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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Sympathique texte de Lordon qui plante le dernier clou dans le cercueil de la "pensée" de Michéa. Très pertinent, moins la dimension pro-socialiste, évidemment: https://www.contretemps.eu/lordon-impasse-michea/ J'ai d'ailleurs souvenir que le souverainiste de droite Pierre-Yves Rougeyron, dans un esprit trans-partisan très "refaisons le Cercle Proudhon !", avait pris la défense de Michéa contre Lordon. Une anecdote qui pourrait résumer la vie politico-intellectuelle française: un antilibéral de droite prend la défense d'un ex-socialiste devenu conservateur contre... un socialiste !
  2. Holiste est un bon terme (collectiviste marche aussi). A noter que ça devient sensiblement moins vrai chez Aristote*, où le bien et le bonheur sont des éléments individuels (qui présupposent bien sûr la Cité, mais on a déjà un renversement où le bien n'est pas le bien du Tout, ou pas uniquement). Et dans l'épicurisme** cette tendance devient le premier individualisme de la philosophie occidentale. Tu as donc raison de préciser qu'il faut distinguer entre les "Anciens". *D'où la louange de Aristote chez Rand, entre autres raisons. **D'où la langage d'Épicure chez Mises. Preuve qu'on ne doit jamais faire d'opposition absolue entre la philosophie antique et la philosophie moderne.
  3. Moi aussi, et ça rentrera dans tout bilan qu'on pourra dresser de la présidence Trump. Mais le point était le suivant: Trump agit-il contre l'intérêt des USA, sa décision affaiblit-elle le pays, sa puissance diplomatique, etc. ? L'idée qu'en tenant parole il prend une mauvaise décision n'est clairement pas démontrée.
  4. 1): Je ne vois pas où est la "rapidité", comme le note @Tramp, c'est une promesse de campagne, c'est prévu depuis le début. Pour le style, Trump est Trump... 2): Pour tenir ses engagements électoraux. Il est vrai que tenir parole une loyauté dont les politiciens nous ont déshabitué (Trump y compris, cf le dossier syrien).
  5. Le ton sarcastique que tu utilises pouvait laisser penser le contraire.
  6. Ces deux cas n'ont pas (encore ?) menés à des condamnations judiciaires, les intéressés sont donc présumés innocents. Tous les autres cas font effectivement désordre du point de vue d'un mouvement qui revendique de "moraliser" la vie publique.
  7. La confiance internationale est un bien mais par nécessairement un bien suprême, il est juste qu'une démocratie rembarre des traités antérieurs si cela sert mieux l'intérêt du pays ou une quelconque finalité politique légitime. Agir autrement serait se faire esclave des décisions de majorités défuntes -et périlleux:
  8. En parlant d'anarcho-capitalisme, j'ai trouvé une critique intéressante de la philosophie de Rothbard : https://lesopinionsdesphilosophes.wordpress.com/2016/12/18/contre-le-libertarisme/comment-page-1/#comment-101
  9. Hum, je te trouve dur. D'accord c'est un peu laborieux sur la forme parce qu'il cherche trop ses notes. D'accord, le non-sentiment d'urgence que l'on peut avoir sur les questions environnementales rend l'allocation elle-même un peu parodique ("c'est si important que le président doit en parler" ?). Mais pour autant ni le ton ni le propos n'est larmoyant, il n'a pas été agressif vis-à-vis du président des USA, etc.
  10. Il est hélas d'autant plus difficile d'être fidèle à ses propres principes que l'on a mis la barre haute... Mais tu as raison, je dois faire l'effort de me relire davantage.
  11. Sinon j'ai lu une partie de Le réalisme esthétique, de Roger Pouivet (2006). C'est bon de voir de la philosophie de l'art rigoureuse. Mais du coup on a affaire un style très "philosophie analytique" et tu te retrouves à lire une page en dix minutes ^^. Je ne trouve pas que ses arguments en faveur de l'existence de propriétés esthétiques réelles soient nécessairement convainquant, mais j'ai gardé quelques notes dessus pour embêter les tenants du relativisme esthétique tellement mainstream, les réveiller de leur sommeil dogmatique en somme.
  12. Ce n'est pas non plus impossible. Pour le moment, les principaux points de divergences que je note porte sur le déterminisme et la possibilité de valeurs objectives*. Donc, de la métaphysique. Sans vouloir réduire ça a du détail, ça pèse peu par rapport au fait de développer une ontologie moniste. Et quant aux autres branches de la philosophie, je n'ai pas encore perçu de contradictions. En philosophie morale, la position de Spinoza n'est pas évidente ; pourtant il est bien clair qu'il a de la sympathie pour l'eudémonisme épicurien (dont Rand n'est pas éloignée, cf: http://hydra.forumactif.org/t2744-ray-shelton-epicurus-and-rand?highlight=Ayn+rand ), ainsi que pour les anthropologies égoïstes... *Cela étant ce point pourrait bien être transversal à la métaphysique, la philosophie morale et l'esthétique.
  13. Bon, j'ai profité d'un passage à la bibliothèque universitaire pour feuilleter, pratiquement au hasard, Le libéralisme antique et moderne de Leo Strauss ; hé bien je n'ai pas perdu mon temps. On discutait avec @Turgot du lien entre démocratie et libéralisme, et voilà-t-il pas que je lis: « L’homme libéral du plus haut rang estime le plus hautement l’esprit et son excellence, et il a conscience que l’homme le meilleur est autonome ou qu’il n’est pas soumis à une autorité quelconque, tandis que pour toutes les autres choses, il est soumis à une autorité qui, cependant, doit être un reflet affaibli de ce qui est purement et simplement le plus élevé. L’homme libéral ne peut être soumis à un tyran ou à un maître, et il sera presque toujours un républicain. La philosophie politique classique était libérale au sens originel. » (p.51) (Bien sûr ce n'est qu'une affirmation en passant -au milieu de plein d'affirmations encore plus contestables- mais ça fait toujours plaisir). Mieux encore, Strauss dans son essai sur la critique de la religion chez Spinoza (1930, une nouvelle préface étant présente dans son ouvrage de 68), voit Spinoza comme le fondateur du libéralisme (thèse que reprendra Schmitt dans son ouvrage de 1939 sur Hobbes): « La république qui a ses préférences est une démocratie libérale. [Spinoza] fut le premier philosophe à être à la fois démocrate et libéral. Il fut le philosophe qui fonda la démocratie libérale, le régime spécifiquement moderne. A la fois directement et par l’intermédiaire de son influence sur Rousseau, qui donna l’impulsion décisive à Kant, Spinoza devint l’initiateur du républicanisme moderne. » (p.348) « Spinoza ne partage pas l’aversion des classiques pour le commerce ; il rejette l’exigence traditionnelle de lois limitant le luxe. » (p.349) « La société libérale en vue de laquelle Spinoza a composé son Traité [théologico-politique] est […] une société dont les juifs et les chrétiens peuvent être des membres égaux. Il souhaitait préparer une telle société. Pour lui, l’établissement d’une telle société impliquait l’abrogation de la loi mosaïque dans la mesure où il s’agit d’une loi politique particulière, et tout spécialement l’abrogation des lois cérémoniales : dans la mesure où la religion de Moïse est une loi politique, adhérer à sa religion telle qu’il l’a proclamée est incompatible avec le fait d’être citoyen de tout autre Etat. » (p.355) (Ce jugement me semble d'autant plus important que Strauss se rallie in fine au point de vue conservateur hostile à Spinoza, dans des termes que la bienséance seule m'évite de mettre en parallèle avec tels propos à peine plus collectiviste d'un Heidegger: ) Les lecteurs de mon blog se souviendront que j'avais déjà posté un texte sur le rôle fondateur de Spinoza dans l'émergence du libéralisme en 2015: http://oratio-obscura.blogspot.fr/2015/05/spinoza-et-la-fondation-du-liberalisme.html Une thèse d'autant moins surprenante qu'on sait que la famille de Spinoza était originaire d'Espagne et que l'École de Salamanque ne lui était pas inconnue: Il est donc particulièrement nécessaire de s'opposer à la récupération idéologique de Spinoza qu'opère une certaine intelligentsia française de gauche (qui nous avait déjà produit cette aberration du nietzschéisme de gauche). Je me livrerai peut-être à un texte contre F. Lordon lorsque j'aurais terminé son ouvrage... PS: J'en profite pour réitérer, vis-à-vis de @Rincevent notamment, mon sentiment de nettes convergences entre les philosophies de Rand et de Spinoza -la démonstration en étant indéfiniment ajournée par le manque de temps...
  14. Article de Christopher Caldwell, traduit par Aristide Renou, au sujet de Poutine: http://aristidebis.blogspot.fr/2017/06/comment-penser-au-sujet-de-vladimir.html
  15. Connais pas. Bon après je ne prétends pas faire une thèse d'esthétique ou d'écrire quelque chose qui se voudrait une distinction exhaustive et définitive. Mon point de vue est de souligner que la différence existe, sinon par un contenu substantiel universel, du moins comme catégorisation. Qui peut recouper une opposition lent/immédiat, mais on peut penser à d'autres éléments, comme implicite/explicite, suggestif/cru, etc. Le fait que la définition de l'explicite ou du lent soit soumise à variations culturelles dans le temps et l'espace n'invalide pas a priori l'hypothèse d'une division formelle universelle (ceci dit pour les "relativistes" culturels). Et même en supposant que la distinction érotisme/pornographie ne signifie rien pour certains individus, ça reste encore un critère utile (bien que non absolu) pour la description sociologique de divers groupes. Ce qu'il conviendra d'expliquer sera alors ce que fait que certains distinguent et pas d'autre, plutôt que de supposer une structure de catégorisation binaire a priori ou transhistorique.
  16. La politique c'est comme la violence, on trouvera toujours des justifications religieuses, textes à l'appui, quelque soit l'opinion qu'on soutient.
  17. Il faut commencer par démonter ce mythe d'un Etat esclave des grandes banques depuis cette loi: http://hydra.forumactif.org/t1308-vincent-duchaussoy-letat-livre-aux-financiers-verite-sur-la-loi-de-1973?highlight=Loi+de+1973 http://hydra.forumactif.org/t3139-lior-chamla-et-magali-pernin-loi-de-1973-critique-du-livre-de-pierre-yves-rougeyron?highlight=Loi+de+1973
  18. Justement, un certain nombre de nationalistes utilisent le vocable de patriotes pour faire plus soft. Ce qui est tactiquement habile mais revient à frauder les mots.
  19. Il y aurait tout un article à faire sur les liens qui, à mon sens, apparentent la démocratie et le libéralisme (au-delà de ce qu'Aron ou Tocqueville ont pu en dire). Mais une justification extra-libérale (encore que ?) de la supériorité de la démocratie tient à son lien intime avec l'autonomie au sens de Castoriadis: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cornelius_Castoriadis#Ali.C3.A9nation_.26_h.C3.A9t.C3.A9ronomie
  20. On pourrait au moins attendre du service public qu'il s'en tienne à un devoir d'information, factuel, et qu'il s'écarte du rôle de prescripteur d'opinions. Comme disait Thomas Jefferson, faire payer à quelqu'un pour la promotion d'opinions qu'il désapprouve est tyrannique. Le service public doit donc être neutre. Mais plus j'y réfléchis, plus je me dis qu'un traitement "neutre" de l'information est impossible. Même le purement "factuel" fait intervenir des découpages, montages, des sélections, des hiérarchisations. Donc une ligne politique implicite. La privatisation semble donc la seule option.
  21. Les partis politiques, de Michels, bien qu'un peu ancien et un peu long (300/400 pages), est très intéressant. Il démonte les illusions égalitaristes des socialistes: http://oratio-obscura.blogspot.fr/2015/07/les-partis-politiques-de-robert-michels.html
  22. Plus de signes de vie de @tomrobo ? Sinon, On s'était fichu de moi il y a environ un an parce que j'avais eu l'outrecuidante de suggérer que la distinction entre érotisme et pornographie était substantielle, et non pas un pur arbitraire. Tombereau de vilenies s'ensuivit (les coupables se reconnaîtront): c'était reconduire une infâme marque de mépris de classe snobisme caractéristique de l'esthète culturo-mondain bobo-gauchiste. Mais, étant têtu, et bien convaincu que les synonymes purs n'existant pas, l'existence de deux termes devait bien recouper quelque dualité d'essences, je trouve au détour d'une page d'André Rauch de quoi réaffirmer l'idée d'une distinction objective, avec comme premier critérium possible une différence de durées: "Les romans libertins avaient accoutumé leurs lecteurs à une action lente qui cultivait l'attente et le crescendo. Alors que dialogues ambigus, atermoiements malicieux, tergiversations coquines, durée imposée à la manifestation du désir, faisaient leur charme, ces artifices sont ici réduits a minima: les images vont tout de suite à la conclusion. Les obscénités recherchées [du film] Gorge profonde se concentrent sur les organes sexués. La fiction ne nécessite aucune trame narrative: elle affiche et décrit la montée et l'éclosion de l'orgasme. Réduite à une épure d'érotisme, la pornographie nécessite donc des séquences-choc, qui visent à mobiliser immédiatement le spectateur. Les approches amoureuses deviennent des temps creux." -André Rauch, Luxure. Une histoire entre péché et jouissance, Armand Colin, Malakoff, 2016, 239 pages, p.211.
  23. Nous avons des contre-mesures anti-missiles (nucléaires) ainsi que les moyens de riposter. En admettant qu'on puisse prouver l'intention des gugus de s'en servir, on peut raisonnablement penser que le Conseil de Sécurité de l'ONU reconnaîtra la nécessité d'une "action pour le maintien de la sécurité internationale", l'une des rares bases légales qui justifie l'action d'un Etat sur le territoire d'un autre.
  24. Ah, les merveilleux pétages de plomb consécutifs à l'examen des propriétés de Dieu : https://philosophy.stackexchange.com/questions/3252/are-omniscience-and-omnipotence-mutually-inconsistent Néanmoins les contradictions logiques ne dérangent à l'évidence pas la majeure partie des croyants. La critique des miracles fonctionne mieux mais elle ne va pas jusqu'au fond du problème.
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