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Vilfredo

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Tout ce qui a été posté par Vilfredo

  1. Exactement (Sauf dans le Gorgias)
  2. Je me suis mis à The Blacklist tous les soirs (mieux que de dîner dehors). C'est très inégal mais certains épisodes sont haletants et je sens que cette série et moi allons passer beaucoup de temps ensemble parce que j'adore James Spader et que je le suivrais au bout du monde. Il faut que je regarde Ozark though.
  3. D’une dizaine d’années…? C’est pas un peu exagéré?
  4. Je réponds 15 jours après et je m'excuse parce que je voulais 1) sortir deux secondes de Lacan et lire un peu de neurobio donc j'ai lu Self Comes to Mind de Damasio, du Pinker. Pankseep coûte cher; 2) trouver des trucs qui pouvaient formuler plus clairement ma position "intentionnaliste" (pas forcément ma position au sens où j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux mais au moins une position que je trouve intéressante à défendre jusqu'au bout maintenant pour voir), et des trucs qui pourraient t'intéresser aussi, et en gros le débat oppose les "naturalistes" quiniens pour qui l'intention est seulement une notion heuristique comparable aux analogies et aux métaphores qu'on emploie pour vulgariser des concepts scientifiques (Churchland, Quine lui-même bien sûr, vulgairement Alexander Rosenberg), avec quelques raffinements (l'idée d'intentional stance de Dennett (mais quelle est l'autre stance? for surely s'il n'y en a qu'une ce n'est pas une "stance")) et de l'autre les approches fonctionnalistes héritées de Fodor, mais qui ont le défaut de reposer sur l'idée d'une authoritative knowledge du soi sur les états mentaux (donc Fodor, Searle, mais aussi Shoemaker). L'argument est un peu que même si on arrivait à complètement réduire les phénomènes conscients de sorte que pour savoir ce que je ressens je devrais me mettre dans un brain scanner, je pourrais toujours dire "il me semble que". Ce serait même inévitable. Donc l'intention ne disparaît pas bla bla. Pour tout ça je recommande vraiment, et pourtant j'aime pas ce mec, The Soul of the World de Roger Scruton. Ce n'est pas long, ce n'est pas con, c'est très bien écrit et c'est une sorte de hodge-podge de Anscombe/Wittgenstein update 2014 sur ces questions. Et c'est assez honnête. Après moi je suis comme Freud, je pense que tout le monde a tort dans cette histoire. Là-dessus je pense justement que Wittgenstein dirait que le tremblement signifie la peur et que la peur n'est pas "ailleurs" que dans le tremblement. Si on veut pouvoir employer des concepts qui ont du sens pour décrire les états mentaux, il faut les chercher dans ce qu'il y a dehors, dans le monde public. Sinon on risque de décrire les phénomènes inconscients comme s'ils étaient conscients (ce qui est toujours un peu le problème du réductionnisme pour Wittgenstein et aussi pour Fodor dans Representations par exemple; ce livre contient d'ailleurs un article très brillant contre Ryle et la distinction knowing that knowing how) (et Dennett dira ah oui mais non c'est juste l'intentional stance; j'ai relu Dawkins qui dit la même chose). Donc il faut voir la signification du tremblement exactement comme on voit la signification des phrases, faisant honneur à l'expression "body language". Et la signification des phrases n'est pas "hors" de la phrase. Elle est tout entière dans la phrase. Et la phrase est aussi quelque chose de physique (des signes sur du papier, des sons). Mais c'est là que ça se complique parce qu'on pourrait dire qu'il y a la phrase et de l'autre la proposition (notion intensionnelle avec un s, par opposition à l'extension, comme le concept/les exemples ou l'universel/les particuliers). Wittgenstein me semble être intentionnaliste mais pas intensionnaliste, ce qui le rend très confusant à lire. Mais peut-être que je rate quelque chose. Je laisse ça en suspens parce que ça nous emmènerait du côté de la philo du langage plus spécifiquement. D'autres exemples qu'il donnerait c'est (dans The Blue and Brown Books) notre exemple de la chanson: j'ai un air dans la tête. Qu'exprime-t-il? Un sentiment musical. Lequel précisément? Well, si je spécifie suffisamment la réponse avec question, je ne pourrais pas exprimer la réponse autrement que de façon pratique, càd en fredonnant l'air que j'ai dans la tête. Il n'y a rien d'autre que ça. Ça le mène à des positions assez radicales en esthétique, où il va expliquer qu'il n'y a rien d'autre à ajouter sur mon sentiment de spectateur d'une oeuvre d'art que ma réaction physique à sa réception. Le sentiment qu'il y a plus que ça, un "sentiment musical" qui serait plus que l'air que j'ai en tête, ou (plus intéressant) une subjectivité et une personne "en plus" ou "derrière" l'expression que je lis sur un visage, est une illusion. J'ai le sentiment que j'ai quand je trouve la pièce manquante d'un puzzle (une impression de constituer soudain une unité signifiante) mais sans le puzzle (sans extériorité donneuse de sens). Si ça peut éclairer les choses, imagine un zigouigoui. En le regardant suffisamment longtemps, tu peux "voir" (au sens intentionnel de Anscombe) un visage; les gens voient aussi des visages dans les nuages parfois. Et puis si tu continues tu le perds. Puis tu le retrouves. Mais il y a un sens dans lequel il n'y a pas vraiment de visage là-dedans. Wittgenstein, je pense, dirait: qu'est-ce qui te fait penser que c'est différent quand tu regardes un vrai visage et que tu "vois" une intention? Tu es très clair et c'est exactement ce sur quoi porte mon cours préféré ce semestre. On bosse précisément sur des psychiatres français du XIXe qui ont essayé d'expliquer comment la conscience, chez l'homme normal, constituait certaines expériences comme extérieures à son moi. Chez les "aliénés", c'est ce processus qui déraillerait: certaines choses qui "devraient" être perçues comme miennes sont aussi extériorisées, càd perçues comme extérieures à moi (excès de l'aliénation), ou des choses du monde sont perçues comme miennes (psychose; là-dessus ma théorie c'est que le cas de Eichmann qui pensait que la voix de Hitler était la voix de la raison kantienne est un cas de psychose passionnant, parce que dans Kant, si tu as lu la Métaphysique des moeurs ou la 2e critique (c'est pour ça que je lis ça aussi en ce moment), la raison est juge et partie, l'homme est divisé en homo phenomenon (l'homme physique, avec ses vices, ses tentations etc) et homo noumenon (l'homme moral), ce qui explique qu'on puisse avoir un devoir envers soi-même sans contradiction; et il écrit aussi que je n'ai pas la vertu mais que c'est la vertu qui me possède, donc à un certain niveau c'est effectivement une structure psychotique). Mais bref, ce sont des gens (Pinel, Esquirol, Baillarger, Egger, Séglas) qui vont se demander s'il y a seulement des hallucinations au sens de: perception de ce qui n'est pas là, ou aussi des hallucinations au sens de: sujet convaincu d'avoir une perception alors qu'il n'en a pas. Il va y avoir un débat pour savoir si la parole intérieure est un phénomène musculaire ou pas (Egger va dire que non), càd que je ne sens pas mes muscles, ma langue, ma bouche être activés. Mais alors comment est-ce que je peux penser que cette parole est la mienne (puisqu'il semblerait que c'est la sensation musculaire qui m'en rend certain quand je parle)? Sachant que le fait que la voix que j'entends ait mon timbre, ma langue, mes tics etc. ne suffit pas à ce que je la perçoive comme mienne, ou plus exactement, et on retrouve ici une de mes marottes depuis les messages sur l'insertion du moi dans le monde (Wittgenstein again): le fait qu'une chose soit mienne n'est pas quelque chose que je peux observer. Il y a donc un deuxième problème: comment est-ce que quelque chose peut être perçu comme non-moi? le schéma va être le suivant : le moi est premier, rejette ce qui n’est pas lui (les objets), et se retrouve comme le "reste" laissé par l’opération d’aliénation. En gros, en passant par les travaux de Charcot sur les types psychologiques (auditifs, visuels d'un côté, qui ont des hallucinations du premier type, et moteurs d'autre part, qui ont des hallucinations du deuxième type, celui où je crois que j'ai une sensation alors que non), ce à quoi on va arriver est que pour que les hallucinations soient expérimentées comme non-miennes sans pouvoir pour autant être extériorisées (je ne peux pas voir leur "non-mienneté"; si les hallucinations verbales sont musculaires, alors je ne peux pas la penser comme extérieure à moi, puisque je sens mes muscles, si elles ne le sont pas, alors elles sont comme la parole d'autrui mais en moi), il faut introduire quelque chose comme l'inconscient. Séglas va distinguer, dans le sillage de Charcot, à l'intérieur des hallucinations du deuxième type, parmi celles de type "moteur", des types de parole involontaire consciente et inconsciente. C'est vraiment un cours fantastique, j'espère que je ne fais pas un trop mauvais job pour le résumer. Ça me paraissait aussi éclairer des trucs sur ton petit paragraphe qui suit sur la différence entre stimulus externe et interne évidemment. Ce qui m'intéresse en plus avec le schizophrène est que c'est un trouble du langage qui a une spécificité supplémentaire, qui est de ne pas pouvoir comprendre le langage figuré (si j'en crois Sapolsky). Je vais me le procurer Oui mais pour le coup je me demande si tu ne poses pas ici le problème en termes trop généraux. Il y a d'une part l'imprécision des concepts, et ici Putnam a des choses intéressantes à dire sur la division linguistique du travail https://en.wikipedia.org/wiki/Semantic_externalism#Arguments_for_externalism et d'autre part il y a la question de savoir, par exemple, si je perçois quand je rêve (et donc si je peux employer la même sémantique que pour des entités que j'ai de bonnes raisons (en tout cas des raisons empiriques) de croire exister).
  5. Il se met au ban de rien du tout, il a son propre réseau d'alliances (notez la com mesurée de Pékin sur l'invasion ukrainienne par exemple) et il tient l'Allemagne par le gaz, et par là une partie de l'Europe. L'Allemagne peut arrêter temporairement Nord Stream II mais pas indéfiniment. Ne pas négocier avec Poutine ou "le mettre au ban" n'est pas une option de long terme. Il est pas déconnecté de la réalité de son pays, il est même plutôt populaire, même si on pourrait répondre que c'est difficile de savoir ce que la population pense vraiment sous une dictature (mais ça constitue difficilement un argument dans le sens d'une opposition à Poutine). La mentalité russe n'est pas exactement la même que la nôtre et pour cause ils n'ont jamais vécu en démocratie libérale. Donc l'"avis de la population" hein... Peut-être qu'on peut reconnaître que la Russie poursuit une stratégie politique depuis la construction du gazoduc et essayer de la comprendre plutôt que de dire ils sont fous ces Romains.
  6. Non seulement ça serait indécent de dire que ça n’a aucune conséquence sur nos vies qu’il y ait une guerre en Europe mais si on veut regarder la chose depuis son nombril je t’invite à regarder l’état des marchés et le prix du pétrole. Après en termes militaires seuls les américains peuvent faire qqch
  7. Bonne parodie de Aristote. Pour Platon il faudrait un dialogue
  8. Tu vas bientôt découvrir l'existence du Crif. C'est pareil pour toutes les communautés. Bon grillé par Rincevent.
  9. Ok donc “on peut jamais trop savoir les motivations” et “tout est lié”. Bienvenue dans une discussion entre adultes
  10. La voix de la communauté juive? Je vois pas bien ce qu’elle a de remarquable cette pétition. C’est très banal de dire tout ça.
  11. Parce que t’y connais rien en géopolitique et que tu viens juste spammer le fil avec des âneries sur Poutine mâle alpha et sur le covid? Je trouve ça déprimant qu’en pleine invasion militaire on se trouve encore à lire des posts du niveau de “Poutine il a des balls” et “on peut jamais trop savoir rien” (Merci pour cette analyse) Et pour ce qui est du Covid on en parle déjà sur 99% de liborg donc pour une fois qu’il se passe un truc qui n’a rien à voir, give us a break
  12. Vu Nightmare Alley. C’est beau mais c’est con.
  13. Le café le tabac le vin les alcools forts c’est vraiment des plaisirs appris. J’y pense parce que je ne supporte pas non plus le café autrement que noir, sans rien (sucre lait ou quoi que ce soit) La première fois est toujours horrible. C’est en cela que ça se rapproche le plus du plaisir esthétique
  14. Ou alors je suis vraiment hyper crédule . Ça me joue des tours dans la vie
  15. It didn't register. J'ai intégré ça à ma théorie selon laquelle on était sur Fox News et je me suis dit ok donc c'est lui qui défend la masturbation, l'autre elle va être contre. J'ai mes repères. C'est parti.
  16. My kids are like Israel and Palestine
  17. Par contre en fait c'est un sketch cette itw c'est pas possible. J'ai vraiment cru pendant la moitié de la vidéo. Jusqu'à ce que l'itweur dise "ok mr ck this is way out of line" ce qu'un vrai itweur ne dirait pas; bon et puis la suite aussi. Je suis vraiment débile
  18. If anyone thinks that Christians regard unchastity as the supreme vice, he is quite wrong. The sins of the flesh are bad, but they are the least bad of all sins. All the worst pleasures are purely spiritual: the pleasure of putting other people in the wrong, of bossing and patronising and spoiling sport, and back-biting; the pleasures of power, of hatred. For there are two things inside me, competing with the human self which I must try to become. They are the Animal self, and the Diabolical self. The Diabolical self is the worse of the two. That is why a cold, self-righteous prig who goes regularly to church may be far nearer to hell than a prostitute. But, of course, it is better to be neither. (CS Lewis, Mere Christianity)
  19. Merci de m'avoir fait découvrir ceci en cherchant la source Pour info j'ai commencé à rire dès la 2e seconde quand j'ai vu la tête de la meuf interviewée et entendu la phrase d'accroche du journaliste
  20. Huh? Si Razorback lisait Kant il serait ni randien ni eudemoniste
  21. Kant est juste protestant comme dit Rincevent. Le suicide c'est mal, tu arrêtes la partie avant que Dieu t'ait rappelé, tu manques à tes responsabilités auprès des tiens, mais la masturbation c'est pire, tu renies ta fonction de perpétuer l'espèce (dans le mariage, autrement tu te comportes comme un animal). Donc tu déshonores l'espèce entière, en traitant de surcroît l'autre comme pur instrument de jouissance, donc comme moyen, et au pire comme fantasme. C'est à peu près le pire truc. Parfait j'ai donné envie de lire Kant à plein de gens avec ça.
  22. Ne vous y trompez pas je suis très sérieux quand je lis Kant mais la je suis dans un passage où il explique pourquoi (formellement) la masturbation est un plus grand mal que le suicide donc avec toute la bonne volonté de philosophe, de bon lecteur et de bon élève du monde, j’ai vraiment du mal à contenir mon rire étouffé et à me répéter look for the deep philosophical point. Je sais que c’est le vieux Kant que je lis la mais quel dommage qu’un aussi grand penseur ait été aussi coincé du cul.
  23. c’est rare que je pense immédiatement à liborg en lisant Kant mais ça arrive (dernier paragraphe)
  24. L’argument est toujours foireux en attendant
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