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F. mas

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Messages postés par F. mas

  1. On 4/20/2022 at 1:49 PM, F. mas said:

    Un article de Jon Haidt particulièrement intéressant. Long mais passionnant. On pourra se passer de la conclusion qui demande plus de régulation de la tech, mais des idées très intéressantes, et une réflexion singulière non pas sur la polarisation politique, mais la fragmentation politique poussée par les réseaux. On est en plein dedans.

     

    https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2022/05/social-media-democracy-trust-babel/629369/?fbclid=IwAR1usDvKOhhBk7gMMgD1XXO6gyVOWPvWHVof9fLT8Y2zc-4t_ht8YvH6goM

     

    Robert Wright, l'auteur de NonZero (livre qui m'est tombé des mains), discute de la thèse de l'article -qu'il trouve trop pessimiste- qui fait par ailleurs grand bruit.

     

    https://nonzero.substack.com/p/is-everything-falling-apart?s=w

  2. On 4/18/2022 at 3:14 PM, Rincevent said:

    Alors il y a beaucoup à dire à ce sujet, genre beaucoup, mais ce sont souvent des auteurs relativement complexes, parmi lesquels Carl Schmitt, Leo Strauss, Eric Voegelin sont sans doute les plus connus. Not for the faint of heart.

     

    Il y a bien sûr bcp de monde qui a écrit sur la querelle de la sécularisation (je pense aussi à Aron ou encore Karl Lowith). Je serais tenté de conseiller le tome III de l'avènement de la démocratie de M. Gauchet sur l'invention des totalitarismes. Lui-même est l'auteur d'un livre qui se situe dans le débat sur la sécularisation (le désenchantement du monde) et observe la dépendance des phénomènes totalitaires des sociétés encore empreintes de religiosité (mais a un stade de sécularisation qui leur permet de s'appuyer sur des croyances communes sans se confondre avec elles). Bon le style de Gauchet est... particulier.

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  3. Sur la capacité du rn à générer des alliés et vassaux attention : le coût social et politique du ralliement à une formation qui reste considérée comme pestiférée est très élevé. Non seulement il y a peu de gens qui accepteront de prendre le risque de travailler 5 ans (au max  probablement) pour MLP, mais elle attirera de facto des profils plus atypiques et à la préférence temporelle étroite (ceux attirés par la possibilité de gagner de l'argent en 5 ans max et qui disparaîtront ensuite). On peut faire le parallèle sur ce point précis avec D Trump aux USA à mon avis.

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  4. Un article de Jon Haidt particulièrement intéressant. Long mais passionnant. On pourra se passer de la conclusion qui demande plus de régulation de la tech, mais des idées très intéressantes, et une réflexion singulière non pas sur la polarisation politique, mais la fragmentation politique poussée par les réseaux. On est en plein dedans.

     

    https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2022/05/social-media-democracy-trust-babel/629369/?fbclid=IwAR1usDvKOhhBk7gMMgD1XXO6gyVOWPvWHVof9fLT8Y2zc-4t_ht8YvH6goM

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  5. Sinon sur la question de l'éthique aristocratique, on peut aussi se reporter à ces textes classiques que sont l'éthique à Eudème et l'éthique à Nicomaque. >>> https://en.wiktionary.org/wiki/megalopsychos#:~:text=megalopsychos ( plural megalopsychoi ) (in Aristotelian philosophy),chiefly in Aristotle’s Eudemian and Nicomachean Ethics ).

     

    Il est possible de concevoir un homme parfaitement vertueux, c'est à dire qui dispose de toutes les vertus et en a conscience, ce qui d'ailleurs pose un pb : il n'a pas vraiment besoin d'amis (dont les vertus sont imparfaites et dont la relation la plus parfaite vise à s'améliorer). L'éthique du christianisme introduit le péché, donc le désordre dans la possession des vertus qu'il est impossible de cultiver par sa seule petite force. Et surtout, elle demande l'humilité, c'est à dire non pas de se reconnaître comme parfait, mais de se savoir pécheur et surtout de reconnaître que rien de ce que possède l'homme n'existerait sans Dieu. Du point de vue strictement aristotélicien, c'est un défaut moral : l'homme ne peut pas être parfaitement moral s'il l'est et ne reconnait pas qu'il l'est (mais attribue cette perfection à un soutien extérieur, Dieu).

     

    Sinon, l'anticognitive (de base) de la philosophie morale anglo-américaine, qui se marie assez bien avec le narcissisme démocratie (forcément vulgaire), est une plaie.

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  6. 48 minutes ago, Bézoukhov said:

     

    Je veux bien, mais on est tout de même dans une vision purement intellectuelle.

     

    Il y a des lames de fond au sein de l'Occident (insécurité culturelle, appauvrissement de la classe moyenne) qui sont liées très directement à des fondements de la doxa libérale.

     

    Et on a pas le début du commencement d'une réponse.

    Ma remarque se limitait à dire : on ne gagne pas en reprenant la langue de l'ennemi, surtout quand cette langue a été inventée pour discréditer. Sur les phénomènes que tu décris, il y a aussi des discussions sur le sujet au sein même du libéralisme comme mouvement. 

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  7. 13 minutes ago, Airgead said:

     

    Je pense qu'à force d'avoir nié de toutes nos forces ce que nos ennemis ont voulu exprimer en critiquant aussi fortement le "néolibéralisme", à force d'avoir mis sous le tapis l'argument en expliquant que ce n'était pas le vrai libéralisme, on s'est mis la tête dans le sable et on est passés à côté du truc.

     

    Il faut bien se rendre à l'évidence, nos sociétés sont belles et bien dites "libérales", dirigées par des gens qui se définissent eux-même comme des "libéraux", les Trudeau, Macron, Von Der Leyen.

     

    Soit on continue de se dire que c'est juste des gogoles qui dévoient nos idées et n'ont rien compris, auquel cas on se berce exactement des mêmes illusions que les communistes persuadés qu'en vrai ça marche c'est juste qu'on le saura jamais parce qu'on ne l'a pas assez bien appliqué.

     

    Soit on admet la réalité en face et le libéralisme produit exactement ça, et là ça pique, ça fait mal.

     

    Je pense aujourd'hui non seulement que oui, le néolibéralisme est une réalité et un courant majoritaire chez les dirigeants de l'Ouest, mais qu'en plus il existe grâce aux libéraux.

    Ils sont beaucoup trop naïfs de par leur propre nature, puisqu'ils tendent à faire confiance et laisser faire, et donc ils ne s'impliqueront jamais suffisamment pour cadrer les excès qui amèneront invariablement au même résultat.

     

    Le libéralisme est la salle d'attente du néolibéralisme.

     

    Le libéralisme, c'est la liberté d'aller et venir, d'échanger, laisser-faire.

    Le néolibéralisme, c'est exactement pareil, avec des monopoles privés pour "assurer" et "encadrer" ces libertés.

     

    La consolidation des corporations en monopoles étant inévitables et le libéral pur s'interdisant d'intervenir coûte que coûte fera que plus les idées libérales infuseront, plus la société sera néolibérale et paradoxalement dure et autoritaire.

     

    Est-ce qu'il y a un déalignement politique chez les libéraux ?

    Il y a juste des gens qui n'ont pas avancé au même rythme dans le processus qui tendra de toute façon à la fin vers le néolibéralisme autoritaire (sic).

    Ceux qui sont en retard => liborg, ceux qui ont bien avancé => bouzou, koening, macron.

     

    Les seuls qui sont restés cohérents sont les anarcaps qui ont toujours compris qu'on ne négocie pas avec les terroristes. La liberté est totale ou elle n'est pas.

     

    Le problème avec le "néolibéralisme", c'est que c'est un blob indéfinissable que les critiques utilisent pour taper sur un nombre de pratiques politiques et économiques assez diverses et variées. Tu en proposes une définition, mais la plupart des gauchistes voient du "néolibéralisme" dès qu'un politique parle de politique purement comptable (par exemple quand ils parlent de tournant de la rigueur sous Mitterrand. Dans le livre de Fukuyama que je suis en train de lire, le "néolibéralisme" qui est opposé au "libéralisme classique" de l'auteur, c'est l'école autrichienne et l'école de Chicago. Pour Serge Audier, ce sont les libéraux qui font de l'économie une science, pour le marxiste Dardot, c'est l'économie qui a intégré l'état comme un appui de la dérégulation, etc. Pour résumer et parler comme Ayn Rand, le "néolibéralisme" est un anticoncept, qui dissimule plus qu'il ne révèle.

     

    Ce qu'il faut reconnaître par contre, c'est que le libéralisme est une famille d'idées assez large, qui englobe plein de courants et donne la parole à plein d'intérêts parfois contradictoires. "nouveau libéralisme", "libéralisme classique", "libertarianisme" ne se recoupent pas, et c'est pourquoi ama une distinction pertinente, posée par de Jasay, devrait distinguer entre 'libéralisme au sens large" et libéralisme au sens strict.

     

    Sinon il y a plein de libéraux classiques qui n'ont pas suivi les libéraux probusiness. Ce n'est absolument pas une prérogative des ancaps. J'en connais même des fameux qui se sont révélés être les pires enfermistes du bataillon.

     

    Comme quoi il y a aussi urgence à s'informer sur ce que disent les libéraux plutôt que de reconnaître à ses ennemis une connaissance du sujet qu'ils n'ont pas, et qu'ils n'ont jamais vraiment eu.

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