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Financer une baisse d'impôt


Ash

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Dernièrement encore j'ai suivis un débat bien francousse, où les intervenants essayaient grosso modo ce qui bon-sang-peut-bien-expliquer-ce-qui-ne-marche-pas-dans-ce-beau-pays.

Un lucide, professeur d'économie à la sorbonne, eut quand même le bon mot d'accuser la pression fiscale dans ce pays et détailla quelques exemples de baisses d'impôts significatives à mettre en place (il critique et propose, c'est donc plus qu'un persiffleur). Et là, emmené par un abruti de service bien connu, la phrase tombe comme signalant une grosse erreur de pratique "Mais avec quoi vous financez vos baisses d'impôts !"

Moi je ne comprends pas. En quoi arrêter de prélever de l'argent procède à un coût supplémentaire ? Ça entraine probablement la fin du comité Théodule qui ne sert à rien, mais enfin ce n'est pas ce qui manque dans ce pays, ce n'est pas comme si on touchait aux services publiques prédominants. Donc il y-a-t-il une part de justesses là-dedans ou c'est de la pure foutaise idéologique ? Je penche pour la seconde mais va savoir, il y a tellement de gens "sérieux" qui ressortent ça.

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Il y a malheureusement du vrai. Baisser les impôts sans baisser les dépenses revient à payer des intérêts supplémentaires sur ses impôts.

Tu me diras que l'on peut baisser les dépenses sans s'en prendre aux services publics qui sont malgré tout utiles (hôpitaux, écoles…), en supprimant les comités théodules, les observatoires et les services publics néfastes. En théorie peut-être, mais en pratique tous ces machins inutiles pour nous servent aux hommes politiques à asseoir leur pouvoir en distribuant des places. Il n'y a virtuellement aucune chance qu'ils disparaissent sauf si un nouveau de Gaulle s'avérait capable de prendre et conserver le pouvoir sans devoir s'acheter des fidélités.

Et puis le principe même de l'état fait qu'il est impossible d'économiser sur les services publics autrement que par une optimisation purement comptable qui a déjà été réalisée depuis longtemps.

Autrement dit, la seule façon de baisser les impôts aujourd'hui consiste à libéraliser et à privatiser des fonctions de l'état ou des organisations connexes comme la sécurité sociale, les entreprises publiques…

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Dernièrement encore j'ai suivis un débat bien francousse, où les intervenants essayaient grosso modo à expliquer ce qui bon-sang-peut-bien-expliquer-ce-qui-ne-pas-dans-ce-beau-pays. Un lucide, professeur d'économie à la sorbonne, eut quand même le bon mot d'accuser la pression fiscale dans ce pays et détailla quelques exemples de baisses d'impôts significatives à mettre (il critique et propose, c'est donc plus qu'un persiffleur). Et là, emmené par un abruti de service bien connu, la phrase tombe comme signalant une grosse erreur de pratique "Mais avec quoi vous financez vos baisses d'impôts !"

Moi je ne comprends pas. En quoi arrêter de prélever de l'argent procède à un coût supplémentaire ? Ça entraine probablement la fin du comité Théodule qui ne sert à rien, mais enfin ce n'est pas ce qui manque dans ce pays, ce n'est pas comme si on touchait aux services publiques prédominants. Donc il y-a-t-il une part de justesses là-dedans ou c'est de la pure foutaise idéologique ? Je penche pour la seconde mais va savoir, il y a tellement de gens "sérieux" qui ressortent ça.

Pour baisser les impôts, il faut réduire les dépenses. Or comme elles sont déjà rognées, et que cela est source de mécontentement des fonctionnaires, cela signifie qu'il faut réorganiser la fonction publique et préparer ce qu'on appelle en entreprise un "plan social".

Voilà donc qu'après les retraites, les salariés du public devront être rattrappés par la dure réalité de l'économie à laquelle ils croyaient échapper par leur statut!

Quel choc dans le royaume de l'Etat providence!

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En fait, ce que veux dire ce monsieur, manifestement, par "financer une baisse d'impôt" c'est "si je veux baisser le taux de CSG, alors je dois augmenter la TVA". L'augmentation de TVA est ce financement nouveau permettant la baisse de la CSG.

Ce qui se cache derrière, c'est que ce monsieur croit que tous les impôts sont totalement différents : l'un taxe la consommation, l'autre taxe le travail, un autre encore taxe les produits comme l'essence, etc….

Ce qui est bien sûr une confusion majeure, la seule matière fiscale taxable étant, bien entendu, l'être humain. "Taxer la consommation" ou "taxer l'essence" ne fait que déformer le profil d'action d'un individu (moins prendre sa voiture si l'essence augmente, etc…")

Il se cache encore autre chose comme préjugé : ce monsieur raisonne à périmètre d'Etat constant. Il ne se pose même pas la question de la légitimité qu'avait pu avoir (heureusement ça a disparu) l'Etat français à fabriquer des téléviseurs, assembler des voitures, ou extraire du charbon. Les DDE avaient même jusqu'à une époque récente des garages pour leurs véhicules, je me demande si ce n'est pas le cas de la Police Nationale d'ailleurs.

Ainsi, si ce périmètre est immuable, si on baisse ses "revenus" (les impôts et taxes divers) alors il faut trouver une nouvelle source de revenu, ou éventuellement économiser sur les frais de fonctionnement pour les plus hardis de ces économistes (ce que l'on appele le "mieux d'Etat", avec tous gadgets habituels : guichets uniques, déconcentration, etc….)

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Il est pour moi implicite que baisser les impôts revient à baisser les dépenses de l'état. C'est bien ce que j'évoque quand ça entraine la disparition d'un comité superflu.

Mais l'expression brute est fausse selon moi puisqu'elle veut signifier que baisser les impôts procède à un coût (d'application), ce qui est faux. Baisser les prélèvement ne coûte rien, il convient seulement d'adapter son train de vie avec les nouvelles rentes d'argent. Tout ça est tellement logique pour moi que je n'imaginais pas que ça pouvait signifier autre chose.

Donc quand tous ces gens emploient cette phrase en réponse, c'est bien de ça qu'il s'agit. Je voulais en être certain car dans leurs têtes je m'imaginais un cycle sans fin des dépenses, ce qui expliquerait leur effroi.

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De toute façon qu'on soit socialiste (gros Etat = miam miam) ou libéral (Etat minimal envisagé), si l'on a quelques bases de gestion saines, recettes = dépenses, dans la mesure du possible. Ce n'est que depuis Keynes qu'on a pu théoriser sur les bienfaits du déficit. Dans tout les cas on finit par payer les dépenses.

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