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Je pense qu'il serait bon de répondre à cette sollicitation de l'IFRAP, je m'y emploie dès demain. Je vous en

La NEWSLETTER de l'iFRAP

Chère Amie, Cher Ami, 

Voici ce que Bernard Carayon, député du Tarn, a publié mardi 11 janvier 2005 dans les pages "Débats et opinion" du Figaro en réponse à la tribune libre de Bernard Zimmern, président de l'iFRAP (second article ci-joint) du lundi 10 janvier.

Si vous le souhaitez, vous pouvez réagir à cet article  en écrivant à Beaudouin Bollaert (Débats et opinion) et Nicolas Beytout (Rédaction en chef du Figaro) aux adresses suivantes    : bbollaert@lefigaro.fr, nbeytout@lefigaro.fr , ainsi qu'à  la présidence de l'UMP : cllecorff@u-m-p.org .

Merci de nous aider à lutter contre le tout Etat.

L'iFRAP

01 42 33 29 15

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ÉCONOMIE La relance par le gouvernement des grands projets industriels

Non aux fossoyeurs de l'action publique !

PAR BERNARD CARAYON *

[11 janvier 2005]

Curieux paysage que celui que nous présentent Pascal Salin et Bernard Zimmern dans Le Figaro d'hier ! Comme la Grande Catherine aurait fait traverser à ses visiteurs les «villages Potemkine» des nouvelles provinces russes, c'est une mondialisation de carton-pâte qu'ils nous proposent de contempler. Ils n'y voient qu'une agrégation de cercles vertueux tracés par des mains invisibles dont seules les entreprises auraient le secret : leur Graal est l'effacement des Etats et de toute forme d'initiative publique !

Et de citer, pour l'un, l'exemple du développement des compagnies aériennes low cost - belle preuve d'aveuglement - et, pour l'autre, de fixer comme première règle que le secteur privé choisisse ses cibles - belle preuve de surdité. J'invite Pascal Salin à visiter le «hub» d'Amsterdam qui fournit aux compagnies low cost les moyens techniques et logistiques de concurrencer les autres compagnies et à calculer la masse d'investissements publics qui ont permis son érection. J'invite Bernard Zimmern à reprendre le texte de présentation de l'Agence pour la promotion de l'innovation industrielle telle qu'elle a été présentée par Jean-Louis Beffa : un des critères de détermination du soutien public est l'initiative des entreprises.

Il serait temps que les fossoyeurs de l'action publique sortent de leurs salles de cours et de leurs instituts et partent à la découverte du monde réel ! Tous nos concurrents mettent l'argent et l'action publics au service des entreprises nationales. Les grandes industries américaines bénéficient ainsi d'un soutien sans faille de l'administration, parfois au mépris des règles internationales comme le montrent, par exemple, des mesures protectionnistes prises au lendemain des événements du 11 septembre, destinées à protéger l'acier américain sous prétexte de sécurité nationale. Que dire également du Small Business Act qui réserve une part de la commande publique aux PME-PMI ?

De nombreux marchés sont par nature stratégiques : les seules qualités des produits et des services et leurs coûts ne suffisent plus à surmonter la concurrence. C'est le cas des marchés de l'aéronautique et du spatial, de l'énergie, de la pharmacie, de l'armement et, pour une part, des technologies de l'information. C'est l'appui politique et financier des Etats, leur capacité à mobiliser des réseaux qui font la différence.

Je rejoins pourtant leur analyse sur un point : la création de l'Agence pour la promotion de l'innovation industrielle ne constitue pas à elle seule une politique. D'autres initiatives lancées ces derniers mois doivent également ressortir de cette même dynamique et être coordonnées. Je pense en premier lieu aux pôles de compétitivité autour desquels s'agrégeront les PME innovantes ou aux opérations d'intelligence territoriales développées par le ministère de l'Intérieur. Le fonds d'investissement pour les technologies stratégiques que je recommandais dans mon rapport au premier ministre (1) et qui est en cours de création doit également, à mon sens, accompagner l'ensemble du dispositif.

Il faudra également changer nos façons collectives de travailler. Les privatisations, l'accélération de la mondialisation et des développements technologiques ont entraîné un certain affaiblissement de l'expertise de l'Etat dans les secteurs concernés comme celui des télécommunications. Il sera donc nécessaire, au sein de l'Agence comme dans d'autres structures, de favoriser la mutualisation des expertises publiques et privées : aux entreprises, le contact avec les marchés et les technologies, à la puissance publique, l'identification de ce qui relève de l'intérêt général et l'engagement de la recherche publique.

Cette expertise croisée permettra de déterminer ce que j'appelle le «périmètre stratégique» des économies françaises et européennes. Si ce périmètre se fonde sur les technologies, l'environnement normatif, juridique, financier, commercial et les nouvelles pratiques de ces secteurs doivent également être étudiés, ainsi que l'orientation et l'action des nouveaux acteurs que sont les organisations internationales, les fondations et les ONG.

L'échec relatif du Concorde est notamment dû aux barrières administratives posées par les Etats-Unis empêchant une exploitation commerciale du supersonique dans des conditions équilibrées. D'autres politiques sont également concernées comme celles de la recherche et de la formation. Le TGV, Airbus et Ariane doivent leur succès au travail des chercheurs, des ingénieurs, des ouvriers qualifiés, mais également des décideurs politiques et administratifs, qui ont su anticiper, très en amont, nos besoins de consommation ou stratégiques.

Enfin, il appartiendra au gouvernement de repenser la prospective publique. Il aura fallu dix ans à l'administration pour se saisir sérieusement du problème des délocalisations identifié par un parlementaire dès 1993. Un de mes collègues a recensé près de 600 organismes rattachés au premier ministre. Beaucoup d'entre eux sont censés éclairer la décision et l'action publique. Il est temps de faire travailler ensemble les organismes concernés et de faire bénéficier la nouvelle politique industrielle de leurs réflexions.

On peut noircir les pages des quotidiens et hanter les colloques à annoncer le déclin de la France. L'initiative du président de la République pour une nouvelle politique industrielle est vraiment salutaire.

* Député (UMP) du Tarn

(1) «Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale», La Documentation française, juillet 2003.

Le Figaro du 10 janvier 2005, page 11, rubrique Débats et opinions

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Une agence de l'innovation, pour quoi faire ?

Volontarisme et aveuglement économique

PAR BERNARD ZIMMERN *

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La voiture propre, la pile à combustible, l'énergie solaire, les usines non polluantes en CO2, etc. La litanie des secteurs évoqués par le chef de l'État le 4 janvier pour prouver son volontarisme n'évoque pas des voies d'avenir, mais toutes celles qui nous sont fermées parce que nous arrivons trop tard ; et si nous arrivons trop tard, c'est grâce au dirigisme qui veut faire de l'État le guide de l'économie alors que c'est un guide aveugle.

La voiture propre ? Mais elle est mise au point par Toyota. La pile à combustible ? Mais j'y travaillais et en fabriquais déjà en 1965 et nul ne peut prédire quand elle débouchera. L'énergie solaire ? Mais la France est peuplée de cadavres de fours solaires et autres projets mirifiques payés par l'argent public.

Après trente ans, ce gouvernement n'a toujours rien appris de l'échec du plan calcul, de celui de la machine-outil, de celui de la télévision haute définition. Il n'a toujours pas compris que si un domaine technique apparaît sur le radar de nos hauts fonctionnaires, c'est qu'il y a longtemps qu'il est déjà trop tard.

Les seuls domaines où l'État a réussi sont le nucléaire et l'espace car ce sont les deux seuls où les masses critiques pour réussir dépassent les capacités financières des plus grandes firmes industrielles. Et encore : si l'on faisait le total de l'argent public dépensé par emploi créé dans ces deux domaines, on serait effaré ; heureusement que le secteur privé a su développer des innovations avec des coûts par emploi créé infiniment plus performants, ou nous serions ruinés.

On nous vante les Etats-Unis et on nous assène qu'il nous faut permettre de disposer de champions dans des secteurs où la concurrence est déjà brutale. Mais copions alors les méthodes qu'ils ont, eux, utilisées et qui sont le fondement de leur succès.

Règle numéro 1 : surtout laisser le secteur privé choisir ses cibles et prendre ses risques ; ce sont les entrepreneurs qui sont les mieux à même de deviner où est l'avenir technique ; quand on en parle dans les médias ou dans les réunions ministérielles, les jeux sont déjà faits.

Règle numéro 2 : personne ne peut dire aujourd'hui quelles seront les techniques qui demain émergeront ou réussiront. Rappelons que Bill Gates a voulu vendre à IBM pour 50 000 $ le langage DOS qui a fait sa fortune… et qu'IBM a heureusement refusé. Qu'Intel avait vendu l'exclusivité de la technique des circuits imprimés à un Japonais avant d'en comprendre la portée et de la racheter grâce aux difficultés financières de Bucicom. Que la machine à vapeur fut inventée pour puiser l'eau des mines avant d'être l'âme des chemins de fer, etc. Un État qui veut réussir une politique industrielle ne doit pas choisir les domaines mais encourager le maximum d'entrepreneurs à tenter leur chance, à prendre des risques en essayant ! de concrétiser leurs rêves. Faute de savoir où sont les routes de l'avenir, il faut multiplier les éclaireurs.

Exactement le contraire de ce que fait l'État français et en particulier ce gouvernement. Il se refuse à comprendre que seuls des individus, les Business Angels, sont capables de financer avec succès ces éclaireurs, les Bill Gates ou les Denis Payre de demain. Au lieu de cela, on multiplie les structures aussi inefficaces qu'inutiles, les pires étant les agences qui subventionnent, les moins mauvaises étant les fonds à risque qui, à grand renfort d'argent partiellement détaxé, viennent concurrencer les fonds de capital-risque dont nous n'avons déjà que faire.

Comprenons que le succès des Américains est d'avoir 500 000 à 1 million de Business Angels faisant déferler sur les éclaireurs de l'avenir, les créateurs d'entreprises, 50 à 100 milliards de dollars, 5 à 10 fois plus que les fonds de capital-risque. Fonds qui ne trouvent pâture que parce que les Business Angels ont d'abord contribué à créer des entreprises dont ils vont financer le développement. Si les Business Angels existent aux Etats-Unis en si grand nombre, c'est parce que l'État a mis en place des incitations fiscales massives très largement remboursées par les impôts payés par les réussites.

Nous allons encore faire disparaître dans l'énième agence de l'innovation 2 milliards d'euros alors que les mêmes sommes, confiées à des entrepreneurs, en auraient rapporté dans l'année le double et plus de 100 000 emplois.

Pauvre pays ou plutôt pauvres dirigeants qui, depuis trente ans, nous entraînent comme des moutons dans la rivière, au son de la flûte du dirigisme étatique.

* Président de l'Ifrap (Institut français pour la recherche sur les administrations publiques).

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Cordialement,

L'iFRAP

actualite@ifrap.org 

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Invité Albert Li

Ok pour soutenir l'Ifrap mais je ne vois pas bien ce qu'écrire au Figaro va y changer.

Le député UMP n'est qu'un petit roquet étatique missionné pour secourir Chirac et Raffarin après les salves de Pascal Salin et de Bernard Zimmern.

Un autre larbin, Alain Gérard Slama, était lui aussi de corvée. Il a lui aussi pondu son petit laïus sur les merveilles de l'étatisme. Mais quand on pointe au CES pour 3.000 euros par mois, on a qq raisons de défendre l'étatisme doit se dire en son ame et conscience AGS :icon_up:

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Invité Albert Li

Cerise sur le gateau.

Le député UMP Carayon fait parti des "réformateurs" de l'UMP, les soit disants "libéraux" de l'UMP (source : les commentaires de la Page Libérale)

ça c'est du libéralisme qui décoiffe :icon_up:

Envoyez donc un petit mot gentil à ce fier défenseur du libétatisme :

bcarayon@assemblee-nationale.fr

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Le figaro connait son lectorat et ses copains. On comprend donc bien pourquoi il fait une place au "roquet" comme tu dis. Mais, toujours compte tenu de son lectorat, il publie aussi Salin et Zimmern, il n'est pas completement fermé, on a une carte à jouer.

C'est pour ça que j'y crois un peu, à condition de ne pas sortir la cuvée qui arrache le plus.

J'ai préparé un petit laïs genre "un état idéal serait peut-être efficace en théorie, mais, vu sa situation actuelle, il est parfaitement incapable de gérer correctement ces 2 Mds. Et je sais de quoi je cause, c'est mon métier !". Rien de bien méchand, en somme.

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Cerise sur le gateau.

Le député UMP Carayon fait parti des "réformateurs" de l'UMP, les soit disants "libéraux" de l'UMP  (source : les commentaires de la Page Libérale)

ça c'est du libéralisme qui décoiffe  :icon_up:

Envoyez donc un petit mot gentil à ce fier défenseur du libétatisme :

bcarayon@assemblee-nationale.fr

m.. alors ! C'est sans doute pour ça qu'il a été choisit pour cette mission de torpillage, le bougre !

Mais c'est vrai que si les "réformateurs s'appellent comme ça et pas les "libéraux", c'est bien parce qu'on y trouve de tout. Notamment les ultra-conservateurs favorables aux milieux d'affaires les plus faisandés, qui ont certes des points communs avec nous (à bas les 35 h, par exemple) mais pas du tout le même esprit…

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  • 1 month later...
La NEWSLETTER de l'iFRAP

Retrouvez en ligne toute l'actualité de l'iFRAP pour le mois de mars 2005

Sur le site : http://www.ifrap.org/ vous pourrez suivre nos actions auprès des parlementaires ainsi que nos études et investigations les plus récentes. Vos y trouverez notamment :

L'iFRAP vous invite à assister au colloque "Hôpital public : quel avenir ?" le mercredi 23 mars à Assemblée nationale.

Après trois ans d'enquêtes sur les questions de santé et plus particulièrement sur les problèmes de l'hospitalisation (il y a un an, paraissait dans Société Civile le dossier "Hôpitaux, cliniques : l'échec de l'Etat"), nous organisons ce débat avec les Professeurs Bernard Debré et Paul-Henri Cugnenc, (également députés de Paris et de l'Hérault) autour desquels nous réunissons ceux qui connaissent les défaillances du système et veulent y remédier. Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, viendra conclure les débats.

Imprimer le carton d'invitation et le coupon réponse. Et, comme d'habitude, toutes vos questions au 01 42 33 29 15 ou par mail à contact@ifrap.org

De nouveaux articles, choisis dans la revue Société Civile n°43 (janvier 2005) :

> Les enfants placés : les "rapts" de l'administration - Comment l'Etat gère-t-il ce problème difficile et douloureux ? C'est le dossier de ce numéro de Société Civile.

> L'Institut universitaire de France, institut pour privilégiés - A la suite de notre dossier "Université française : le bateau ivre", Judith Lazar continue ses investigations sur l'Université française.

> Pour des factures EDF plus complètes - Le danger grandissant de voir les retraités du privé et les familles mis à contribution pour payer les avantages hors normes des retraites EDF, rend la demande de transparence plus pressante.

Vigilance, est un ensemble de "notes" où l'iFRAP réagit à l'actualité et où vous pouvez retrouver vos propres commentaires.

Médias, qui vous permet de suivre les actions de l'iFRAP auprès des médias.

Vous voulez soutenir l'iFRAP ?

Alors le moyen le plus simple est de vous abonner vous-même à notre revue Société Civile, ou d'y abonner vos amis. C'est facile, l'abonnement est désormais possible par un paiement sécurisé directement à partir de notre site.

Faites circuler votre exemplaire de Société Civile largement autour de vous !

Cordialement,

L'iFRAP

actualite@ifrap.org

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Rapport Beffa : la potion magique

DANIÈLE BLONDEL

Appelé au chevet de l'industrie, le docteur Beffa rend un diagnostic clair : malade de vieillesse, elle est trop faible en haute technologie pour rester compétitive. Il faut donc innover et le président de Saint-Gobain prescrit de grands programmes publics financés par l'Etat et pilotés par des industriels. Que vaut cette thérapiequi ignore les acteurs essentiels de l'innovation que sont les chercheurs, les jeunes entreprises technologiques et les collectivités locales et qui confie le pilotage de la politique d'innovation aux industriels traditionnels ?

· Peut-on ignorer le rôle croissant des chercheurs dans la dynamique industrielle ?

L'innovation dépend de plus en plus des savoirs scientifiques et, au plan mondial, on s'arrache les chercheurs comme en témoigne le « brain-drain » international. La France, qui produit environ 10.000 docteurs par an, est bien dotée à cet égard mais, paradoxalement, nos entreprises n'apprécient guère les chercheurs qui occupent donc une place dans la population active inférieure d'un tiers à ce qu'elle est aux Etats-Unis, au Japon ou en Suède. Or, le rapport Beffa ne propose rien pour mettre la France en phase avec les pays concurrents. Il se fait ainsi l'écho des industries traditionnelles qui sous-estiment le rôle de la recherche.

· Peut-on mépriser le rôle des créateurs d'entreprises innovantes dans une quête de compétitivité ?

Les risques élevés des premiers stades du processus d'innovation sont plus facilement assumés par un vivier de petites entreprises que par une grande firme. Les jeunes PME qui renouvellent ce vivier constituent donc l'arme stratégique de la guerre économique de mouvement fondée sur l'innovation ; ce sont elles qui, après une sélection sévère, en grossissant ou par intégration dans des structures plus larges, alimentent l'ensemble du tissu économique en nouvelles technologies. Ignorant totalement cette dynamique, le rapport Beffa ne prévoit ni rôle spécifique ni incitation particulière pour cet entrepreneuriat qui peine à démarrer en France. Les vieux généraux de la guerre économique du XXe siècle oublient l'importance de ces start-up, tout comme les stratèges militaires des années 1930 ont superbement ignoré la force blindée que préparait l'Allemagne.

(NB: Elle a raison, dans un cadre de pensée constructiviste)

· L'Etat peut-il être le gestionnaire exclusif de la politique d'innovation ?

Très colbertiste, le rapport Beffa, en confondant avancée technologique et innovation, oublie que la volonté et le financement étatiques ne suffisent pas pour alimenter le flux de produits nouveaux. Contrairement, en effet, à ce qu'il postule en parlant de « marché nouveau rendu disponible (!) par le programme », l'invention technique ne devient innovation qu'à condition d'être validée par le marché. :icon_up:  Le risque doit donc être pris par un vrai entrepreneur qui, sortant des sentiers battus, recherche une rente de monopole et crée son marché. La gestion programmée de l'innovation par l'Etat est antinomique de cette démarche. Pour stimuler l'innovation, il faut moins subventionner sur programme que fournir un environnement favorable à ces comportements courageux. L'Etat n'est plus alors le seul acteur public compétent. Les collectivités locales, au plus près du terrain, deviennent des acteurs stratégiques ; elles n'apportent pas seulement du financement mais aussi des réseaux, des infrastructures et des coopérations avec la recherche et les universités ainsi qu'avec les autres entreprises, y compris de services. Leur rôle d'« ensembliers » ou « catalyseurs d'initiatives » est crucial.

· Les industriels français actuels sont-ils des pilotes légitimes pour des programmes d'innovation ?

Pourquoi ceux qui laissent en jachère les ressources cognitives nationales seraient-ils particulièrement habiles pour mobiliser conjointement la recherche et l'industrie françaises au service de l'innovation ? Faut-il les y aider par un financement public ? Ce serait insolite au moment où leurs « champions » s'enorgueillissent de leurs bénéfices record et où ces aides à l'innovation ne peuvent engendrer que des effets d'« aubaine ». Mieux vaudrait les inciter à investir dans les start-up françaises au lieu de racheter leurs propres actions ou de distribuer de larges dividendes à leurs actionnaires étrangers. Ce ne sont pas les gestionnaires de diligences qui ont créé les chemins de fer.  :doigt::chine::warez: A l'époque de l'économie fondée sur la connaissance, revient-il à ceux qui doutent de la valeur économique de la science de piloter la politique industrielle ?

DANIÈLE BLONDEL est professeur émérite à Paris-Dauphine et membre de l'Académie des technologies.

:warez::ninja:

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  • 3 months later...

Vous trouverez ici le détail d'une conférence qui a eu lieu aux USA sur les "meilleures pratiques" en ce qui concerne l'intervention des Etats américains sur les petites entreprises.

Voir ici:http://www.sba.gov/advo/

Et voir par ex ce document: http://www.sba.gov/advo/research/entrep_proc.pdf

Tout cela tourne autour du Small Business Act aux USA.

Best Practices In State Initiatives

From the SBA Office of Advocacy:

Details of the best practices in state initiatives spurring entrepreneurship and demonstrating market-based results are now available in the conference proceedings from Putting It Together: The Role of Entrepreneurship in Economic Development. The conference held in March featured nineteen state entrepreneurship and economic development finalists whose presentations focused on how to create environments where entrepreneurship and economic development can flourish.

"We are excited about making the details of the best practices in state economic development available to policy makers and the public," said Dr. Chad Moutray, Chief Economist for the Office of Advocacy. "These presentations provide a blueprint for others to follow and can help all regions of the country jump-start their local economic development."

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Sinon, sur le truc des compagnies low-cost, je suis d'accord avec le roquet. Dans beaucoup de pays, le développement des low cost est facilité / fait en accord avec les aéroports régionaux, qui bénéficient d'aides publiques etc.

Un peu comme les expropriations pour revendre le terrain pour pas cher à un Walmart qui s'installe…

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L'Ifrap lance actuellement un appel à notre nouveau premier ministre, Dominique de Villepin, lui demandant d'assouplir les procédures de licenciement, pour se rapprocher du modèle danois, et de permettre aux investisseurs dans les nouvelles entreprises de déduire leurs investissements de l'ISF. N'hésitez pas à soutenir cette initiative.

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Appel à Dominique de Villepin, Premier ministre

pour les deux mesures capables de créer des emplois

1 - L'une à l'effet rapide serait de supprimer toutes les restrictions au droit de licenciement et les pénalités pour les entreprises. Actuellement, on estime à un peu plus de 10% les effectifs que les entreprises pourraient embaucher mais ne le font pas, de façon à se constituer un volant de sécurité, en cas de chute des ventes, pour faire face à la longueur des procédures collectives.

C'est cet obstacle à l'embauche qui a été éliminé au Danemark dès 1993. L'exemple danois montre que cette mesure permettrait de créer  plus de 2 millions d'emplois, notamment au bénéfice des jeunes.

Dominique de Villepin, ayez le courage d'affronter les syndicats pour imposer la flexibilité à la danoise (ou à l'anglaise), courage dont ont manqué tous vos prédécesseurs puisque J.P. Raffarin avait interdit aux députés l'utilisation de ce mot lors du débat sur la loi Borloo.

2 - L'autre mesure qui est à la source de la création massive d'emplois en Grande-Bretagne comme aux USA depuis 30 ans, est de fournir à ceux qui ont des projets de création d'entreprises à fort potentiel de croissance les moyens financiers de les réaliser en incitant des individus qui ont de l'argent, à investir dans leurs projets. C'est la seule solution de financement qui marche. Actuellement, faute d'argent, la taille des entreprises que nous créons et leur nombre d'embauchés est 7 fois plus faible au bout de 7 ans qu'en Grande-Bretagne.

Le rapporteur du budget au Sénat était proche de faire passer la première mesure significative fin novembre 2004, en incitant les seuls qui ont encore de l'argent, les personnes taxées à l'ISF, à investir dans ces créations par une déduction proportionnelle de leur ISF. Mais la mesure, on s'en souvient, avait été barrée par le Président lui-même.

Dominique de Villepin, après le choc du 29 mai 2005, faites tomber les vieux tabous et au lieu de faire fuir ceux qui ont encore les moyens financiers, poussez-les à investir en France et donnez une chance à tous les jeunes qui veulent créer des entreprises.

c.c. à Nicolas Sarkozy, ministre d'État

        Thierry Breton, ministre des Finances

Bernard Zimmern

Président de l'iFRAP

Institut Français pour la Recherche sur les Administrations Publiques

02/06/2005

www.ifrap.org

Ok avec la première proposition, c'est du bon sens, mais quant à la deuxième… nous "inciter" a financer les créations d'entreprise en nous exonerant de l'ISF, si ça c'est pas de l'intervention étatique !

Je n'ai pas besoin de l'Etat pour me dire quoi faire de mon argent ( enfin quand j'en gagnerai et si je dois payer l'ISF un jour :icon_up: ) et je ne financerai des entreprises que si j'y trouve un intérêt !

Aimant bien ce que fait l'IFRAP, je ne veux pas faire celui qui crache dans la soupe mais un libéral doit militer pour l'abrogation de l'ISF et rien d'autre !

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