Serge Audier ne défend pas de programme. C'est une étude, pas un portrait à charges contre un ennemi désigné. Je pense avec Dardot et Laval qu'il n'y a pas à proprement parler de théorie néolibérale, mais plutôt des discours et des pratiques qui se rejoignent dans l'acceptation d'une certaine rationalité. Parmi les discours néolibéraux, l'un d'entre eux, tout imprégné de new public management et de théorie de la firme, consiste à calquer l'organisation de l'Etat sur celui de l'entreprise pour en optimiser le fonctionnement, et cela au moins sur le papier. En oubliant au passage qu'entre un organe détenteur du monopole de la violence légale et une firme, la différence n'est pas de degré, mais de nature.