ou alors vous faites un papier sur pourquoi la douleur en soi devrait être considérée comme un mal moral ? Idée d'accroche (dédicace à @Rübezahl pour sa collection): "Sagesse dans la douleur. — Dans la douleur il y a autant de sagesse que dans le plaisir : tous deux sont au premier chef des forces conservatrices de l’espèce. S’il n’en était pas ainsi de la douleur, il y a longtemps qu’elle aurait disparu ; qu’elle fasse mal, ce n’est pas là un argument contre elle, c’est au contraire son essence. J’entends dans la douleur le commandement du capitaine de vaisseau : « Amenez les voiles ! » L’intrépide navigateur « homme » doit s’être exercé à diriger les voiles de mille manières, autrement il en serait trop vite fait de lui, et l’océan bientôt l’engloutirait." (Nietzsche, Gai Savoir, extrait du paragraphe 318).

La thèse du sociologue Billemont montre (entre autres choses très intéressantes) la surreprésentation, non pas forcément de chrétiens, mais d'individus issus de familles religieuses, dans le militantisme écologiste. D'où une certaine rhétorique compassionnelle (et un refus du clivage politique, notamment gauche-droite) chez nombre d'écologistes. C'est assez révélateur que certains commentateurs emploient l'expression de "conversion" écologiste. Quant à l'apocalyptisme catastrophiste, on l'a déjà mentionné. Vu qu'il y a un écologisme religieux en plein essor, on peut soit penser que la religion est encore une fois l'origine du mal, soit que, comme disait G. K. Chesterton, le monde moderne est plein d'idées chrétiennes devenues folles.

Alors si vous avez envie d'hurler sur les sages personnes raisonnables de droite qui soutiennent des mesures d'un anticapitalisme plus forcéné que ce que proposent les communistes depuis la chute du Mur, je vous invite à écouter les propos édifiant d'un juriste et d'un entrepreneur. Je viens d'écouter l'émission et c'est un catalogue d'horreurs incroyables. Il faut en finir avec la propriété perpétuelle, qui est une rente (et tout bon libéral est contre la rente, mais oui !). Il faut rendre les travailleurs propriétaires des outils de production (communisme de droite assumé), réguler, encadrer, rendre-les-gens-capables-de (logique socdem). Il faut défendre la bonne propriété (tous propriétaires) contre la mauvaise propriété qui est un instrument de domination. Et pour ça il faut un véritable Etat-stratège planificateur. Et on eu droit à l'inénarrable: "c'est intéressant que vous, un libéral, vous défendiez de tels mesures". Franchement ça mériterait un article tellement c'est délirant. Et bien sûr pas un mot sur le fait que c'est en partie l'étatisme et non le libre-marché qui a poussé à ce point le phénomène de métropolisation.

Je doute de ton libéralisme.

N'est-ce-pas ? Et son gouvernement était soutenu par Spinoza.

Oui, qu'est-ce qui explique l'extinction de ton ancien avatar ?

Ou bien le monde a un début, et c'est le passage du néant à l'être qui est incompréhensible (dixit Thomas d'Aquin lui-même). Ou bien on est matérialiste et on conserve l'être et la causalité partout, et l'univers est incrée. Mais alors, la manière dont un temps infini peut s'écouler pour arriver jusqu'à maintenant devient franchement étrange.

Moi j'ai eu un truc comme ça enfant et c'était bien cool (mais avec le recul une variante Star Wars aurait été encore plus cool):

Je vois pas bien le problème vu que quand une masse d'enfants sont réunis à un endroit et pour un moment défini comme un anniversaire, il est peu de forces dans cette galaxie qui pourraient les forcer à écouter sagement un sermon écologiste (ou autre). Je trouve par contre moralement infâme de ne pas offrir un cadeau à son enfant pour son anniversaire. Et extrêmement douteux et gênant de s'en vanter au dehors, surtout que c'est en fait un blâme indirecte puisque la mère s'accuse involontairement de ne pas bien élevée son enfant en la gâtant trop.

ça doit pas changer grand-chose au référencement parce qu'on tombe dessus en zappant sur Google.news. Et puis tu crois vraiment que la rédaction a un avis très différent ?

La surenchère verbale de Mediapart (ça se dégrade Mediapart non ?): " Face à la dérive autoritaire du gouvernement, un très large collectif d'universitaires et de membres de la société civile s'insurge contre la «criminalisation» de toute personne s'opposant «à ses lois et à ses politiques funestes» et contre une «violence d'État» servie par l'usage d'armes de guerre. Ils appellent l’ensemble des citoyens «à se joindre au mouvement social». " https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/040519/nous-accusons-0 Énorme déformation de la réalité lorsqu'ils accusent le gouvernement d'avoir fait son devoir, assurer une liberté fondamentale, la liberté de circulation: "le pouvoir a choisi la violence en demandant aux forces de l’ordre de dégager les péages d’autoroutes, les ronds-points, de bloquer l’accès aux points de convergence des manifestations et, surtout, d’intervenir avec « fermeté »." "Des troupes policières épuisées par le travail se laissent aller aux pires exactions." On imagine les meutes errantes de soudards prêts à voler, violer, brutaliser... Sauf que non, démagogie verbale oblige: "Des centaines d’hommes et de femmes manifestant pacifiquement ont été attaqué.e.s sans aucune raison et très souvent avec un acharnement insensé." Mais là où cette pétition est intéressante et peut-être historique (en dépit d'une texte plat qui en fait une piètre imitation du J'Accuse de Zola), c'est par la liste considérable des signataires, et la surreprésentation incroyable d'universitaires et d'enseignants -donc de gens censés avoir un minimum d'esprit critique et de capacité à traiter le réel de façon nuancé. On retrouve notamment la "lordonienne" philosophe Chantal Jaquet, ainsi qu'un autre de mes profs de philo à Nanterre, Patrice Maniglier, mais aussi Gérard Noiriel !

Je suis allé lire le texte du communiqué d'origine: Il y a quand même un gros biais méthodologique a attribué nécessairement à l'activité humaine la disparition de n'importe quelle espèce, non ? "Depuis 1900, l'abondance moyenne des espèces locales dans la plupart des grands habitats terrestres a diminué d'au moins 20 % en moyenne. Plus de 40 % des espèces d’amphibiens, près de 33 % des récifs coralliens et plus d'un tiers de tous les mammifères marins sont menacés. La situation est moins claire pour les espèces d'insectes, mais les données disponibles conduisent à une estimation provisoire de 10 % d’espèces menacées. Au moins 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le 16ème siècle et plus de 9 % de toutes les races domestiquées de mammifères utilisées pour l’alimentation et l’agriculture avaient disparu en 2016, et 1 000 races de plus sont menacées. « Les écosystèmes, les espèces, les populations sauvages, les variétés locales de plantes et les races locales d’animaux domestiques diminuent, se réduisent ou disparaissent. Le tissu vivant de la Terre, essentiel et interconnecté, se réduit et s’effiloche de plus en plus », a déclaré le professeur Settele. « Cette perte est la conséquence directe de l'activité humaine et constitue une menace directe pour le bien-être de l’humanité dans toutes les régions du monde. »." Il y a aussi une méchante tendance à présenter la transformation de l'environnement par l'homme comme un mal en soi : "Les trois quarts de l'environnement terrestre et environ 66 % du milieu marin ont été significativement modifiés par l’action humaine. En moyenne, ces tendances ont été moins graves ou évitées dans les zones qui appartiennent à ou sont gérées par des peuples autochtones et des communautés locales." On a aussi une apologie du pluralisme typiquement socdem: "Le rapport reconnaît l'importance d'inclure différents systèmes de valeurs, intérêts et visions du monde dans la formulation des politiques et des actions." Je ne sais pas ce que dit Le Monde mais le texte du communiqué est extrêmement vague sur les mesures à employer. Il indique surtout des objectifs. On ne peut donc pas dire que c'est un appel à embrasser le communisme vert...

Il semble en effet que dans un certain nombre de cas où nous agissons mal, il y a un conflit à l’œuvre entre ce que nous savons être bien et ce que nous désirons, et que cette seconde partie l'emporte, ce qui semble contredire le rationalisme. Une théorie légèrement différente situerait dans ce cas le déficit non pas exactement dans une connaissance imparfaite mais dans un déficit de la capacité à imaginer (mais l'imagination n'est pas un moyen de connaissance ?). Si je pouvais me figurer par avance dans toute sa netteté une image vivante de ce qui m'arriverait une fois que j'aurais mal agit, je serais découragé par cette vision même de mal faire. On est donc pas obligé de choisir entre mettre toute la faute sur l'ignorance ou sur la volonté (ou sur un composé des deux), tout le problème dépend en fait de la manière dont on articule les facultés en rapport avec la volonté.

En même temps l'offre s'adapte à la demande. Et que demande l'électeur parisien moyen ?