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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Chercheuse, c'est tout de suite faire référence à autre chose que le métier des chercheurs. Le terme existe dans un autre champ, ce qui signifie qu'associer le terme de chercheuse à côté de celui de chercheur, c'est reproduire encore une fois de la discrimination anti-femmes en lui assurant une sorte de strapontin lexical qui en fait la pièce rapportée dans le domaine de la recherche. Tu es décidément très perméable aux stratégies langagières du patriarcat. Heureusement qu'il y a des chercheures payés pour nous ouvrir les yeux sur ces trucs qui nous oppressent et qu'on est trop con pour les voir, nouzotres.
  2. Le langage est aussi politique, c'est-à-dire le lieu d'un rapport de forces. Donc le triomphe des termes neutres (un chercheur, un professeur) comme interchangeables avec ceux de genre masculin témoignent du rapport de force biopolitique qui a triomphé en France depuis sa création, à savoir celui imposé par l'idéologie profondément inégalitaire du patriarcat et de ses valeurs masculinistes. Le nier, automatiquement, te place dans le camp de la réaction, de l'ordre sexuel établi et des beaufs qui ne fréquentent pas les bancs des gender studies de Scpipo. Je commence à parler comme J. Butler, je vais donc me servir un ouisqui pour faire passer le goût.
  3. Je lis l'intitulé d'une note, proposée dans le cadre "diversalitude" : "La désexualisation des fonctions parentales : vers une nouvelle culture de la parentalité". Je vais leur proposer une note du même acabit. J'ai déjà le titre : "L’arasement du monde comme bien public mondial : vers une théorie de l'interchangeabilité des bipèdes biologiquement différenciés".
  4. J'vais encore dire une connerie, mais cette histoire de servitude, on en a aussi parlé il y a 25 siècles, dans un dialogue entre un poète et un tyran intitulé Hiéron (le nom du tyran), écrit par un disciple de Socrate répondant au doux nom de Xénophon. Et bien entendu, la question de savoir si "le droit produit par un tyran est réellement du droit" est un truc qui traîne dans les milieux qui se prennent la tête depuis là aussi un sacré bout de temps. Par exemple dans la Politique d'Aristote, ou même dans Les Lois de Platon. Bon, mon intention n'est pas ici de faire du name dropping (même si la lecture des oeuvres citées est hautement recommandée, parce que c'est trop ouf comme des gens morts depuis des millénaires ont déjà répondu à l'essentiel des questions qu'on se pose aujourd'hui, ce qui devrait nous interpeller quelque part au niveau du vécu) mais de retenir deux aspects de cet enseignement socratique : ce qui a de naturel dans le droit ne se révèle pas immédiatement, et est mêlé au conventionnel. C'est pour cette raison qu'il s'agit d'abord d'une enquête. Ensuite, la tyrannie, c'est à dire le satrape qui a les flingues, l'armée et l'appareil d'Etat, c'est un peu le pouvoir politique à l'état pur, c'est à dire abstrait des règles de justice qui peuvent éventuellement arrêter ou contraindre son geste, voire simplement remettre en question la légitimité de ses actions (au nom d'une loi, d'une norme ou de je ne sais pas quoi de supérieur au droit qu'il pose). Là encore, la tyrannie est une conception déviée de la monarchie, qui se distingue par le respect de sa forme particulière du droit et des moeurs. Certains noteront avec curiosité que Machiavel était un lecteur du Hiéron, mais qu'il n'a comme qui dirait pas tellement retenu ses leçons sur la justice, mais plutôt sur les modes d'agir du tyran (ce qui va ouvrir la voie, quelques siècles plus tard, aux différentes théories de l'exécutif jusque dans ses terminaisons les plus décisionnistes). En général, c'est ici qu'on cite Antigone de Sophocle, en général pour glorifier Antigone et trasher Créon, la première comme incarnation du droit ou de la loi naturelle (en fait des coutumes ancestrales), le second comme l'affreux défenseur de l'ordre public et de l'amoralité du volontarisme juridique. Seulement, le droit concret, c'est un peu un mélange des deux, et l'intérêt de la pièce est justement de mettre en scène deux de ses aspects qui généralement ne se rencontrent jamais à l'état pur de manière complètement séparés. Il faut donc, dans toutes les manifestations du droit qui se présentent à nous, faire l'effort de distinguer l'essentiel de l'accessoire, le purement anecdotique de ce qui est de la structure interne du droit, etc. Bref, c'est un métier. Sinon, on peut remettre des meufs ? Mais cette fois-ci avec des visages corrects et des proportions humaines (je veux dire : des proportions qui ne heurtent pas trop le sens commun).
  5. La philosophie au bac, c'est un peu le casino. Tu peux très bien avoir des notes lamentables toute l'année et scorer le jour j, et inversement. Mon cas n'est pas très parlant, puisque je m'en tirais très honorablement toute l'année et que j'ai une note correcte le jour de l'examen (14 ou 15, si je me souviens bien). Inversement, l'un de mes frères s'en sortait aussi tout le long de l'année, et a eu droit à un 9 au bac. Ca ne l'a pas empêché d'avoir mention très bien, d'intégrer une prépa et de majorer dans la matière toute l'année et d'intégrer normal sup. Comme quoi, quitte à répéter ici un lieu commun : ça dépend du prof, parce que les attentes des différents correcteurs ne sont pas les mêmes, et la philosophie, comme dirait l'autre, c'est un peu comme la Russie : plein d'allemands et plein de marécages.
  6. Hop hop hop. Je connais cette théorie, elle a déjà été défendue il y environ 2500 ans par un certain Thrasymaque. Sans vouloir entrer dans les détails, il a tort. Sinon parler de droit naturel n'interdit pas de reconnaître l'existence d'un droit positif expression de la souveraineté de l'Etat (et donc des fantaisies de ses représentants). Remarque en passant : les filles que vous postez sont vraiment toutes des mochetés. J'en ai des hauts le coeur.
  7. Le droit naturel est d'abord une question : quel est le meilleur régime ? Quelles sont les lois les plus adaptés au plein développement de la vie bonne ? En ce sens, les droits de l"homme, la loi naturelle ou les lois de la raison sont des réponses différentes à une même interrogation. Maintenant, il existe plusieurs manières (libérales) d'intégrer la question de la nature dans la réponse à cette question du meilleur régime. Premièrement, comme Locke, en déclarant qu'il existe un état de nature dans lequel l'homme à certaines facultés qui se développeraient spontanément si on lui en laissait la possibilité. Dans ce cas, le droit vient en quelque sorte soutenir certaines caractéristiques naturelles (la propriété et la justice) pour éviter sa disparition (?). Il y a la position artificialiste-humienne (qui est une variante de la position de Hume lui-même) qui, en, tout en acceptant le caractère purement conventionnel de la justice et de la propriété (tout comme de la morale qui en naît), la fait dériver d'une évolution des règles de conduite humaine soumises à la compétition et parfois même à la pression de l'espèce. Il y a celle kantienne qui ne conçoit le droit positif que comme conforme à la loi morale, c'est à dire à l'impératif catégorique (des lois rationnelles inconditionnelles). La conformité à la loi naturelle devient ici conformité au diktat de la raison. Ma position à moi est "humienne-aristotélicienne" : le droit est un artifice humain bien pratique qui naît avec l'idée d'autonomie individuelle. Son institution émerge à un certain moment de l'évolution historique de l'occident, et cet artifice est le seul que je connaisse qui puisse coordonner autant d'activités d'hommes potentiellement autonomes (et c'est pour ça que j'y tiens). Parler de la nature du droit ici, c'est tenter de retrouver les occurrences et les caractéristiques de toutes les expressions du droit par delà leurs différences et leurs contingences (qu'est ce qui fait qu'on peut peut dire que le droit en URSS et celui de la common law sous Blackstone ont quelque chose de commun ?), et éventuellement observer les comportements communs auxquels ils se rapportent (par opposition par exemple aux comportements purement religieux ou normés par la coutume ancestrale). C'est d'ailleurs la seule manière possible de juger, c'est à dire de distinguer entre du droit et de l'autoritarisme par exemple, entre un due process of law et les procès de Moscou. La tentation peut être grande chez certains philosophes de vouloir non seulement retrouver ce qu'il y a de commun (la nature de l'obligation comme la forme des normes et des sanctions) à toutes les expressions particulières du droit mais aussi de chercher à isoler ce noyau commun pour ensuite en offrir une synthèse "rationnelle", "universellement valable et valide". Je trouve l'exercice absurde, parce qu'un tel propos n'est possible qu'en omettant trois éléments nécessaires à l'existence du droit (sous toutes les latitudes), un juge capable de déceler ce que le particulier à d'universel pour lui faire correspondre les catégories de la loi posée, des cas nécessairement particuliers appelant à être qualifiés juridiquement et l'exécution du droit (jugement et peine, dont les contenus sont fixés conventionnellement). Le seul type qui s'en soit tirer correctement à cet exercice de modélisation idéale du droit, c'est Aristote, et ce n'est pas en cherchant des règles rationnelles universellement valides, mais plutôt en cherchant les caractéristiques du droit et du citoyen propre à chaque régime. Ainsi, ce qui est naturel à la démocratie, c'est quand ses lois sont le produit de tous, et qu'elle repose et incite à la vertu du bon citoyen démocratique.
  8. Ce n'est pas une phrase qui m'a fait plaisir, mais tout un passage de Social Contract, free ride. A study of the Public Goods problem, d'A. de Jasay (1989) : "A dynamic, creative and improving state of affairs, which the high medieval period undoubtedly was, suffices to falsify the claim of the counter-reform and the enlightenment, which modern political thought repeats with parrot-like mindlessness, that civil disarmament in favor of the state and the submission of all to one rule have been indispensable for viable social coexistence and co-operation. An imperfect, non-monopolistic state cohabiting with armed subjects, some of them disposing of power of nearly the same order, other capable od coalescing and forming comparable concentrations of force when sufficiently provoked, implies rival jurisdictions, parallel organs, and mechanisms of contract-enforcement; it admits at best of weak, ad hoc means for imposing uniform, "collectively chosen" moves on individual "players". There is no sovereignty, or rather "chaque seigneur est souverain en sa seigneurie". The very notion of "collectively chosen", "superior", "preferred" solutions to social coordination problems is of limited significance in such a setting because where all know their natural place, distributional conflicts arise in more subdued form. Custom suppresses bargaining problems. Feudal patron-client relations, community loyalties, corporatisms, and parochialisms, involving as they do some degree of de facto exclusion of outsiders from locally produced public goods, tend to generate spontaneous solutions to coordination problems which might not work in more anonymous settings."
  9. Hey ! on parle de fermer ce fil juste au moment ou on commence à parler de filles à gros seins ! C'est pas juste !!!
  10. Je ne regarde pas trop de séries en ce moment, ce qui est sans doute du au fait que certaines saisons viennent de se terminer (Walking dead, Fringe). Sinon, je ne saurais trop conseiller aux amateurs de tout ce qui est britannique de piocher dans les comédies de la bbc : il y en a un paquet, et il y en a de vraiment très drôles. Parmi celles qui me font vraiment rire, il y a "the young ones", qui est une série des années 80 qui met en scène de manière surréaliste la cohabitation de quatre étudiants (un gauchiste, un punk, un rude boy et un hippie). Dans le genre plus trash, avec deux des acteurs de TYO (Rick Mayall et Adrian Edmundson), il y a "bottom", encore une série à gags qui parle de deux célibataires semi clodos de la banlieue de Londres qui cherchent à tout prix à perdre leur virginité. C'est très con, très basique, très violent et très anglais. Plus anglais encore, il y a toute la série des "Alan Partridge", ce personnage de fiction créé à la fin des années 1980 par Steve Coogan. Il s'agit de l'ascension et de la déchéance d'un commentateur sportif d'abord, puis présentateur de son propre show. Sa biographie imaginaire est sortie en gb il y a un an à peine. http://www.youtube.com/watch?v=aREF7dOYXMY Coogan a récemment fait une autre série (Saxondale) pas mal non plus, mais Alan Partridge, c'est vraiment génial. Sinon, un membre du forum m'avait fait découvrir "Spaced" avec Simon Pegg, qui raconte la colloc entre un écrivain au chômage et un dessinateur de bd.
  11. Vous confondez, et ce n'est pas la première fois, être et devoir être : ce n'est pas parce qu'il existe des meurtres dans un groupe que ce groupe autorise le meurtre comme appartenant à la norme. L'origine d'une telle prescription n'est peut-être pas morale et juridique, mais il y a institution de telles règles pour qu'il y ait société. Le droit ne se résume pas à la loiet quand il est question de nature, il s'agit de la nature du droit. Une fois pour toute.
  12. L'exemple du gang est intéressant : même au sein d'une bande de brigands, il y a un minimum de justice, c'est-à-dire l'adoption de règles nécessaires à un minimum de relations pacifiques et acceptées par tous les acteurs à la transaction, sinon tout le monde voit sa position empirer. Il me semble que si parmi les règles de transaction on trouvait le meurtre (c'est-à-dire la possibilité de tuer arbitrairement pour arriver à ses fins), la petite société qu'est le gang ne durerait pas longtemps.
  13. Tous les hommes sont-ils potentiellement des homosexuels ? Tous les hommes peuvent-ils potentiellement commettre des meurtres ? L'acceptation de l'homosexualité en droit positif interdit-elle l'activité sexuelle hétérosexuelle ? L'acceptation du meurtre comme mode ordinaire de commerce entre les individus interdit-il toute possibilité de coopération sociale pacifique ou pas ? En d'autres termes, dans un cas, il suffit que quelques uns adoptent le comportement X pour que la coopération sociale deviennent impossible (puisque les prédictions sur les conduites des individus deviennent du même coup impossibles à déterminer, c'est le problème de l'état de nature), alors que dans l'autre, ce n'est pas le cas, l'homosexualité ne rend pas l'hétérosexualité impossible (ou quasi impossible). Il n'y a pas d'équivalence entre les deux assertions.
  14. Le job de Liberty fund est absolument prodigieux. Je suis fan absolu. Il m'arrive même de rêver de ses catalogues. Mahé non je déconne. Enfin, quand même un peu.
  15. Sur les profs de droit : c'est aussi lié à une déformation professionnelle. Ils raffolent des statuts, des règlements, des titres et des distinctions légales et réglementaires. Je me souviens d'un oral en droit avec un prof de droit parlementaire qui m'avait repris sur la manière d'appeler un professeur de droit à la retraite : il s'était senti obligé de me citer tous les statuts, avec titres afférents, des différents enseignants en fac. D'après mon expérience dans le domaine, il n'y a pas de complexe d'infériorité de la part des robins à l'endroit d'autres disciplines, mais plutôt un complexe de supériorité. Il n'y a pas plus haut signe de distinction et d'intelligence que d'être professeur des universités, quelque soit la taille de la fac, parce que le monde extérieur n'existe pas.
  16. H16 sur GM : Tu dis ça, mais il a été parolier de l'inoubliable Jean-Paul Gavino.
  17. Quitte à passer pour un affreux bobo (ou pire, un affreux Hipster), prendre un verre du côte de la rue des petits carreaux ou de la rue Montorgueil n'est pas désagréable, et trouver une terrasse dans le coin si le temps le permet pourrait éventuellement te faire passer un bon moment.
  18. Je coche la seconde solution. J'aime bien le bon café, et je peux reconnaître un bon café d'un jus de chaussettes. Ma cafetière est propre. Je l'ai même détartrée hier ou avant hier. A la marque ne correspond pas nécessairement la qualité qu'on lui prête.
  19. Je prends du café premier prix intermarché à 0, 80 cents d'euro, qui a exactement le même goût que le carte noir. J'en bois des cafetières entières pratiquement tous les jours pour me maintenir en état de veille et maximiser mes chances d'exploiter des familles de pauvres en Amérique du Sud (parce que ce n'est pas normal qu'il n'y ait que moi qui trinque nonmého).
  20. ton lien buggue, je tombe sur une erreur 404.
  21. Bizarre. Quand je pense aux ingénieurs en info que j'ai pu croisé, je n'arrive même pas à les imaginer avec une bolée de cidre. Enfin. Je dois être maudit ou un truc comme ça.
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