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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

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Le 11/02/2017 à 5:27 PM, Nick de Cusa a dit :

j'ai quasiment terminé

 

je livrerai probablement demain midi

  • Yea 2
Posté

Pourquoi la France est dans un tel pétrin ?

 

Qu'est-ce qui symbolise le mieux la culture politique étatique de la France ?

 

 

Ce sont de bons exemples, certes, mais j'ai déjà écrit un récapitulatif des généreux avantages dont dispose la si choyée bureaucratie française.

 

Cependant, rien ne m'interdit de recommencer.

 

Le Scoop électoral

 

Voici une histoire qui nous rappelle pourquoi la France est dans un tel pétrin. Le Wall Street Journal rapporte qu'un candidat à la présidence française affirme que les gens ne devraient pas se fâcher qu'il ait utilisé l'argent des contribuables pour donner à sa femme un emploi fictif, au prétexte qu'une grande partie de cet argent est rendu à l'état sous forme de taxes.

 

« François Fillon ... s'excuse envers les Français d'avoir employé son épouse et ses enfants comme assistants parlementaires tout en rejetant les accusations que les emplois étaient faux. …M. Fillon a qualifié d'injustes les déclarations des médias selon lesquelles son épouse aurait reçu près d'un million d'euros sur une période de 15 ans, déclarant qu'après impôt son revenu mensuel moyen ne s’élevait « qu'à » 3 677 euros... Les privilèges traditionnellement disponibles pour la classe dirigeante française ont été exposés avec une rare franchise. »

 

Donc, Fillon voudrait que les gens considèrent acceptable de détourner des fonds pour les membres de la famille s'ils n'empochent « que » 45000€ par an après impôts.

 

C'est révoltant. Au moins Fillon aurait dû gaspiller l'argent des contribuables avec plus d'élégance, comme l'actuel président de la France, qui n'a pas beaucoup de cheveux mais dont le coiffeur est riche.

 

Ce qui rend l'histoire de Fillon particulièrement amusante, c'est qu'il se veut le candidat des électeurs français qui veulent réduire le rôle de l'État.

 

Considérant que deux de ses principaux opposants sont Marine Le Pen, une populiste favorable à un état fort et dispendieux, et Benoît Hamon, un socialiste prônant le revenu de base universel, Fillon incarne peut-être le seul choix avec des idées libérales, ce qui jette une lumière assez triste sur l'état de la politique française. Donc, je ne sais même pas si je vais soutenir un candidat, comme je l'ai fait en 2012.

 

A quel point est-ce grave ?

 

Ce qui rend la situation particulièrement tragique, c'est que le système fiscal français est devenu si mauvais que même certaines agences gouvernementales françaises en sont arrivé à la conclusion que des réformes pro-marché sont nécessaires.

 

« La taxe sur les sociétés en France est trop au-dessus de la moyenne européenne, selon un rapport de la Cour des comptes française. Les experts ont indiqué qu'une réduction de 33,3% à 25% permettrait aux entreprises de rivaliser avec leurs homologues européens, rapporte EurActiv France. Le montant des impôts payé par les entreprises en France n'a cessé d'augmenter depuis les deux dernières décennies. Aujourd'hui, ils payent les taux les plus élevés d'Europe. Mais cette croissance n'a pas été bonne pour le pays, selon un rapport publié par la Cour... La France n'a pas toujours été un pays à la fiscalité élevée, comparée à d'autres pays de l'UE. En 1995, elle était plus ou moins à la moyenne européenne. Mais elle a augmenté régulièrement au cours des 20 dernières années. Dans le même temps, d'autres États membres de l'UE ont fais le chemin inverse. Selon le rapport, la plupart des États membres ont réduit l'impôt sur les entreprises, ou ont prévu de le faire. Le Royaume-Uni, par exemple, prévoit de réduire l'impôt sur les sociétés à 17% d'ici 2020. Le taux d'imposition moyen payé par les sociétés de l'UE est tombé de 33% en 1999 à 25% en 2015. »

 

Le régime fiscal suicidaire de la France est la raison pour laquelle j'ai convenu -with my tongue firmly planted in my cheek- avec Paul Krugman en 2013 qu'il y a un complot contre la France. Mais les conspirateurs contre la France ne sont autres que ses politiciens.

 

P.S. En fait, peut-être l'histoire qui vous dit tout ce que vous devez savoir sur la France a été le sondage de la dernière décennie révélant que plus de la moitié de la population fuirait en Amérique si elles en avaient l'occasion.

 

P.P.S. Si ce n'était pas pour la France, nous n'aurions jamais eu l'occasion de profiter de cette très intelligente et amusante caricature de Scott Stantis.

 

P.P.P.S. Ou regarder cette inteview très révélatrice de Will Smith sur la fiscalité française.

 

 

 

 

 

 

Je pense qu'il y a tout, mais faudrait que quelqu'un traduise l'expression tongue in cheek. J'arrive pas à la tourner.

  • Yea 1
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il y a 16 minutes, PABerryer a dit :

 

Je veux bien le faire. 

ho en fait, je comptais le faire mais si tu te proposes :D

 

ha oui, et je corrige ce que j'ai dit. Le bonhomme qui a écrit ça est luxembourgeois. N'empêche que c'est publié dans un magzine américain.

Posté
il y a 6 minutes, NoName a dit :

 

ha oui, et je corrige ce que j'ai dit. Le bonhomme qui a écrit ça est luxembourgeois. N'empêche que c'est publié dans un magzine américain.

Et il étudie en Lorraine. Vu que c'est Bill Wirtz de l'ESFL et qu'il écrit en 3 ou 4 langues, il a peut-être déjà une version en français ...

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Le 22/02/2017 à 14:41, F. mas a dit :

Un article un peu long, mais argumenté et qui fera sans doute débat (mais en forme de mise au point) : l'ethno-nationalisme antilibéral de D Trump

 

http://reason.com/blog/2017/02/17/trumps-anti-libertarian-ethno-nationalis

 

Et voilà ^_^: https://framadrop.org/r/X2xkqYBSjM#nf/BFgrDTrlqZXvnaTQDfgAG8eZUO0oKuZ3N9E59tk0=

J'imagine qu'il doit rester des coquilles et des manques de fluidité par-ci, par-là mais je suis devenue incapable de les voir.

Les citations de Mises sont tirées des versions françaises de ses livres.

 

Spoiler

Le dangereux nationalisme anti-libéral de Trump

 

 

http://reason.com/blog/2017/02/17/trumps-anti-libertarian-ethno-nationalis

 

Promettre de réduire la réglementation intérieure ou de secouer le système ne fait pas de vous un libéral bon teint. Trump représente en effet une menace sérieuse pour les valeurs fondamentales du libéralisme. Demandez donc à Ludwig Von Mises.

 

Par Brian Doherty

 

Le Président Donald Trump a signé un décret stipulant qu’à l’avenir le nombre total de réglementations fédérales diminuera via la suppression de deux régulations pour chaque nouvelle créée. Il a nommé à la tête de la Federal Communications Commission et du Ministère de l’Éducation deux personnalités qui veulent réformer leurs départements en faveur de la liberté de choisir. Trump se dit être un défenseur pur et dur du Second Amendement (bien qu’il soutienne aussi le fait de retirer le droit au port d’armes sur simple suspicion). Il a donné à la Cour Suprême un juge prêt à remettre sérieusement en cause les pouvoirs régulateurs et policiers de l’État. Trump prétend au moins vouloir voir baisser la dépense publique et les impôts.

 

Les libéraux, qui sont censés promouvoir ces objectifs dans le cadre plus large de la réduction du pouvoir de l’État sur nos propriétés et nos choix, ne devraient-ils pas admirer et soutenir Trump ? Même pas un peu?

 

Le libéralisme est bien plus que la défense d’une liste aléatoire d’actions déconnectées entre elles, même si celles-ci limitent dans une certaine mesure le périmètre et la dépense de l’État. (cf. Steven Horwitz, un économiste de tradition hayekienne, qui déclare très pertinemment qu’il est impossible d’un point de vue libéral de juger Trump en listant les transformations discrètes qu’il a impulsées dans la conduite de l’État dans certains domaines).

 

Le libéralisme est un ensemble unifié d'idées sur ce que devrait être l'organisation de l’ordre social. Ce qui lie ensemble toute cette philosophie c’est le fait de comprendre (ou de croire pour les sceptiques) que la violence à l'encontre des gens paisibles appauvrit, au final, tout le monde et est de toute façon presque toujours ou toujours immorale.

 

Chez la plupart des libéraux, les arguments pragmatiques et moraux contre l’agression des innocents se nourrissent mutuellement. Pour eux, la notion de ce qui est moral est enracinée dans celle, généralement fondée sur le droit, de ce qui permet l’épanouissement durable des hommes. Chez la majorité des libéraux, la liberté est à la fois une facette importante du développement humain et une part nécessaire à la plupart des autres aspects de ce développement.

 

Que nous devrions être libres de faire ce que nous voulons de nous-mêmes et de notre propriété légitimement acquise n'est rien de moins que le cœur du libéralisme. (Un débat complexe et tumultueux entoure les questions sur nos actions et quelles sont celles qui ne concernent que nous, et comment, pourquoi, et sous quelles circonstances la propriété est légitimement détenue et ce que cela implique pour son usage. De telles questions ne peuvent pas être résolues dans un seul article.)

 

Étant donnée la nature des capacités de production des hommes, la meilleure façon de s'assurer que le « nous » collectif s'enrichisse plus vite est de garantir la liberté individuelle d'échanger avec les personnes de notre choix, et ce faisant de construire une longue et complexe chaîne de production et d'échanges qui bénéficie à tous (ou même juste à certains/beaucoup d'entre nous), sans tenir compte des accidents que sont les frontières nationales.

 

Le libre-échange et l’immigration libre sont donc au centre de la vraie vision du libéralisme classique tel qu'il s'est développé aux États-Unis au XXème siècle. Si vous ne le comprenez pas et ne l'intégrez pas vous ne saisissez pas ce qu'est la liberté et n’œuvrez pas à sa promotion.

 

D'un point de vue libéral, le gouvernement Trump ne prend pas systématiquement les mauvaises décisions. Mais si parfois il vise juste, il ne faut y voir qu'un épiphénomène résultant de certaines alliances liées à la répartition du pouvoir au sein du parti Républicain ou bien des intérêts des entreprises proches du président. On ne peut accorder à Trump et à son gouvernement aucune approche sérieuse et de principe sur la réduction de l’État ou l'extension de la liberté puisque le Trumpisme est fondamentalement un ennemi du libéralisme.

 

Si l'on se base sur ses premières priorités et ses conseillers les plus proches, quelle semble être l’essence du Trumpisme ? C'est la violation éhontée, énergique et insatiable du droit de choisir librement ce que nous faisons de notre propriété légitimement acquise et de notre énergie, et le déni acharné du principe qui veut que c’est grâce à la liberté nous créons des richesses immenses et sans précédent pour l'humanité. (Encore une fois la plupart des libéraux ne s'agrippe pas à la « liberté » en tant que valeur déconnectée des autres bien qu'ils la privilégient dans la plupart des cas. Ils croient aussi que, globalement, c'est bien la liberté qui favorise la maximisation des richesses et du bonheur. Le libéralisme est aussi bien une philosophie d'amélioration des conditions sociales qu'une philosophie des droits individuels).

 

Moins d'un mois depuis le début du mandat, le Trumpisme s'est avéré être sans doute possible bien plus centré sur une forme de nationalisme mal inspirée. Le gouvernement Trump a, avec une bêtise expéditive et implacable, brimé le droit des entreprises de décider de l’utilisation de leur capital, notre droit d'acheter des produits étrangers sans être inquiétés et la possibilité pour d'autres personnes de venir paisiblement dans notre pays. En cela, ce gouvernement part du principe qu'il vaut mieux ne pas commercer avec les personnes hors de nos frontières, qu'il revient au Chef de décider ce que les entreprises privées font de leur capital et de leurs ressources et que nous devrions accepter de nous ruiner pour l'amère satisfaction de garder plus de non-autochtones hors de chez nous (dans un contexte où ce soi-disant "problème" est quasi inexistant).

 

Trump est un dirigeant ouvertement anti-libéral d'une sorte que nous n'avons pas vue depuis longtemps. Le terme "ouvertement" est important ici. Ceux qui veulent minimiser la menace représentée par Trump peuvent, à juste titre, pointer du doigt les politiques minables et autoritaires que les gouvernements précédents et leurs alternatives fictives ont ou pourraient mener. Dans le contexte actuel du débat politique, cela compte à peine. Trump est notre président et c'est à sa politique que nous devons faire face et combattre. Ne jamais se risquer à sembler exagérer ou extrapoler à quel point exactement Trump est ou peut être néfaste est probablement une question d'amour propre pour certains, mais ce n’est pas ce qui aide nécessairement à promouvoir la liberté.

 

Cela importe si un président enrobe ses politiques protectionnistes, de gestion du commerce ou de restriction d’une appréciation marquée pour la diminution des droits de douanes et une immigration plus libre, ce qui doit au moins réduire les effets délétères à la marge. Quand le vice étatiste rend cet hommage à la vertu libérale, on ne fait au moins pas délibérément croire aux Américains que le pays sera plus fort si les biens et le travail sont plus coûteux.

 

Un président qui rejette ouvertement et fermement le principe de la liberté économique et échoue à en comprendre les bénéfices est en effet pire que celui qui ne fait que violer négligemment ces principes. (Il faut noter que dans un monde où nous devons produire et échanger pour vivre, la liberté économique est au cœur de la liberté humaine).

 

Trump et son gouvernement ne font pas que violer les principes fondamentaux de la liberté individuelle de manière imprudente ou indirectement en poursuivant d'autres objectifs. Le président est profondément et sincèrement opposé à la liberté économique. Plus que toute autre chose, Trump est un ennemi tapageur du libéralisme et fier de l'être.

 

La présence et la prédominance continues de Steve Bannon dans son cercle rapproché indique que le nationalisme version Trump tend vers l'ethno-nationalisme, bien que le gouvernement ne le dise pas explicitement. Bannon croit que la "société civile" américaine doit nécessairement exclure les immigrés asiatiques s’ils sont trop nombreux (bien que les personnes de cette origine représentent plus de 5 % de la population américaine).

 

Alors qu'il a prudemment évité d'en dire trop sur sa pensée depuis qu'il occupe cette position très influente à la Maison Blanche, il est difficile de ne pas conclure que le nationalisme de Bannon a une composante ethnique. Il a en effet précédemment déclaré que le média qu'il dirigeait, Breibart, était une "plate-forme pour l'alt-right" et la définition que donne son site de ce terme souvent et délibérément mal défini va dans le sens de l’ethno-nationalisme.

 

Le choix du gouvernement, apparemment sous l'impulsion de Bannon et de son acolyte Steven Miller, de démarrer son action par un "mur frontalier" cher et absurde, plus un déferlement de restrictions vaines (sauf dans leur cruauté et force de perturbation) à la mobilité des personnes venant d'un petit nombre de pays à majorité musulmane (et qui ne sont pas les pays musulmans d’où ont pu précédemment venir des menaces sérieuses d'actes terroristes envers les États-Unis) montre bien que l'argument de la "sécurité publique" ne tient pas. Ce sont soit des idiots, soit ces restrictions poursuivent un autre objectif.

 

Ce que ces restrictions de voyage, limitées mais si vitales pour le gouvernement Trump, ont montré c'est son avidité à construire un appareil de contrôle cher et déstabilisant à partir des peurs les plus spéculatives et les plus imaginaires. Un appareil de contrôle que Miller considère être un galop d'essai pour démontrer le pouvoir sans limitation du président sur certains sujets, même face aux tribunaux. Les peurs sur lesquelles il a décidé de se concentrer sont celles de "l'autre" qui est étranger même si cet autre étranger réside légalement aux États-Unis ou ne désire rien d'autre que de travailler pour et avec les Américains.

 

Si vous voulez vous faire une opinion sur le gouvernement Trump et prédire ses actions futures à partir des engagements clés qu'il a montrés, ses préférences, buts et méthodes tels qu'affichés sont extrêmement mauvais et à prendre bien plus au sérieux que les tours de passe-passe sémantiques (pour le moment) sur la diminution de la législation et des impôts.

 

Trump contre Mises

 

Le libre-échange et l’immigration libre ne se trouvent pas au milieu d'une pile quelconque de « politiques en faveur de la liberté » dans laquelle chacun peut piocher en espérant que le résultat final soit suffisant. Ils en sont le cœur. Le mépris de Trump pour ces principes démontre bien qu'on ne peut pas lui faire confiance pour défendre nos libertés fondamentales sauf si c’est ce qu'exige la contingence politique pure ou peut-être son odieux désir d'humilier les ennemis et les opposants qui obsèdent son gouvernement. (Oui, quelqu'un qui s'en prend à la gauche peut occasionnellement défendre une politique qui étend le champ de la liberté. Cela ne fait pas de "s'en prendre à la gauche" une attitude libérale en soi).

 

Qualifier Trump de quintessence de l’anti-libéral n’est-il qu’un symptôme irrépressible du Trump Derangement Syndrome ? La tradition moderne du libéralisme américain n'est pas un bloc unique et ne doit pas son existence à une seule personne, j'ai d'ailleurs écrit un livre de 700 pages sur le sujet intitulé Radicals for Capitalism.

 

Ceci étant dit, vue son influence sur presque tous les penseurs et toutes les institutions qui constituent le libéralisme américain moderne de la seconde guerre mondiale au XXIème siècle, on peut compter sur Ludwig Von Mises, l'immigré autrichien économiste et philosophe social, pour révéler quel est le cœur du libéralisme américain moderne.

 

Mises, chassé de son Autriche bien-aimée par les Nazis et témoin direct de la mort des principes libéraux par le fascisme ethno-national vantant l'homme fort, a consciencieusement et brillamment réfléchi et écrit sur chaque aspect de la philosophie sociale. Tout au long de sa carrière, il a identifié le libre-échange et l’immigration libre, dans le cadre d'un régime dont le droit respecte la propriété individuelle privée, comme le fondement d'une société libre. Ces principes, une fois encore, sont ceux pour lesquels Trump n'éprouve rien d'autre que du mépris.

 

Son expérience personnelle et professionnelle a enseigné à Mises de manière frappante pourquoi le nationalisme au cœur du Trumpisme est le pire ennemi du libéralisme classique, autrement dit de la tradition humaine, libératrice et créatrice de richesses que Mises a soutenue et fait progresser.

 

Le libéralisme de Mises, et donc le libéralisme moderne, ne s'est pas formé en réaction seulement au communisme marxiste mais tout autant contre la destruction de la richesse et de la vie occasionnée par l'étatisme autocrate, ethno-nationaliste et autarcique.

 

Presque comme si il avait prédit l'arrivée d'un Trump qui essayerait d'embobiner toute une nation pour qu'elle croit que le protectionnisme et des politiques migratoires d'exclusion puissent enrichir "le peuple" et non des intérêts particuliers, et comme si il avait voulu avertir les personnes pour qui la liberté est chère que ce ne serait pas juste une concession faite à la liste des libertés mais la fin des bénéfices et des victoires du marché libre (tout autant que le non-respect évident des faux-semblants qui veulent qu'on travaille pour "le peuple" et non pour des élites privilégiées), Mises écrivait dans son premier ouvrage magistral de philosophie politique, Socialisme (1922) :

 

«Empêcher l'afflux de nouveaux ouvriers devient un point cardinal du programme de la politique particulière…

Le libéralisme a montré qui faisait les frais de cette politique…
Un système qui protège les intérêts particuliers immédiats de différents groupements entrave la production générale et nuit en définitive à tous, y compris ceux qu'elle favorise en première ligne.Quel sera le résultat final pour l'individu, gagnera-t -il ou perdra-t -il avec le système de protection, comparativement au bénéfice que lui procurerait la pleine liberté de mouvement économique? Cela dépend du degré de protection qui lui est assuré à lui et à d'autres…
Du reste dès qu'existe, en principe, la possibilité de sauvegarder des intérêts particuliers et des privilèges, la lutte s'engage entre les intéressés pour savoir qui passera avant l'autre. Chacun cherche à devancer son voisin et à acquérir plus de privilèges que les autres, pour pouvoir encaisser plus d'avantages. L'idée d'une protection égale, sans aucune lacune, de tous les intérêts n'est qu'un mirage issu d'une théorie superficielle.
Car si tous les intérêts particuliers étaient également protégés, personne ne retireraient un avantage de cette protection. Tous sentiraient également les désavantages d'une productivité diminuée. Chaque individu a l'espoir d'obtenir pour lui-même une protection plus forte qui lui donnera l'avantage sur ceux qui sont moins protégés, et c'est cela seulement qui l'attire vers le système protectionniste. Chacun demande à ceux qui ont le pouvoir, de lui accorder et maintenir des privilèges particuliers.
En dévoilant les effets de la politique protectionniste le libéralisme a brisé les forces qui combattaient pour l'obtention de privilèges. On s'était enfin rendu compte, qu'en mettant les choses au mieux il n'y aurait que très peu de personnes pouvant retirer du système protectionniste un véritable bénéfice, et que la grande majorité y perdrait…
Pour rappeler à la vie le système protectionniste il fallait d'abord anéantir le libéralisme...Mais une fois que le libéralisme est complètement surmonté et que le système protectionniste n'a plus à redouter de lui aucune atteinte, rien ne s'oppose plus à l'élargissement du domaine des privilèges particuliers.»
Mises était si attaché, intellectuellement et émotionnellement, à l’immigration libre que cet homme habituellement pacifiste pensait que les barrières à l'immigration justifiait presque légitimement que les exclus puissent déclarer la guerre.
Son livre de 1944 Le Gouvernement Omnipotent, écrit après avoir vu les horreurs que l'autarcie ethno-nationale a apportées à l'Europe, encadre son interprétation de l’importance fondamentale et vitale du libre-échange et de l’immigration libre :
«...Nous devons imaginer un ordre mondial dans lequel le libéralisme serait souverain.... Dans ce monde libéral ou dans la partie libérale du monde, il y a propriété privée des moyens de production ; l'action du marché n'est pas gênée par l'intervention de l'État. Il n'y a pas de barrières douanières, les hommes peuvent vivre et travailler là où ils veulent. Des frontières sont tracées sur les cartes mais elles n'empêchent pas les migrations humaines ni le transport des marchandises. Les nationaux ne jouissent d'aucun droit qui soit refusé aux étrangers. Les gouvernements et leurs fonctionnaires restreignent leurs activités à la protection de la vie, de la santé et de la propriété contre toute agression frauduleuse ou violente. Ils ne font pas de discrimination contre les étrangers. Les tribunaux sont indépendants et protègent tout le monde avec efficacité contre les empiétements de l'administration. Les individus peuvent dire, écrire et imprimer ce qu'ils veulent. L'enseignement n'est pas soumis à l'intervention de l'État. Les gouvernements sont comme des veilleurs de nuit chargés par les citoyens de gérer le pouvoir de police. Les hommes en place sont considérés comme de simples mortels et non comme des surhommes ou des autorités paternelles ayant le droit et le devoir de tenir le peuple en tutelle. Les gouvernements n'ont pas le droit de prescrire aux citoyens la langue qu'ils doivent utiliser dans leurs rapports quotidiens, ni dans quelle langue ils doivent élever et instruire leurs enfants...
...Dans un tel monde L'État n'est pas une entité métaphysique, mais simplement le producteur de sécurité et de paix. C'est le gardien de nuit… Mais il remplit sa tâche de façon satisfaisante. Le sommeil des citoyens n'est pas troublé, des bombes ne détruisent pas son foyer et si quelqu'un frappe à sa porte tard dans la nuit, ce n'est certainement pas la Gestapo, ni l'O.G.P.U.

La réalité où nous devons vivre diffère énormément de ce monde parfait du libéralisme idéal ; mais cela est dû seulement au fait que les hommes ont rejeté le libéralisme pour l'étatisme.»

On ne peut pas dire que Trump est en train de tirer d'un chapeau nommé "positions libérales" quelques-unes d'entre elles tout en négligeant les autres et que, donc, les libéraux auraient des raisons d'être optimistes. On ne peut pas dire que, oh, le libre-échange et l'immigration libre existaient chez Mises parmi de nombreuses positions et que ses raisons pour les poser en principes étaient fantasques.
Ce sont, comme il l'a expliqué et le savait au plus profond de lui-même à cause de l'histoire terrible de l'Autriche et de l'Allemagne à laquelle il a survécu, le fondement du libéralisme. Si Trump et son équipe ne comprennent pas ça, on ne pourra jamais faire confiance ni à leurs instincts ni à leur intelligence dès qu'il s'agit de liberté.
Pourquoi certains libéraux ne semblent pas particulièrement alarmés par Trump

Des inquiétudes et des points de vue conflictuels ont dicté les réactions de nombreux libéraux face à Trump. (A l'ère des réseaux sociaux, il est beaucoup plus aisé, que l'on s'en réjouisse ou non, d’être exposé à un éventail très large de points de vue sans passer par le biais de médias reconnus). Les libéraux étant déjà tellement enclins à considérer la majorité de l’action de l’État américain, sous le contrôle des deux partis et d'une variété de politiciens, comme un mal épouvantable, nous avons poliment modéré notre sens, très vocal, de l’indignation publique face aux actions étatiques afin de ne pas être perçus comme des râleurs systématiques qu’on éviterait dans n’importe quel débat public.

 

Peut-être que la réalité sociologique rend les libéraux moins prompts à être les plus vocaux et les plus affolés au sujet de Trump. Comme beaucoup l'ont dit les semaines passées, Trump hérite de pouvoirs et d'un système qui existent et ont été exploités depuis longtemps, qu'il s'agisse des restrictions au voyage ou des expulsions. Chez les personnes d'inclinaison libérale, j'ai vu, et on peut le comprendre, une vague de réactions du type « Attendez, vous être en train de me dire que l’État vous fait peur maintenant ? » face aux plaintes les plus, disons, excessivement épouvantées. 

 

Nous vivons une époque de grande tension sur la rhétorique dans le discours politique américain. Quelqu'un avec un côté anticonformiste (et les libéraux le sont par nécessité) peut être enclin à minimiser la vision apocalyptique qui veut que Trump représente une menace nouvelle, unique en son genre et inadmissible pour la liberté américaine. Augurer l'arrivée d'un événement inhabituellement dramatique a un coût social et intellectuel. Même quelqu'un d’extrêmement inquiet sur Trump peut éprouver des réticences à prédire une répression intérieure sévère et sans précédent.

 

Mais l'accession au pouvoir même de Trump était sans précédent à bien des points de vue et son antilibéralisme fier et bien ancré a une certaine fraîcheur dans l'Amérique moderne. (Encore une fois le vice étatique rendant hommage aux vertus de la liberté est important ici). La présence et l'influence grandissante de Steve Bannon, qui est d'après ce que nous observons un véritable adepte enthousiaste de l'ethno-nationalisme, rend difficile à croire que Trump ne veuille pas appliquer autant que possible sa volonté d’autarcie économique et de restriction.

 

D'après ce qui a été observé les premières semaines du mandat, les vestiges de l'attachement des Républicains au marché libre et à la liberté dans ce royaume ont été purgés du parti afin de lui injecter une dose de Trumpisme pur et nocif. Nous ne pouvons donc pas compter sur ce parti ou sur ses anciens engagements rhétoriques pour freiner Trump.

 

Le nationalisme et le restrictionnisme de Trump sont une philosophie qui a déjà causé et continuera de causer beaucoup de misère, que ce soit de manière directe et patente pour les personnes dont les déplacements sont restreints, ou de manière indirecte et plus opaque dans l'amenuisement de la capacité du commerce international à créer des richesses.

 

Le président a décidé de faire de son premier conseiller, qui semble avoir une influence disproportionnée sur le gouvernement, un homme dont la seule préoccupation politique est à la fois stupide et malfaisante. Selon une conversation rapportée par l'historien Ronald Radosh (bien que Bannon par la suite dira ne pas s'en souvenir ni même avoir rencontré Radosh), Bannon revendique une approche « léniniste » pour atteindre son but, c'est-à-dire qu’il adhère à la pratique révolutionnaire de la terre brûlée qui vise la destruction de toutes les institutions existantes.

 

Je connais beaucoup de libéraux que cela fait sourire. Même Murray Rothbard, l’un des pères fondateurs du mouvement libertarien, pensait parfois en termes de stratégie léniniste ! Les libéraux ne détestent-ils pas le système ? Ne veulent-ils pas le voir tomber ?

 

La majorité des libéraux et moi-même détestons beaucoup de ce qui s’apparente au "système" et voudrions voir de nombreux de ses pans s'effondrer. Mais la détestation de Bannon pour les institutions modernes n'a presque aucun point commun avec celle des libéraux. Il ne veut pas plus de liberté mais un pouvoir étatique implacable qui soutiendrait sa vision propre de la classe privilégiée.

 

Il ne déteste pas les institutions modernes pour leur tyrannie, leur ingérence illégitime ou leur pouvoir de destruction sur la vie des gens. Bannon voit les libéraux comme ses ennemis et a raison de voir les choses ainsi. Il déteste l'establishment actuel car il a le sentiment qu'il n'est pas assez engagé dans une guerre à mort contre l'Islam radical. Il le déteste pour ne pas assez promouvoir un ethno-nationalisme autarcique qui ne rendra pas seulement les Américains plus pauvres et misérables mais le monde entier aussi.

 

 

Le tempérament de Trump (et pourquoi c’est loin d’être anodin)

 

Il y a une autre raison de penser qu'il y a de quoi s'alarmer avec Trump comme président. Cela touche à ce qui a toujours expliqué mon attirance viscérale pour le libéralisme et ce qui l’a fait résonner en moi dans ma jeunesse. Et c’est pour ça aussi que je trouve malavisé, d’un point de vue libéral, de se comporter comme un Vulcain sans émotion ne faisant que donner des bons ou des mauvais points à chaque politique débitée par Trump ou à chaque nomination effectuée par ses soins.

 

Si de nombreux libéraux détestent l'institution étatique ce n'est pas par aversion générique de "l’État" mais parce qu'ils honnissent la cruauté et le fait d'occasionner chez les autres une misère et une souffrance qui pouvaient être évitées. Et c'est pourtant ce qui sous-tend actuellement la majorité de l'action gouvernementale et semble être ce que Trump préfère dans celle-ci.

 

Oui, l’État est une institution dont la fonction première, le contrôle, est soutenue par la violence et financée via l’extorsion ; et est donc par essence une institution cruelle. Mais tout ce que fait l’État n'est pas fondamentalement mauvais, si on met de côté son mécanisme de financement. Certaines actions menées par l’État sont tout à fait pertinentes en dehors du fait que c'est l’État qui s'en occupe. Trump et son équipe semblent principalement se concentrer sur les mauvais types d'actions comme punir ou entraver les innocents et nous retirer le droit de commercer hors du périmètre que le chef juge approprié.

 

De l'immigration à la confiscation des biens en passant par le droit de préemption ou la guerre contre la drogue, Trump semble être particulièrement pernicieux et dédaigneux des vertus du petit commerce et des vertus américaines du vivre et laisser vivre; le tout dans une sorte de style Viking qui plaît à nombre de ses fans appréciant de voir un" chef mâle alpha" prendre les rênes et punir ceux qui sont perçus comme des ennemis.

 

Trump s'efforce avec beaucoup d’application à délégitimer toutes les structures de contre-pouvoir, comme la presse libre ou les tribunaux, qui pourraient lui rendre plus difficile l’obtention de ce qu'il veut. Il est favorable à un renforcement de la police et mentira pour que vous soyez d'accord avec lui. Son procureur général, Jeff Sessions, exemplifie parfaitement comment l’exercice du gouvernement peut être utilisé comme un instrument de punition.

 

Sans même aborder les types de politiques menées, sans préjuger de ce que vous connaissez ou pensez des anciens ou potentiels futurs présidents, il s'agit, d'un point de vue libéral, d'une épouvantable, vraiment épouvantable, combinaison d’attributs pour un président. Ceux qui se sentent concernés par la fragilité de notre dette et des structures monétaires ou par la réaction à avoir face à une nouvelle attaque terroriste devraient plutôt, selon moi, être uniquement préoccupés de l’occupation caudilliste de la Maison Blanche.

 

Dans la sphère intellectuelle du libéralisme, certains croient avec passion que Trump s’avérera être moins susceptible de causer destructions et morts à l'étranger par la guerre que ne le serait le président américain moyen. Je pense simplement qu'on n'a aucune bonne raison de croire que ce sera vrai, bien que ce serait merveilleux si ça se produisait.

 

Les priorités de ses premières semaines au pouvoir prouvent que ce qui le motive le plus sont une cruauté malfaisante née de l'ignorance et des actes autocratiques qui bouleversent les projets, les vies et les entreprises d'êtres humains paisibles. Des actions qui sont inutiles et causent des préjudices immenses.

 

De tels actes sont revendiqués avec fierté par Trump et ses appuis via une combinaison d'ignorance économique (l'autarcie commerciale et le désir de forcer les entreprises à utiliser leur propriété selon les désirs du chef) et des propos alarmistes, stupides et sans fondement (le mur frontalier, l'absurdité autour des immigrés et des réfugiés).

 

Par humeur, certains peuvent s'amuser du désarroi des gens de gauche parce que ces derniers ont contribué à la croissance de l’État, ou parce qu'ils éprouvent du mépris envers les valeurs que les autres choisissent librement, ou parce qu'ils sont arrogants, ou parce que vous n'aimez pas de quoi ils ont l’air, ou n'importe quoi d'autre. Mais se délecter des larmes de la gauche a un prix bien trop élevé : un individu qui visiblement se soucie nullement de démolir le commerce international pour prouver qu’il est fort.

 

A cause de ces élections malchanceuses, Trump dirige un pays quasiment à parti unique. Il est conseillé par un ethno-nationaliste fier de l'être et aime gouverner par des ukases exécutifs. Aucune de ces caractéristiques prépondérantes et bien visibles chez Trump et son gouvernement ne sont prometteuses pour un libéral.

 

Le mieux que les libéraux qui ont adopté une vision de long terme dans la culture politique américaine puissent dire c'est que Trump pourrait servir de leçon sur les dangers de la centralisation du pouvoir exécutif ou de celle des institutions éthiques de notre culture dans une machine dont les commandes peuvent être gagnées ou perdues aussi facilement que le contrôle de l’État fédéral.

 

Des gouvernements précédents ont bien sûr violé les principes du libre-échange et du cosmopolitisme mais ils ne les ont pas rejetés avec un tel enthousiasme, une telle malveillance et aussi publiquement tout en s'attendant à ce que la nation suive. En tant qu'adepte de Ludwig Von Mises, je suis en toute logique alarmé. Ce n’est pas mon rôle de donner des instructions aux autres libéraux sur les stratégies spécifiques à adopter. Mais ne pas faire publiquement obstruction à Donald Trump, qui représente pour la liberté une menace spécifique et revitalisée provenant de la droite populiste, n'aiderait pas le futur du libéralisme dans les États-Unis du XXIème siècle.

 

Adorateur de la déréglementation ou non, les libéraux, donc ceux qui sont dévoués à tout ce qui relève de la liberté, de la paix et de la prospérité sociale, devraient considérer comme vitale la défense de l'édifice entier du libéralisme, particulièrement devant un leader comme Trump. Peu importe ce qu'il peut faire à côté, Trump admire la force autoritaire et déteste laisser les individus et les entreprises faire leurs propres choix sur l'allocation de leurs argent et propriétés. Il a de plus choisi comme consigliere idéologique, parmi n'importe qui d'autre au monde, Bannon qui désire détruire les bénéfices fragiles mais vitaux de la civilisation internationale moderne en poursuivant son rêve fou et hideux.

 

Il est possible que cela ne finisse pas aussi mal qu'il n’y paraisse pour les libéraux. Ceux qui dressent les tableaux les plus noirs pour les quatre prochaines années sembleront peut-être avoir exagéré mais en observant ce qui s'est déjà passé avec les restrictions de voyages et des échanges, et les idées et attitudes dominantes qui imprègnent le gouvernement Trump, cela a l'air extrêmement mal parti.

 

 

  • Yea 1
Posté
Le 28/02/2017 à 13:28, PABerryer a dit :

@NoName nous pouvons faire une traduction à 4 mains ;)

Je le ferais demain matin,  si d'ici là tu l'as pas fait évidemment:)

Posté
Il y a 2 heures, NoName a dit :

Je le ferais demain matin,  si d'ici là tu l'as pas fait évidemment:)

 

Ce soir je n'aurais pas le temps :(

Posté
Le 28/02/2017 à 10:07, NoName a dit :

https://fee.org/articles/6-non-racism-reasons-to-reject-marine-le-pen/

 

c'est quand même ouf de devoir aller aux USA pour avoir un article anti-FN qui fasse preuve d'un peu d'intelligence.

 

 

6 Raisons de rejeter le Front National qui n'ont rien à voir avec le racisme.

 

La question de savoir si Marine Le Pen est personnellement raciste ne présente aucun intérêt politique. Voici six raisons de fond pour rejeter Marine Le Pen qui ne sont pas «à cause du racisme».

 

 

Sur la route des élections présidentielles françaises, la campagne de Marine Le Pen est étrangement similaire à celle de Donald Trump: confrontation avec les médias, nativisme et accusations de xénophobie. Pour éviter de donner le beau-rôle au candidat de l'extrême-droite en lui accolant des étiquettes, voici six raisons de fond pour rejeter Marine Le Pen qui ne sont pas «à cause du racisme».

 

1. Liberté d'expression

 

Les membres du parti politique de Le Pen, le Front national, parlent beaucoup de la liberté d'expression, mais seulement lorsque celle-ci sert leurs intérêts. Par exemple, en octobre 2015, le parti a fait campagne avec le slogan «Je Suis Marine» après que leur chef a été poursuivi pour avoir comparé les musulmans priant dans les rues parisiennes à l'occupation nazie.

 

Il s'avère que l'amour du Front national pour la liberté d'expression s'arrête là. Le Pen a récemment appelé le gouvernement à interdire toutes les manifestations contre la brutalité policière. Elle a dit que les manifestants ultra-violents, d'extrême gauche doivent être arrêtés, afin de rétablir l'ordre public.

 

Puisqu'il s'avère que certaines manifestations ont effectivement déclenché des violences, on pourrait penser que les préoccupations de Le Pen sont justifiées. Toutefois, rappelons que lorsque les protestations contre la Loi Travail se sont transformées en émeutes en Juin dernier et que le gouvernement a décidé d'interdire toutes les nouvelles manifestations, le chef du Front national a tweeté:

 

"L'interdiction des manifestations contre la #LoiTravail est une démission face aux casseurs et une atteinte grave à la démocratie. MLP"

 

2. Liberté de religion

 

Le Front national fait partie de ces groupes politiques qui interprètent la laïcité non seulement comme étant la neutralité de l'État, mais aussi la neutralité des citoyens, envers la religion. Le parti veut interdire «les signes religieux ostensibles» dans les lieux publics, y compris les hijabs et yamakas. Lors de sa visite en Israël, Marine Le Pen a déclaré que cette interdiction est un sacrifice nécessaire dans l'intérêt de la France.

 

Il est clair que Le Pen confond la laïcité avec l'éradication de la religion. Quelques universitaires déclarent que l'interdiction proposée serait de toute manière rejetée par le Conseil constitutionnel, considérant que « l'état ne peut pas prescrire ce que vous pouvez et ne pouvez pas porter ». Pourtant, considérant que l'interdiction française de la burqa, introduite en 2010, a été confirmée par la Cour européenne des Droits de l'Homme en 2014, rien ne semble impossible. Une chose est claire: le Front national n'est pas disposé à défendre vos droits en matière de liberté de culte.

 

3. Politique commerciale

 

Dans le programme présidentiel en 144 points de Le Pen, elle appelle à la défense des emplois français via un « protectionnisme intelligent ». Que le protectionnisme de Le Pen soit « intelligent » et « ciblé » ou non, - cette idée fait parti de la rhétorique de la droite française depuis quelques années déjà - il reste qu'il n'y a toujours aucune explication de ce en quoi cela consiste pour l'instant.

 

On peut supposer qu'il s'agira de sortir du marché unique de l'UE et d'imposer des droits de douane à l'importation, mais la question de savoir comment Le Pen réagira lorsque les autres pays feront de même et comment elle fera face aux inévitables hausses des prix à la consommation reste un mystère. Les potentiels soutiens de Le Pen doivent reconnaître ce que le protectionnisme implique réellement: moins de choix, des prix plus élevés, moins d'emplois et des l'empoisonnement des relations diplomatiques avec les partenaires commerciaux.

 

4. Immigration

 

Même si on considère l'immigration d'un point de vue autre que moral, c'est-à-dire d'offrir l'opportunité à ceux qui le veulent d'améliorer leurs conditions de vie et celle de leurs familles, il existe de nombreuses raisons économiques pour soutenir l'immigration, à la fois depuis et vers la France.

 

Dans une étude de 2015 publiée par l'Université Panthéon-Sorbonne de Paris, intitulée Politique d'immigration et performance macroéconomique en France, les chercheurs affirment que l'immigration a un impact « significativement positif » sur la croissance du PIB et, dans certains cas, sur le marché du travail dans son ensemble.

 

Diverse places of birth is a positive factor for the economic performance of a country. De plus, l'attitude des immigrants réagit de manière significative à la performance macroéconomique: tous les immigrants réagissent positivement à l'augmentation du PIB par habitant et les immigrants en quête de travail réagissent négativement au taux de chômage.

 

 

5. La guerre contre les drogues

 

A propos du cannabis, Marine Le Pen suit une politique de « tolérance zéro ». Pour sa présidentielle 2012, elle a déclaré qu'elle ne soutiendrait jamais la légalisation des drogues et que la France perdait la guerre contre la drogue « parce qu'on ne la mène pas ». En 2016, le ton de Le Pen n'a pas changé:

 

« Cette idée (la dépénalisation) est profondément dangereuse. Là où cela a été fait, cela a été dramatique, cela a été l’explosion de la drogue avec des problèmes de santé publique considérables ».

 

L'agence française de santé publique rapporte que 700 000 Français consomment quotidiennement du cannabis tandis que 1,4 million de citoyens fument au moins dix fois par mois. La République Française est l'un des pays européens les plus stricts en ce qui concerne l'interdiction des drogues, avec des pénalités de 3 750 € et jusqu'à un an en prison pour simple possession.

 

Les responsables parisiens devraient envisager une politique similaire à celle du Portugal, où la dépénalisation de toutes les drogues est en vigueur depuis 2001.

 

6. Pas de réformes

 

Plus généralement, Marine Le Pen n'est en rien différente du « système » étatiste qui a mis la France à genoux au cours des dernières décennies: elle en fait partie. Le Front national ne prévoit pas de réformer les privilèges ou l'envergure du secteur public. Au contraire, le parti suggère de ramener l'âge de la retraite à 60 ans, d'obliger les banques à prêter de l'argent aux petites et moyennes entreprises françaises et à augmenter à la fois les effectifs et les salaires du secteur public.

 

Les nationalistes français ignorent les réformes économiques et institutionnelles nécessaires à la croissance économique et à la prospérité qui permettraient de favoriser la cohésion sociale. Leur conservatisme social et des politiques économiques de gauche serait désastreuse pour la France; si désastreuse que la question de savoir si Marine Le Pen est personnellement raciste ne présente aucun intérêt politique.

 

 

Il manque:

- les liens

- la phrase ne rouge à traduire

- quelques points de mises ne pages (les tirets et les guillemets surtout)

Posté
Il y a 19 heures, Axpoulpe a dit :

Moral outrage is self-serving

http://reason.com/blog/2017/03/01/moral-outrage-is-self-serving 

 

Un des meilleurs articles lus en 2017 pour ma part. Ca explique beaucoup à propos des SJW, et ça s'appuie sur de vraies études sociologiques au protocole scientifique. 

 

Une bonne âme pour le traduire ? 

 

Je peux le faire ce week-end. C'est vrai que c'est pas mal d'avoir un article qui valide nos intuitions.

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