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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback
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Alt-right et autres évolutions
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de PABerryer dans Politique, droit et questions de société
Vivre à l'avenir dans un monde délivré des agressions me paraît pourtant un idéal séduisant. -
Mélenchon, le Tout Petit Père des Peuples
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Johnathan R. Razorback dans Politique, droit et questions de société
Bon article de synthèse sur les difficultés de la gauche radicale française: https://www.contrepoints.org/2019/08/01/350372-faches-pas-fachos-le-pari-perdu-de-melenchon -
Conservateurs et libertariens: un cousinage malaisé
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Johnathan R. Razorback dans Philosophie, éthique et histoire
Je n'ai pas dit que c'était la forme universelle du libéralisme ; j'ai même cité Hayek en contre-exemple de mon raisonnement. Par contre je ne suis pas convaincu du tout que ce dont je parle soit une spécificité française. Plusieurs des exemples que j'ai pris ne sont ni Français ni (que je sache) nettement influencés par des Français. Et je n'ai même pas mentionné Rothbard et sa postérité. En tout cas mon point était de montrer en quoi le libéralisme diverge d'avec "la" droite, ce qui me semble assez bien prouvé. -
Alt-right et autres évolutions
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de PABerryer dans Politique, droit et questions de société
"Je ne sais trop comment te répondre. Il faudrait le faire longuement pour être compris, et je n’ai pas le temps d’écrire longuement. Ne prends donc cette réponse que pour des à peu près fort vagues qui ont besoin d’être complétés. Tu me parais avoir bien compris les idées générales sur lesquelles repose mon programme. Ce qui m’a le plus frappé de tout temps dans mon pays, mais principalement depuis quelques années, ç’a été de voir rangés d’un côté les hommes qui prisaient la moralité, la religion, l’ordre ; et de l’autre ceux qui aimaient la liberté, l’égalité des hommes devant la loi. Ce spectacle m’a frappé comme le plus extraordinaire et le plus déplorable qui ait jamais pu s’offrir aux regards d’un homme ; car toutes ces choses que nous séparons ainsi sont, j’en suis certain, unies indissolublement aux yeux de Dieu. Ce sont toutes des choses saintes, si je puis m’exprimer ainsi, parce que la grandeur et le bonheur de l’homme dans ce monde ne peuvent résulter que de la réunion de toutes ces choses à la fois. Dès lors j’ai cru apercevoir que l’une des plus belles entreprises de notre temps serait de montrer que toutes ces choses ne sont point incompatibles ; qu’au contraire, elles se tiennent par un lien nécessaire, de telle sorte que chacune d’elles s’affaiblit en se séparant des autres. Telle est mon idée générale. Tu la comprends très bien ; tu la partages. Il y a cependant une nuance déjà entre toi et moi. J’aime la liberté plus vivement, plus sincèrement que toi. Tu la désires, s’il est possible de l’obtenir sans peine, et tu es prêt à prendre ton parti de t’en passer. Ainsi d’une multitude d’honnêtes gens en France. Ce n’est pas là mon sentiment. J’ai toujours aimé la liberté d’instinct, et toutes mes réflexions me portent à croire qu’il n’y a pas de grandeur morale et politique longtemps possible sans elle. Je tiens donc à la liberté avec la même ténacité qu’à la moralité, et je suis prêt à perdre quelque chose de ma tranquillité pour l’obtenir. À cette nuance près nous sommes d’accord sur le but. Mais tu prétends que nous différons prodigieusement sur les moyens : et je crois, en vérité, que c’est ici que tu ne me comprends qu’incomplètement. Tu crois que je vais mettre en avant des théories radicales et presque révolutionnaires. En cela tu te trompes. J’ai montré et je continuerai à montrer un goût vif et raisonné pour la liberté, et cela pour deux raisons : la première, c’est que telle est profondément mon opinion ; la seconde, c’est que je ne veux pas être confondu avec ces amis de l’ordre qui feraient bon marché du libre arbitre et des lois pour pouvoir dormir tranquilles dans leur lit. Il y en a déjà assez de ceux-là, et j’ose prédire qu’ils n’arriveront jamais à rien de grand et de durable. Je montrerai donc franchement ce goût de la liberté, et ce désir général de la voir se développer dans toutes les institutions politiques de mon pays ; mais en même temps je professerai un si grand respect pour la justice, un sentiment si vrai d’amour de l’ordre et des lois, un attachement si profond et si raisonné pour la morale et les croyances religieuses, que je ne puis croire qu’on n’aperçoive pas nettement en moi un libéral d’une espèce nouvelle, et qu’on me confonde avec la plupart des démocrates de nos jours. Voilà mon plan tout entier. Je te le développe à bâtons rompus, mais sans arrière-pensée aucune. Te dire par quels moyens je m’efforcerais de mettre en lumière ces idées, c’est ce qu’il me serait impossible de faire d’avance. Dieu seul sait si je serai jamais en état d’agir d’une manière quelconque sur mes contemporains, et c’est peut-être chez moi déjà une grande présomption que d’en avoir la pensée. Mais sois sûr que si j’agis jamais, ce sera successivement, avec prudence, en laissant conclure de ma conduite mes idées, plutôt que de les jeter toutes ensemble à la tête du public. Si j’ai montré jusqu’à présent une qualité quelconque, je crois que c’est l’esprit de conduite. J’espère continuer à en faire usage ; mais rappelle-toi toujours, mon cher ami, mon point de départ. Mon but serait de réunir, comme je le disais au commencement de ma lettre, les deux ou trois grandes choses que nous voyons séparées. Pour cela il faut d’abord que je montre ce qui est, c’est-à-dire que j’aime passionnément les unes et les autres. Tu t’en serais bien aperçu si tu avais été un démagogue. Tu m’aurais entendu plaider bien plus vivement la cause de la religion et de la morale que celle de la liberté. Mais tu es du nombre de ces braves gens que j’aime de tout mon cœur, et avec lesquels j’ai bien de la peine à raisonner de sang-froid, parce qu’ils ont dans leurs mains la destinée de leur pays et ne veulent pas s’en saisir. Si ces hommes purs et honnêtes voulaient aimer la liberté comme ils aiment la vertu, ces deux choses se réhabiliteraient l’une par l’autre, et nous serions sauvés." -Alexis de Tocqueville, Lettre à Eugène Stöffels, Berne, 24 juillet 1836. -
Conservateurs et libertariens: un cousinage malaisé
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Johnathan R. Razorback dans Philosophie, éthique et histoire
J'ai lu un texte intéressant de Chantal Delsol (enfin !, ai-je hélas envie d'ajouter): http://www.prechi-precha.fr/la-droite-et-la-gauche-par-chantal-delsol/ Elle présente son sujet comme une tentative philosophique (et non historique) de distinguer la droite et la gauche ; je dirais pour ma part qu'elle décrit un ensemble stabilisé de tendances idéal-typiques (comme dirait Max Weber), et que si, prises une à une, les attitudes qui compensent ces tendances sont probablement transhistoriques, leur réunion dans ces ensembles que sont "la" droite et "la" gauche est un fait parfaitement historique (propre à la période contemporaine consécutive de la Révolution française). La première moitié du texte n'est pas sans intérêt mais elle me semble à la fois peu originale, et partiale. Beaucoup de conservateurs s'autodéfinissent en effet volontiers comme le parti des réalistes sur l'imperfectibilité indépassable de l'homme. Disons que cette partie a le mérite de ne pas cacher le sous-bassement ou les affinités religieuses de cette tendance idéologique. Mais je n'ai pas l'impression que ce soit le trait essentiel ou un trait nécessairement général de tout homme de droite ; c'est aussi donner à ce dernier le beau rôle trop facilement, à mon avis. En revanche la seconde partie du texte, est beaucoup plus impartiale, objective et pertinente comme généralisation. * à partir du paragraphe: "Cette relation à la réalité et à l’anthropologie, marquant la différence à mon avis essentielle entre la droite et la gauche, induit par voie de conséquence une autre différence que je voudrais évoquer maintenant : alors que la droite s’intéresse largement au particulier, à la gauche c’est davantage l’universel qui importe." Ce n'est pas le critère que je considérerais comme le plus fondamental pour distinguer droite et gauche, mais (et c'est remarquable), ça me semble un second critère tout à fait valable. * Je suis de l'avis de Bobbio lorsqu'il écrit: "L’égalité est le seul critère qui résiste à l’usure du temps, à la dissolution qui touche les autres critères, au point que la distinction entre droite et gauche finit elle-même par être remise en question." (Norberto Bobbio, Droite et gauche, Paris, Seuil, 1996, 154 pages). Par rapport à ce critère, le libéralisme s'oppose à la fois à la gauche (qui tente de réaliser diverses variantes d'égalisation matérielle des conditions) et à la droite (qui s'est opposée historiquement à l'égalité des droits, à certaines minorités religieuses ou populations colonisées, à l'émancipation des femmes, la séparation de l'Etat et des églises, etc. etc. Autant d'évolutions / modernisations heurtant des privilèges et permettant de doter les individus d'une égale liberté sous la loi). Du coup, à l'aune du critérium d'équilibre entre concret/abstrait, où se situe le libéralisme par rapport à la droite ? Il me semble évident que la pensée libérale a des affinités profondes avec des formes de pensées / philosophies très conceptuelles*, qui ont fortement tendance à faire fuir l'homme de droite "qui n'est pas dans l'idéologie". Du reste, à l'exception notable de Hayek, de nombreux penseurs libéraux sont des "rationalistes" (je pense à Holbach, Condorcet, Ayn Rand, Mises… ainsi qu'à Spinoza, dans la mesure où il pertinent d'en faire un proto-libéral), absolument pas concernés par le pessimisme de droite vis-à-vis de la puissance de la raison humaine. * Ce qui n'est pas sans liens (causes ? effets ? les deux ?) avec les types psychologiques surreprésentés chez les libéraux par rapport à la population en général. De même, le libéralisme est un universalisme (il définit une substance du régime politique, théoriquement implantable en tout temps et en tout lieu, quelque soit la forme du régime), ce qui l'apparente plus à la gauche qu'à la droite. Il s'oppose aux velléités de rétablir dans la modernité des "sociétés closes", typiquement en refusant l'anti-immigrationniste propre à la droite nationaliste et à ses formes fascistes extrêmes. Il s'oppose au racisme pour la même raison (les sociétés racistes, par exemple coloniales, étant anti-égalitaires / opposée à l'égalité des droits). A un niveau plus "psychologique", les libéraux ne marquent pas non plus de fortes affinités avec le particularisme de la droite, comme le montre par exemple le désir (latent ou réalisé) d'expatriation (temporaire ou définitive) qui revient régulièrement dans les discours de nombre d'entre eux (sans aucune mesure comparable avec ce qui se passe dans les autres courants politiques). Le libéral n'apparaît souvent pas spécialement attaché à la valorisation d'une culture particulière ou d'une nation (ce serait un bon test de chercher combien de fois le terme et ses synonymes apparaît dans la littérature libérale, sur Contrepoints, etc.) ; il peut même faire preuve d'indélicatesse vis-à-vis du sentiment d'inquiétude que peuvent partager certains vis-à-vis du changement historique / culturel (souvent en lien avec les discussions sur l'immigration ; je pense à un épisode survenu sur Liborg par exemple). Tout ceci ne signifie que pas "Le libéralisme est la Mort des Nations" (comme disait un certain Arthur Moeller van Den Bruck) , ou que le libéral soit un affreux apatride mondialiste cosmopolite. Mais il semble néanmoins souvent plus proche de l'universalisme de gauche (sans tomber ordinairement dans des utopies de révolutions mondiales ou d'Etat planétaire unifié, de part sa défiance innée vis-à-vis des projets de centralisation politique) que de la droite. -
Architecture et jolis lieux
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Voy dans Sports et loisirs
Moi j'ai été dernièrement subjugué par ceci: https://fr.wikipedia.org/wiki/Cathédrale_Sainte-Cécile_d'Albi -
Définir l'Etat (et autres notions politiques)
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Johnathan R. Razorback dans Philosophie, éthique et histoire
Je n'arrive pas exactement à définir ce dont je parle aussi clairement que je le voudrais. Qu'il y a toujours une meilleure solution à un problème, jamais deux bonnes solutions équivalentes. Ou encore, qu'il n'y a jamais d'ambiguïté ou d'impossibilité radicale de déterminer le meilleur choix entre plusieurs options. Il me semble que pour un rationaliste moral (et donc, si j'ai raison, pour un libéral), si les humains pouvaient être totalement rationnels, il n'y aurait jamais de conflits, parce que le Bien est non-ambigu de façon radicale ; il peut n'être pas perçu pour des raisons (en gros) épistémologiques, mais jamais parce qu'une situation tragique pourrait se présenter. Alors que pour un penseur tragique (comme Sophocle, ou Machiavel, ou Max Weber, ou Julien Freund* -du reste marqué par les 2 précédents), ou pour un pluraliste moral comme I. Berlin, il peut y avoir des cas où des choix également légitimes (donc également bons pour chaque partie) entrent en conflit. Dans une optique tragique, la contradiction ne prouve pas que l'une des parties au moins est dans l'erreur. * Freund écrit par exemple que pour un problème politique donné il n'y a jamais une seule décision adéquate possible. On peut d'ailleurs ajouter à la liste de ses influences majeures Aristote, qui n'est peut-être pas un pluraliste moral, mais qui défend une forme de pluralisme politique en admettant que différentes formes de régimes politiques puissent toutes être également légitimes (toutes les constitutions droites). A l'inverse, un rationaliste moral aura tendance à penser comme Platon qu'il n'y a qu'un seul régime politique idéal / totalement légitime, et que tous les autres n'en sont que des déformations plus ou moins profondes. On notera de manière intéressante que tous les adversaires du rationalisme moral que j'ai cité se trouvent ne pas être des libéraux. D'une manière ou d'une autre, l'idée que les biens* des individus privés peuvent ne pas s'accorder semble appeler l'idée d'une harmonisation imposée politiquement. * Je dis bien les biens, pas juste l'opinion que les individus se font de leur bien. Je serais curieux d'avoir l'avis de @Mégille sur ces sujets. -
Alt-right et autres évolutions
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de PABerryer dans Politique, droit et questions de société
Point de vue left-libertarian sur l'Alt-right et l'évolution des libertariens américains à son endroit: https://medium.com/@SalvadorCedric/combien-faut-il-de-libertariens-pour-changer-une-ampoule-f21500be606 C'est intéressant et ça recoupe des sujets qui ont vu quelques échanges vifs entre @Johnnieboy et @Lancelot. -
GPA
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de fryer dans Politique, droit et questions de société
https://www.20minutes.fr/politique/2574167-20190730-republicains-guillaume-larrive-veut-inscrire-interdiction-gpa-constitution "Le candidat à la présidence du parti Les Républicains Guillaume Larrivé veut inscrire dans la Constitution le « refus de la marchandisation des corps » et donc «l'interdiction totale de la gestation pour autrui » (GPA). « Je souhaite qu’à la faveur de ce débat sur la loi relative à la bioéthique nous affirmions, nous Les Républicains, notre refus absolu de la marchandisation des corps », a expliqué sur RTL le député de l’Yonne, qui votera aussi contre l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. Une violence faites aux femmes selon lui « Je déposerai à l'Assemblée nationale cette semaine une proposition de loi constitutionnelle pour inscrire à l’article 1er de la Constitution le principe d’indisponibilité du corps humain », a-t-il annoncé.". Un corps humain proclamé indisponible, sauf, je présume, pour les organes qu'on a le droit de donner mais pas de vendre...- 1 458 réponses
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Parti Libéral (ex-Parti Libertarien)
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Alchimi dans Politique, droit et questions de société
Soit (je ne l'ai pas vu à la télé mais ça fait généralement baisser le niveau de tous le monde, ce médium) ; néanmoins, si tu parviens à dépasser ce souvenir pénible, je t'invite quand même à lire certains de ses textes qui sont intéressants. Je pense à son livre Qu'est-ce que l'Occident ? et à ce chapitre: Philippe Nemo, "Les sources du libéralisme dans la pensée antique et médiévale", chapitre in Philippe Nemo et Jean Petitot (dir.), Histoire du libéralisme en Europe, Paris, Quadrige/PUF, 2006, 1427 pages, pp.65-111. Je le trouve synthétique, rigoureux, bien informé ; je lirais volontiers ses livres d'histoire des idées politiques et aussi ceux sur l'éducation nationale française. -
Royaume-Uni & the Skeleton in the Cupboard
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Poil à gratter dans Europe et international
C'est pas faux. Je dois dire que si on me l'avait pas dit, les éléments de gauche ne m'auraient pas sauté aux yeux, à part un certain ton contestataire et le souci de pourfendre ceux qui traitent l'électorat brexiter (à dominante populaire donc) de "beaufs xénophobes", de "blancs", etc. Après je les vois aussi admettre le principe de quotas migratoires, ce qui en France les placeraient à la droite de Macron voire des actuels "républicains". D'aucun les qualifierait de "populistes" et non de personnalités de gauche. J'ai quand même l'impression que la dominante de leurs articles tombe dans le "citoyennisme" que j'ai critiqué chez Tatania Ventôse et dans le mouvement des GJ, à savoir: "nous le gentil peuple démocratique versus les élites désobéissantes". Ce qui peut se défendre, mais ça permet surtout de noyer les clivages en évitant d'avoir des avis. Tous ensemble, mais par la force des tabous et de l'ambiguïté sur le positionnement politique. Pour détourner un mot de Marcel Gauchet, la défense de la souveraineté n'est pas une politique. Ou encore: la défense des conditions préalables à la prise de décision ne dit (presque) rien de l'orientation qu'on veut donner aux décisions à prendre. Cela dit je pense que c'est un phénomène conjoncturel et qu'ils seront obligés de se réadapter au niveau idéologique une fois le RU sorti. Ou alors leur lectorat va chercher ailleurs de quoi se faire un avis saillant. -
Définir l'Etat (et autres notions politiques)
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Johnathan R. Razorback dans Philosophie, éthique et histoire
Pour faire suite à ce que j'écrivais le 3 avril dernier, Rand est une "privatiste de niveau 1": Il me semble que tout cela est lié (mais du côté des causes ou du côté des conséquences ?) avec ce que les détracteurs du libéralisme (Carl Schmitt, etc.) appelleraient son "indécrottable optimisme". Faute de bien public distinct des biens privés, il ne peut y avoir de contradictions entre les 2, et Rand dirait également que les biens privés ne se contredisent jamais (Bastiat dirait lui que les intérêts sont harmoniques). Par conséquent, d'après eux, les situations tragiques n'existent pas (il n'y jamais de valeurs de légitimité égale en conflit -sinon apparent / dû à une incompréhension de leur hiérarchisation authentique ; tout conflit de valeurs possède une meilleure résolution ou une résolution "idéale" / optimale), ce qui place le libéralisme dans la famille philosophique du rationalisme moral (au sens de Berlin): « Je me rendis compte que toutes ces conceptions [christianisme thomiste, humanisme de la renaissance, philosophie des Lumières] partageaient un même idéal platonicien : en premier lieu, comme dans les sciences exactes, toutes les vraies questions devaient avoir une bonne réponse et une seule, tout le reste était nécessairement erroné ; en deuxième lieu, il devait exister une voie sûre menant à la découverte de ces vérités ; en troisième lieu, les bonnes réponses, une fois trouvées, devaient nécessairement être compatibles entre elles et former une totalité unique, car une vérité ne pouvait en contredire une autre –cela, nous le savions a priori. Cette espèce d’omniscience était la solution du puzzle cosmique. Quant à la morale, nous pourrions alors déterminer ce que devait être une vie parfaite en nous fondant sur une exacte intelligence des règles qui régissent l’univers. » (p.19) "[Machiavel] ne condamne pas les vertus chrétiennes : il signale simplement que les deux morales sont incompatibles, et il ne reconnaît pas de critère supérieur qui nous permette de trancher entre elles. La combinaison de la virtu et des valeurs chrétiennes constitue pour lui une impossibilité. Il vous laisse simplement devant le choix –lui sait où vont ses préférences. Ce fut pour moi la découverte –qui m’ébranla quelque peu- que toutes les valeurs suprêmes poursuivies par l’humanité aujourd’hui et par le passé n’étaient pas nécessairement compatibles les unes avec les autres. Cela sapa ma conviction antérieure, fondée sur la philosophia perennis, qu’il ne pouvait exister de conflit entre des fins authentiques, des bonnes réponses aux questions clés de la vie." (p.22) -Isaiah Berlin, « La recherche de l’idéal », 1988, in Le bois tordu de l’humanité. Romantisme, nationalisme et totalitarisme, Albin Michel, coll. Idées, 1992 (1990 pour la première édition britannique), 258 pages. -
Royaume-Uni & the Skeleton in the Cupboard
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Poil à gratter dans Europe et international
Bon, c'est décidé, je vais faire de la veille stratégique sur tout le mandat de BJ. Au moins pour calmer mon dépit que les Britanniques aient un souverainisme libéral et pas nous autres Français: https://www.contrepoints.org/2019/07/30/350115-boris-johnson-nest-pas-le-trump-britannique-cest-un-liberal "À cela s’ajoute une forte critique de ce qui est appelé le Nanny State (État nounou) et qui consiste pour l’État à intervenir dans tous les domaines de la vie quotidienne très souvent à travers des taxes : en l’espèce, Johnson s’oppose à la taxation sur les produits alimentaires jugés peu néfastes pour la santé*. Un point qui le différencie de ses prédécesseurs conservateurs May et Cameron. À l’heure actuelle, peu de conservateurs ont ces discours. Loin d’être un populiste d’extrême droite comme certains veulent le faire croire, Johnson tient un discours orienté vers la liberté qui contraste avec le développement des politiques illibérales qui gangrène la droite classique en Occident. Certes, il ne s’agit que de discours et Johnson peut tout à fait faire le contraire. Toutefois, les positions défendues par Johnson sont devenues rares dans les discours politiques actuels et laissent une ouverture libérale. […] La mauvaise réputation que Boris Johnson possède auprès des dirigeants pro-européens et de Bruxelles dépasse le simple fait que le Premier ministre soit un des leaders du Brexit. En fait, Johnson représente l’inverse des dirigeants européens et plus précisément de la France. Les nouvelles nominations aux institutions européennes y placent des partisans de l’interventionnisme, alors que Johnson se montre opposé à la réglementation. De plus en plus de voix s’élèvent dans les gouvernements européens pour réguler le capitalisme, Johnson souhaite davantage de libre-échange et plus de libéralisme économique. On oppose parfois l’Europe de Colbert, étatique, dirigée par la France et l’Europe à celle d’Adam Smith, libérale, dirigée par le Royaume-Uni. Il semble que cette division va être plus que jamais d’actualité avec des tensions entre les deux pays, tant les visions de Macron et de Johnson s’opposent. D’autant plus que, si jusqu’à présent l’Allemagne avait un rôle de médiateur, l’affaiblissement politique de la chancelière Merkel va empêcher un apaisement. En outre, il ne faut pas considérer le Royaume-Uni si isolé qu’on ne le croit sur le continent. Un certain nombre de pays d’Europe centrale et du nord sont économiquement liés aux Britanniques et n’apprécieront pas que la France bloque des accords européens avec Boris Johnson. Si ce dernier met en œuvre une politique basée sur le libre-échange, il deviendra le pire cauchemar des partisans d’une Europe centralisée. Si le Brexit réussit, d’autres États feront de même et sortiront de l’UE. Si des membres de l’UE ou des institutions européennes bloquent des projets de libre échange avec le Royaume-Uni, les États membres dépendants de l’économie britannique se retourneront contre les bloqueurs. Dans les deux cas, ces situations seront sources de divisions profondes au sein de l’UE. Celle-ci était à la base un marché commun et c’est avant tout grâce au succès de celui-ci qu’elle perdure : mettre en danger celui-ci signerait la mort de celle-ci. En conclusion, il va être très intéressant et essentiel de suivre la politique interne et internationale de Boris Johnson. Bien sûr, il reste un politicien et sa politique peut être catastrophique. Néanmoins, le nouveau Premier ministre anglais a une carte à jouer et peut relancer une dynamique qui n’a plus été vue à l’œuvre depuis Margaret Thatcher. " * à noter que BJ a reçu sur ce point et sur d'autres le soutien du site de gauche souverainiste et marxisant Spiked: https://www.spiked-online.com/2019/07/04/boris-is-right-about-sin-taxes/ Incroyable pays dans lequel on peut voir l'extrême-gauche écrire que: "Surely we, as individuals, are the best people to decide what we should eat or drink ? It seems that for public-health crusaders, it is government, informed by so-called experts (ie, lobbyists), who should fashion the ‘choice environment’ on our behalf – leading to taxes, restrictions and even outright bans." -
"À la clé : l'augmentation inévitable de "faits divers de personnes décédées après avoir cherché à soigner leur cancer ou de complications graves chez des enfants dont les parents auront traité l'otite avec l'homéopathie"." Mais quelle horreur, des gens laissés libres de subir les conséquences de leurs propres choix ! VITE UNE LOI !!!
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Légalisation des drogues
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Blueglasnost dans Politique, droit et questions de société
Je vous invite à lire et partager ce texte étonnant (partagé sur le discord libéral) du collectif Police Contre la Prohibition : http://police.etc.over-blog.net/2018/10/politique-du-chiffre-et-delit-dusage-de-stupefiants.html -
Je raconte ma life 8, petits suisses & lapidations
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Cugieran dans La Taverne
C'est spontané. C'est l'indépendance (penser de façon autonome et vouloir vivre de façon indépendante) qui ne l'est pas. Et plus tu vis dans un Etat collectiviste qui t'impose des contraintes absurdes, plus tu as envie d'en imposer à ton tour aux autres par compensation / vengeance / désir de sentir qu'il te reste une forme de puissance. -
Royaume-Uni & the Skeleton in the Cupboard
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Poil à gratter dans Europe et international
"C'est le libre échange qui a fait plus que tous [le reste] pour sortir des milliards de personne de la pauvreté." -
Royaume-Uni & the Skeleton in the Cupboard
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Poil à gratter dans Europe et international
Si ça se confirme on part sur un très bon cru: https://www.contrepoints.org/2019/07/27/349953-boris-johnson-ou-le-conservatisme-incertain "Sur la question qui consume la Grande-Bretagne depuis trois ans et demi, Johnson a fait preuve d’une rare constance. Sans son appui, il est douteux que le camp du Leave ait remporté le référendum de 2016. Depuis, Johnson a soutenu une variante intransigeante du Brexit, au nom de laquelle il est allé jusqu’à démissionner du poste de ministre des Affaires étrangères. Il faut également noter que Johnson a cherché à donner un socle doctrinal à cette position : en quittant l’UE coûte que coûte, avec ou sans accord, déclare-t-il sans relâche, le Royaume-Uni entend renouer avec sa tradition d’individualisme et de libre-échange. Dans une interview récente au journal India Today, il se proclamait « libertarien, tolérant, anti-réglementation, pro-immigration… et favorable à l’autonomie individuelle ». Son premier discours en tant que Premier ministre promettait de rétablir « le rôle historique d’une Grande-Bretagne entreprenante, ouverte sur le monde et véritablement globale »." -
Ces phrases qui vous ont fait littéralement hérisser le poil 2
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Mathieu_D dans La Taverne
Bon, j'ai longtemps dit que Denis Collin était l'une des deux ou trois figures les plus intéressantes de l'histoire du marxisme français. Hé bien, il est devenu aussi débile que possible, et même un peu au-delà. Il s'est Michéa-niser: https://www.marianne.net/debattons/billets/macronisme-progressisme-totalitaire -
Que s'est-il passé ?
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Les articles que vous voulez faire buzzer
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Nick de Cusa dans Action !
Petit article perso sur la dimension écologiste du nazisme. (Promis, no troll inside à part l'illustration). ça peut servir à battre en brèche quelques poncifs contemporains (aimer la nature = chic type). -
Mes lectures du moment
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de Bastiat dans Lectures et culture
Avec la publicité (à la télé, la radio, sur les murs dans le métro…), tu es contraint de consommer du contenu inutile au moins quelques temps chaque semaine. -
Les urinoirs c'est impudique et barbare. Le degré complet de la barbarie c'est de vouloir mettre ça dans les musées.
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Guerre civile culture, IDW, SJW & co
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de 0100011 dans Politique, droit et questions de société
Pour que ce soit le cas, il faudrait une scène où Simba et son père chassent les antilopes et qu'après en avoir buté une on explique au héros que c'est ainsi que l'ordre / l'harmonie est maintenu(e). Là on aurait quelque chose comme une justification naturaliste platonicienne d'un ordre hiérarchique. Sauf que de mémoire, il n'y a pas d'interactions et encore moins de violence dans le film entre les lions et leurs proies biologiques / sujets. Ce qui n'est pas réaliste, mais justement c'est un film pour enfants et l'histoire qu'on veut te raconter est comme le dit @Noob largement indépendante du fait que les protagonistes principaux soient des lions. Tu peux raconter la même intrigue avec une espèce herbivore. Donc il faut vraiment avoir l'esprit perverti pour voir une apologie de la violence et de l'inégalité là-dedans, a fortiori du fascisme. CQFD. -
Guerre civile culture, IDW, SJW & co
Johnathan R. Razorback a répondu à un sujet de 0100011 dans Politique, droit et questions de société
Morale pascalienne privilégiant la légitimité traditionnelle wébérienne / la continuité dynastique sur la Loi du plus fort, qui livre le pays au chaos. En ce sens c'est une parabole antifasciste, le fascisme prônant le règne de la force brute et la violence révolutionnaire pour transformer l'ordre social. 'tain @PABerryer a mis un truc dans mon verre ou quoi ? ?
