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Johnathan R. Razorback

Yabon Nonosse
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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Je vois des évolutions idéologiques extrêmement suspectes du côté de France culture... Après une série d'émission sur une romancière yankee, voilà maintenant que dans Entendez-vous l'éco ?, à propos de la concession d'AdP et du fait que ce serait un cadeau de l'Etat pour se faire pardonner d'avoir enterrer le projet d’aéroport de nôtre-Dame-des-Landes, que j'entends des expressions extrêmement orientées telles que "capture de l'Etat par des intérêts privés" ou encore "capitalisme de connivence". Lequel d'entre vous a infiltré le service public ? Dénoncez-vous !
  2. Je suis pas sûr que le Sire Camus mérite un fil dédié, alors qu'il y en a un sur la campagne des européennes.
  3. Quand je te lis je me dis qu'il faut vraiment choisir un sujet passionnant pour arriver au bout en bonne santé mentale :D Moi ça ne fait qu'un an que je fais mon mémoire d'histoire contemporaine et même si j'ai décroché le sujet que je voulais je sens que ce sera quand même bien de faire autre chose le moment venu. C'est le syndrome: "c'est super intéressant lorsque tu fais ça sur ton temps libre, mais dès que ça devient un travail permanent et obligatoire, bizarrement tu aimes moins."
  4. En tout cas ça fait plaisir de voir que @poney revient contribuer à notre belle communauté ! C'est signe qu'il survit à sa thèse
  5. @ttoinou: ta question est pour @Tramp semble-t-il. Sinon, @POE vient de me donner l'idée d'une autre entrée, qu'on voit revenir de plus en plus souvent dans la presse, alors qu'elle est extraordinairement non-définie (à relier avec "intérêt supérieur de l'Etat" et autre formule qui claque mais dont les limites et surtout le soutenu sont inconnues): "Entreprise stratégique". Autre terme proche: "intérêts vitaux de la Nation" (notion au cœur des textes législatifs qui organisent la dissuasion nucléaire française, mais jamais définie. On se demande comment on peut dissuader quelqu'un de faire un truc non-défini...).
  6. On peut reprocher beaucoup de choses aux communistes, mais au moins, ils méprisent la violence gauchiste non-décidée par le Comité central du Parti dans le cadre des horaires précis de la Révolution finale. Retour donc sur les délinquants qui prétendent lutter contre le racisme en empêchant de jouer Eschyle: "Dans ce genre d’affaire, tout le monde marche sur des œufs. Surtout à gauche, ou un faux pas peut vous valoir une accusation de « racisme » ou de « quelque-chose-phobie » infamante et – c’est beaucoup plus grave – électoralement ou professionnellement dangereuse."
  7. Le fait est qu'on trouve beaucoup d'intellectuels libéraux chez les économistes, et moins dans d'autres domaines. Ce qui a tendance à créer une déformation "utilitariste". Même chez quelqu'un que j'apprécie comme Pascal Salin, qui a écrit tout un traité de philosophie politique sur le libéralisme, on voit qu'il préfère nettement avancer des arguments "utilitaires" que des arguments moraux. C'est normal, il mobilise sa spécialité. Mais ça crée un biais de présentation de la doctrine*, et la gauche (ou une certaine droite religieuse) n'est que trop contente de se croire seule debout sur le terrain de la morale. * le stade final de la dérive c'est "je suis efficace et pragmatique, je défends l'économie de marché car elle permet plus de croissance". Et un jour PAF, le gars tombe sur un soixante-huitard ou un écologiste pour qui la priorité politique c'est justement "halte à la croissance". Entre ces positions, pas de dialogue possible comme disait Aron.
  8. 1): oui, ou de 2250. Ce serait vraiment se faire du mal de se projeter et de se préparer à soutenir intelligemment un parti le jour où il se décidera d'émerger. 2): "Les gens désespérés commettent des erreurs", comme dirait Phobos avant de défaire d'un seul coup toute l'armée rebelle.
  9. Le mieux est l'ennemi du Bien. En politique les perceptions sont des réalités, comme disait le grand stratège politique Patrick Buisson. Pour faire réussir une réforme impopulaire il faut neutraliser l'hostilité non pas des ennemis jurés de celle-ci (qui ne changeront pas d'avis), mais de la masse d'électeurs flottants entre les deux positions. La symbolique, le timing, les petits détails, le souci de tenir compte des idées même bêtes de l'opinion publique, sont importants. Et c'est pas la peine de présenter ma position (ou celle de @poney), comme une position contre. Ce que je dis c'est que ça me semble assez douteux qu'il faille se réjouir sur l'air de "tralala, moins d'Etat". Les libéraux devraient plutôt intervenir dans le débat public pour expliquer qu'une concession n'est pas une privatisation, et que la seconde serait de loin préférable. Ce qui me semble une manière intelligente de proposer au gouvernement une rectification, et non pas une opposition bête et méchante "qui va faire le jeu des extrêmes". Si le résultat de l'opération est que AdP devient le nouveau symbole des antilibéraux pour hameçonner l'opinion publique contre les privatisations pendant 15 ans, ce ne sera pas un gain en termes de liberté.
  10. Bof. C'est peut-être (sûrement) une bonne chose pour la rentabilité financière de la structure et le service client, mais en terme de liberté, je soupçonne que la big picture est différente. Parce que si les gens se disent: "Macron a bradé un truc rentable à des copains qui avec se font plein de fric, le libéralisme c'est vraiment le règne de l'argent-roi, il faut que l'Etat reprenne la main", le gain de liberté à moyen terme risque fort d'être négatif. Encore une fois, les gens dont je parlais qui ragent sur la "privatisation" des autoroutes, ce sont des couples de classes moyennes dépolitisés, pas des militants communistes le couteau entre les dents. Dire que le crony est un pas dans le bon sens, c'est ignorer le risque du retour de bâton étatiste. Vous savez ce qui est arrivé en Russie avec la braderie des compagnies publiques au profit des oligarques ? Les gens ont appelé à cor et à cri un Etat fort pour servir l'intérêt général. Le résultat c'est 20 ans de poutinisme tranquille. Donc à défaut de s'opposer, le message libéral devrait être de souligner que seule des privatisations en bonne et due forme seraient avantageuses pour tous le monde (avec des enchères ouvertes au plus offrant).
  11. Billet de synthèse sur l'insoutenabilité financière de l'Etat-providence français, sur le pourquoi de cette insoutenabilité, et sur les conclusions qui s'imposent relativement à la médiocrité de nos gouvernements depuis 40 ans au moins: https://oratio-obscura.blogspot.com/2019/04/des-raisons-de-linsoutenable-quantite.html
  12. Je sais bien qu'il y a des contre-exemples et je ne dis pas que c'est une nécessité absolue mais... parti évoque partisan, évoque la dimension conflictuelle et existentielle de la politique... je me méfie des "grands rassemblements" unanimistes où les principes finissent par se dissoudre dans le pragmatisme électoral. Mettons que ce soit mon côté marxiste doctrinaire qui s'exprime Je note tout de même que les trois partis de gauche les plus importants du 20ème siècle (encore en activité de nos jours bien qu'insignifiants), le Parti radical, le Parti socialiste et le Parti communiste, s'appelaient tous partis. Ils ont eu une longévité exceptionnelle, n'ont (presque) jamais changé de noms*, et on peut vraiment dire qu'ils ont fait l'histoire de France. A l'inverse, qui se souvient des partis de droite (Alliance démocratique ou Fédération républicaine) ? Le RPF n'a jamais obtenu un seul ministre (à la différence des socialistes avant 1914), l'UMP est objectivement un échec vu qu'il n'a pas permis à la droite de gagner plus d'une législature ; quant aux républicains, l'avenir le dira mais ils semblent bien faibles et partis de bien bas. Et puis -je ne voudrais pas m'éviter d'être soupçonné d'auto-valorisation en tant qu'intellectuel-, toutes ces formations de droite semblent passablement peu consistante en matière idéologique. Pour moi ça forme un tout avec l’appellation partisane (et avec le fait d'avoir des militants, et d'être potentiellement un parti de masse) : on est le parti d'une idée ou d'une philosophie politique, alors qu'on est l' "Objectif France" de celui qui apporte les fonds, pour le moment où ça dure... Autre confirmation de mon raisonnement: comment s'est appelé le premier véritable parti de masses de droite en France (1 million d'adhérents environ) ? Le Parti social français. Et il avait un minimum de doctrine dont certains ont d'ailleurs profité ultérieurement. * Ils ont enlevé l'aspect international de la SFIO et de la SFIC, mais à l'échelle d'un seul siècle ça ne fait pas beaucoup de changements. Les partis de droite durent moins longtemps et changent de noms plus souvent. Il me semble que ça tient au fait qu'ils sont attachés à des personnalités ou à des conjonctures, ce qui les rend plus périssables. Comme dirait l'autre, on ne tue pas une idée.
  13. C'est une évolution possible -voire probable à moyen terme- mais je pense alors que le RN perdra des légèrement des voix car il se trouverait sur un créneau "poujadiste" quelque peu saturé vu que les LR sont encore (un peu) vivants.
  14. ça angoissait sans doute les intellectuels, parfois de manière qui a posteriori semble excessive. Mais est-ce que ça angoissait vraiment le citoyen lambda dans sa vie de tous les jours ? Le chômage, ne serait-ce que la peur de pouvoir s'y retrouver, est certainement une évolution qui pèse bien plus sur l'état d'esprit des gens. Je lisais un sondage de 2004 qui montrait que plus de 70% des interrogés avaient peur de finir SDF, ce qui est totalement irréaliste comme évolution, mais très révélateur sur la peur de l'avenir* des Français. * la peur de l'avenir n'est pas forcément incompatible avec un certain hédonisme (pour les classes sociales qui en ont les moyens). Il faudrait interroger la relation entre pessimisme et festivisme.
  15. Tu aurais pu prendre un modèle un peu plus sympa:
  16. C'est évident. Sauf que les générations présentes se comparent à leurs parents, pas à leurs grands-parents. Et elles extrapolent pour imaginer comment vivront leurs enfants.
  17. Il faudra voir comment évolue leur contenu (car on peut tout reprocher au PLD sur le plan stratégique et tactique, mais son programme était libéral), mais c'est pas très encourageant quand un parti politique ne s'appelle plus "parti" mais prend un nom moins explicite aux allures de think thank pro-business... Je ne connais pas les coulisses du PLD mais à mon avis ça traduit son affaiblissement et le besoin de fusionner avec une autre structure pour économiser des locaux / moyens, etc.
  18. 1): Quel est ton argument ? Tu soutiens que la préservation de soi est un comportement universel déterminé biologiquement, et que l'objectivisme serait faux parce qu'il prônerait un comportement que nous ne pouvons pas avoir / contraire à nos instincts ? 2): Bis repetita: dire que telle idée est aride n'est pas le commencement du début d'une preuve qu'elle est fausse. Tu fais comme si la légitimité du comportement collectiviste et du comportement religieux était évidente ; désolé mais non.
  19. Je relance ce fil car j'ai trouvé un article intéressant sur l'individualisme (qui certes ne traite pas du progressisme, mais consacre quelques remarques au communautarisme de type ethnique ; or les tendances communautaristes / multiculturalistes semblent une composante à part entière de l'idéologie progressiste, ou au minimum d'une certaine évolution de cette idéologie -ce n'était sans doute pas le cas sous la 3ème république ou durant la Progressive Era américaine): "Alain Touraine a déjà formulé l'hypothèse que la modernité dissout les anciens fondements de l'identité, qui étaient explicitement sociaux (le métier, la conviction religieuse, l'appartenance à une famille politique, l'appartenance de classe, voire l'appartenance régionale). Tous ces repères sont entrés en mouvement. Désormais la seule et unique base stable sur laquelle une identité puisse se fonder de façon durable est bien l'appartenance ethnique. Celle-là ne risque pas de changer ; autrement dit, non seulement je suis et resterai membre de la "communauté ethnique" qui est (devient) la mienne, mais -et c'est le plus important- les autres aussi ; je suis sûr que mes alliés, mes camarades seront les mêmes demain qu'aujourd'hui. C'est ainsi que l'universalisme de l'individualisme moderne peut -dans certaines conditions- se transformer en son contraire, c'est-à-dire le regroupement sur la base particulariste de l' "ethnie". On perçoit les dangers de cet état de choses si aucun lieu d'investissement psychique collectif ne vient transcender le mouvement aveugle, sourd et muet des marchés laissés à leur propre dynamique". Les étatistes de tendance jacobine / chevènementiste (genre Guilluy) déduisent de ces prémisses que seul un Etat-nation doublé d'un Etat-providence fort peut empêcher la société de se fragmenter en communautés ethniques rivales (voir le passage de l'article sur les lobbys)... Quant aux réactionnaires ou aux proudhoniens de droite façon de Benoist, ils concluent que l'égalisation des droits de la Révolution libérale française laisse l'individu diminue et crée une instabilité sociale qui rend indispensable l'Etat-providence (le libéralisme serait donc sa propre négation à moyen terme, parce que socialement insupportable. Ce qui n'est pas si loin de l'interprétation marxiste de la dynamique du capitalisme). Mais les deux formes d'antilibéralisme s'accordent* sur l'idée qu'il faut redonner à la société une cohérence que l'individualisme libéral a dissout: par en haut, par l'étatisme social pour ceux de gauche ; par en bas et par le séparatisme légal et culturel (ou ethnique, certains néo-droitiers "européens" se cachant moins qu'A de. Benoist) pour une certaine droite radicale (qui du coup voudrait trancher en faveur de l'autre terme de l'alternative ; le collectivisme à l'échelle communautaire, sans etat-nation et État-providence. J'ai déjà vu ce genre de point de vue exprimé sur Valeurs actuelles, avec l'idée qu'il faudrait laisser les musulmans être régis par leur propre droit). * ce faisant les choses ne sont pas très différentes que vers 1840, avec une gauche socialiste et une droite catholique légitimiste favorable à la restauration des corporations et au protectionnisme pour limiter le développement industriel et résoudre la question sociale.
  20. Idée à retenir pour l'entrée "évasion fiscale" J'annonce que je préempte la rédaction de l'entrée: "égalité des chances", ça me permettra de faire quelque chose de productif d'une lecture longue et pénible sur le sujet.
  21. ça confirme effectivement que les Français sont particulièrement pessimistes et/ou malheureux. Cela dit si on ne prend que le chômage comme critère (et ça revient régulièrement comme première préoccupation des Français dans divers sondages), c'est cohérent. La remarque de @L'affreux est aussi pertinente je pense. Dans une économie en croissance rapide, même si on part de très bas, c'est beaucoup plus facile de conclure que ses enfants vivront mieux. Rappelons aussi que les occidentaux se soucient beaucoup plus d'écologisme. Et que les variantes catastrophistes sont apparemment de plus en plus populaires. Difficile alors d'imaginer que ses enfants vivront mieux. Cela étant, ça ne semble pas une vraie cause car les travaux (passionnants) d'Hubert Billemont tendent à montrer que l'adhésion aux idées écologistes trahit la précarité sociale et/ou la frustration d'ascension sociale d'une fraction des classes cultivées moyennes-supérieures.
  22. Force est de constater qu'elles ne sont pas acceptées puisque, comme je disais, tous les gens que je connais considèrent qu'on leur a volé la vache à lait des autoroutes, que la "privatisation" n'a pas fait baisser les prix, etc.. Et certains politiques ont bien compris l'humeur de l'électorat puisque ça parlait de renationaliser les autoroutes pas plus tard que la semaine dernière, dans l'Émission politique, de la part de candidats aux élections européennes. Alors que lorsqu'il y a de la concurrence, ça passe manifestement mieux. Par exemple, maintenant qu'il y a les "cars Macron", je ne connais personne qui appelle à nationaliser le transport par cars (enfin sauf peut-être des syndicalistes de la SCNF, et encore).
  23. Encore une belle construction juridique que le monde entier nous envie. Mélanger le public et le privé pour une activité quelconque, ça craint et ça risque de tourner à corruption (au sens où des logiques par nature différentes se contrecarrent et donne un résultat inefficace car contre-nature). Et c'est particulièrement désastreux pour les entreprises industrielles ou commerciales, domaine où l'Etat met structurellement le bordel. Dernier exemple récent: la faillite d'Autolib'.
  24. C'est pas une preuve que plus de démocratie "directe" (tousse) serait forcément nuisible à la liberté. C'est symptomatique du fait que les Français, élus et citoyens compris, sont profondément étatistes. Mais ça on le savait déjà. Tous les gens que je connais veulent re-nationaliser les autoroutes. Impossible de leur faire entendre qu'elles ne sont pas vraiment privées d'ailleurs. C'est le problème de l'économie mixte: les vices flagrants du système sont attribués par les étatistes à la dimension privée des institutions (locations / entreprises / whatever), jamais au fait que les droits de propriété ne sont pas respectés à cause de la régulation étatique. Très rares sont de nos jours les communistes conscients de l'être, mais la majorité des gens va inconsciemment dans cette direction.
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