Aller au contenu

Johnathan R. Razorback

Yabon Nonosse
  • Compteur de contenus

    11 906
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    46

Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Tient, j'avais raté cette déclaration de Madame Pécresse. Toujours intelligent d'insulter un pays qui est notre premier débouché commercial et le seul avec lequel nous menons des coopérations liées à la dissuasion nucléaire.
  2. Aller. Rassurez-moi pour une fois, c'est une fake new n'est-ce-pas ?
  3. Ce n'est pas un spectacle agréable de voir un esprit sain sombrer dans la folie: "Le terme de gender est né au début des années 1960 aux États-Unis. D’abord utilisé en psychiatrie et en psychanalyse (Robert Stoller), il migre ensuite vers la sociologie (Ann Oakley), avant d’arriver en France en 1988 avec l’article de l’historienne Joan Scott, où il désigne « une catégorie utile d’analyse historique »." -Didier Lett, "Les régimes de genre dans les sociétés occidentales de l'Antiquité au XVIIe siècle", Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2012/3 (67e année), pp.563-572. "Le clivage binaire sexe/genre, qui définissait le genre comme une assignation sociale de signification à des différences de sexes données biologiquement, demeure en place en dépit d’une génération de chercheurs qui ont tenté de déconstruire cette opposition. Je l’ai déjà mentionné, la déconstruction mettait l’accent sur le fait que le sexe, à l’instar du genre, devait être appréhendé comme un système de significations fabriquées et plaquées ; ni le sexe, ni le genre n’ont à voir avec la nature, l’un et l’autre sont produits par la culture. Le sexe n’était pas un phénomène transparent ; il a acquis son statut naturel rétrospectivement, pour justifier l’assignation des rôles genrés. Aussi longtemps que les « femmes » continueront à « servir de toile de fond passive aux conceptions changeantes du genre » (Riley 1988 : 7), notre histoire reposera sur un fondement biologique que les féministes – sur le plan théorique au moins – cherchent à contester. Tel était l’argument, il y a déjà deux décennies, de Denise Riley (1988)." "Il n’existe pas d’essence de la féminité (ou de la masculinité) qui puisse servir de sujet stable à nos histoires ; il n’y a que des occurrences successives d’un mot dont le référent, donc la signification, varie sans cesse." -Joan W. Scott, "Le genre : une catégorie d'analyse toujours utile ?", Diogène, 2009/1 (n° 225), pp.5-14.
  4. Je n'ai pas une haute opinion de la philosophie française du XIXème et le peu que j'ai lu sur Victor Cousin en particulier ne donnait guère envie. Mais je suis en train de réviser mon opinion en raison de ce texte sur l'esthétique. Si la thèse est traditionnelle, elle n'en demeure pas moins tout à fait défendable et Cousin le fait en alliant la clarté à une certaine grâce littéraire. (Bon par contre quand il se met à discuter des opérations des diverses facultés, j'avoue que c'est le genre de sujet philosophique qui m’endort, et l'auteur du Mythe de Sisyphe est de mon avis).
  5. Texte intéressant sur ce que je qualifierais de tendance impolitique du mouvement: "Le mouvement des Gilets jaunes, en particulier depuis que le RIC est devenu son cheval de bataille, a mis sur le devant de la scène une autre conception de la politique, que l’on peut qualifier de citoyenniste. Elle repose sur la revendication d’une déprofessionnalisation de la politique, au profit d’une participation directe des citoyens, visant à faire régner l’opinion authentique du peuple, sans médiation. Le peuple, ici, est un peuple considéré comme uni, sans divisions partisanes, sans idéologies, une addition d’individus libres dont on va pouvoir recueillir la volonté par un dispositif simple, en leur posant une question, ou en tirant au sort parmi eux un certain nombre d’individus libres qui vont pouvoir délibérer en conscience. Il s’agit d’une politique du consensus*, appuyée sur une conception essentiellement morale de la situation actuelle, avec d’un côté les citoyens et leur bon sens, et de l’autre les élites déconnectées, souvent corrompues, surpayées et privilégiées." * Ce qui est une contradiction dans les termes. "Le mouvement des Gilets jaunes s’oppose aux technocrates, mais il en reprend largement la conception péjorative de la politique partisane et la manière de penser l’action publique. Le citoyennisme est le pendant démocratique du macronisme qui nous disent tous les deux qu’il faut en finir avec les idéologies : l’un comme l’autre réduisent la politique à une suite de problèmes à résoudre, de questions auxquelles répondre." Noter que les mêmes remarques seraient valides pour qualifier certains acteurs "populistes". Le discours que tient par exemple Tatiana Ventôse est typiquement de type citoyenniste (et donc impolitique comme dirait Julien Freund). Elle dénonce la classe politique "qui ne fait pas son travail" (comme si la politique était réductible à une technique et n'impliquait pas un conflit intrinsèque sur les finalités, c'est-à-dire sur le Bien), elle veut les remplacer mais n'indique jamais quelle politique alternative elle conduira à la place, et elle est donc contrainte de se réfugier dans une posture morale ("nous nous serions décents et honnêtes"), comme si être une personne moralement bonne et faire le bien politique était strictement la même chose (confusion d'autant plus surprenante que la demoiselle est une lectrice de Machiavel, dont l'idée centrale est justement que les vertus privées et publiques diffèrent et même sont inconciliables).
  6. D'autant qu'il s'est fait expulser d'Allemagne et de France pour ses activités politiques. Et il a joué un rôle actif au sein de la Ière Internationale. On peut reprocher à Marx ce qu'on veut mais il n'était pas là pour épater le bourgeois et se dédire lorsque le militantisme devenait contraignant.
  7. Je ne crois guère que ce soit parce que les auteurs marginalistes (a supposé qu'il les aient lu), lui auraient paru un obstacle théorique. Les raisons sont vraisemblablement extra-scientifiques: "La santé de Marx est minée par son travail politique inlassable d'organisation de l'Internationale et la rédaction encore plus épuisante de son œuvre. Mais le fait qu'il boive de façon croissante avec l'âge a beaucoup aggravé ses problèmes héréditaires de foie. En 1866, il peut boire chaque jour jusqu'à un litre et quart de stout (une bière brune très forte). Parallèlement, il fume également beaucoup et parce qu'il est pauvre, il fume du tabac de piètre qualité. Il est touché successivement par trois maladies : hépatite, furonculose et tuberculose pulmonaire25. Il laisse pour l’essentiel à Engels le soin de suivre les développements du SPD, même si en 1875 Marx écrit une critique très sévère du programme de Gotha du SPD. Karl Marx se consacre ensuite essentiellement à l'achèvement du Capital, pour lequel il collecte une masse considérable de nouveaux matériaux et, en plus des langues vivantes qu'il maîtrisait déjà (français, anglais, italien et allemand), apprend le russe. Toutefois, sa santé déclinante l'empêche d'achever les deux derniers volumes du Capital. Engels se chargera par la suite de rassembler et mettre en forme ses notes afin de publier des matériaux partiels."
  8. Il dit aussi que les Britanniques empêchaient la mise en place d'une taxation européenne sur les transactions financières, mais que maintenant on allait voir ce qu'on allait voir... Le bon côté du Brexit c'est que la nocivité de l'UE en tant que couche étatique supplémentaire ne pouvant se constituer que par une dynamique interventionniste se manifeste sans plus aucune ambiguïté. La conclusion libérale conséquente s'impose d'elle-même.
  9. Un petit cycle Botticelli (la renaissance italienne c'est là que la civilisation peinture occidentale décolle et on arrive vite au niveau des maîtres indépassables): Botticelli, Autoportrait (détail de L'Adoration des rois mages), 1475: Portrait d'une jeune femme (Simonetta Vespucci ?), 1476-1480: Saint Augustin dans son cabinet de travail, 1480: Le Printemps, 1478-1482: Vénus et Mars, 1483: La Naissance de Vénus, 1484-1485: Portrait de Dante Alighieri, 1495: (Vous remarquerez le progrès notable accompli par rapport à un autre Dante peint 30 ans plus tôt -qui était déjà pas mal hein ! Domenico di Michelino, Portrait de Dante Alighieri, la ville de Florence et l’allégorie de la Divine Comédie, 1465, détail:
  10. Entendu le centriste euro-fédéraliste Jean-Christophe Lagarde sur France Inter. Il propose plein de trucs innovants comme améliorer le budget de l'Union en taxant les importations hors-UE (il appelle ça "faire financer l'UE par les pays extérieurs", #lol #économie-101). Et il veut aussi augmenter le budget de la PAC de 3 milliards. Et puis il faut aussi imiter la Russie et la Chine en matière de stockage de données, pour ne pas être "naïfs": "Les données des utilisateurs d’internet. Pour lui, ces données devraient être stockées sur le continent européen et un droit de propriété des données devrait être créé. Les géants du net tels que les GAFA devraient alors payer chaque utilisateur pour revendre ses données."
  11. Je ne vois pas ce qu'il y a de surprenant, ça fait longtemps que A2B est en guerre ouverte contre le libéralisme.
  12. Pas eu le temps (sauf pour les entrées en "A"), mais ça semble intéressant. Par contre la présence d'entrée comme "libéral-libertaire" ou "Michéa" en dit long sur l'influence d'interprétations foireuses, et sur le fait qu'une certaine droite continue de faire des yeux de Chimène à une gauche "orwellienne" / Old left. (Ce qui est effectivement la stratégie d'Alain de Benoist, mais aussi d'un nationaliste comme Rougeyron ou d'un fasciste comme Soral, parmi d'autres).
  13. Quelques petites remarques sur le conservatisme à la suite de ma lecture de l'essai de Huguenin (dont j'ai donné un compte-rendu ici? Il me semble que mon intuition, suivant laquelle le point commun de toutes les tendances du conservatisme serait d'ordre épistémologique, une conception "déflationniste" ou pessimiste sur les capacités de la raison humaine, permet de rendre compte de deux traits courants chez les conservateurs, d'une part l'apologie du préjugé, d'autre part l'emphase mis sur l'autorité. En effet, c'est parce qu'il ne fait pas guère confiance à la réflexion individuelle que le conservateur préfère suivre les usages hérités, même s'il ne peut pas rendre compte de leur bien fondé. Burke lie explicitement les deux aspects: « Nous chérissons nos préjugés parce que ce sont des préjugés. C’est que nous craignons d’exposer l’homme à vivre et à commercer avec ses semblables en ne disposant que de son propre fonds de raison, et cela parce que nous soupçonnons qu’en chacun ce fonds est petit, et que les hommes feraient mieux d’avoir recours, pour les guider, à la banque générale et au capital constitué des nations et des siècles. » (Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France, 1791, rééd. « Pluriel », 1989, p.310). L'impuissance de la raison fait qu'elle ne peut déterminer ce qu'est le bien ; le seul fait de s'y essayer engendre des discussions stériles qui affaiblissent toutes les institutions et finalement la société elle-même. Maistre est très clair là-dessus: « L’homme pour se conduire n’a pas besoin de problèmes, mais de croyances. Son berceau doit être environné de dogmes ; et, lorsque sa raison se réveille, il faut qu’il trouve ses opinions faites, du moins sur tout ce qui a rapport à sa conduite. Il n’y a rien de si important pour lui que les préjugés. […] Or ces sortes d’opinions sont le plus grands besoin de l’homme, les véritables éléments de son bonheur, et le Palladium des empires. Sans elles, il ne peut y avoir ni culte, ni morale, ni gouvernement. Il faut qu’il y ait une religion d’Etat comme une politique de l’Etat ; ou plutôt, il faut que les dogmes religieux et politiques mêlés et confondus forment ensemble une raison universelle ou nationale assez forte pour réprimer les aberrations de la raison individuelle qui est, de sa nature, l’ennemi mortelle de toute association quelconque, parce qu’elle ne produit que des opinions divergentes. » -Joseph de Maistre, Des origines de la souveraineté. D'où il suit que les conservateurs ne se contentent pas de dire que l'autorité (c'est-à-dire cette forme du commandement qui ne repose ni sur la violence, ni sur la persuasion discursive rationnelle) est la condition nécessaire voire suffisante de certaines activités (par exemple l'éducation) -ils adorent l'autorité, ils aimeraient en mettre partout, et dans les variantes non-libérales de conservatisme c'est sur l'autorité exclusive et non sur une quelconque forme de délibération (fût elle limité à une oligarchie parlementaire soi-disant éclairée) que devrait reposer entièrement le pouvoir politique. Cf l'article autorité du Dictionnaire du conservatisme. Et ceci est cohérent car l'autorité est un commandement fondé sur une confiance instinctive, à l'abri de la discussion et de la controverse, puisqu'elle n'est pas fondé sur une argumentation rationnelle. Par ailleurs, même les conservateurs réactionnaires semblent cohérent avec les "classiques" en ce qui concerne leur espèce de pluralisme constitutionnel. Maistre dit par exemple que: « Le despotisme, pour telle est nation, est aussi naturelle, aussi légitime que la démocratie pour telle autre. » (Joseph de Maistre, De la souveraineté du peuple. Un anti-contrat social, 1794, rééd. PUF, 1992, p.109). Or les classiques semblent admettre cette idée étrange qu' "il peut y avoir plusieurs bons choix rationnels et plusieurs régimes politiques légitimes. ». Or il me semble que ce pluralisme découle là aussi d'une racine épistémologique et de la préférence pour l'obéissance aux traditions (qui varient manifestement dans le temps et l'espace) à la réflexion critique. Et enfin, on trouve chez Burke une confusion conceptuelle typiquement conservatrice (d'origine platonicienne) entre la vertu et la liberté: « Qu’est-ce d’ailleurs que la liberté sans la sagesse et sans la vertu ? C’est de tous le pire : car c’est le dérèglement, et le vice, et la démence. » (Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France, 1791, rééd. « Pluriel », 1989, p.313). Donc si être libre c'est faire le bien, et que je suis impuissant à le connaître par moi-même, alors il est parfaitement logique que je ne puisse pas me plaindre si je suis né, par exemple, dans la caste des esclaves d'une société admettant quelque chose de ce genre. Ou bien si je suis né femme dans une société où les femmes ne jouissent pas d'une égalité en droits, etc. Évidemment, si je ne veux pas être obligé de "préférer le familier à l'inconnu" (Oakeshott), il n'est que de montrer que la prémisse était fausse. Et en fait elle est complètement intenable, car si je ne suis pas capable de déterminer (au moins en puissance) si la règle héritée est bonne ou mauvaise, autrui n'est pas non plus capable de me prouver qu'elle est bonne, et par suite on ne peut maintenir une règle quelconque que par la violence, puisque elle est arbitraire, dénuée de justification raisonnable. L’anti-rationalisme aboutit au même résultat que le relativisme moral flétrit par les conservateurs: s'il n'y a pas de bien objectif ou s'il n'est pas rationnellement découvrable, l'ordre social n'a pas d'autre loi que celle du plus fort. Il n'y a rien à redire si demain les bolcheviks prennent le pouvoir. Maistre ou Hume sont cohérents avec leurs prémisses lorsqu'ils affirment qu' "Un gouvernement établi possède un avantage infini par cela même qu’il est établi." (David Hume, Essais moraux, politiques et littéraires, et autres essais, PUF, coll. « Perspectives anglo-saxonnes », trad. Gilles Robel, 2001, 874 pages, p.640). Si mon intuition est exacte, ça expliquerait aussi partiellement pourquoi le conservatisme semble, sur le long terme, continuellement obligé de se moderniser (il tend à combattre les innovations qui arrivent et plus celles qui sont déjà à l’œuvre dans la société ou la législation) et d'accepter les évolutions réclamées par les "progressistes" (et en fait tous les non-conservateurs). Comment pourraient-ils accorder de l'importance au fait d'avancer des arguments percutants s'ils pensent que "l'intelligence n'est qu'une petite chose à la surface de nous-mêmes" (Barrès) ? A quoi bon ?
  14. Ce qui est vrai. Marx, comme Raymond Aron, comme Sartre, comme Castoriadis, réduit l'humanité à son historicité. (Et je me demande si ça ne commence pas avec Rousseau). "L'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé. Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux." (sixième des Thèses sur Feuerbach). Chez lui ça donne un relativisme original, social-constructiviste et basé sur la classe et l'infrastructure productive. Mais ce n'est pas original que Marx soit relativiste, c'est un allemand...
  15. J’ai terminé de lire l’essentiel de l’essai de François Huguenin intitulé Histoire intellectuelles des droites. Le conservatisme impossible (Perrin, coll. Tempus, 2013 (2006 pour la première édition), 496 pages). Compte-rendu qui pourra intéresser @PABerryer et @Vilfredo Pareto.
  16. On peut suivre la chronologie aussi:
  17. Moui, ou pas. Je n'ai jamais rencontré ni même lu sur Internet de témoignages de macronistes enthousiastes. Les gens ont voté pour lui avant tout par rejet des autres candidats hors MLP (Fillon lugubre et empêtré dans affaires ressortis au bon moment, Mélenchon économiquement irréaliste pour toute une partie de l'électorat habituée à voter pour le PS).
  18. On se demande pourquoi elle s'associe avec ces personnes alors. La soupe doit décidément être bonne.
  19. Mais outre ça et les innombrables poncifs d'extrême-droite, il y a le style surtout, avec la pseudo-imitation de Céline et les trois points de suspension ("...") absolument partout ! ... C'est le pire essai que j'ai lu de ma vie, avec un d'Attali et un d'Onfray.
  20. Bien sûr. Je pointe juste que tu avais tort de dire qu'avoir la possibilité de fuir doit être considéré comme le SEUL problème politique réel. Car c'est justement plutôt ton dernier recours lorsque les problèmes (oppression politique) sont devenus trop sérieux.
  21. Hé bien arrête de te plaindre de la législation française, personne ne t'empêche de quitter le pays ! (sophisme entendu IRL pour objecter aux idées libérales).
  22. Tout groupe définit lui-même les règles qui font qu'on est ou pas membre du groupe. Par exemple pour faire parti de Liborg il faut respecter la charte. Les problèmes et l'illégimité surviennent lorsque: 1): les règles sont déraisonnables ou mauvaises ; 2): les règles sont des dogmes indiscutables sanctionnés par une puissance surnaturelle ; 3): la violence est acceptée à l'encontre des membres du groupe qui ne se conforment pas aux règles ; 4): on n'a pas non plus le droit de quitter le groupe. (Soit dit en passant, ces 4 éléments sont réunis dans la mise hors-la-loi du suicide en contexte médiéval chrétien -preuve que l'islam n'a pas le monopole de l'obscurantisme: "Cette métaphore [l'organicisme] est très ancienne ; elle imprégnait la pensée politique à la fin du Moyen Age. Cependant, la façon dont Southcote formulait cette vieille idée -"il est incorporé à eux et eux à lui"- fait directement allusion à la théorie politico-ecclésiologique du corpus mysticum [corps mystique] citée effectivement avec grande insistance par le juge Brown dans l'affaire Hales contre Petit. Dans cette affaire, le tribunal s'intéressait aux conséquences légales d'un suicide, que les juges tentaient de définir comme un acte de "félonie". Lord Dyer, Chief Justice, y souligna que le suicide était un crime triple: c'était un crime contre la nature, puisqu'il va à l'encontre de la loi de l'autopréservation ; c'était un crime contre Dieu, puisque c'est une violation du sixième commandement ; enfin, c'était un crime "contre le Roi, puisque par cette action, le Roi a perdu un sujet, et (dans les propres termes de Brown), le Roi qui est à la tête a perdu un de ses Membres mystiques"." (Ernst Kantorowicz, Les deux corps du Roi. Essai sur la théologie politique au Moyen Age, in Œuvres, Gallimard, coll. Quarto, 2000, 1369 pages, p.663).
  23. J'ai envie de dire que c'est un problème dérivé du problème qui est que dans certains pays, tu n'as pas le droit de ne pas être musulman sous peine de violence (ou de restrictions de tes droits légaux). Ce qu'on appelle l’obscurantisme religieux.
×
×
  • Créer...