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Largo Winch

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Tout ce qui a été posté par Largo Winch

  1. Tiens d'ailleurs, me revient en tête un concept platonicien : la "théâtrocratie", le gouvernement par les apparences, le jeu des acteurs, la dramatisation et la relation spectacle. On est en plein dedans : les politiques d'aujourd'hui ne sont plus que des théâtrocrates car ils se trouvent bien démunis face aux technocrates et aux bureaucrates qui ont pris, en sous main, tous les pouvoirs. Ceux qui réussissent le mieux aujourd'hui en politique ne sont plus que cela : ni des idéologues, ni de bons techniciens, encore moins des experts, juste des théâtrocrates qui assurent le spectacle en ne jouant plus que sur le pathos et l'éthos au gré de l'actualité : Macron, Attal, Bardella, Maréchal...
  2. Tous les syndicats enseignants sont actuellement vent debout contre les classes de niveau. Donc la suppression de la carte scolaire est inenvisageable car beaucoup trop turbolibérale pour la société franchouillarde. Pour répondre à ta question, s'attaquer réellement et concrètement aux problèmes de la violence de la jeunesse consisterait, dans une perspective étatiste, à remettre sur pied les services publics concernés : justice, police, EN, qui sont tous les trois défaillants. Et ça passe par une mise en pièce de la bureaucratie, comme on l'a évoqué plus haut sur ce fil. Autant dire que c'est également inenvisageable car ce serait considéré comme ultralibéral par la populace.
  3. Certes, mais quand un adulte entrait dans la classe, tout le monde se levait. J'ai connu ça dans les années 1980. Et apparemment, à lire les commentaires de profs sur twitter, ça existe encore aujourd'hui dans pas mal d'établissements. Mais sinon, oui, c'est bien vu, ton analyse est très juste : dans les mesures annoncées par Attal il n'y a aucune volonté du gouvernement de s'attaquer réellement aux problèmes ; elles visent juste à faire naitre dans l'imaginaire des gens des images d'autorité pour flatter leur côté "droitier", et draguer l'électorat RN et LR. Attal mixe habillement pathos et ethos pour masquer ses faiblesses de pensée et d'idées politiques (logos). Ça avait bien marché avec l'histoire de l'abaya il y a quelques mois.
  4. J'aime beaucoup Giacomo Turra que je suis sur les réseaux sociaux. 👍
  5. Non seulement c'est totalement idiot (je me demande bien comment une telle idée a pu germer dans leur cerveau... peut-être la nostalgie des confinements) mais, à mon avis, ça a peu de chance d'être appliqué car c'est certainement inapplicable :
  6. La question n'est pas Qui mais Quand. Aucun homme politique, même très courageux, ne pourra mettre en pièces la bureaucratie sans l'assentiment d'une majorité de la population. En France, ce n'est pas demain la veille.
  7. Ah si, il y a des mesures très concrètes : comme on sait que le collège est un lieu réputé pour sa discipline et son absence de violence, tous les ados auront obligation de rester au collège de 8h à 18h tous les jours de la semaine ! Des mesures radicales pour canaliser la violence des jeunes seront prises : interdiction de tous les écrans... dans les crèches ! Sinon, il annonce tout un tas de mesures... qui existent déjà : Voilà, qu'on se le dise : le Premier ministre hausse le ton, l'autorité est rétablie, les ados doivent trembler !
  8. C'est une formation à distance avec uniquement 3 regroupements en présentiel de 4 jours... (dont un regroupement dans un centre de retraite bouddhiste... )
  9. Je suis allé voir le profil de la responsable du master, Bénédicte Gendron : elle a d'abord eu un doctorat en économie (économie de la formation), puis 20 ans plus tard elle a passé un doctorat de psychologie (psychopathologie), ce qui lui a permis de devenir Professeur d'université en sciences de l'éducation et d'être responsable d'un master dont le contenu nécessite normalement des compétences en sciences de gestion/management ! Bref, ça sent "l'HyperDoctor", comme dirait l'autre.
  10. J'imagine que la clientèle de cette formation doit être tous les coaches et consultants bidons qui doivent être heureux de trouver là l'occasion d'obtenir une qualification master à peu de frais.
  11. C'est fou ce qu'il y a comme bullshit dans les universités LLSH ! Voilà que la fac des sciences de l'éducation de Montpellier propose de former les managers au "leadership capacitant et vibratoire" via "l'approche pédagogique quantique"...
  12. ?? À qui penses-tu ? Tu as des exemples de politiques qui ont pourfendu la bureaucratie, la fonction publique ?
  13. Nommé ministre de l'Economie par Marine Le Pen, il nous fera regretter Bruno Le Maire. C'est dire...
  14. Nommer ses copains à des postes de hauts fonctionnaires ne modifie en rien l'Etat profond, car c'est maintenir en l'état la structure bureaucratique qui possède le réel pouvoir. Croire qu'il suffit de nommer à des postes-clefs des gens qui 1) appliqueront docilement les décisions politiques et 2) seront en mesure de mettre au pas toute la fonction publique, est très naïf : c'est méconnaitre le phénomène bureaucratique et son mode de fonctionnement. Agir sur l'Etat profond ne peut passer que par une mise en pièces de la bureaucratie, c'est-à-dire par une action sur les structures de la fonction publique.
  15. C'est le fameux "Hommage national de la semaine" dont j'avais parlé plus haut : Je vois que je ne suis pas le seul à constater que Macron use et abuse de l'exercice de commémoration par rapport à ses prédécesseurs : l'édito du Figaro d'hier ressemble fortement à mon post précédent.
  16. C'est la même chose à l'université : je ne compte plus les cas de vacataires cadres sups complètement débordés et incapables de tenir une classe d'étudiants que je trouvais de mon côté totalement dociles...
  17. Ah ça, les bureaucrates sont immondes et cruels : ils feront bien sentir leur "pouvoir" à toute personne qui n'est pas dans les clous des règles bureaucratiques. Les "insiders" aiment montrer leur "supériorité" aux "outsiders"..
  18. Après, je ne veux bien sûr pas dédouaner l'administration qui a une énorme responsabilité dans le bordel. La bureaucratie de l'EN a le tort de considérer ses enseignants comme des "ouvriers du cours", cherche à les formater avec des programmes et des règles absurdes, et les gère en les infantilisant. Il ne faut pas s'étonner ensuite qu'ils soient dépourvus de l'autonomie que nécessite leur boulot...
  19. J'ai eu une expérience dans le secondaire avant l'enseignement supérieur, certes très courte (1 an) et il y a longtemps. Et je pense que les rapports de force entre collègues sont nettement plus durs dans l'ESR que dans l'EN. Il y a certainement des chefs d'établissement casse-couilles, je n'en doute pas, mais leur pouvoir sur les profs est, en pratique, très limité. OK, le prof qui ose l'affrontement avec son chef d'établissement risque d'avoir un emploi du temps de merde, par exemple. Mais si ça lui permet de faire ce qu'il veut dans sa salle de cours... Mais, àmha, c'est toujours le même profil d'enseignant : celui qui n'a pas les couilles d'ouvrir sa gueule pour obtenir le respect de son chef d'établissement sera celui qui ne saura pas non plus se faire respecter par ses élèves. Bref, comme je l'ai déjà dit plus haut, je reste convaincu que c'est un boulot qui demande beaucoup d'autonomie et de prises d'initiatives, et pour ça il faut des profils de personnes couillues et de bon niveau. Les CPE ne sont que des collègues et n'ont aucune autorité sur les profs. C'est pareil : c'est aux profs d'obtenir le respect que les CPE doivent à leur fonction.
  20. C'est le discours à la mode des enseignants geignards sur les réseaux sociaux en ce moment : "on subit la pression de notre hiérarchie !" Non mais qu'ils aillent faire un tour en entreprise et ils vont voir ce que c'est qu'un manager chiant toujours sur le dos du salarié... Àmha, le problème n'est pas la hiérarchie trop pesante ("on nous impose des réformes dont nous ne voulons pas !") ou pas assez ("nous ne sommes pas soutenus par notre hiérarchie !")... Le problème est qu'un bon nombre d'enseignants n'ont pas le niveau pour exercer un boulot qui demande beaucoup d'autonomie et de prises d'initiatives diverses selons les situations rencontrées.
  21. Les profs ne voient jamais leur supérieur hiérarchique. Donc l'autonomie, ils peuvent la prendre aisément. À condition d'en avoir l'audace et les facultés intellectuelles.
  22. De mon côté je n'ai pas de chiffre. J'ai rapporté les propos d'inspecteurs pédagogiques que j'ai rencontrés quand j'étais en jury d'Agreg.
  23. Ceci dit, elle n'a pas l'air de nager dans le bonheur...
  24. Normalement, dans l'esprit des textes originels, le processus de recrutement des enseignants se fait en deux temps : le concours pour valider le niveau disciplinaire (discipline ici dans le sens de "matière") l'année de "stage" (qui est en fait une période d'essai) d'un an pour développer sur le terrain et valider les qualités pédagogiques La titularisation (c'est-à-dire l'embauche définitive) ne se fait qu'au terme de ces deux étapes. Sur le papier, ce dispositif me semble plutôt bon : exiger d'abord un certain niveau disciplinaire, puis apprécier ensuite les qualités pour tenir une classe in situ, sur le terrain, et non pas uniquement de façon "théorique". Le souci est que tous ces beaux principes ont été dévoyés : les enseignants stagiaires ne sont pas accompagnés dans le développement de leurs compétences en classe (ils ont des cours théoriques de pédagogie à l'université, déconnectés du terrain) et il n'y a pas de véritable suivi continu pour apprécier l'évolution de leurs qualités pédagogiques sur l'année (il y a uniquement une évaluation finale par un inspecteur pédagogique lors d'une unique visite) dans les faits, tous les stagiaires sont titularisés, même les nuls, car la visite finale de l'inspecteur n'est qu'une farce (les non-titularisations sont rarissimes, et quand ça arrive il y a pression des syndicats et recours pour inverser la décision...) du coup, comme on sait que l'année de "stage" n'apporte rien en matière de formation de l'enseignant et est mal fichue pour évaluer les compétences, on s'est inquiété que le concours ne cherche pas à détecter les qualités pédagogiques par conséquent, dans les concours (dans le Capes, en tout cas ; pour l'instant l'agreg est épargnée), on a supprimé certaines épreuves disciplinaires pour les remplacer par des épreuves sur la "pédagogie" (épreuves totalement bidons, et inaptes à apprécier des compétences réelles, qu'on ne peut évaluer qu'in situ) ; en faisant cela, les concours sont devenus moins exigeants sur le niveau edit : grillé par @Marlenus
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