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Pétition De Refondation-ecole.net


Marchange

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APPEL POUR LA REFONDATION DE L'ECOLE



Nous, signataires, appelons le futur Président de la République à une refondation de l'Ecole, tout particulièrement de l'Ecole primaire. C'est une cause nationale, qui dépasse les clivages de la vie politique.

Depuis des années, l'Ecole est malade. Ce constat, les Français le font chaque jour.

  • Les enfants, à la sortie de l'Ecole primaire, maîtrisent de moins en moins bien lalangue française. Beaucoup ne savent pas lire en arrivant en 6 ème . Les capacités en écriture se dégradent. Tous les apprentissages de base de la langue sont sinistrés : orthographe, vocabulaire, conjugaison, grammaire et syntaxe. (1)
  • De même en mathématiques : les quatre opérations, la règle de trois, les calculs sur lesfractions ou sur les unités de mesure courantes, les éléments simples de géométrie, ne sont plus maîtrisés à la sortie de l'Ecole primaire(2) Le raisonnement mathématique a quasiment disparu jusqu'à la fin du collège. ·
  • L'histoire, la géographie et les leçons de choses sont aussi touchées. Les repères chronologiques essentiels de l'histoire de notre pays et les grands traits de sa géographie physique ne sont plus connus.

Les causes internes de cette dégradation sont identifiées :

  • Depuis trente ans, les programmes de l'Ecole primaire se sont beaucoup appauvris surl'essentiel, tout en affichant des ambitions démesurées sur l'accessoire. Une foule de sujets disparates, la pratique ludique des « nouvelles technologies » et la multiplication des activités périscolaires (prises sur le temps scolaire) empiètent gravement sur les apprentissages systématiques, en particulier en français et en calcul, qui sont les fondements indispensables de l'instruction (on est ainsi passé, en trente ans, de 15 à 9 heures de français par semaine au CP).
  • On a imposé, contre l'expérience des instituteurs, de nouvelles méthodes pédagogiques, fondées sur la « construction du savoir par l'élève », qui interdisent tout enseignement explicite, structuré et progressif. · On a dramatiquement baissé le niveau des exigences. Ainsi, au lieu de décider du passage ou non d'un élève dans la classe supérieure en fonction de son intérêt bien compris et de ses capacités à suivre, on pratique une politique de « flux ».

Les conséquences à long terme sont très graves :

  • Le déficit des connaissances fondamentales entrave lourdement la capacité à former sa pensée et à raisonner. Attention, effort intellectuel, mémoire sont affaiblis par manque d'exercice.
  • Les bases n'étant plus acquises, le travail des professeurs du secondaire devient de plus en plus difficile, voire impossible. Cette dégradation a gagné les universités, les classes préparatoires et les grandes Ecoles qui s'alarment, elles aussi, de la chute du niveau de connaissance et de maturité intellectuelle. (3)

Pour SURMONTER CETTE CRISE, il faut réaffirmer que la mission première de l'Ecole est l'instruction, la transmission des connaissances et l'apprentissage du raisonnement. Pour le traduire dans les faits, il faut :

EN PRIORITÉ, CONCEVOIR DE NOUVEAUX PROGRAMMES pour l'Ecole primaire : courts, explicites, compréhensibles par tous, ils devront fixer la liste des connaissances à enseigner obligatoirement, selon une progression régulière et méthodique. En français, mathématiques, histoire, géographie et leçons de choses, cette liste ne saurait être inférieure, par ses exigences et les horaires prévus, aux ambitions des fondateurs de l'Instruction publique.

Cette liste devra comporter notamment :

  • Pour le CP :l'enseignementdu code alphabétique et l'entrée dans la lecture courante ; et en calcul, l'enseignement progressif et simultané des quatre opérations ; ·
  • Pour la fin de CM2, tous les enseignements systématiques, directs et méthodiques permettant une pratique exacte et sûre de la langue, du calcul etdes constructions géométriques : conjugaisons complètes, grammaire de phrase, vocabulaire, calcul sur les nombres entiers, décimaux, fractions. Il faut y ajouter la connaissance des principaux repères chronologiques de l'histoire de France (et d'Europe), des rudiments de géographie physique et des éléments de sciences.

RENDRE AU MAÎTRE SA LIBERTÉ PÉDAGOGIQUE, dans le cadre de nouveaux programmes riches,structurés et cohérents, et dans la mesure où elle permet une transmission efficace des connaissances. Les instituteurs et les professeurs doivent pouvoir procéder comme ils l'entendent, selon les particularités de leurs classes et les leçons de leur expérience. Les inspecteurs doivent les noter uniquement sur leurs résultats. ·

La formation des maîtres doit être entièrement revue : elle doit comporter d'une part des enseignements disciplinaires très sérieux -puisqu'un bon enseignant doit d'abord dominer les savoirs qu'il transmet­, et, d'autre part, un apprentissage pédagogique, particulièrement important pour les instituteurs, reçu principalement sur le terrain auprès de praticiens expérimentés.

RÉTABLIR UN BON NIVEAU D'EXIGENCE, en respectant le principe selon lequel un élève passe en classe supérieure seulement s'il est en état de suivre le cours avec profit (ce dont les maîtres doivent pouvoir juger sans pression d'aucune sorte). Il faut en particulier, dans une perspective de rattrapage :

  • prévoir le redoublement du CP si la lecture n'est pas maîtrisée en fin d'année.
  • instaurer n contrôle des connaissances en fin de CM2, fondé sur desépreuves comportant au moins dictée, rédaction, questions et problème d'arithmétique.

Nous, Signataires, affirmons que la refondation de l'Ecole est un impératif de justice.

En vidant les programmes, en abaissant les exigences, en déstructurant les enseignements, les réformes successives ont conduit à un renforcement sans précédent de la sélection par la naissance et par l'argent : les familles défavorisées ou non francophones sont terriblement pénalisées lorsque ce que l'on n'apprend plus à l'Ecole doit s'apprendre à la maison, ou dans des cours de soutien payants. (4)

Laisserons-nous l'Ecole abandonner sa mission d'instruction, et des services payants se

substituer à elle ?

Voulons-nous mettre fin à la promotion sociale par l'Ecole ?

Accepterons-nous d'entrer dans un nouvel obscurantisme ?

Nous le refusons de toutes nos forces.

Notre cause est transpartisane : alter-mondialistes, libéraux, communistes, gaullistes, socialistes ou chrétiens-démocrates, croyants, agnostiques ou libres penseurs, enseignants et parents d'élèves, nous sommes rassemblés par un même attachement à l'Ecole et une même volonté : refonder l'instruction publique sur la transmission de savoirs riches, solides et cohérents, et sur la liberté pédagogique des professeurs.

(1) D'après l'Inspection Générale (rapport officiel de 1998) :

  • Selon les années, entre 21 et 35 % des élèves entrent en sixième sans avoir acquis les bases de la lecture, de l'écriture, et du calcul (évaluation qui ne prend pas en compte ceux qui déchiffrent mais ne comprennent pas bien ce qu'ils lisent).

La dégradation des compétences en français :

  • En 2000, une association de professeurs de français (SLL) a fait faire à 2000 élèves de 2 nde une dictée datant de 1988, corrigée selon les consignes de notation de 1999 (avant la réforme de 2000). Un quart des copies ont obtenu un zéro ·
  • En 2004, après quatre ans d'application des nouveaux programmes, ils ont recommencé l'expérience, sur 2500 élèves,avec la même dictée et les mêmes règles de notation. la moitié des copies obtenaient un zéro.

Cf. aussi comparaison saisissante menée par la DEP entre les performances des élèves de 1995 et de 1923, à partir de 9000

copies du Certificat d'études retrouvées dans la Somm<a href="http://michel.delord.free.fr/cep96.pdf">e. Voir : http://michel.delord.free.fr/cep96.pdf

(2)Le recul des compétences en mathématiques, à la suite des réformes des programmes du primaire de 2002 :

Tests à l'entrée en 6 ème :

% d'élèves ayant donné la réponse exacte 1990 1995 2005

Addition posée (542+7154) 95,2% 96,7% 77%

Multiplication posée ( 523x305) 72,1% 69,7% 55,9%

Soustraction posée (789-38) 95,6% 88,3% 80,3%

Division posée (72 :3) 69,4% 77,3% 44,1%

Règle de trois simple 43,5% 41,2% 33,4%

Statistiques extraites des données brutes de la Direction des Etudes et de la Prospective du Ministère de l'éducation nat., 2005.

Autres données, tirées du même test à l'entrée en sixième (DEP, 2005) :

Écrire six cent vingt sept mille en chiffres :…………………25% d'échecs.

Quel nombre faut-il ajouter à 25 pour trouver 100 : ……….28% d'échecs.

Combien valent 60 divisés par 4 (calcul mental) : ………….60% d'échecs.

876 x 34 (calcul posé) : …………………………………….53% d'échecs.

27,5 x 23 (calcul posé) : ……………………………………70% d'échecs.

(3)L'inquiétude des Grandes Ecoles :

Alain MARUANI, Professeur à Télécom Paris, animateur du groupe de réflexion sur les mathématiques (concours Mines-Ponts) : « Le niveau d'entrée des candidats ne cesse de décliner, les écarts de niveaux ne cessent de se creuser. Même corrigés du phénomène immémorial de doléance sur le déclin des jeunes générations, ces signaux sont, par leur persistance et leur force, inquiétants. » (Les Echos, 31/01/06) Un colloque s'est tenu sur la question à l'ENST le 10 mai 2005, organisé par les

écoles du Concours Commun Mines-Ponts. La conclusion est très nette : le niveau en mathématiques baisse rapidement depuis une quinzaine d'années.*

(4) Le renforcement des inégalités et la montée en puissance d'un système parallèle, par défaillance du système public : ·

  • En 1950 : 25% d'enfants de familles modestes dans les grandes Ecoles (X, HEC, ENS, ENA). En 2000 : moins de 5% (Chiffres Insee) ·
  • Le chiffre d'affaires officiel du marché du soutien scolaire est de 2 milliards d'euros par an. Ce marché augmente à une vitesse de 20% par an.

C'est très bien de vouloir la liberté pédagogique des professeurs et d'insister sur le rôle de la mission d'instruction de l'EN mais ça serait mieux si les structures étaient libres elle aussi.

Et la carte scolaire? Et les gaspillages intrinsèques de toute administration publique? etc

Vous en pensez quoi? Du sparadrap sur une jambe cassée ?

J'hésite à signer…

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C'est très bien de vouloir la liberté pédagogique des professeurs et d'insister sur le rôle de la mission d'instruction de l'EN mais ça serait mieux si les structures étaient libres elle aussi.

Et la carte scolaire? Et les gaspillages intrinsèques de toute administration publique? etc

Vous en pensez quoi? Du sparadrap sur une jambe cassée ?

J'hésite à signer…

Je ne vois pas pourquoi. L'essentiel est dit. Le sparadrap évitera l'infection.

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Tu peux pas envoyer tes enfants dans le privé parce que l'Etat limitant au maximum la création d'école privées (pas fou le salop), tu ne trouveras jamais de place.

Ce qui, entres nous soit dit, est complètement stupide puisque les gens qui envoient leur gosse dans une école privée, payent deux fois la scolarité de leurs enfants. Le privé étant obligé de suivre le programme officiel, la propagande est assurée même dans le privé pour un coût très inférieur (puisqu'une partie de la scolarité est prise en charge par les parents)

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Ce qui, entres nous soit dit, est complètement stupide puisque les gens qui envoient leur gosse dans une école privée, payent deux fois la scolarité de leurs enfants. Le privé étant obligé de suivre le programme officiel, la propagande est assurée même dans le privé pour un coût très inférieur (puisqu'une partie de la scolarité est prise en charge par les parents)

les gens ne payent pas vraiment 2 fois la scolarité. Un élève coute dans les 6000-8000 euros annuel. Quand tu mets ton enfant dans une école dite "privé sous contrat", càd 99% des écoles dites privées, tu payes quelques centaines d'euros, voire un millier. En réalité, les profs des écoles dites "privée sous contrat" sont payés par l'éducation nationale. Ce que payent les parents qui mettent leurs enfants dans une école privé sous contrat, c'est juste une qualité de service supérieure. Aussi, l'équipe pédagogique est un tout peu plus libre, parce qu'il me semble que le directeur d'école embauche et vire les profs, ce qui fait qu'ils sont plus responsabilisés vis à vis des résultats que dans une école publique. Mais le programme est le même que dans les écoles publiques.

Pour revenir à la remarque de ricotrutt, de part la loi, et du fait que l'Etat paye les profs des écoles dites "privée sous contrat", l'Etat limite le nombre de profs sous ce régime, et donc le nombre d'élèves qui peuvent entrer dans ces écoles. Par la loi, il ne peut y avoir plus de 20% des élèves dans une école privée sous contrat.

Résultat, aujourd'hui, vu une bonne partie des parents sont conscient que l'école publique c'est de la merde, ils se battent pour mettre leurs enfants dans les écoles privées sous contrat. Mais la pénurie est organisée par l'Etat. Cela fait plusieurs années que les écoles privées sous contrat sont au seuil des 20% et donc elles doivent refuser des éléves parce qu'elles n'ont pas le droit d'embaucher de nouveaux profs pour augmenter le nombre de classes et donc le nombre d'élèves.

Du fait de la pénurie organisée par l'Etat, le nouveau mouvement va donc vers les écoles privées hors contrat, qui, elles ne recoivent rien de l'Etat, mais du fait, les parents doivent payer deux fois, une fois par l'impôt et une fois par les coûts de scolarité. Par contre, les programmes sont libres dans ces écoles. C'est encore extrémement mineur, mais ces écoles sont en forte croissance. Preuve que les parents fuient les écoles publiques…

J'en profite pour faire la promotion de notre argumentaire Liberté Chérie sur l'Education :

http://www.liberte-cherie.com/a2453-Education.html

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Les lycées français à l'étranger coute dans les 5000 euros hors bouffe/transport et pourtant nous somme effectivement des établissement privé sous contrats (vu le nombre de coopérants que l'on avait…)

à l'étranger, c'est différent, l'établissement ne profite pas des agents de mairie gratos, des locaux payés par le département et la région etc… Je parlais d'écoles privées sous contrat en France.

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