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Nick de Cusa

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Posté
Il y a 8 heures, F. mas a dit :

 

Oui, excellente idée!

 

Yes, There Are Libertarians in Pandemics

Par Eric Boehm, le 10 Mars 2020 (Reason)

 

 

La lutte contre le coronavirus serait beaucoup plus difficile dans un monde dépourvu d’un marché libre. Les libertariens sont probablement les seuls à l’admettre.

 

 

Révélation

 

Ce n'est guère une bonne idée d'utiliser une situation de crise de santé publique pour marquer des points face à vos adversaires politiques - et si vous avez à le faire, vous devez vraiment essayer de décrire la situation avec la plus grande justesse.

 

En fait, ce dernier point s'applique même lorsqu'il n'y a pas de crise de santé publique.

 

Il est cependant de bon ton pour certains internautes de gauche d'utiliser l'épidémie de coronavirus en cours comme la preuve que les libertariens n’existent pas vraiment, ou du moins que nous abandonnons rapidement nos principes face à une pandémie. Cette récente offensive - qui n'est guère plus pertinente que les allégations de certains membres de droite selon lesquelles les libertariens dirigeraient secrètement toutes les opérations à Washington ou bien encore comploteraient pour rendre vos enfants accros au porno - semble avoir commencé le 3 mars dernier avec un tweet sans ménagement de Derek Thompson, auteur dans le magazine culturel « The Atlantic ». Mais l’affaire s’est réellement propagée dimanche après-midi, lorsque Noah Smith, chroniqueur sur Bloomberg, s'est connecté sur son compte twitter.

 

 

Révélation

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L’attaque portée a peut-être atteint sa forme définitive - du moins l'espérons-nous - avec la publication mardi par The Atlantic d'un article de Peter Nicholas intitulé (..soupir..) "There Are No Libertarians in a Pandemic".

 

Fatigant ? Oui.

Imprécis ? Aussi.

 

L'article de Nicholas débute par une petite présentation de la CPAC – réunion politique organisée par les conservateurs américains - puis détaille toutes les mesures prises par l'administration Trump pour saboter la réponse fédérale au COVID-19. Vous savez, cette même administration Trump qui est envahi par les libertariens. Oui, cette même administration qui dresse des obstacles au libre-échange, qui rend plus difficile la circulation des personnes aux États-Unis, qui accorde des fonds aux industries les plus favorables sur le plan politique, qui envisage de subventionner d'autres industries tout aussi favorables sur ce même plan, qui tente de contrôler la liberté d'expression en ligne, qui engage des poursuites contre des médias pour tenter de faire échec au premier amendement et qui lance des missiles dans des pays étrangers sans l'autorisation du Congrès. Cette administration ? C'est celle qui est libertarienne ?

 

Nicholas tente de se défaire de ce non-sens en introduisant une fausse équivalence. Trump fait campagne contre le socialisme voyez-vous (America Vs Socialism), et les libertariens n'aiment pas non plus le socialisme - c'est pourquoi l'administration de Trump doit être libertarienne. N'est-ce pas ? Par conséquent, lorsque Trump se met à parler comme un socialiste lui-même - en promettant des plans de sauvetage contre le coronavirus et repurposing of disaster recovery funds pour couvrir les personnes victimes du COVID-19 - c'est la preuve que le mouvement libertarien a abandonné ses principes, et ce en faveur d'un gouvernement plus petit. Et voilà !

 

 

Peut-être la rédaction de The Atlantic s'est-elle décidée de confiner ses propres responsabilités - comment expliquer dès lors qu'une publication aussi sérieuse puisse permettre un titre qui confond le libertarianisme avec tout ce que fait l'administration Trump ? Allez savoir, Smith et Thompson pensent peut-être qu'une armée d'hommes de paille est une défense efficace contre COVID-19.

 

En tant que libertarien pris dans une pandémie, permettez-moi d'abord de vous assurer que nous existons toujours.

 

En fait, c'est le marché libre - et, dans une moindre mesure, ses défenseurs - qui vous aidera à surmonter ce nouveau coronavirus. Toutes ces provisions que vous faites dans l’attente de l'effondrement imminent de la civilisation ? Ils ne se sont pas retrouvés dans les rayons des supermarchés parce que des fonctionnaires de l’État l'ont ordonné, ou parce que quelqu'un se sentait d’humeur particulièrement solidaire aujourd'hui. Cette solution de gel hydroalcoolique livrée à votre domicile moins de 48 heures après que vous l'ayez commandé en ligne ? Il n'est pas apparu parce que Trump l'a tweeté ou parce qu’un médecin généraliste conduit un camion de livraison dans tout le pays.

 

Les masques ? Ils sont disponibles parce que quelqu'un en tire profit en les fabriquant et en les vendant. Les premiers gants en latex ont été inventés dans les années 1880, mais les jetables, si utiles aujourd'hui, ne sont «disponibles que depuis 1964, suite à l’innovation d’une société privée, Ansell, fondée par Eric Ansell à Melbourne, en Australie. Merci le commerce international», note Jeffrey Tucker, directeur de l'Institut américain de recherche économique.

 

Bien sûr, l'une des conséquences du succès de l'entreprise privée dans le processus de restructuration du monde est une planète interconnectée qui permet à quelque chose comme COVID-19 de se répandre plus rapidement que cela n'aurait été possible dans le passé. Mais la technologie moderne a également permis aux médecins, aux entreprises privées et aux autorités (oui) de réagir plus rapidement que jamais.

 

Cela signifie également que vous aurez accès à presque tous les films, séries et musiques jamais enregistrés par des êtres humains si vous devez vous mettre en quarantaine pendant une semaine ou deux. Cela signifie que les êtres humains ont la possibilité de vivre en bien meilleure santé qu'en 1918, lorsqu'une pandémie de grippe mondiale a tué 50 millions de personnes. Les personnes qui survivent à l'actuelle épidémie de coronavirus grâce à un meilleur système immunitaire, rendu possible par une alimentation régulière, n'apparaîtront sur aucune liste de statistiques après le passage du virus, mais le capitalisme doit au moins partiellement les remercier de cette survie.

 

En bref, si vous deviez choisir n'importe quel moment de l'histoire de l'humanité pour assister à une pandémie mondiale, vous seriez incroyablement stupide de ne pas choisir le moment actuel. Et la raison pour laquelle vous choisiriez ce moment de l'histoire a probablement moins à voir avec la personne qui dirige la Maison Blanche, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies ou l'Organisation Mondiale de la Santé, qu'avec les avancées technologiques et médicales rendues possibles par la libre entreprise :

 

« Quelle est la formidable contribution des États en ce moment ? » demande Tucker. « Nous ordonner des quarantaines, mais certainement pas vous dire si vous pouvez sortir, comment vous allez faire vos courses, combien de temps cela va durer, qui vous pouvez inviter à entrer et quand tout cela va se terminer. N'essayez pas d'appeler les autorités. Elles ont de meilleures et de plus grandes préoccupations que votre triste sort qui vous cause des nuits blanches et des soucis sans fin. Dieu merci, la technologie numérique vous permet de communiquer avec vos amis et votre famille ».

 

Oui, il y a des libertariens en pleine pandémie. C'est nous qui sommes prêts à reconnaître combien tout cela serait encore plus pourri si le marché n'existait pas.

 

 

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Il y a 19 heures, F. mas a dit :

 

Révélation

Laissez les prix monter pour lutter contre le coronavirus

Le processus de formation des prix tient compte des préférences de millions de consommateurs et de la vaste gamme de contraintes qui pèsent sur les producteurs, sans avoir besoin d’une supervision dirigiste.

 

Face à la menace imminente du coronavirus, les Australiens (et les Français) commencent à paniquer et les supermarchés sont à court de stock, la demande en produits de base augmente. Sans intervention extérieure au marché, nous devrions voir une augmentation à court terme des prix. Cependant, le code du commerce australien décourage ce genre de pratique.

 

Pourquoi ? Parce que cela correspond à du « price gouging » (≈ prix abusifs) qui est illégale.

 

On pourrait définir le « price gouging » par le fait de pratiquer des prix déraisonnables ou injustes comme dans le cas de catastrophe naturel. Ces prix abusifs pouvant être interprétés, selon l’Australian Competition and Consumer Commission, comme un surprofit immoral et perçu comme de l’exploitation moralement répréhensible et devant être arrêtée.

 

Toutefois, la prévention de ces prix abusifs serait une erreur.

 

D’une manière générale, les marchés permettent une allocation optimale des ressources. Les profits récompensent les entreprises qui produisent efficacement ce que nous voulons, tandis que les pertes sanctionnent les entreprises qui gaspillent ou qui produisent des biens délaissés. Tant qu’il y aura la possibilité pour les entrepreneurs d’aller et venir sur les marchés, ils auront tendance à se placer sur les secteurs profitables tout en fuyant ceux générant des pertes, le tout en minimisant les gaspillages.

 

Ce processus concurrentiel repose simultanément sur des prix pertinents et sur la garantie que les prix s’ajustent. Si un magasin fixe ses prix trop hauts, il n’y aura pas de clients. S’ils sont trop bas, les pertes s’accumuleront et le stock sera vide. Dans un marché libre, une entreprise qui pratique des prix élevés voit arriver des concurrents qui la copie à des prix plus bas.

 

Ainsi, quand il y a un changement soudain de la demande, il est important que nous laissions les prix s’ajuster. Pourquoi ? Parce que la hausse des prix encourage les supermarchés à augmenter les ventes et à s’assurer que les stocks soient réapprovisionnés. Il est crucial de récompenser les supermarchés qui restent ouverts alors que les chaînes d’approvisionnement internationales sont gravement désorganisées par le coronavirus. De plus, la perturbation du commerce fait augmenter les coûts qui doivent être incorporés aux prix. La hausse des prix encourage ainsi les entreprises à produire les biens que nous voulons et dont nous avons besoin dès maintenant.

 

L’augmentation du prix est également importante pour s’assurer que les consommateurs se comportent efficacement. L’augmentation du prix des conserves incite le consommateur à stocker et préserver celles-ci plutôt que de faire un repas généreux au risque d’en jeter une partie. Si votre baguette de pain coute dix fois plus chère, vous vous abstiendrez de donner les restes aux pigeons. L’augmentation du prix des essuie-tout vous incitera à n’utiliser qu’une feuille au lieu de trois.

 

La beauté de la formation des prix fait que toute cette gestion des ressources se passe automatiquement. Aucun fonctionnaire zélé n’a besoin de trouver un plan, aucun politicien maladroit n’a à s’impliquer, aucune intervention musclée n’est nécessaire.

 

Beaucoup de gens ne veulent pas tenir compte de ce raisonnement : « Sur le papier ça marche mais la réalité est bien plus complexe ! ».

 

Effectivement, le monde réel est bien plus compliqué. Tellement compliqué, en fait, que nos efforts pour réguler humainement le système de prix mènent inévitablement à la catastrophe. Les lois sur le salaire minimum paupérisent en excluant une partie de la population du marché du travail, le contrôle des loyers créé des pénuries de logements et les prix plafonnés entraînent des pénuries de produits de première nécessité (comme nous le montre la pénurie de gel hydroalcoolique).

 

Avons-nous oublié l’impact du contrôle des prix sur la pénurie d’essence aux États-Unis dans les années 1970 (choc pétrolier) ? Le processus de formation des prix peut tenir compte de millions de consommateurs et de la vaste gamme de contraintes qui pèsent sur les producteurs, sans avoir besoin d’une supervision de l’état.

 

Si les lois sur les « price gouging » empêchent la hausse des prix, nous risquons de voir durer les pénuries de produits de première nécessité, provoquant des fils d’attentes et du rationnement. Ceci est non seulement un gaspillage mais cela encourage les marchés noirs avec leurs parts de criminalité et de violence.

 

Bien que le contrôle des prix soit mis en œuvre au nom de la protection des pauvres et des personnes vulnérables, les dommages collatéraux du contrôle des prix (pénuries et rationnement) impactent de façon disproportionnée ces populations déjà fragilisées.

 

Le rationnement tend à favoriser les riches (par le biais du marché noir), les plus informés ou ceux qui ont la chance de connaitre les bonnes personnes. Mieux vaut que nous terminions la pénurie rapidement par la hausse des prix que d’étendre la misère avec des pénuries prolongées. Sans des prix plus élevés, les entrepreneurs ne seront pas incités à produire.

 

Une meilleure approche consisterait en des subventions ponctuelles aux pauvres tout en laissant les prix augmenter plutôt que d’entraver la hausse des prix. L’évolution des prix est ce qui génère le changement dans le comportement des producteurs et c’est ce que nous devons voir se produire.

 

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Il y a 4 heures, Nick de Cusa a dit :

ça fait longtemps que je trouve qu'il devrait y avoir une limite de bon sens à la taille des hôpitaux.

Centralisation/spécialisation ok.

Mais pourquoi créer des espèces de villes hôpital ?

Bonjour dans une situation comme actuellement où le virus vient taper dans plein de quilles regroupées.

Bonjour pour les déplacements des malades, déjà pénibles en temps normal, carrément craignos en ce moment.

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il y a 27 minutes, Rübezahl a dit :

ça fait longtemps que je trouve qu'il devrait y avoir une limite de bon sens à la taille des hôpitaux.

Centralisation/spécialisation ok.

Mais pourquoi créer des espèces de villes hôpital ?

Parce que l'administration a assez de notions d'économie pour avoir découvert le concept d'économies d'échelle, mais pas assez pour en avoir vu les limites (qui arrivent plus vite qu'on ne pense).

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Pour info à partir de lundi je suis confiné et au chômage technique pour deux semaines.  Je vais avoir du temps pour des traductions...

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On 4/1/2020 at 3:12 PM, Nick de Cusa said:

Sante contre economie, un debat a depasser 

 

https://www.cato.org/blog/time-move-economy-vs-public-health-debate

 

Voilà.

Spoiler

Santé publique contre économie, sortons du débat simpliste

Par Ryan Bourne

 

La vie humaine a une grande valeur.  Un raisonnement économique de base nous indique donc que, étant donnés les risques du COVID-19 pour les populations vulnérables, nous devrions être prêts à supporter des coûts économiques élevés afin d’éviter un grand nombre de décès.  C’est d’autant plus vrai si la plupart de ces coûts économiques sont temporaires.

En réponse au tweet récent de Donald Trump selon lequel « NOUS NE POUVONS PAS ADOPTER UN REMEDE PIRE QUE LE MAL », de nombreux économistes ont effectivement fait ces calculs.

Ils mettent en avant des estimations selon lesquelles le coût statistique d’une vie (couramment autour de 9,3 millions de dollars) et le coût tenant compte de la qualité de vie d’une année (129.000 $) sont plutôt élevés.  Ils montrent que les modèles du CDC et de l’Imperial College indiquent des pertes élevées en vies américaines si on ne fait rien pour stopper l’épidémie de COVID-19.  Ils calculent la valeur des décès supplémentaires qui se produiront si l’Etat ne fait rien pour éviter le scénario du pire où les hôpitaux sont surchargés avec un manque de lits en soins intensifs.  Ils concluent que nous devrions accepter des milliers de milliards, et potentiellement des dizaines de milliers de milliards, de perte de production économique pour nous assurer de sauver des vies.

Une analyse aussi simple, pourtant, nous apprend principalement une chose :  que l’inaction pourrait nous coûter très cher.   Mais personne ne suggère aujourd’hui sérieusement de « ne rien faire ».   Ce qui rend les économistes utiles c’est leur capacité à penser à la marge et à évaluer des scénarios alternatifs réalistes.  Les économistes devraient redevenir des économistes.

Les travaux de Michael Greenstone et Vishan Nigam, par exemple, estiment que les mesures de distanciation sociale à elles seules (7 jours de confinement pour les personnes symptomatiques, 14 jours de confinement pour leur famille et 4 mois de réduction des contacts sociaux pour les plus de 70 ans) pourrait sauver 1,7 million de vies américaines sur les six prochains mois, comparé à ne rien faire, ce qui contribuerait à  hauteur de 8000 milliards de dollars.

Ce chiffre dépend d’hypothèses concernant la propagation du virus et le taux de décès relevées dans l’article d’Imperial.  Il serait beaucoup plus bas à 3600 milliards si le pic de décès journaliers était 60% plus bas.  Mais même ce chiffre suggère que nous devrions admettre des pertes à moyen terme allant jusqu’à 16% du PIB pour sauver ces vies.  Bien que les économistes s’attendent à ce que le PIB s’effondre substantiellement au deuxième trimestre, la plupart s’attendent à un fort rebond dès que la crise sanitaire prendra fin.  Ces mesures de distanciation sociales semblent donc rentables à moyen terme.

Maintenant on peut pinailler sur les hypothèses de ces analyses.  Mais mon vrai problème c’est que trop peu d’économistes se posent les questions concernant le bien fondé de politiques supplémentaires :

-          Si tout cela est globalement correct, quels sont les impacts nets de la fermeture des « activités non essentielles » ou des directives de confinement à la maison ?  Ces mesures plus restrictives, prises de manière isolée, sont-elles rentables ?

-          Sont-elles même optimales d’un point de vue de santé publique, au vu des dégâts économiques et de la probabilité d’un pic d’infections si elles sont relâchées brusquement ?

-          Et si de telles contraintes renforcées sur l’activité économique risquaient de provoquer une crise financière ou des faillites répandues à travers le monde alors que la simple distanciation sociale ou le traçage des contacts n’auraient pas ces effets ?

-          Au bout de combien de temps de telles mesures contraignantes deviennent-elles non rentables ?

-          En quoi la possibilité d’un vaccin change-t-elle ces considérations ?

-          Ces mesures ne seraient-elles pas améliorées en déversant des moyens massifs pour tester systématiquement dans toute la population le COVID-19 et ses anticorps, et en combinant avec la distanciation sociale pour les personnes infectées ?

-          Y a-t-il des industries bloquées par la fermeture des activités non essentielles pour lesquelles les coûts de fermeture sont élevés et les avantages en termes de réduction des risques d’infection sont faibles ?   Pourquoi ne pas les exclure ?  Y a-t-il de grands avantages comportementaux à être tous dans le même bateau ?

Je ne connais pas toutes les réponses.  Ce que je sais, par contre, c’est que nous semblons bloqués dans un débat vain pour savoir si ce que nous faisons est mieux que rien.  Nous devrions au contraire nous concentrer sur la recherche des politiques qui minimisent les coûts combinés santé-économie à long terme de cette pandémie.  Le fait que les vies aient de la valeur, et que donc les mesures pour les sauver sont mieux que de ne rien faire, ne signifie pas que les fermetures ciblées et le confinement à domicile soient la politique optimale.  Nous voulons rechercher le moyen le plus efficient de traiter la crise de santé publique et permettre le retour d’une activité économique normale.

En fait il y a de grossières erreurs de raisonnement qui pullulent des deux côtés du débat, depuis la foule des tenants du « quoi qu’il en coûte » jusqu’à ceux qui pensent que « le remède est pire que le mal ».   Alors voici quelques questions que vous devriez poser quand vous lisez des commentateurs ou économistes qui comparent les coûts économiques et les avantages sanitaires de certaines mesures :

1.       Sont-ils en train de comparer des scénarios alternatifs réalistes ou bien seulement « une mesure particulière » face à « l’inaction complète » ?

2.       Quelles hypothèses adoptent-ils concernant les taux de décès, sachant que ce paramètre est hautement incertain ? (En espérant que plus de tests amélioreront notre connaissance du sujet très rapidement, ce qui pourrait contribuer à éviter des erreurs économiques prolongées).

3.       A combien estiment-ils une vie humaine ?  Leur hypothèse varie-t-elle avec l’âge plutôt que de considérer que toutes les vies humaines ont la même valeur ?

4.       Essayent-ils d’établir une mesure globale des coûts et des bénéfices pour chaque scénario ?  Par exemple, les dégâts potentiels sur les poumons des survivants du COVID-19, les coûts en santé mentale et physique des fermetures forcées, le risque de contagion économique et les conséquences économiques de faillites répandues à travers le monde ?

5.       Reconnaissent-ils qu’il est probable que beaucoup de producteurs et de consommateurs retreindront leurs activités afin d’éviter le virus tant qu’il n’y aura pas un traitement efficace, un vaccin ou une immunité de groupe, même si la politique gouvernementale change ?

6.       Sur quelle période temporelle comparent-ils la valeur des vies sauvées avec les pertes en PIB ?  Il serait incorrect par exemple de comparer le coût des vies perdues avec la baisse du PIB pour ce trimestre, sachant que les économistes s’attendent tous à un fort rebond du PIB lorsque la situation commencera à se normaliser.  En fait, certaines analyses historiques trouvent que les politiques de santé publique avec les coûts les plus élevés à court terme peuvent produire la performance économique la plus élevée à long terme.

7.       Est-ce qu’ils comparent des choses comparables ?  De nombreux économistes semblent comparer la valeur des vies avec les pertes en PIB.  Mais la valeur d’une vie humaine est une estimation sociale – Elle inclut les avantages qu’une personne espère obtenir de sa propre vie, y-compris des temps de loisirs, des amitiés et de la consommation.  Le PIB, par contraste, ne mesure que la perte de production.  Ne devrions-nous pas compter la valeur de nos libertés perdues ? Casey Mulligan a vaillamment tenté d’évaluer l’impact des fermetures forcées sur notre bien-être économique au sens large, par exemple le fait de ne pas pouvoir profiter de nos loisirs favoris ou le fait de suivre une scolarité dégradée.  Ce sont de véritables coûts aussi.

Oui, tout cela complique l’analyse.   Mais les dirigeants prennent en ce moment des décisions cruciales qui altèrent fondamentalement notre santé et notre bien-être économique à tous.  L’analyse économique coûts-bénéfices est faite pour essayer de comparer la rentabilité de différents choix politiques.  Il est temps de sortir du débat à bas d’arguments homme de paille « action » contre « inaction » et d’évaluer quoi faire pour la suite.

 

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On 4/1/2020 at 5:36 AM, Nick de Cusa said:

Accoucher a la maison pour eviter le rsique du virus a l'hopital

 

https://reason.com/2020/03/26/pregnant-moms-scared-of-covid-19-in-hospitals-need-more-home-birth-options/

 

 Voilà.  Je ne fais que traduire, mais perso je trouve cet article un peu trop "vendeur": il passe un peu vite à mon goût sur les risques encourus en cas d'accouchement à domicile qui se passe mal.  La femme enceinte qui se sent plus à l'aise chez elle quand tout va bien risque de déchanter si ça dérape. 

 

Spoiler

Choisir d’accoucher à la maison pour éviter le COVID-19

Il est temps de libérer les sages-femmes de la réglementation excessive et de favoriser l’accouchement à domicile.

Par Elizabeth Nolan Brown

Un article de Reason

Malgré tous les progrès effectués, les USA font face à un déficit en obstétriciens et autres professionnels de santé aptes à mettre des bébés au monde et à effectuer des soins pré- et postnataux.  Alors que l’Amérique affronte la pandémie à coronavirus, cette pénurie ne peut que s’aggraver.  Pendant ce temps des femmes enceintes sont de plus en plus tentées par l’accouchement hors de l’hôpital.   Les autorités des Etats-Unis vont-elles faciliter les accouchements à domicile et favoriser les sages-femmes ?

« J’ai eu plus de contacts [avec des clientes potentielles] la semaine dernière que je n’en ai eu disons en janvier et février réunis », me dit Ray Rachlin, fondatrice du cabinet de sages-femmes Refuge Midwifery, lors de notre entretien du 20 mars. « La demande en accouchements à domicile a crû de manière spectaculaire ».

Les gens souhaitent éviter l’hôpital à la fois par crainte d’y attraper le COVID-19 et pour éviter les nouvelles contraintes hospitalières, dit Rachlin, qui est sage-femme agréée dans le New Jersey et présidente de l’Association professionnelle des sages-femmes de Pensylvanie.  Certaines structures hospitalières ont limité, voire interdit, les visiteurs, y-compris les conjoints, pendant les accouchements.

« La semaine dernière, l’association de sages-femmes Kentucky Birth Coalition a été submergée de contacts venant de personnes cherchant des sages-femmes pour assurer des accouchements », me dit Mary Kathryn DeLodder, déléguée régionale de l’organisme, basée à Louisville, dans un courriel daté du 23 mars.  « Il y a des déserts médicaux dans le Kentucky qui n’ont pas accès aux professionnels de l’accouchement à domicile, et la plupart des sages-femmes sont au maximum de leurs disponibilités.  Nous avons désespérément besoin de plus de sages-femmes pour répondre à la demande actuelle ».

« Nous avons été contactés par des femmes qui sont à terme dans quelques semaines ou cet automne », ajoute DeLodder.  « Les gens s’y prennent à l’avance au cas où les restrictions actuelles persistent ».

Les naissances ne peuvent évidemment pas s’arrêter pour cause de coronavirus.   Mais alors que l’épidémie s’intensifie, les équipes médicales surchargées, les horaires de médecins et de cliniques limités et les moyens de transport contraints pourraient poser des défis logistiques aux familles qui attendent une naissance, et cela indépendamment des risques sanitaires.

Face à l’épidémie, les autorités ont déjà commencé à alléger certaines règles protectionnistes autour des agréments et des modes opératoires, comme celles qui interdisent aux médecins et infirmiers de franchir les limites des états et celles qui limitent le nombre d’établissements autorisés à fabriquer des masques, des respirateurs et du gel hydroalcoolique.  Verrons-nous un mouvement similaire pour l’accouchement à la maison – et en collectivité locale – pour les femmes enceintes et les nouveau-nés ?

Les USA ont besoin de plus de professionnels de l’accouchement depuis des années

« Il n’y a pas d’augmentation du nombre d’obstétriciens à l’échelle du pays depuis 1980 malgré la croissance du nombre de femmes en âge de porter des enfants et du nombre de naissances. » note un rapport d’octobre 2019 de la Fondation californienne pour la santé.

Dans une lettre à la Maison blanche datée du 20 mars, la directrice du Collège américain des sages-femmes Sheri Sesay-Tuffour disait que son groupe est « gravement inquiet que la pandémie COVID-19 mettre sous une tension insoutenable le système de soins maternels et ses travailleurs ».  C’est pourquoi il demande à la Maison blanche de prendre « des mesures d’urgence pour alléger temporairement le système restrictif d’agréments qui restreint l’accès à la population des sages-femmes ».

Soyons clairs, les sages-femmes ne sont pas des assistantes périnatales.  Celles-ci sont plutôt des conseillères qui apportent des informations, du soutien moral et une assistance matérielle pendant la grossesse et la naissance, mais pas de soins médicaux tels quels.  Les sages-femmes sont formées pour assister des femmes pendant le travail et la délivrance, ainsi que pour soigner les femmes et les nouveau-nés pendant les phases prénatale et postpartum.  Certaines d’entre elles ont même le droit – selon leur agrément – de rédiger des ordonnances et d’effectuer des soins généraux en gynécologie et santé féminine.

Les dernières décennies ont vu une progression modeste mais mesurable dans les accouchements assurés par des sages-femmes, après qu’ils aient quasiment disparu au cours du XXème siècle.

« En 1900, presque tous les accouchements en Amérique avaient lieu en dehors de l’hôpital », selon une analyse du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC).  Cette proportion est tombée à 44% en 1940 et à peine à 1% en 1969, niveau où elle a végété au cours des années 1970 et 1980.  En 2004, les naissances hors-hôpital comptaient pour à peine 0,87% des naissances enregistrées aux USA.

Mais depuis cette date, les naissances hors-hôpital on fait un retour petit mais régulier.  Selon un article de juin 2019 publié dans le journal Birth, le nombre de naissances à domicile a progressé de 77% entre 2004 et 2017 et le nombre de centres d’accouchement a augmenté de plus de 50%.  « En 2017, une naissance sur 62 était une naissance hors-hôpital », selon les auteurs Marian F. MacDorman et Eugene Declercq.

Les états créent des obstacles artificiels

L’augmentation des naissances hors-hôpital se produit alors que certains états ont allégé les règles qui s’appliquent aux sages-femmes.  En 2004 les sages-femmes du Missouri pouvaient encore être poursuivies comme délinquantes ; la Cour suprême de cet état y a mis fin en 2008.  Dans le même temps, certains états ont rendu plus difficiles pour les sages-femmes d’exercer.

Prenez la Géorgie.  En 2015, l’état a déclaré que toutes les sages-femmes devaient avoir un diplôme d’infirmière avancée et un agrément d’infirmière-sage-femme.  A présent il est non seulement illégal d’exercer comme sage-femme en Géorgie sans ces qualifications, mais il est aussi interdit de se présenter comme sage-femme.

« Ce que font les statuts et la réglementation et la manière dont le Conseil de l’ordre des infirmiers les applique, revient à interdire de dire qu’on est sage-femme professionnelle ou même sage-femme agréée » si on n’a pas cet agrément spécifique, selon Caleb Trotter, de la Pacific Legal Foundation (PLF).

PLF attaque en justice pour le compte de Deborah Ann Pulley, qui travaille dans la promotion de et la formation au métier de sage-femme.  Elle « ne pratique pas en tant que sage-femme actuellement », indique la plainte enregistrée auprès des tribunaux du District nord de Géorgie à l’encontre du Président du Conseil de l’ordre des infirmiers de Géorgie.  Pulley a exercé comme sage-femme pendant de nombreuses années, toutefois, et elle est toujours agréée comme sage-femme professionnelle certifiée (Certified Professional Midwife – CPM).

Trotter dit que c’est comme si la Géorgie déclarait qu’il ne peut pas se présenter comme avocat lorsqu’il est dans cet état, alors qu’il est inscrit au barreau en Californie.

Comme les avocats, les sages-femmes sont réglementées et agréées au niveau des états.  Dans environ 35 états, avoir un agrément de CPM signifie que vous pouvez exercer comme sage-femme indépendante (quoique l’étendue des pratiques autorisées soit variable).

« Il y a une grande majorité d’états où l’accès à l’agrément est plutôt rapide », selon Trotter.  « Il y a seulement une minorité d’états, y-compris la Géorgie – et ils ont fait ça voici seulement 5 ans environ – qui ont franchi le pas de vraiment limiter qui peut venir et qui peut exercer comme sage-femme ».

La Géorgie fait partie des quelques états qui refusent de reconnaître toute pratique de sage-femme comme légale, sauf si elle est proposée par une infirmière-sage-femme.  Il semble que ce soit le cas aussi en Iowa, Nebraska, Nevada, Caroline du nord, Dakota du nord, selon l’analyse des agréments professionnels en Amérique de l’Institut pour la Justice.

Même dans les états aux politiques d’agrément plus souples, les sages-femmes sont souvent contraintes artificiellement par des règlements étatiques.

Cela inclut des règles qui empêchent des sages-femmes inscrites dans un état de travailler dans un autre, ce qui interdit aux sages-femmes d’offrir toute la gamme des services pour lesquels elles sont formées, et les oblige à former des partenariats inutiles avec des médecins.  Il n’y a que 18 états dans lesquels les infirmières-sages-femmes peuvent même diagnostiquer et traiter des patientes sans un tel partenariat.

L’association professionnelle des infirmières-sages-femmes (American College of Nurse-Midwifes – ACNM) soutient « des politiques qui permettent aux infirmières-sages-femmes certifiées et aux sages-femmes certifiées d’exercer pleinement selon leurs études, leur formation, leur certification et leur expérience » ainsi que « des réformes législatives et réglementaires visant à éliminer la supervision inutile et coûteuse ainsi que les exigences d’accords de partenariats ».

Début mars, une représentante de l’ACNM a fait partie des professionnels de santé qui ont rencontré le Président Donald Trump et le groupe de travail COVID-19 pour une réunion à la Maison blanche.  Lors d’une déclaration à propos de la réunion, la Trésorière de l’ACNM Carla Krulewitch a insisté auprès des officiels au sujet de « la tension subie par les travailleurs du système de santé de notre nation en autorisant tous les professionnels de santé à exercer pleinement selon leur formation ».

« L’accouchement hors-hôpital a des caractéristiques qui le rendent souhaitable dès maintenant pour des populations qui ne s’y intéressaient pas précédemment », fait remarquer DeLodder.  « Même dans une situation normale, il y a des choses comme les infections nosocomiales.  Pour beaucoup de gens, l’idée de rester dans leur propre environnement semble plus sûre que d’aller à l’hôpital, en particulier en pleine pandémie. »

Comment devient-on sage-femme ?

Il y a deux principales sortes d’agréments en tant que sage-femme aux USA : les infirmières-sages-femmes et les simples sages-femmes.

Tous les 50 états permettent aux infirmières-sages-femmes certifiées d’exercer.  Pour obtenir un agrément d’infirmière-sage-femme qualifiée (Certified Nurse-Midwife – CNM) il faut être enregistrée comme infirmière avec un diplôme de niveau Master ou plus et suivre un programme spécial de formation en maïeutique.

Quelques états reconnaissent aussi la qualification de sage-femme (Certified Midwife – CM), qui exige un diplôme de niveau Master ou plus dans la santé autre qu’infirmier, ainsi qu’une formation spécialisée en maïeutique.

En février 2019 il y avait 102 CM et 12218 infirmières-sages-femmes en Amérique, selon l’ACNM.  La plupart des accouchements assurés par une sage-femme aux USA concernaient des infirmières-sages-femmes, selon le Centre national des statistiques de santé.  En 2017 les naissances assistées par des infirmières-sage-femmes et des CM comptaient pour 9,1% de l’ensemble des bébés nés en Amérique.

L’immense majorité de ces naissances ont tout de même eu lieu à l’hôpital.  Seules 3,2% de toutes les naissances effectuées par des CM et des infirmières-sages-femmes ont eu lieu dans des maternités indépendantes et seulement 2,6% à domicile.

C’est dû en partie à la paperasserie qui peut dissuader les infirmières-sages-femmes basées à l’hôpital d’effectuer des accouchements à domicile.  « Les restrictions telles que l’exigence d’une supervision dans certains états rendent les choses très difficiles », me dit DeLodder.

Quoi qu’il en soit, les simples sages-femmes, qui sont formées et agréées indépendamment de la profession d’infirmière, exercent plus fréquemment en accouchement à domicile ou dans des maternités indépendantes.

L’agrément en or pour les simples sages-femmes est l’agrément CPM.  Pour en obtenir un il faut passer en fonde compte un examen géré par le Bureau d’enregistrement des sages-femmes d’Amérique du nord.  Les CPM n’ont pas besoin d’un diplôme d’infirmière ou universitaire.  Mais le bureau « exige que la partie clinique de la formation suivie soit d’au moins deux ans et inclue au minimum 55 accouchements dans trois catégories distinctes », selon l’Académie américaine des sages-femmes.

Le CPM est le seul permis qui exige une formation et une expérience en accouchement à domicile.

Dans les limbes

« Nous avons voté une loi dans le Kentucky en 2019 pour agréer les sages-femmes professionnelles certifiées (CPM) qui assurent des accouchements à domicile » indique DeLodder.  « Bien que la procédure d’agrément ne soit pas encore finalisée, nous en sommes très proches. Mais il y a encore quelques états où les CPM ne sont pas agréées ».

« Ces états qui ne reconnaissent pas les CPM doivent le faire immédiatement » suggère-t-elle, ajoutant que dans ces états des groupes adressent des pétitions « pour que les agréments soient émis par décret ».

Ces états sont de deux sortes : ceux qui disent explicitement que seules les infirmières-sages-femmes sont autorisées à exercer, et ceux qui n’agréent officiellement que les infirmières-sages-femmes mais n’interdisent pas directement de pratiquer la maïeutique en dehors de ce cadre.

Reconnaître l’agrément CPM pourrait apporter une foule d’avantages, y-compris la possibilité de faire appel au réservoir de CPM disponibles dans les états voisins.  Et pour les CPM de ces états, cela pourrait signifier être en mesure d’accepter des paiements d’assurances privées, être remboursées par Medicaid et travailler en plus étroite collaboration avec d’autres professionnels de santé.

« Ce que nous savons de par nos recherches c’est que plus d’intégration produit de meilleurs résultats », dit Rachlin de Refuge Midwifery, qui cite aussi le manque de couverture par les assurances des services de maïeutique comme un des principaux obstacles pour les patientes potentielles. (Seules 3% des naissances à l’hôpital entre 2004 et 2017 étaient autofinancées, à comparer à un tiers des accouchements en maternité et plus des deux tiers des accouchements à domicile, selon des chercheurs).  L’accouchement à domicile « coûte un tiers du prix d’un accouchement à l’hôpital », dit Rachlin.  Pourtant cela peut coûter beaucoup plus aux patientes en termes de reste-à-charge.

Il y a des compromis à étudier dans les états pour aller de pas de réglementation du tout jusqu’à l’agrément des CPM.  Si le CPM devient la seule voie légale pour les sages-femmes qui ne sont pas infirmières, cela pourrait exclure un grand nombre de sages-femmes expérimentées et aussi entraver les candidates ne disposant pas des moyens de se former et d’obtenir l’agrément de cette manière-là.

Obtenir de l’état un agrément de sage-femme simple peut être coûteux, allant de 822 dollars (à New-York) à 2600 dollars dans le Wyoming, selon l’Institute for Justice.

Mais il y a d’autres manières de faire.  A Hawaii, qui a voté les exigences d’agrément pour les sages-femmes non infirmières l’an dernier, la nouvelle règle exempte jusqu’en 2023 toute sage-femme accoucheuse qui n’administre pas de médicament et révèle le fait qu’elle n’a pas d’agrément.  Une telle exemption non temporaire pourrait contribuer à atténuer les effets négatifs sur les collectivités où les sages-femmes informelles sont courantes, tout en donnant à l’ensemble des femmes enceintes plus de choix de soins et en évitant aux sages-femmes non agréées qui le reconnaissent ouvertement de risquer d’être arrêtées.

Libérez les sages-femmes

Que peut faire l’administration de tout ça ?

D’abord, les états qui disent que seules les infirmières-sages-femmes peuvent exercer légalement devraient revoir leur position.  Sinon ils excluent des sages-femmes compétentes qui ont été formées avant que ces exigences entrent en vigueur ; ils découragent les sages-femmes qui ne peuvent pas se payer un Master ; et ils défavorisent les femmes enceintes de leur état en termes de choix et – particulièrement maintenant – de sûreté.

Ensuite, les états qui n’interdisent ni ne reconnaissent les sages-femmes non-infirmières devraient examiner les moyens d’amener ces professionnelles mieux en phase avec le reste du système de santé (que ce soit en proposant eux-mêmes une voie d’obtention de l’agrément CPM, en permettant aux personnes détentrices d’un agrément CPM d’un autre état d’exercer, ou d’autres manières innovantes).  Mais ils devraient faire attention à ce que, ce faisant, ils n’interdisent pas tout simplement l’usage du titre de sage-femme sans agrément (comme en Géorgie) et qu’ils ne pénalisent pas les sages-femmes expérimentées avec une expérience ou une certification alternative.

Enfin, tous les états devraient faire en sorte que leurs autorités de santé étudient les moyens de de pas restreindre artificiellement les sages-femmes pendant cette période de crise. (Idéalement, toute réglementation supprimée devrait l’être de manière permanente, mais il n’est pas nécessaire d’en décider immédiatement).  Les règles qui exigent de traiter différemment les rendez-vous de télémédecine et les visites en personne sont un point de départ facile.

« Un grand nombre de prestataires à qui j’ai parlé ont parlé du [besoin de] remboursement de la télémédecine », me dit Rachlin.  Avec la virulence du COVID-19, « tous les soins qui peuvent se faire hors des hôpitaux et des cliniques contribuent à l’amélioration des soins ».

La couverture Medicaid est un autre domaine propice à de nombreux ajustements. « Il y a très peu d’état où les CPM sont couverts par Medicaid », dit DeLodder. Non seulement le fait de changer cela « améliore l’accès aux soins, mais encore cela représente une économie pour Medicaid car les accouchements à domicile ou en maternité sont beaucoup moins coûteux que le plus simple des accouchements à l’hôpital.  Ce serait encore mieux sur les CPM étaient enregistrés comme fournisseurs de Medicaid au niveau fédéral. »

Les assureurs privés, dont la couverture actuelle est variable, pourraient aussi « grandement contribuer et faire des économies » en choisissant de rembourser les prestations d’accouchement à domicile, selon elle.

Dans une perspective de long terme, ils pourraient abolir les exigences de « certificat de besoin » pour les maternités indépendantes qui limitent arbitrairement l’accès à leurs locaux à ceux que les politiciens et leurs courtisans pensent nécessaires pour la collectivité.  C’est ce qui a conduit des états comme le Kentucky à être totalement dépourvu de maternités indépendantes.

« Les états pourraient aussi accorder des agréments provisoires pour des maternités et suspendre certaines exigences pour permettre d’en ouvrir rapidement », fait remarquer DeLodder.

Les avantages de l’extension des sages-femmes pourraient aller au-delà de la crise actuelle.  Des recherches suggèrent que plus d’accouchements assurés par des sages-femmes pourraient apporter des économies et aussi améliorer les conditions des naissances.

Atteindre jusqu‘à 20% d’accouchements américains assurés par des sages-femmes en 2028 pourrait faire économiser 4 milliards de dollars, selon un rapport d’étude de 2018 de l’école de santé publique de l’Université du Minnesota.  Cela réduirait aussi les naissances avant terme et les épisiotomies, affirme le rapport.

« Les faits montrent que les femmes enceintes à faible risque qui sont assistées par des sages-femmes ont des suites similaires à celles qui sont assistées par des médecins, mais elles ont moins de risque de subir des procédures obstétriques non nécessaires », poursuit le rapport. « De plus la pénurie de médecins en obstétrique contribue aux difficultés d’accès aux soins durant la grossesse », ce qui pourrait être atténué par le recours à plus de sages-femmes.

« A Philadelphie il y a six ou sept cabinets et nous sommes presque toutes saturées », m’a dit Rachlin la semaine passée.  « Nous faisons de notre mieux pour accroître nos disponibilités, mais cela ne va pas suffire ».

Un obstacle majeur à l’expansion des sages-femmes est le système hospitalier qui ne veut pas de concurrence.  « Les hôpitaux du Kentucky se sont opposés avec véhémence au développement de l’accès aux maternités indépendantes », dit DeLodder.  « Toutefois, comme nous le voyons en particulier maintenant, nous avons besoin de tous les moyens sûrs d’accouchement pour libérer des ressources à l’hôpital. »

« Il y a des risques et des avantages à tous les dispositifs d’accouchement », dit Rachlin.  « Les risques d’accouchement à domicile pour une personne donnée peuvent excéder » les avantages et vice-versa.  « Il est important d’aider les femmes à avoir le choix d’accoucher là où elles se sentent tout de suite en sécurité, et il se peut que la pandémie actuelle ait changé la donne ».

 

Posté
On 3/31/2020 at 4:43 AM, Nick de Cusa said:

(court, FEE), Le coronavirus revele les lois inutiles 

 

https://fee.org/articles/a-litany-of-useless-laws-have-been-exposed-by-the-coronavirus/

 

Voilà.

Spoiler

Une ribambelle de lois inutiles mises en évidence par le coronavirus

La capacité à suspendre ces lois sans craindre de mettre le public en danger ouvre la porte à la remise en question de leur bien-fondé.

Par Charles Blain

Dès le début de l’épidémie de COVID-19 aux Etats-Unis, les administrations des états et des collectivités locales ont répondu de façon variée depuis les déclarations d’état d’urgence – du confinement de villes entières aux fermetures d’écoles et bien plus – mais c’est la suspension de lois et règlements divers qui met en évidence le maquis de réglementation inutile qui pèse sur les affaires.

Comme il est fréquent en cas d’urgence, les gouverneurs et les maires d’un bout à l’autre du pays ont utilisé leur pouvoir exécutif pour abroger des lois et suspendre des règlements.  Cela permet aux marchandises d’arriver jusqu’au public plus rapidement et pour moins cher, à des prestataires de services de mettre pied dans des industries en difficulté et au marché de répondre à la crise selon une multitude d’autres manières.

Le fait de lever ces règlements ne menace pas la santé ou la sécurité du public ; si c’était le cas, ils ne seraient pas levés aussi facilement.  Mais cela doit amener le public à se demander pourquoi ce fardeau réglementaire existe tout court.

Des réglementations inutiles

Au Texas, le gouverneur Greg Abbott a abrogé les restrictions sur les camions commerciaux hors gabarit et a suspendu l’exigence d’inscription au Plan international d’enregistrement ou celle d’obtenir une inscription temporaire, tant que le camion est enregistré dans un des Etats-Unis.

Le gouverneur Abbott a aussi abrogé les règlements qui permettent aux médecins de recevoir les mêmes honoraires pour une consultation de télémédecine par téléphone et pour une consultation en personne pour les patients qui bénéficient d’une assurance-maladie réglementée par l’état.

Il est remarquable qu’il ait abrogé les lois de l’état qui interdisent aux camions de l’industrie des boissons alcoolisées de livrer des marchandises aux épiceries, en disant « en retirant cette réglementation, nous fluidifions le processus de remplissage des rayons dans les épiceries d’un bout à l’autre de l’état ».  Tous ces changements ont permis au marché d’identifier les besoins du public et de les satisfaire aussi vite que possible.

A Boston, les restaurants ont typiquement besoin d’une autorisation spécifique pour faire de la vente à emporter, mais le maire Marty Walsh a levé cette exigence afin de permettre à chaque restaurant d’en proposer.  Même la Ville de New-York a suspendu sa répression des offres de vélos électriques illégaux pendant la crise afin de répondre à l’afflux de commandes de livraisons, l’état a aussi autorisé la vente à emporter de boissons alcoolisées.

L’offre et la demande

En raison de la demande plus élevée et de la capacité de la chaîne d’approvisionnement à faire face à cette demande, les chaînes de supermarchés comme H-E-B, Kroger et Randall’s ont annoncé qu’ils allaient embaucher des milliers de nouveaux équipiers.  La nouvelle flexibilité sur la réglementation des transports par camion signifie que les épiciers comme H-E-B déploient 1300 camions par jour pour approvisionner leurs magasins en continu.

Dans le New Jersey, Bayonne a mis fin au contrôle des permis de stationner périmés pour les résidents et le pa rking sur la voie publique.  Ils ont aussi suspendu la délivrance de permis pour ce qu’ils considèrent comme des « travaux mineurs » tels que plomberie, électricité, mécanique, feux et construction.  Tant que les entreprises signalent à la ville les travaux qu’elles prévoient de faire, la ville les inspectera ultérieurement.

La capacité à suspendre ces lois sans craindre de mettre le public en danger ouvre la porte à la remise en question de leur bien-fondé.  Beaucoup de ces réglementations semblent n’avoir d’autre utilité que d’entraver le libre-échange.  Si ces mesures n’existent que pour générer des recettes supplémentaires pour l’administration, le public devrait se demander, une fois la crise apaisée : en avons-nous vraiment besoin ?

 

Posté
On 3/27/2020 at 4:35 PM, F. mas said:

 

Voilà.  J'ai un peu hésité pour traduire "strongman".  J'ai retenu "tyran", mais "despote" ou "dictateur" ferait aussi bien l'affaire.  A vous de choisir.

Spoiler

Les avantages d’une société libre pendant une pandémie

Par Per Bylund

En ces temps de crise, beaucoup s’exclament combien ils sont impressionnés par les mesures « rapides et décisives » mises en œuvre par le régime chinois.  Au lieu d’admettre l’odieux manque de respect pour la vie humaine, la réponse chinoise est mise en avant comme exemplaire pour combattre une pandémie.

Ces groupies oublient opportunément les nombreuses semaines d’interdiction de parole et de censure qui ont précédé le confinement brutal de la ville de Wuhan et de la totalité de la province de Hubei.  Ils ont aussi détourné le regard de la nature de l’autoritarisme et de la bureaucratie, en prétendant que tout ce dont on a besoin pour faire le nécessaire c’est tout simplement le pouvoir et que l’accès à des informations précises et fiables importe peu.

Les appels à la tyrannie sont au mieux mal informés, mais ils ont été utilisés pour dépeindre la liberté comme étant impuissante.  D’après la tromperie du tyran, le libéralisme manquerait précisément de ce qu’il faut pour gérer une pandémie « avec rapidité et décision » - le pouvoir centralisé.

Une société libre n’est pas une société permissive

Il ne fait pas de doute que le confinement (et même l’assignation à résidence) des gens à leur domicile devrait limiter la propagation d’un virus contagieux, par rapport à une situation où les gens se déplacent librement en répandant la maladie.  De même, stopper le transport aérien devrait limiter la propagation par rapport à la situation consistant à continuer voler comme si de rien n’était.

Mais il s’agit en fait de deux extrêmes, dont aucun ne s’applique à une société libérale.  L’un des extrêmes est basé sur un pouvoir centralisé sur la vie et les biens des gens, ce qui est bien évidemment incompatible avec la liberté.   C’est bien entendu la critique que le tyran fait à la liberté : elle n’a pas ce pouvoir.

Mais on peut en dire autant de l’autre extrême, qui suppose que toute société a des biens publics importants et met des limites aux droits des propriétaires de bien privés.  Aucun des deux ne peut avoir cours dans une société libérale.  La propriété privée signifie que vous n’avez pas automatiquement le droit de pénétrer dans le magasin de quelqu’un d’autre ou de marcher sur son trottoir, de même que vous n’avez pas le droit de d’entrer dans leur domicile comme bon vous semble.  Bien que vous soyez à priori le bienvenu dans un magasin – le propriétaire de la boutique souhaite que vous puissiez envisager d’acheter ses marchandises – vous n’entrez que s’il le veut bien.

Et comme c’est lui qui décide, il est aussi responsable de ce qu’il permet.  C’est pourquoi même aujourd’hui les magasins privés et les centres commerciaux, tout comme les résidences privées, ont typiquement leur propre sécurité (malgré le monopole de la police d’état).  Leur responsabilité est engagée s’ils admettent tout le monde sans restriction et que cela expose des tiers à des dommages potentiels.  Cela inclut le fait d’admettre sans restriction les porteurs d’un virus mortel.

Nous avons vu en action ce fait souvent ignoré, dans une certaine mesure, alors que les compagnies aériennes ont suspendu leurs vols à destination des zones affectées avant d’y avoir été obligées par décret de l’administration.  Pourquoi ?  Parce qu’elles ne veulent pas risquer la santé de leurs employés et de leurs clients – ce qui engagerait leur responsabilité.   Dans une société libérale, on n’a pas le droit d’user de la propriété d’autrui, mais il n’y a pas de limitation de la responsabilité du propriétaire concernant ce qui se produit avec son accord (explicite ou implicite).

Cela n’est bien entendu pas une solution parfaite qui évacue tous les problèmes, y-compris le fait de contenir un virus avant qu’il se répande.  Mais il n’y a pas de solution parfaite.  L’important c’est qu’une société libérale n’est pas le statu quo avec un peu plus ou un peu moins de réglementation ou d’agence étatique.   La situation libérale « normale » est très différente de ce dont nous avons l’habitude dans un régime étatique.

Le fait qu’aucun des extrêmes supposés par les partisans du tyran ne s’applique à une société libre.  Oui, elle manquerait de pouvoir autoritaire, mais ce n’est pas non plus une société permissive où le désir de chacun prime sur les droits de propriété.

Le problème de la solution uniforme

Mais donc le manque de pouvoir autoritaire doit impliquer que la liberté est impuissante face aux menaces graves ?  Non, c’est une autre illusion du tyran qui s’avère infondée.  La centralisation n’est en fait tout simplement pas une solution.  Instaurer un pouvoir central signifie adopter une approche uniforme, mais il y a plus grave avec la centralisation : elle nous rend plus vulnérables et rend nos réponses moins pertinentes.

La plupart admettront qu’une approche uniforme conviendra en fait à très peu, de même qu’un pull à taille unique sera mal ajusté sur la plupart de ceux qui le portent.  Les situations sont partout différentes, ce qui veut dire que chaque situation appelle une réponse optimale différente.

C’est ce que nous avons vu dans l’épidémie de coronavirus, où les gouverneurs ont adopté des politiques différentes pour leurs états respectifs.  C’est logique qu’ils agissent comme ça, car leurs états sont très différents et ont été affectés diversement par le virus.  Bien que ce soit loin d’être parfait, cela montre que même des politiciens professionnels admettent qu’une solution centralisée n’est pas pertinente.  S’ils croyaient vraiment à la solution uniforme ils auraient adopté la même politique. Mais ils ne l’ont pas fait car les situations étaient différentes.

L’information au sujet de ce qui fonctionne ou pas et les différences importantes entre les régions et les populations se perd si l’information est agrégée et que des statistiques sont utilisées pour guider des décisions centralisées.  C’est le fameux argument de Hayek sur la connaissance diffuse et tacite qui guide nos actions mais qui ne peut pas guider le planificateur central.

Décentralisation et flexibilité rendent le système plus résilient

Mais une solution centralisée nous rend aussi plus vulnérables.  Un exemple permettra de l’illustrer.   Regardez la différence entre une défense nationale structurée et centralisée et une population armée.  La Suisse est un exemple populaire de cette dernière, mais ce n’est pas un cas unique.   Par exemple la défense de la Suède comprend à la fois une armée structurée traditionnellement et la garde territoriale.  Alors qu’on peut assez facilement handicaper l’armée en détruisant quelques-unes de ses bases, les forces décentralisées et dispersées de la garde territoriale sont presque impossibles à éliminer.

Quel rapport avec une pandémie virale ?  Cela illustre les fausses promesses de la centralisation, qui est une solution coûteuse et inadéquate qui rend en fait la société plus vulnérable.  Le même argument s’applique à la défense nationale, l’éducation centralisée ou le monopole du Centre de contrôle des maladies (CDC).  Une structure de contrôle centralisée n’offre qu’un faux sentiment de sécurité.

La société libérale est précisément la structure décentralisée qui manque à notre société actuelle.  Plutôt qu’une pyramide avec de l’information sélectionnée et reconditionnée à chaque étage et des ordres venus d’en haut, ce serait un réseau collaboratif d’individus et de secteurs.  Un secteur affecté par une épidémie pourrait rapidement et facilement choisir de contenir le virus, peut-être en collaboration avec les secteurs adjacents. D’autres pourraient choisir de se mettre temporairement en quarantaine pour ne pas être infectés.

Ils auraient aussi bien peu de raisons de ne pas partager l’information.  Alors que les Chinois croyaient apparemment qu’ils n’avaient rien à faire d’autre que de faire taire les lanceurs d’alerte, une administration n’est généralement pas tenue pour responsable de ses échecs.  C’est l’inverse : une agence d’état qui échoue dans sa mission n’est pas punie, au contraire on lui accorde plus de budget et plus de pouvoirs.

Par un contraste saisissant, un secteur libéral qui choisit de faire disparaître des informations vitales au sujet d’une épidémie pourrait être (et serait) tenu pour responsable des dommages causés aux autres.  Il fait face au même mécanisme que le propriétaire de magasin qui pourrait être tenu pour responsable s’il laisse en connaissance de cause des porteurs de virus entrer dans son local et infecter d’autres clients.  Il est donc dans son intérêt de ne pas cacher les faits, comme l’administration le fait habituellement, mais de partager l’information et de s’attaquer au problème.

Aucune des mesures pertinentes pendant une épidémie n‘exige un commandement centralisé.  Les inconvénients de la centralisation rendent en fait les choses pires et c’est ce qui nous a rendus vulnérables dès le départ.  Les nombreux appels à la centralisation, ainsi que leur rejet immédiat du libéralisme et de la liberté comme « impuissante », sont fondamentalement égarés.  Plutôt que d’être raisonnables et rationnels, ces revendications sont basées sur des émotions et contraires aux faits.  Ce ne sont que des symptômes de l’idéologie du tyran.

 

Posté
Il y a 7 heures, F. mas a dit :

Ah yes merci beaucoup!

 

Une pandémie en cache toujours une autre

 

Par Tom G Palmer and Simon Lee, pour Capx

 

Lien original : https://capx.co/how-one-pandemic-leads-to-another/

 

Révélation

Nous avons à faire non pas à une, mais à deux pandémies, qui s‘avèrent toutes deux mortelles. La première est due à un virus, qui envahit les cellules d’un hôte, et les affaiblit, le plus souvent jusqu’à les faire disparaitre. La seconde est une idéologie – l’autoritarisme – qui envahit les instances démocratiques, et les affaiblit, le plus souvent jusqu’à les faire disparaitre.

 

Lorsque nous nous sentons menacés, nous avons tendance à chercher à la fois un bouc-émissaire et un protecteur. En contrepartie de la défense de nos vies, nous sommes prêts à renoncer à pratiquement tout, y compris aux droits et libertés pour lesquels nous nous battons en temps normal. Cet échange peut être jugé raisonnable en période extraordinaire. Le problème est qu'une fois que nous nous sommes laissés soustraire nos droits et nos libertés, même si cela est temporairement justifié dans une situation extraordinaire telle qu'un confinement, nous nous y habituons.

 

Nous en avons déjà fait l'expérience. Et nous le constatons en ce moment.

 

Les dirigeants des régimes autoritaires se servent de la pandémie de Covid-19 comme prétexte pour renforcer et étendre des pouvoirs injustifiés. En Chine, où l'autoritarisme a attisé la propagation du virus en réduisant notamment au silence et en punissant les médecins qui tentaient d'avertir la population, le Parti Communiste (P.C.C) se vante que ses pouvoirs sans limites et sans justification ont en réalité sauvé la Chine.

 

Ce sont ces mêmes pouvoirs qui ont attisé l'épidémie en premier lieu, mais cela n'a pas empêché le propagandiste Dong Yuzhen de proclamer dans le magazine populaire officielle du PCC que "les vertus du système chinois ont une fois de plus été démontrées depuis le début de l'épidémie de coronavirus". Aussi il a proclamé que "le P.C.C, en tant que parti au pouvoir en Chine, est de loin le parti politique doté des plus grandes capacités de gouvernance de l'histoire de l'humanité, parti qui se soucie pleinement des intérêts nationaux du pays et du peuple chinois".

 

La signature de d’un parti autoritaire n'est pas l'usage de la force, mais plutôt la dépendance pathologique au mensonge, souvent jusqu'à l'illusion. Depuis que la Covid-19 a commencé à faire des dégâts dans le monde entier, le PCC, au travers de sa machine de propagande, a lancé toute une série de campagnes de désinformation. Ils ont cherché non seulement à détourner l'attention vers les théories du complot, qui ne peuvent jamais être ni prouvées ni réfutées, mais aussi à faire porter le chapeau à d’autres nations. Si le PCC avait permis aux soignants sur le terrain de s'exprimer et au pouvoirs locaux de prendre des mesures dès le début de l'épidémie, la contagion aurait pu être contenue. Mais le premier réflexe de l'autoritarisme est de dissimuler la vérité et de dénoncer toutes critiques comme des "Fake News".

 

Une telle propagande totalitaire est vivement encouragée par le régime chinois et ses nombreux subalternes. Qui plus est, elle est reprise par des dictateurs en herbe qui aspirent à un pouvoir encore plus grand, comme le Hongrois Viktor Orbán, qui gouverne désormais par décret et qui se sert de l'image de l'État chinois comme preuve de la nécessité de la dictature. Des situations analogues se produisent partout dans le monde, y compris aux États-Unis, où le procureur général a proposé de suspendre l'ordonnance d'habeus corpus, entre autres, sous prétexte que l'État de droit et les principes constitutionnels reconnus constituent des obstacles en période de crise.

 

Les idées autoritaires sont comme des virus. Une fois que vous êtes "infectés" par elles, elles vous envahissent progressivement. Soit vous développez une résistance et une immunité, soit vous devenez un porteur qui les dissémine davantage, même si c'est à votre insu.

 

Une fois vous être incliné une première fois devant l’autorité, vous devenez coutumier du fait. Vous considérez alors que toute critique envers l’autorité est intrinsèquement menaçante pour votre propre survie. La critique du pouvoir en vient à être considérée comme une attaque contre la survie même du peuple.

 

 

C’est en substance présenté comme tel par les dirigeants, et un public déférent finit par l’assimiler comme tel. Peu importe si l'incompétence avérée des dirigeants politiques ou si leur déni de la menace pour la santé publique a aggravé la situation. Non, seul le gouvernement peut nous sauver, et la critique de ceux qui détiennent le pouvoir est largement considérée comme une menace pour notre propre survie.

 

Une fois que de nouveaux pouvoirs sont institués, il est extrêmement difficile de les abroger. Ronald Reagan aimait à dire qu'"un organisme administratif est la chose la plus immuable que nous puissions voir sur cette terre". Robert Higgs, docteur en histoire de l’économie, a démontré dans son livre Crisis and Leviathan qu'il y a un cliquet de pouvoir, que les nouvelles prérogatives acquises lors d'une crise ont tendance à se maintenir bien au-delà de la fin de la crise. Comme il l'a fait remarquer, "tout au long de l'histoire des États-Unis, les urgences nationales ont été des occasions exceptionnelles de perte (de cliquet) de libertés". Ce n'est pas seulement vrai aux États-Unis. C'est vrai partout.

 

Les mesures extraordinaires en période de crise, telles que le confinement et les interdictions de rassemblement, ne doivent pas être l'occasion de mettre en place une dictature. Les principes de présomption de la liberté et d’un État restreint doivent être maintenus. Car une fois ces principes abandonnés, ils sont extrêmement difficiles à récupérer. En fait, les sociétés libres et légitimes sont plus résistantes, plus prospères et, à tous égards, plus désirables et attrayantes que les dictatures.

 

Alors que nous luttons contre la menace de la pandémie virale, nous ne devons pas succomber à la menace de la pandémie autoritaire. Elles sont toutes deux mortelles.

 

 

J'ai laissé une notion en rouge (ratchet) que je ne sais pas traduire.

  • Love 1
Posté
il y a une heure, RaHaN a dit :

J'ai laissé une notion en rouge (ratchet) que je ne sais pas traduire.

Un cliquet qui empêche le pouvoir de refluer. Des pertes de libertés sans retour.

  • Yea 1
Posté
il y a 3 minutes, Rincevent a dit :

Un cliquet qui empêche le pouvoir de refluer. Des pertes de libertés sans retour.

yep merci, j'avais bien l'image et le mécanisme, mais j'utilise tellement rarement ce terme que j'essayais d'en trouver un autre.

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