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Greenspan : les crises ont pour origine "la nature humaine"


Tortue joviale

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Greenspan : les crises ont pour origine «la nature humaine»

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Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

| JDF | 09.09.2009 | Mise à jour : 15H18

L’ancien président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Alan Greenspan estime que la crise actuelle est le fruit d’«excès spéculatifs» inévitables en période de prospérité.

«Il y aura d’autres crises, mais elles seront différentes», assure Alan Greenspan dans une interview publiée mercredi sur le site internet de la BBC. Celui que l’on avait coutume de surnommer «le maestro», pour sa capacité de 1987 à 2001 à enrayer les crises financières, et qui se retrouve aujourd’hui sous le feu des critiques pour ne pas avoir su prévenir la crise des «subprimes», refuse d’en endosser la responsabilité. «C’est la nature humaine qui en est à l’origine», estime-t-il, et «tant que personne ne trouve le moyen de la changer, nous aurons encore d’autres crises». Et d’ajouter : «Deux crises n’ont jamais rien en commun excepté la nature humaine». D’après lui, à chaque fois que les hommes sont confrontés à des périodes de croissance économique, ils espèrent à tort que celle-ci durera le plus longtemps possible. «C’est une capacité inextinguible de l’être humain, lorsqu’il est face à de longues périodes de prospérité, de présumer qu’elles dureront toujours». D’où la formation de bulles financières, immobilières ou autre, qui finissent tôt ou tard par imploser.

Surveiller les excès de régulation

Un an après la faillite de la banque d’investissement américaine Lehman Brothers, qui a précipité la finance mondiale dans la crise entraînant une récession globale, Greenspan jette ainsi un œil fataliste sur les événements qui sont arrivés après son départ à la tête de la Fed. Il affirme que les banquiers «savaient qu’ils sous-estimaient les risques et qu’à un moment il y aurait une correction (…) mais un trop grand nombre d’entre eux ont cru qu’ils seraient capables de s’en sortir juste avant». L’ancien dirigeant de la Fed estime de surcroît que les gouvernements devront désormais davantage surveiller les fraudes et augmenter les exigences de capital des banques, un point défendu le week-end dernier au G20 Finances de Londres par le secrétaire américain au Trésor Tim Geithner.

Il a cependant mis en garde contre la tentation de trop réguler en réaction à la crise. «On ne peut pas avoir un commerce mondial libre avec des marchés nationaux régulés très restrictifs», a-t-il dit.

http://www.jdf.com/taux-devises/2009/09/09…e-la-crise-.php

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Surtout, il ne reconnaît aucune responsabilité. Tiens, la prochaine fois que je fais une connerie je dirais ça "c'est dans la nature humaine"… avec ça je suis sûr d'avoir raison :icon_up:

Complètement has been

A noter que ce n'est pas vraiment différent de ce qu'il disait déjà en 1990:

http://www.federalreserve.gov/boarddocs/sp…96/19961205.htm

But how do we know when irrational exuberance has unduly escalated asset values, which then become subject to unexpected and prolonged contractions as they have in Japan over the past decade?

Il ne sort pas de sa vision de banquier central, gérant de l'économie du pays.

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La nature humaine mdr il manque pas d'air cet imbécile. La nature devait être inhumaine avant 1913…

Il a du perdre la mémoire le pauvre. http://ami.du.laissez-faire.eu/_greens1.php5

"Sous un régime d'étalon-or, le montant de crédit qu'une économie peut soutenir est déterminé par les actifs réels de cette économie : tout instrument de crédit est en dernière analyse une créance sur quelque actif réel." L'imbécile.

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Oui c'est bien pratique pour les traîtres et les vendus.

Ça évite de porter le poids de la culpabilité.

Ce n'est malheureusement ni un imbécile ni un ignorant.

Il a pactisé avec ceux qu'il décriait pour l'argent et le pouvoir, à mes yeux c'est un imbécile ou une prostituée comme tu veux.

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Ceci dit, nature humaine ou pas, il y avait des crises dues à des mouvements spéculatifs avant 1913.

Pas dans les pays free banking. Exemple aux US pas de récession sans BC même durant la Grande dépression (1873-1896) le PIB réel n'a pas baissé!

Pas de central banking pas de récession.

Après ça dépend ce qu'on entend par crise…

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à mes yeux c'est un imbécile ou une prostituée comme tu veux.

Quoi, Greenspan n'est-il pas ce grand shaman de l'objectivisme, défenseur inlassable de l'idéologie randienne?

"Qui est Alan Greenspan ?", je retiendrai d'abord que, selon Bradford (1997), Greenspan est la personne qui a envoyé une lettre en 1957 - il a donc alors 31 ans - au rédacteur en chef du New York Times Book Review pour louer Atlas Shrugged, le dernier best-seller de Ayn Rand. Selon lui, ce livre est la "célébration de la vie et du bonheur" (en anglais "happiness"), il témoigne de "l'implacabilité de la justice", il fait apparaitre que "les individus créateurs qui poursuivent leurs desseins sans déviation (avec intransigeance…), étant donné leur rationalité, atteignent le bonheur (en anglais "joy") et connaissent leur accomplissement".

http://www.catallaxia.org/wiki/Alan_Greens…de_Georges_Lane

:icon_up:

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Précisément, c'est bien ce qu'on dit.

Non, vous dites en gros qu'il aurait retourné sa veste et trahi la parole des bons apôtres. Alors que c'est faux, puisque son propos n'a pas varié et que son discours sur l'exubérance irrationnelle des marchés date de 1996 (soit bien avant les deux dernières bulles) ; et d'autre part que le sens n'est nullement en contradiction avec son idéologie, mais en est au contraire une prolongation. Car comme l'explique Georges Lane, elle prend en compte l'ignorance partielle des individus, ce qui est conforme avec les thèses autrichiennes, pour lesquelles cette donnée correspond en effet à une propriété de la nature humaine :

"L'exubérance irrationnelle des marchés". Cette expression de "exubérance irrationnelle des marchés", utilisée par Greenspan fin 1996, l'a fait en définitive connaître du grand public, lui a donné une notoriété, avant de lui conférer une "réputation", a fait curieusement couler beaucoup d'encre et aurait été la cause de la baisse de Wall Street un temps…. Elle n'a pourtant rien de surprenant. Pour la comprendre, il suffit d'être familier, d'abord, avec la philosophie randienne : seul l'être humain est rationnel. La raison et l'individu ne font qu'un, ils sont inséparables. La raison est l'instrument de l'être humain et chacun implique et exige l'autre. Ce qui n'est pas être humain n'est pas doté de raison et ne peut qu'être irrationnel. Un marché ne peut qu'être irrationnel.

Elle aurait du faire couler beaucoup d'encre parmi les randiens si, au contraire, Greenspan avait parlé d'"exubérance rationnelle des marchés" à l'image des économistes qui parlent du "marché rationnel".

Ensuite, il faut connaître ce qu'a écrit Greenspan, en particulier, dans "Antitrust". Je ne saurai trop insister sur le passage suivant :

"The capital act as a regulator of prices, not necessarily of profits. […] The present worth of the discounted expected future profits of a given industry is represented by the market price of the common stock of the companies in that industry. If the price of a particular company's stock rises, the move implies a higher present worth for expected future earnings. Statistical evidence demonstrates the correlation between stock prices and capital outlays, not only for industry as a whole, but also within major industry groups." (Greenspan, op.cit., pp.68-69) Passage d'ailleurs sur lequel avait insisté Branden (Branden, 1962, p.74)…

Cela signifie que, mis en parallèle avec les profits attendus avec incertitude par les individus et avec les variations d'anticipations de ceux-ci, les marchés donnent lieu à des variations de prix qui peuvent être jugées importantes, excessives. Mais ces variations de prix ne font jamais que reflèter, d'abord, les ajustements ondoyants que produit le régulateur ultime de la concurrence dans une économie libre, à savoir le marché financier, le marché des capitaux :

"The ultimate regulator of competition in a free economy is the capital market [en italiques dans le texte]. So long as capital is free to flow, it will tend to seek those areas which offer the maximum rate of return" (cf. ibid., p.68) Et je ne saurai trop conclure ce point sur la citation déjà donnée ci-dessus :

"the entire structure of antitrust statutes in this country [les États-Unis] is a jumble of economic irrationality and ignorance." Dans une économie où la concurrence est entravée par des lois antitrusts, il ne peut qu'y avoir une exubérance irrationnelle des marchés car l'ajustement est fait par "sauts", par "paquets".

Conclusion

Plus généralement, et pour répondre précisément à la question posée en titre "Qui est Alan Greenspan ?", je dirai que Alan Greenspan a une manière d'exercer son mandat de Président du Fed qui n'aurait pas déplu à Ayn Rand pour autant qu'il met en application les principes qu'il avait développés par écrit et qu'elle avait agréés.

Seulement, cette manière ne semble pas être comprise par les commentateurs honnêtes englués, parfois à leur corps défendant, dans les cadres de théorie économique (néo)keynésien ou (néo)monétariste. En effet, elle va de pair avec l'"approche autrichienne" de la théorie économique qu'ils ignorent et dont une hypothèse essentielle est que l'être humain est un individu qui vit dans l'ignorance de son extérieur (mais aussi de son intérieur…) ou, si on préfère, qui vit dans l'incertitude. Une deuxième hypothèse tout autant essentielle est que son extérieur est balisé par des règles de droit naturel qui contribuent à la réduire par rapport à ce qu'elle pourrait être si elles n'existaient pas. Dernière hypothèse que je retiendrai : les actions que l'individu choisit de mener tendent à réduire encore son ignorance ou, si on préfère, à la transformer en connaissance partielle. Et il en est ainsi qu'on soit président du Fed ou non.

http://www.catallaxia.org/wiki/Alan_Greens…de_Georges_Lane

Bref, c'est beaucoup plus compliqué que le bête lynchage auquel on assiste dans ce fil, qui me fait fort penser à la fois à un cas de dissonance cognitive et aussi à la recherche d'un bouc émissaire pour dédouaner de toute critique l'idéologie et en assurer la pureté.

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Non, vous dites en gros qu'il aurait retourné sa veste et trahi la parole des bons apôtres. Alors que c'est faux, puisque son propos n'a pas varié et que son discours sur l'exubérance irrationnelle des marchés date de 1998 (soit bien avant les deux dernières bulles) ; et d'autre part qu'il n'est nullement en contradiction avec son idéologie, mais en est au contraire une prolongation. Car comme l'explique Georges Lane, elle prend en compte l'ignorance partielle des individus, ce qui est conforme avec les thèses autrichiennes, pour lesquelles cette donnée correspond en effet à une propriété de la nature humaine :

Bref, c'est beaucoup plus compliqué que le bête lynchage auquel on assiste dans ce fil, qui me fait fort penser à la fois à un cas de dissonance cognitive et aussi à la recherche d'un bouc émissaire pour dédouaner de toute critique l'idéologie et en assurer la pureté.

Et la critique du système monétaire…disparue alors qu'il était bien placé pour le discréditer. Et contrairement à toi je ne pense pas qu'il a servit la cause de la liberté. Ses propos n'ont fait que favorisé les partisans du déséquilibre en raison d'un argumentaire incomplet car l'incertitude est compatible avec un marché stable dans un système bancaire libre. Or ce dernier point n'est pas développé pour des raisons évidentes.

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Et la critique du système monétaire…disparue alors qu'il était bien placé pour le discrédité.

Non. Ce qu'explique G. Lane, c'est que Greenspan a plutôt géré correctement compte tenu du système monétaire actuel, c'est-à-dire sans étalon or, en tout cas conformément à ses principes, ergo il n'a pas trahi comme on le lit ici.

Et comme le remarque Dardanus, les bulles existaient avant 1913.

L'odeur de lynchage de ce fil ne sent pas bon.

Je vous renvoie à l'analyse de Vincent Bénard, assez nuancée. Il montre en quoi la thèse du bouc-émissaire ne tient pas debout, en quoi sa responsabilité n'est que de second ordre, puisque c'est le système qui est à blamer. En d'autres termes ce n'est pas sa politique monétaire qui a provoqué la crise, même s'il fut incapable de l'empêcher. Si bien que la "doctrine Greenspan" n'est pas responsable de la crise - comme il le soutient en effet- mais elle l'a au plus accentuée en empêchant que la correction ait lieu plus tôt :

Crise financière : Alan Greenspan est-il coupable ?

Lors de toute crise, la tentation est grande de rechercher une cause majeure ou un bouc émissaire idéal.

Il a été clairement établi en de nombreux articles que les causes de la crise ont été multiples et complexes, et ont d'une certaine façon rétroagi les unes sur les autres. Vouloir attribuer à une cause unique un poids prépondérant, et réduire les autres facteurs à des épiphénomènes connexes, est le plus sûr moyen de ne pas comprendre les ressorts profonds de la crise, et d'être incapable d'y apporter des réponses adéquates.

Parmi ces coupables que certains voudraient voir cloué au pilori, Alan Greenspan. Il est accusé d'avoir maintenu des taux trop bas entre 2001 et 2005, favorisant l'essor d'une bulle d'actifs concentrés sur l'immobilier, et d'avoir ainsi encouragé trop d'emprunteurs et de prêteurs à agir de façon spéculative et déraisonnable.

Greenspan est assurément un des co-responsables de la situation, comme nous allons le voir, mais selon moi, un co-responsable d'ordre secondaire. Lui attribuer la plus grande part de responsabilité dans la crise actuelle, comme le font beaucoup de commentateurs, est abusif.

Quelques petits détails qui ne collent pas…

Il y a plusieurs éléments statistiques discordants avec la thèse de la prépondérance des politiques de la FED dans le déclenchement de la crise.

Parmi les constats qui plaident en faveur d'une atténuation de la culpabilité de Greenspan, observons tout d'abord que la période de taux bas s'est étalée de novembre 2001 à fin 2004 (cf. figure 1). Notons d'ailleurs, qu'à l'époque, la plupart de ceux qui aujourd'hui pourfendent "Greenscam" louaient son audace à l'époque, et fustigeaient JC Trichet qui refusait d'aller aussi loin dans la surenchère de crédit facile… Comme quoi.

Or, c'est à partir de 2004, alors que les taux de la FED augmentent, que l'origination de crédits douteux et le rachat massif de parts de MBS associés par Fannie Mae et Freddie Mac se sont emballés. Cela ne veut pas dire que ces politiques étaient marginales en 2001, mais c'est bien après que la remontée des taux ait commencé qu'elles ont atteint leur apogée. Voilà qui ne plaide pas pour une corrélation simple « taux -> bulle de crédit ».

(…)

L'explication fondée sur les erreurs prêtées à Alan Greenspan occulte totalement le rôle de la distorsion foncière, maintes fois analysé ici, dans le déclenchement de la crise: pour qu'une facilité de crédit soit sur-utilisée, il faut qu'un signal spéculatif fort soit envoyé aux agents économiques. Si le droit du sol de la dizaine d'états où la bulle a pris des proportions gigantesque avait été le même qu'au Texas ou à Atlanta, un tel signal n'aurait pas été envoyé, et la politique de taux bas de Greenspan n'aurait pas conduit à la formation d'une bulle immobilière, réduisant très fortement l'exposition globale du système financier au risque de mise en défaut.

Toutefois, sachant que tant la France que la Grande Bretagne ou les états américains « bullaires » ont la même contrainte foncière réglementaire, qui favorise la hausse stratosphérique des prix par étranglement de l'offre neuve, nous pourrons négliger cet élément comme facteur de distorsion entre pays ayant connu la même bulle immobilière mais pas la même nature de crise bancaire. Intéressons nous donc à cette dernière.

La crise bancaire est d'abord celle d'un modèle de crédit dévoyé par l'état

Si la crise n'avait été qu'une simple question de taux d'intérêt servi aux emprunteurs finaux, alors notre situation aurait été pire que celle des américains. Ce n'est pas le cas: voilà qui plaide pour une prépondérance des faiblesses du modèle américain du crédit, façonné par trop d'interventions étatiques, comme cause majeure de la crise. Et nos constats précédents sur les taux et le calendrier d'origination de prêts soutenus par Fannie et Freddie abondent en ce sens.

Le modèle américain du crédit, fondé sur l'extrême spécialisation des acteurs et une distorsion majeure de la perception des risques opérée par l'état, est visiblement bien plus important que la politique d'Alan Greenspan dans la genèse de la crise.

Cela veut il dire que l'on puisse exonérer Alan Greenspan de toute culpabilité ? Non.

De la difficulté d'intégrer l'immobilier dans l'indice des prix

Le taux directeur de la FED est fixé par un comité des sages présidé par A.Greenspan qui, pendant une décennie (90's), s'en est sagement tenu à une formule dite « formule de John Taylor », pas exempte de critiques mais relativement éprouvée, qui permet de moduler le taux en fonction d'un taux d'inflation cible recherché et de la variation de divers agrégats.

Une étude du CATO insitute, conduite par Lawrence White, montre que Greenspan s'est écarté de cette formule entre 2002 et 2006, plaçant le taux directeur de la FED plus ou moins nettement en dessous du taux calculé par la formule pour une inflation "cible " de 4% (cf. Figure 3).

Cela veut donc dire qu'il a de façon très agressive baissé les taux directeurs de la FED, et la création monétaire induite aurait dû provoquer une inflation supérieure à 4% pour la période considérée: ce ne fut pas le cas. Pourquoi ?

Parce que, comme l'explique Gerald O'Driscoll dans cette autre étude du CATO, il y a un problème fâcheux avec le taux d'inflation retenu par la FED.

Celui ci ne prend en compte que très imparfaitement la variation du prix de l'immobilier. D'ailleurs, il convient de noter que tous les pays du monde sont confrontés à ce problème, et cette étude de la banque de France (PDF) montre qu'il y a divergence de calcul entre différents pays. La difficulté provient de ce que l'immobilier est à la fois bien de consommation et bien d'investissement. Or, un indice des prix à la consommation ne doit tenir compte que de la part de « consommation » représentée par l'immobilier.

Aux USA, le prix retenu est celui du loyer de marché "équivalent" des biens acquis, c'est à dire le loyer fictif que paierait l'acquéreur s'il devait le louer. En France, selon l'INSEE, c'est également le loyer "de marché" des biens acquis qui sert de référence à la formule complexe déterminant .

Mais pour des raisons assez simple à comprendre, les loyers augmentent moins vite que la valeur de marché des logements lorsque celle ci est surgonflée par le trio "confiance + crédit bon marché + droit des sols castrateur" (Cf. loi de formation des bulles immobilières). En effet, lorsque les taux d'intérêts baissent, la mensualité de crédit payée par l'acheteur baisse en pourcentage du bien acquis, et donc le rendement locatif exigé par le loueur doit baisser en conséquence pour que la location conserve un intérêt du point de vue de l'occupant du logement.

Par conséquent, prendre en compte le loyer équivalent tend à sous-estimer l'augmentation du prix de l'immobilier dans l'indice des prix à la consommation.

Il en résulte que la hausse des prix immobiliers est considérée par les calculs des grands argentiers comme une "hausse d'actifs", et non une hausse des prix à la consommation (CPI, "consumer Price Index" aux USA). De fait, si une augmentation agressive de la quantité de monnaie en circulation se porte sur certains actifs plutôt que sur des produits de consommation, alors une « bulle d'actifs » peut se former sans que l'indice des prix à la consommation n'en soit affecté.

La faillite de la doctrine Greenspan

Une bulle d'actifs, surtout lorsqu'elle se forme à crédit, est porteuse de risque, comme la situation actuelle ne le démontre que trop cruellement. Or, la "doctrine Greenspan", plusieurs fois réaffirmée au début du millénaire, a consisté à manipuler les taux en ne tenant compte que de l'indice des prix à la consommation et en ignorant la possibilité d'une bulle d'actifs (Cf. O'Driscoll), sous prétexte qu'il se sentait incapable d'estimer si une augmentation de certains prix déconnectée du revenu des ménages constituait une bulle (maintenant, il sait !). Aussi n'a-t-il sciemment tenu compte que de l'indice des prix à la consommation dans la détermination de son taux directeur.

Par contre, il a réaffirmé qu'en cas d'éclatement constaté d'une bulle d'actifs, il pratiquerait une politique de taux bas agressive pour en atténuer les effets. Ce faisant, il a évidemment incité non pas les emprunteurs finaux à emprunter plus, comme nous l'avons vu plus haut, mais les intermédiaires (Fannie, Freddie, les banques et les mortgage brokers) qui vivaient du modèle éclaté du crédit à prendre plus de risques, pensant que la politique de la FED ne freinerait pas la hausse de la bulle immobilière, mais amortirait son éclatement. Tous ces acteurs de la crise doivent se rendre compte aujourd'hui de la vanité de la prétention des banquiers centraux de pouvoir réguler l'économie simplement en jouant sur un taux d'intérêt, formule de Taylor ou pas…

Si Greenspan avait considéré que le taux d'inflation retenu devait intégrer au moins en partie l'indice des prix immobiliers à l'achat, et non uniquement un "loyer équivalent", alors il aurait remonté son taux directeur bien plus tôt, sans doute dès la fin de 2002. Le dégonflement de la bulle se serait produit bien plus tôt, et donc serait parti de bien moins haut. Il y aurait sans doute eu crise, mais plus précoce, moins intense, et le montant de l'exposition totale au risque de défaut d'acteurs tels que Fannie et Freddie aurait été bien moindre.

Greenspan : "coupable, mais…"

La crise financière est d'abord une faillite du modèle de crédit dominant aux USA, à la fois éclaté entre des acteurs non solidaires des risques liés aux prêts consentis, et où l'état, en accordant des garanties trop généreuses à certains agents majeurs du marché, a totalement distordu la perception des risques existants au sein de cette chaîne de production du crédit. La politique d'Alan Greenspan a sans aucun doute augmenté l'attirance pour le risque de ces acteurs, les conduisant vers des expositions excessives en regard de leurs niveaux de fonds propres. Mais elle n'a pas a proprement parler provoqué la crise. Juste accentué.

http://www.objectifliberte.fr/2009/02/greenspan.html

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Je retiens de cette intéressante interview ce membre de phrase, qui confirme une des idées que la lecture du Temps des Turbulences m'a laissé :

il y a un problème fâcheux avec le taux d'inflation retenu par la FED

Ben oui. On ne peut pas mesurer la température autrement qu'avec un thermomètre. Mais la mesure est toujours imparfaite ; et elle est d'autant plus imparfaite qu'elle mesure un phénomène complexe, comme l'inflation peut l'être. Non seulement l'information sur laquelle se base la FED pour fixer sa politique et baser ses décisions arrive avec un retard incompressible, mais cette information est elle-même imparfaite : encore une carte pas toujours adaptée au territoire.

De plus, j'approuve free_jazz. On ne se rend pas compte de ce qu'on aurait eu si à la place de Greenspan, on avait eu un keynésien ou un faible de caractère.

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Non. Ce qu'explique G. Lane, c'est que Greenspan a plutôt géré correctement compte tenu du système monétaire actuel, c'est-à-dire sans étalon or -, en tout cas conformément à ses principes, ergo il n'a pas trahi comme on le lit ici.

Et comme le remarque Dardanus, les bulles existaient avant 1913.

L'odeur de lynchage de ce fil ne sent pas bon.

Je vous renvoie à l'analyse de Vincent Bénard, assez nuancée. Il montre en quoi la thèse du bouc-émissaire ne tient pas debout, en quoi sa responsabilité n'est que de second ordre, puisque c'est le système qui est à blamer. En d'autres termes ce n'est pas sa politique monétaire qui a provoqué la crise, même s'il fut incapable de l'empêcher. Si bien que "la doctrine Greenspan" n'est pas responsable de la crise - comme il le soutient en effet- mais elle l'a au plus accentuée en empêchant que la correction ait lieu plus tôt :

Les bulles existaient peut-être mais elles n'ont jamais causés de récessions sous le free banking (pas de pseudo free banking dans certains états us où quelques banques avait des privilèges d'émission)

http://www.objectifliberte.fr/2009/02/greenspan.html

Attention je ne lui reproche pas d'avoir causé la crise mais de ne pas s'en prendre au système monétaire comme cause (ou catalyseur) de la crise!

Le rendre responsable est totalement stupide puisque tous les banquiers centraux merderont toujours car ils ne connaissent pas le taux d'intérêt naturel et ne pourront jamais le connaître c'est bien le central banking qui est responsable de certains déséquilibres et excès.

Il est devenu complice d'un système qu'il savait défaillant et à occulté la responsabilité de celui-ci en contribuant à le légitimer.

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Non, vous dites en gros qu'il aurait retourné sa veste et trahi la parole des bons apôtres. Alors que c'est faux, puisque son propos n'a pas varié et que son discours sur l'exubérance irrationnelle des marchés date de 1996 (soit bien avant les deux dernières bulles)

1996 ? Bon laissons les choses là on a pas du se comprendre.

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De plus, j'approuve free_jazz. On ne se rend pas compte de ce qu'on aurait eu si à la place de Greenspan, on avait eu un keynésien ou un faible de caractère.

Oui. Le pire étant que j'en vienne à défendre un de ces illuminés d'objectivistes pour rétablir les faits. Mon sens de la justice me perdra.

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Les causes de la crise : cherchez la femme !

La Tribune.fr - 07/09/2009 |

De la psychologie à l'idéologie, la crise a aussi ses causes non financières, dont l'œuvre de l'américaine Ayn Rand.

(…)

Mais cette irrationalité elle-même ouvre un dédale où, là encore, psychologie et politique se rejoignent. Car les comportements dits irrationnels identifiés par ces économistes n'intègrent pas l'effet des idéologies. Ce qui les intéresse, ce sont les réflexes absurdes propres à tout un chacun (le panurgisme, par exemple). Or, il faut aussi tenir compte des croyances n'engageant pas l'ensemble des acteurs, mais une bonne partie d'entre eux, surtout quand ces acteurs sont des leaders d'opinion.

On a ainsi incriminé les croyances dites ultralibérales issues l'école de Milton Friedman. On a moins parlé de l'impact non moins conséquent, aux Etats-Unis, du mouvement issu de l'œuvre et de la pensée d'une femme, Ayn Rand. Alan Greenspan s'y est discrètement référé, quand il a fait son ébauche d'autocritique devant le Congrès. Ayn Rand a été son maître à penser. Il lui doit ce qu'il a appelé son "idéologie" (…)

L'épine dorsale de cette idéologie n'a rien à voir avec le capitalisme mâtiné de bons sentiments d'un Adam Smith. C'est un capitalisme quasi nietzschéen, fait remarquer le politologue Alan Wolfson, où dominent les forts, à la mâchoire carrée et aux yeux bleus.

http://www.latribune.fr/opinions/20090907t…-la-femme-.html

:icon_up:

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D'une part il est un peu ridicule de reprocher à Greenspan de ne pas se flageller comme on le souhaiterait dans un extrait de quelques lignes.

D'autre part son propos n'a absolument rien de choquant et je regrette de ne pas avoir pris le temps de l'indiquer quand je suis passé ce matin, Free Jazz a pu se donner le beau rôle le premier. Damned.

Oui les crises économiques sont le produit de la nature humaine autrement dit elles sont nécessaires et il est vain de chercher l'ordonnancement parfait de la société qu'il faudrait construire.

uhuh, avoue, tu jubiles hein ?

Il y a de quoi :icon_up:

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D'autre part son propos n'a absolument rien de choquant et je regrette de ne pas avoir pris le temps de l'indiquer quand je suis passé ce matin, Free Jazz a pu se donner le beau rôle le premier. Damned.

Note, avec davantage d'élégance et de sobriété dans cet exercice.

uhuh, avoue, tu jubiles hein ?

Qu'y puis-je si les femmes en philosophie c'est toujours une catastrophe?

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D'une part il est un peu ridicule de reprocher à Greenspan de ne pas se flageller comme on le souhaiterait dans un extrait de quelques lignes.

D'autre part son propos n'a absolument rien de choquant et je regrette de ne pas avoir pris le temps de l'indiquer quand je suis passé ce matin, Free Jazz a pu se donner le beau rôle le premier. Damned.

Oui les crises économiques sont le produit de la nature humaine autrement dit elles sont nécessaires et il est vain de chercher l'ordonnancement parfait de la société qu'il faudrait construire.

Il y a de quoi :icon_up:

Elle vient d'où cette manie de répondre à des affirmations inexistantes?

PERSONNE N'A JAMAIS DEMANDE A GREENSPAN DE SE FLAGELLER (d'ailleurs il l'a fait sans qu'on lui demande)

La critique porte sur le fait qu'il rend responsable UNIQUEMENT la nature humaine en OCCULTANT totalement le rôle du système monétaire qu'il sait défaillant (ex : voir son article sur l'étalon-or). La question est POURQUOI? La réponse que l'on peut supposer explique le peu de sympathie que j'éprouve pour le personnage.

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Invité jabial

:icon_up:

Ayn Rand était fanatiquement pour l'étalon-or, c'est même un des dogmes de l'ARI. Si Greenspan était resté un randien sectaire orthodoxe, on n'aurait pas eu la crise. Cet article n'est qu'un énième avatar de l'entreprise négationniste socialo, et les libéraux qui y prêtent la main sont des idiots utiles.

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Note, avec davantage d'élégance et de sobriété dans cet exercice.

Rincevent pourra en témoigner.

Qu'y puis-je si les femmes en philosophie c'est toujours une catastrophe?

Et Arendt ? (tu me diras que c'est l'exception qui confirme etc).

Elle vient d'où cette manie de répondre à des affirmations inexistantes?

PERSONNE N'A JAMAIS DEMANDER A GREENSPAN DE SE FLAGELLER (d'ailleurs il l'a fait sans qu'on lui demande)

La critique porte sur le fait qu'il rend responsable UNIQUEMENT la nature humaine en OCCULTANT totalement le rôle du système monétaire qu'il sait défaillant (ex : voir son article sur l'étalon-or). La question est POURQUOI?

C'est la première fois qu'on me signifie en gras ne pas maitriser le passé composé.

Plus sérieusement c'est un extrait de quelques lignes, donc mieux vaut éviter les généralités. Si Greenspan pond plus long sans parler de la responsabilité des instances régulatrices alors là oui il faudra dire qu'il pêche par défaut.

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La critique porte sur le fait qu'il rend responsable UNIQUEMENT la nature humaine en OCCULTANT totalement le rôle du système monétaire qu'il sait défaillant (ex : voir son article sur l'étalon-or). La question est POURQUOI?

Parce que ça l'obligerait à reconnaitre publiquement qu'il ait vécu durant 20 ans en contradiction avec une part de ses idées. Ce qui risquerait de remettre en cause ses autres thèses, qui restent globalement bonnes. Il n'y avait sans doute pas de meilleur chairman potentiel de la Fed au moment de sa nomination, et je reste intimement convaincu qu'il a fait dans l'ensemble un travail très correct, même si l'outil était nécessairement défectueux et vicié dans son principe.

Par ailleurs, je rappelle qu'il est très IMPOLI d'écrire en MAJUSCULES. Que cela soit dit, et ACCOMPLI.

Si Greenspan pond plus long sans parler de la responsabilité des instances régulatrices alors là oui il faudra dire qu'il pêche par défaut.

Le problème, c'est que l'instance régulatrice des banques aux USA, c'est la Fed elle-même. Ce qui est un moindre mal en temps normal, d'ailleurs.

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Si Greenspan était resté un randien sectaire orthodoxe, on n'aurait pas eu la crise. Cet article n'est qu'un énième avatar de l'entreprise négationniste socialo, et les libéraux qui y prêtent la main sont des idiots utiles.

Rien que ça :icon_up:

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