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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. L'acte de décès officiel du "libéralisme" macronien ? (déjà ?).
  2. Je me souviens que dans ma licence de philo on avait un CM et un TD de "philosophie et économie" (soit quoi, 6h par semaine pendant un semestre ?), où on a réussi l'exploit de ne jamais parler des Lumières écossaises (Adam Smith, David Hume, etc.). Quant à l'École Autrichienne, inconnue dans ce pays, alors qu'il y aurait sûrement des choses intéressantes à dire sur la "reprise" par Mises de l'épistémologie kantienne. Rand idem (je me suis donc risqué à l'évoquer dans un autre cours). On a fait un peu de Marx et le plus triste c'est que c'était loin d'être l'auteur le plus à côté de la plaque. Post-scriptum: Je crois qu'il existe un petit livre de G. Simmel justement intitulé "Philosophie de l'argent". De ça aussi, point de traces.
  3. Ce n'est pas tant être anti-patriotique qu'être partisan de la politique du pire. Surtout que la droite nous a largement montré de quoi elle était capable, je ne vois pas pourquoi il faudrait souhaiter son retour au pouvoir.
  4. Quelqu'un a posé la question récemment dans un autre fil, je résume ce que j'avais dis (mais je suis de l'avis de @Vincent Andrès ): Les premiers chapitres sont rédigés sous une forme poétique/cryptipque hégéliano-marxiste absolument imbitable, bourrés d'allusions ultra-subtiles à Feuerbach ou Lukács (dont la théorie de la réification a grandement influencé Debord). Même en étant très bien disposé, c'est chiant. Le livre commence à devenir (c'est mon opinion) plus intéressant et beaucoup plus lisible à partir du chapitre V (Temps et histoire, cf: http://sami.is.free.fr/Oeuvres/debord_societe_spectacle_2.html ) et jusqu'à la fin, même si Debord polémique beaucoup avec d'autres socialistes, fait une critique de l'histoire du mouvement ouvrier, qui est plus facile à comprendre si on l'a connaît déjà un peu. Mais ça se comprend. Ce n'est en tout cas pas son meilleur texte, je trouve infiniment plus clair le Rapport sur la construction des situations, ou les Préliminaires pour une définition de l’unité du programme révolutionnaire (cf, en bas de page: http://hydra.forumactif.org/t510-guy-debord-la-societe-du-spectacle-commentaires-sur-la-societe-du-spectacle?highlight=debord ).
  5. En parlant du vieux Karl, je suis en train de relire "Marxisme et théorie révolutionnaire", de Castoriadis. C'est une très bonne critique de Marx, non pas sur le plan politique (Castoriadis restera socialiste jusqu'à la fin de sa vie), mais sur le plan philosophique/épistémologique/méthodologique. On ne peut plus rester de bonne foi marxiste après avoir lu ça. Je me souviens que je l'avais lu quelque mois avant Le Socialisme de Mises, qui a achevé toutes mes certitudes de l'époque... Il faudra que j'en fasse un article de blog. Castoriadis est d'autant plus génial que son texte date de 1964, bien avant que Mai 68 ne pousse l'intelligentsia de gauche à sortir du marxisme pour sombrer dans le postmoderne...
  6. Idiots de journalistes. La popularité de Mélenchon n'est pas en train de "chuter lourdement", si ce n'est dans les enquêtes d'opinion dont les lecteurs de Bourdieu savent qu'elles indiquent les préférences d'un sujet inexistant ( http://www.homme-moderne.org/societe/socio/bourdieu/questions/opinionpub.html ). La vérité est plutôt que, passée la période de soutien par défaut de la bourgeoisie progressiste l'électorat PS, ralliement conjoncturel et dicté -comme ça a été souligné ici même- par la nullité de son candidat habituel d'une part, par l'amollissement des positions de Mélenchon d'autre part ("le candidat du quinoa"), la réalité reprend ses droits. A savoir: Mélenchon est aussi "populaire" qu'avant, si par popularité on désigne la sympathie qu'on peut avoir pour une personnalité politique sur la base d'une adhésion idéologique partagée. Les 10% de gauchistes convaincus, de militants FdG, de révolutionnaires d'Etat, de cégétistes, etc., trouve toujours Mélenchon aussi sympathique qu'avant, et toutes ses braves personnes sympathiques s'en vont prendre le mur de la défaite électorale qui vient.
  7. C'est bien pour ça que je passe mon temps à dire, contre certains ici, que nos extrêmes n'en sont pas (Mélenchon, socialiste ? ah ah). Mais @PABerryer a raison de souligner que le "dépassement" du clivage gauche-droite peut tout à fait profiter aux extrémités du spectre politique, notamment au FN, qui pourra monopoliser le rôle d'opposition. En plus c'est un parti avec un côté tribun, ça lui réussirait très bien.
  8. Tout comme est morte la République de Weimar parce que ses majorités de coalition, droite conservatrice + sociaux-démocrates, se sont retrouvés bloquées entre les communistes et les nazis. Personnellement je pense que le risque n'est encore qu'hypothétique. On verra la situation du pays dans 5 ans. Et puis je vois mal la gauche radicale surmonter ses divisions et avoir une chance de gagner les élections.
  9. Ce qui n'était pas dommage. Mais Trump est arrivé et a annoncé que ce n'était pas aux états-uniens de payer la défense militaire des européens. Ce qui est tout à fait sensé. Du coup, les européistes vont sauter sur l'occasion de relancer le saut fédéraliste par le cœur de tout Etat, le militaire (militaro-fiscal, puisqu'on parle d'augmenter le budget de l'UE).
  10. Il faut un statut militaire pour utiliser une lance à eau ? Non. Donc vu de loin ça me paraît abusif. @Restless je suis pour la séparation stricte entre les activités militaires et les activités civiles, y compris de "sécurité" ou de préservation des bâtiments. Un militaire ça sert à faire la guerre, et entre deux guerres à être entraîné pour la suivante. Donc le génie n'a pas a s'occuper de "sûreté urbaine" (sauf à titre exceptionnel, quand les effectifs non militaires sont débordés pour autre chose qu'une situation structurelle de sous-effectifs), ni les pompiers à avoir un statut militaire. D'ailleurs la plupart ne l'ont pas, pourquoi Paris et Marseille devraient faire exception ? Est-ce que quelqu'un peut me le dire ?
  11. Oui, bon exemple. Après, est-ce que l'arme atomique est si utile que ça en matière de défense, ça se discute.
  12. Je ne suis pas expert mais je ne pense pas que ce statut soit justifié. Ils devraient avoir un statut d'agent municipal, quelque chose dans ce genre.
  13. J'ai cru comprendre que ce changement de nom avait la faveur de certains milieux militaires. Je trouve que ça a le mérite de coller avec les faits, d'être moins hypocrite/bisousnours: historiquement, les armées ne sont pas uniquement utilisées de manière défense/statique (que ce soient pour de bonnes ou de mauvaises raisons, c'est autre chose). Après, je ne peux que souhaiter que ça n'indique pas des velléités bellicistes en politique extérieure, ce qui est hélas à craindre... Et puis défense, c'est beaucoup plus vague. On doit aussi se "défendre" contre les épidémies, les feux de forêts, les catastrophes naturelles, les manifs qui dégénèrent. Et tout ça n'est pas la tâche des armées.
  14. En France, l'Etat a joué un grand rôle dans le développement d'infrastructure portuaire (à finalités militaires, mais aussi commerciales) dès la monarchie féodale: http://oratio-obscura.blogspot.fr/2017/04/les-francais-la-terre-et-la-mer.html Mais bon, je ne vois pas très bien quelle raison théorique exclurait a priori que le privé puisse accomplir ce type de projets, certes ambitieux et coûteux, mais si l'Etat a les moyens de les conduire, c'est bien que la société sur laquelle il opère a aussi les moyens de le faire, puisqu'il se finance sur celle-ci... Post-scriptum: de toute façon on sait bien que Bastiat est un déviationniste étatiste
  15. ça craint un max. En plus pour le donner à un ex-présentateur télé...
  16. J'arrive pas à me faire une opinion sur Sloterdijk, un coup il fait des déclarations wtf et je me dis "c'est vraiment le summun de la décadence postmoderne", un autre coup, il dit des choses très raisonnables et même, comme dans l'extrait que tu cites, proches du libéralisme (ce qui est extrêmement rare pour un intellectuel ou un philosophe).
  17. Il est parti seul parce que c'est un dirigeant anti-institutionnel, que Max Weber qualifierait de doté d'une "légitimité charismatique", PYR de "gaullien" et "Descartes" d' "égo-politicien" ; il n'a pas voulu faire un accord électorat avec d'autres partis (à la différence de MLP), il n'a pas admis la moindre concession programmatique ou en termes de places vis-à-vis du PCF. Il a exigé un ralliement inconditionnel, misant sur la volonté de puissance inversée (la volonté d'impuissance pourrions-nous dire) du PCF. Et ça a fonctionné. Maintenant il met en place la phase 2: le PCF a milité pendant toute la campagne pour rien, il est tentant de le liquider. On dit beaucoup que Mélenchon est resté un mitterrandien dans son approche de l'UE, mais il faut voir qu'il est aussi resté très trotskyste dans sa manière de se comporter vis-à-vis du PCF. Le résultat des courses est que la gauche radicale va agoniser de ses luttes intestines, ce qui est à l'avantage de toutes les autres forces politiques, mouvement libéral inclu. Ce pourrait même être l'occasion d'essayer de récupérer des fractions à la dérive de la gauche, et de mettre en place le libéralisme révolutionnaire que Fabry et quelques autres appellent de leurs vœux. Mais je rêve un peu là.
  18. https://bedora.wordpress.com/2013/05/21/libe-quel-coeur-de-cible/ Je te conseille surtout l'article suivant, assez bon (sauf pour la propagation du mythe du tournant néo-libéral/libertaire des années 1980): http://www.ojim.fr/40-ans-de-liberation-des-maos-aux-bobos/
  19. J'ai édité. On peut aussi avancer l'idée que la dynamique du capitalisme a contribué nettement à l'émancipation féminine. Il n'y a pas que Contrepoints qui diffuse ce genre de thèse:
  20. 1) est une conséquence de 2), mais pas seulement. Les femmes sont aussi en général socialisées de telle sorte à ne pas valoriser les situations de conflits ou de compétition, à être moins ambitieuses, etc. La politique étant conflictuelle par essence, il y a de fort biais d'auto-exclusions qui limitent l'accès des femmes en politique (cause qui joue bien plus sur leur présence minoritaire que les reliquats de sexisme de tel ou tel politicien). 2) est une question infiniment plus complexe, mais quitte à donner une réponse simpliste, ça tient grandement à la "loi du plus fort comme tu dis". La complexification croissante d'une société et la désutilité de la force purement physique tend à améliorer relativement la condition féminine (en très gros. Je sais bien qu'il n'y a pas de linéarité, qu'on peut sortir le contre-exemple du matriarcat dans certaines sociétés primitives, etc.).
  21. Ce n'est pas tant un raisonnement qu'un collectivisme doublé d'un polylogisme (soft ?): seul un X peut comprendre un X, les X doivent donc se mobiliser pour faire avancer les membres du groupe X aux postes socialement importants/valorisés. Cette antithèse du méritocratisme universaliste (partagé par les libéraux, les républicains, et en fait tous les héritiers des Lumières) se dévoile d'ailleurs comme faussement égalitariste: oui à la parité obligatoire, mais seulement dans les instances de pouvoir et les professions les plus valorisées.
  22. La distinction de Karl Mannheim entre traditionnalisme (état d'esprit, tendance psychique) et conservatisme (doctrine politique) est utile pour comprendre l'incompatibilité du conservatisme et du libéralisme: http://hydra.forumactif.org/t3298-karl-mannheim-la-pensee-conservatrice-contributions-sociologiques-a-l-histoire-de-la-pensee-politique-historique-en-allemagne#4110 Le seul conservatisme qui existe éventuellement en France, ce sont les formes réactionnaires du royalisme, ainsi que la frange la plus à l'extrême-droite du catholicisme politique (antimaçonnique, etc.). Les courants dominants à droite ne sont pas conservateurs (ni libéraux).
  23. Daniel Tourre n'a pas tort de parler à la droite, si ça peut accroître les rangs libéraux de libéraux-conservateurs, très bien. Mais la droite en tant que telle ne deviendra pas libérale ; et si jamais par extraordinaire ça se produisait, la gauche se radicalisera dans l'antilibéralisme, en raison du clivage gauche-droite binaire et classique. Je pense donc que ce genre de tribune, malgré la beauté du geste, est un peu vaine. L'argument du "si la droite ne devient pas libérale, le centre lui passera devant", argument électoraliste, est assez risible, surtout quand on sait le succès historique du libéralisme en France (surtout depuis 1914).
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