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Petit problème…


Non

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Démonter quoi ? C'est une préférence, pas un théorème. Exemple alternatif: je préfère le chocolat aux endives. Comme mentionné plus haut, le fait de boire un verre d'alcool suffit pour l'évacuer.

Ou alors justement ; une fois que tu es arrivé au point où tu as sa préférence (que tout le monde soit en bonne santé) contre la tienne (que je sois libre, donc in extenso que les autres le soient), tu en arrives au sujet principal : comment l'imposer aux autres. Ici seul le santiste veut imposer son système aux autres ; le libéral n'impose rien.

Typiquement, imposer quelque chose aux autres demande ou devrait requérir que cette chose soit intersubjectivement valable : c'est à dire, basiquement, que chacun serait d'accord avec elle (ex: il ne faut pas tuer). Or ici, si c'est une préférence, donc un goût, ce n'est pas intersubjectivement valable (de gustus non disputandum), car le seul fait que de bonne foi tu ne sois pas d'accord avec lui suffit à le prouver. Il ne peut donc pas l'imposer aux autres sans avouer que c'est sa préférence contre celle de tous les autres et que seul lui (ou une élite) a raison contre le reste du genre humain. Non seulement tu peux critiquer la prétention d'une telle position, mais aussi noter que si le santisme était LA réponse absolue ce serait, au bout de tant de siècles, devenu évident pour l'immense majorité des gens.

A moins, bien sûr, qu'il n'enrichisse sa théorie en te disant que tu te mens à toi-même (ou ton inconscient le fait) et que si tu étais honnête, tu serais santiste. Ou alors que c'est le déterminisme historique. Mais c'est aller loin.

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Pour revenir sur la question initiale de Non, peut-on démontrer objectivement -ie en dehors de toutes préférences personnelles- la supériorité du libéralisme sur tout autre système politique? Bien sûr qu'on le peut, c'est évident.

Le libéralisme repose sur trois justifications : une justification déontologique, une justification conséquentialiste, une justification logique (en l'occurrence c'est cette dernière qui nous intéresse ici).

- La justification déontologique consiste à affirmer que le bien politique suprême est l'instauration d'une société de liberté (au sein de laquelle les rapports interpersonnels sont basés sur le consentement et non sur l'embrigadement, la violence physique ou la menace d'agression physique) car une telle société est seule à même de permettre à l'Homme de réaliser pleinement sa propre nature d'être social et d'être rationnel (exercer sa raison c'est faire des choix libres, et non vivre en esclave). Il s'agit en quelque sorte d'un néo-aristotélisme qui prône l'avènement d'une liberté bonne en elle-même supérieure -sur un plan politique- à toute autre considération.

- La justification conséquentialiste consiste à démontrer que cette liberté entraîne un certain nombre de conséquences universellement désirables : paix, concorde civile, foisonnement des idées dans l'ordre culturel ou scientifique, prospérité économique, etc. (et donc pour un santiste, allongement de la durée de vie en bonne santé).

- S'il existe une pluralité d’idéologies politiques concurrents (communisme, fascisme, social-démocratie interventioniste, théocratie, santisme, etc) qui ne se rendent pas à l'évidence des deux arguments précédents, le libéralisme reste logiquement le seul système objectivement préférable puisqu'il permet la coexistence pacifique de ces différents systèmes. Seule la liberté politique permet aux individus de se structurer pour vivre selon leurs préférences sans déclencher de guerres civiles : que les adversaires du salariat, considéré comme un mode de coopération aliénant, expérimentent et développent des modes de production non salariaux. Que les santistes se réunissent en communautés (qui se subdiviseront rapidement en de multiples sous-communautés low carb/régime crétois/etc. et sous/sous/sous communautés, en matière de santé il existe tellement de religions). CQFD

Bref sous un régime politique à règles minimales, tout un chacun peut intégrer volontairement une collectivité à règles plus contraignantes dévouées à un but commun donné. Seule la liberté permet la compatibilité des différentes fins personnelles des membres d’une société.

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La coopération pacifique oui, mais dire que le doux commerce empêcherait les guerres civiles, ça me semble digne de l'optimisme des Lumières. Le libéralisme serait le seul système à même de dépasser et réaliser la synthèse rationnelle de tous les autres? Ce troisième argument sonne un peu trop comme du Hegel, end of story. D'aucuns te répondront qu'il n'y a pas nécessairement identité entre la liberté politique et le libéralisme.

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D'aucuns te répondront qu'il n'y a pas nécessairement identité entre la liberté politique et le libéralisme.

Tout a fait, et la liberté 'politique' n'est q'un contre-pouvoir, pas un objectif, et un contre-pouvoir qui a montré ses limites, la petite taille des entités politiques et la possibilité de voter avec ses pieds/son portefeuille me semble bien plus fructueux. (et non, je suis désolé, la France n'est pas une petite entité politique)

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@Free Jazz: on est bien d'accord, Free men don't stick together, they pull in every direction.

De même que le marché tend en permanence vers l'optimum d'adéquation entre les moyens mis en oeuvre et les fins poursuivies par ses agents, par feedback négatif contre des déséquilibres dynamiques, une société libre n'est pas une paix totale et permanente où tout le monde est d'accord, mais au contraire un tumulte assourdissant et dissonant d'opinions contraires et de valeurs éparpillées sur plusieurs dimensions de mesure. La liberté est dans cette réalisation tumultueuse continu, pas dans un état stable discret hypothétique.

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une société libre n'est pas une paix totale et permanente où tout le monde est d'accord, mais au contraire un tumulte assourdissant et dissonant d'opinions contraires et de valeurs éparpillées sur plusieurs dimensions de mesure. La liberté est dans cette réalisation tumultueuse continu, pas dans un état stable discret hypothétique.

C'est exactement mon opinion, et je goûte très peu l'idéal de paix perpétuelle représenté comme une fin de l'histoire et des conflits. Je dois être aussi un peu agoriste ou éristique sur les bords.

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