Aller au contenu

Johnathan R. Razorback

Yabon Nonosse
  • Compteur de contenus

    11 906
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    46

Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. 1): Ce qui est déjà révolutionnaire. 2): J'ai lu le Traité du pouvoir du magistrat politique sur les choses sacrées (1647), de Grotius: on est sur du "tel prince, telle religion". Il n'y a pas de droit individuel là-dedans. Et le souverain est de facto absolu puisque Grotius n'admet pas qu'on puisse légitimement le renverser (ce qui est une régression manifeste par rapport à Locke qui vient ensuite, et auparavant Suarez, d'Aquin* et même Jean de Salisbury): « [Grotius] n’admet pas du tout le droit de résistance du peuple contre le souverain ; en effet la raison pour laquelle le peuple s’est réuni en société et s’est donné un souverain, c’est que les individus sont trop faibles pour subsister solitaires ; or, rien n’empêche qu’il ne donne à son souverain la puissance suprême, celle qu’un maître a sur ses esclaves. On voit le sens de cette tentative : justifier, aux yeux de la raison, certains droits positifs, droit de guerre, droit de punir, droit de propriété, droit de souveraineté. Le droit n’est pas fait pour rendre les hommes indépendants les uns des autres, mais pour les lier entre eux. Et si Grotius réclame la tolérance envers toutes les religions positives, il ne l’admet plus quand il s’agit des athées et des négateurs de l’immortalité de l’âme : il y a une religion naturelle qui oblige, comme le droit naturel. » -Émile Bréhier, Histoire de la philosophie, Tome 2 "La philosophie moderne", "Les classiques des sciences sociales" (à partir de Librairie Félix Alcan, Paris, 1929-1930-1932, 1184 pages), p.14-15. * Et encore, je lis des choses contradictoires là-dessus: « Au cas où le peuple n’a pas le droit de choisir un roi, si le soutien d’une autorité humaine supérieure contre le tyran fait défaut, il ne reste plus qu’à demander le secours de celui qui règne sur nous, Dieu, qui est « le refuge pour l’opprimé en temps de détresse » (PS : 9 : 10). » (p.274) -Mario Turchetti, Tyrannie et tyrannicide de l’Antiquité à nos jours, PUF, coll. Fondements de la politique, 2001, 1044 pages.
  2. Je pense que pas mal de choses importantes se sont jouées là (ou auraient pu se jouer là, parce qu'on a l'impression -mais ce n'est peut-être que mon ignorance- que la tendance libérale de la scolastique de Salamanque n'a pas vraiment donné de suite dans le monde catholique, et que du coup le libéralisme n'est revenu que par les penseurs britanniques, Locke, les Cato's letters -que Voltaire, Montesquieu ou Holbach connaissaient-, etc.). Les réactionnaires (maurrassiens, etc) ne manquent d'ailleurs pas de soutenir que le libéralisme est ontologiquement étranger / protestant et/ou germanique...
  3. 1): Peut-être qu'un jour j'essayerais. Enfin bon, quand tu vois comment Kant troll le monde entier dans la préface... 2): J'ai lu La Raison dans l'histoire. C'est très lyrique, à peu près complètement assertif et dénué d'utilité.
  4. Pour commencer, ce n'est pas vraiment un libre d'histoire (approche quasi purement internaliste des textes, dans la lignée de Strauss) mais plutôt une interprétation sur l'évolution de la philosophie (mais une évolution quasiment a-historique, du genre: je prends un système, je fais tel choix différent à tel niveau, et paf, la logique du truc donne ceci). Après, j'avais paresseusement sauté les chapitres sur Locke et Rousseau dans Droit naturel et histoire et comme Manent réécrit le même livre s'en inspire grandement, je vais d'abord retourner les lire pour voir s'il y a des différences notables. Mais si on s'intéresse aux origines du libéralisme avant le 16/17ème siècle, mieux vaut lire Philippe Nemo, "Les sources du libéralisme dans la pensée antique et médiévale", chapitre in Philippe Nemo et Jean Petitot (dir.), Histoire du libéralisme en Europe, Paris, Quadrige/PUF, 2006, 1427 pages, pp.65-111.
  5. Pourquoi les Britanniques ont fait le bon choix, et devraient s'y tenir: https://oratio-obscura.blogspot.com/2019/03/loptimalite-du-brexit.html
  6. WHAT. THE. FUCK. Je sais qu'il faut résister à la tentation de psychiatriser l’adversaire, mais là on a manifestement affaire à des cinglés. (Et dans mon université en plus. Brrr.)
  7. Un type qui ferait passer Descartes pour un philosophe sérieux. « Nous pouvons même affirmer que l’existence de Dieu est perçue avec beaucoup plus d’évidence que l’existence des hommes. » -George Berkeley, (Traité des) Principes de la connaissance humaine, (1710 pour la première édition), Paris, GF-Flammarion, 1991, 182 pages, p.161.
  8. 1): Y a des idées intéressantes chez Aristote, mais c'est souvent exprimé laborieusement et difficile à comprendre... Pour le moment je ne trouve pas le retour sur investissement profitable. 2): En fait, non. Le monsieur là explique bien pourquoi: “The concept of the state presupposes the concept of the political.” (Carl Schmitt, The concept of the political, translation by George Schwab, The University of Chicago Press, 1996 (1932 pour la première édition allemande) 79 pages, p.19)
  9. J'en suis au chapitre sur Locke. C'est intéressant mais j'aurais des réserves.
  10. A partir du moment où l'Etat est censé te protéger des "risques sociaux", puis te garantir un emploi, puis ceci, puis cela... La tendance spontanée est d'en faire le moins possible, et d'essayer d'obtenir le plus de choses par la chouinerie*. La déresponsabilisation induit par nature des comportements régressifs. * cf la troisième partie de La Grève, qui décrit l'échec d'une communauté socialiste autogérée, chacun essayant d'obtenir le travail des autres pour satisfaire des besoins illimités, sans travailler soit-même.
  11. Hmm, L'Iliade, anyone ? Tu sais comment finisse Andromaque ou Cassandre... Ce qui est intéressant avec la justification de l'esclavage d'Aristote, c'est qu'elle prouve que des remises en cause du principe même de l'esclavage existaient (chez certains sophistes). Il y a aussi un fragment de Démocrite qui semble aller dans cette direction.
  12. Je me suis remis dans Les Politiques. Je suis dans le chapitre où Aristote explique pourquoi l'esclavage est naturel. Tant qu'à faire, autant appuyer le raisonnement sur quelques évidences incontestables: "Le mâle est par nature à la femelle ce que le supérieur est à l'inférieur, c'est-à-dire ce que le commandant est au commandé." -Aristote, Les Politiques, Livre I, trad. Pierre Pellegrin, Paris, GF-Flammarion, 2015, 591 pages, p.118.
  13. C'est pas déjà le cas ?
  14. L'épistémologie n'est pas la partie de la philosophie que je connais le mieux, il faudrait que tu sois plus précis dans tes questions. Mais sinon, bienvenue (Au fait, tu as remarqué que c'est un forum sur le libéralisme ?^^ As-tu lu des auteurs libéraux ?).
  15. Je donne tort à Ayn Rand sur Victor Hugo*, sur un site objectiviste. Des tirs de suppression s'ensuivent. * Un sujet à l'évidence majeur où aucun compromis, aucune révision des écritures saintes n'est possible.
  16. La bourgeoisie de droite est lassée des gueux: "Que de temps perdu à essayer de lire un message clair sur les visages exaspérés de ces manifestants déguisés en naufragés de la route. Que de dizaines d’heures passées à subir des vociférations sur leurs colères irrépressibles, venues du fond de détresses matérielles dont on voulait bien admettre la réalité. Que d’invitations complaisantes sur plateau à certains de leurs représentants (mot inadéquat) pour laisser libre cours, à longueur d’antenne, à leur détestation de tout ce qui, de près ou de loin, ressemble à une autorité, de tous ceux qui, de près ou de loin, détiennent une parcelle de pouvoir. Un jour, ce sont les chefs d’État que la France s’est donnés « depuis trente ou quarante ans », le lendemain ce sont les députés « payés à rien faire avec notre argent », « les hauts fonctionnaires », ces « incapables trop payés avec nos impôts », le surlendemain ce sont les journalistes, ces bobos des villes qui disent et écrivent n’importe quoi sous la dictée du pouvoir depuis leurs bureaux parisiens. Ou bien ce sont les policiers d’une « violence » que « même l’ONU a décidé de condamner » et qui mutilent les braves gilets jaunes, leur crèvent les yeux, leur sectionnent les mains ou les bras avec une sauvagerie inégalée sur terre. Au bout d’un moment, franchement, la coupe de la haine ainsi déversée déborde dans nos salons et nos appartements au moment où s’annonce d’ordinaire le calme salutaire et domestique des week-ends familiaux et nous n’en pouvons plus." Mais les gueux finiront-ils par être las de la bourgeoisie ? That is the question.
  17. Mulch Diggums ! Oui, ce ne serait hélas pas étonnant, comme tenu de la bienpensance / censure / ne pas se faire cataloguer -âge X de Disney...
  18. https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/03/23/malgre-l-inquietude-de-bruxelles-l-italie-rejoint-les-nouvelles-routes-de-la-soie-de-pekin_5440367_3234.html Apparemment l'Italie devrait obtenir un meilleur accès au marché chinois et des investissements capacitaires dans ses ports. Mais l'UE, France et Allemagne en tête, ne voit pas ça d'un bon oeil. Un avis @Zagor ? Est-ce que c'est juste une manifestation de la détestation des européistes contre le gouvernement "populiste" italien, ou bien également un clivage géopolitique entre l'UE et la Chine ?
  19. Le dernier article de @Nathalie MP sur les retraites est un modèle de pédagogie sur le sujet : https://leblogdenathaliemp.com/2019/03/23/retraites-changer-le-systeme-mais-vraiment/ Je ne me priverais pas de le citer dans quelque temps (je prépare un article pour fin avril sur la faillite du modèle social français).
  20. Chirac, ce libertarien caché: "Sorte de Barry Goldwater à la française -héraut du libéralisme radical aux élections présidentielles américaines de 1964-, Jacques Chirac se présente comme le seul candidat du libéralisme économique: "Les Français ont le choix entre [...] trois solutions: le collectivisme de deux candidats [François Mitterrand et Georges Marchais], l'étatisme du troisième [Valéry Giscard d'Estaing] et enfin la libération de l'économie et de l'initiative que je propose". Le président du RPR reprend les revendications traditionnelles des libéraux: diminuer les prélèvements obligatoires, notamment l'impôt sur le revenu, réduire les dépenses publiques, recruter chaque année un nombre de fonctionnaires égal à la moitié des départs en retraite, supprimer la taxation sur les plus-values et la taxe professionnelle, baisser les droits de succession pour les PME, faciliter les procédures de licenciement. De quoi flatter une partie du patronat effrayée par les cent dix propositions du Parti socialiste et de son candidat François Mitterrand. Jacques Chirac ne manque pas de s'attirer des reproches au sein de son propre parti et de la majorité. Pour Michel Debré, autre candidat gaulliste à l'élection présidentielle, le programme du président du RPR n'est "qu'une addition de propositions catégorielles, qui représentent peut-être quelque chose au niveau de la Corrèze". Jean Charbonnel, un gaulliste social, voit chez Jacques Chirac "le langage d'une certaine droite à la fois autoritaire et poujadiste". Quant aux partisans de Valéry Giscard d'Estaing, ils fustigent le programme chiraquien, Raymond Barre ironisant sur le thème du " "reaganisme" mal digéré et abusivement transposé". Les commentaires de la gauche sont à l'avenant. La dénonciation de l'emprise de l'Etat, la volonté de libérer les entreprises, bref, le "reaganisme à la française", recueille tout de même 18% des voix." -François Denord, Le Néo-libéralisme à la française. Histoire d'une idéologie politique, Éditions Agone, 2016 (2007 pour la première édition), 466 pages, p.353-354.
  21. On parle pas assez de la candidature de Tatiana et Greg dans ce fil... Le populisme de gauche va-t-il créer la surprise ? Feront-mieux que le fils Glucksmann ? Tant de suspens dans ces élections !
  22. Faut être persévérant mais on finit par trouver des bricoles intéressantes dans ce bouquin: « Raymond Aron reproche à Jacques Rueff de ne pas comprendre que la Théorie générale représente des progrès considérables pour la science économique, le qualifie, de manière peu aimable, de "pré-keynésien" et considère L'Ordre social, son maître ouvrage, comme rempli d'erreurs, "à l'échelle du livre lui-même, massives, fondamentales". [Aron, "Les limites de la théorie économique classique", Critique, novembre 1946, n°6, p.510] » -François Denord, Le Néo-libéralisme à la française. Histoire d'une idéologie politique, Éditions Agone, 2016 (2007 pour la première édition), 466 pages, p.304.
  23. Un point de vue souverainiste et (raisonnablement) libéral ... et suisse : http://www.entelekheia.fr/2018/08/07/letat-souverain-est-indispensable-surtout-dans-une-economie-mondialisee/
  24. C'est dans ces moments-là que le côté curé de la gogoche ressort. Ils en parlent comme si c'était une perversion sexuelle affreuse... Leur antilibéralisme est quand même profond, chez Labération, parce qu'ils viennent mettre en difficulté Glucksman alors que c'est de facto le candidat de la gauche non-mélenchoniste / communiste / trotskyste. Ils peuvent pas s'en empêcher même si c'est contreproductif du point de vue de l'image de leur candidat dans son électorat potentiel de fonctionnaires.
×
×
  • Créer...