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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. "Le terme institution (institutum in.), du latin instituo (instituer, établir), désigne une structure d'origine coutumière ou légale, faite d'un ensemble de règles tourné vers une fin, qui participe à l'organisation de la société ou de l'État. En sociologie, une institution désigne une structure sociale (ou un système de relations sociales) dotée d'une certaine stabilité dans le temps. Sociologiquement, une institution est l'ensemble des faits sociaux, mais à condition que ces faits sociaux soient organisés, se transmettent et finalement qu'ils s'imposent. On peut prendre notamment en exemple : le mariage, le diplôme." -Wikipédia, article "Institution". L'esclavage est une institution. Une institution n'a pas nécessairement besoin d'être organisée par l'Etat, comme peuvent l'être (ou pas), le mariage ou le diplôme. Cf l'institution de la chevalerie.
  2. Dans la mesure où il a cessé de chanter la rééducation de l'homme par le camp de concentration, et que chaque jour le rapproche un peu plus de devenir un "gentil" micro-parti social-démocrate, préoccupé de l'écologie et du droit des femmes féminisme, il est assez logique qu'il ne soit pas diabolisé par le consensus médiatique. Il est simplement ignoré et agonise dans son coin. De son point de vue, c'est bien pire: être un parti "antisystème" repoussoir "qui fait peur" à la manière du FN ou du PCF d'avant Mai 68 est beaucoup plus rentable politiquement et électoralement que l'absence de visibilité. A la limite il pourrait reprendre du poil de la bête en reprenant des thèses extrémistes: "Je veux parler de la science prodigieuse de la rééducation de l'homme, qui fait du criminel un homme utile, de l'individu déformé par la société d'hier, par les forces des ténèbres, un homme du monde de demain, un homme selon l'Histoire. L'extraordinaire expérience du canal de la mer Blanche à la Baltique, où des milliers d'hommes et de femmes, les bas-fonds d'une société, ont compris, devant la tâche à accomplir, par l'effet de persuasion d'un petit nombre de tchékistes qui les dirigeaient, leur parlaient, les convainquaient que le temps est venu où un voleur, par exemple, doit se requalifier, dans une autre profession – Cette extraordinaire expérience joue par rapport à la nouvelle science le rôle l'histoire de la pomme qui tombe devant Newton par rapport à la physique. Nous sommes à un moment de l'histoire de l'humanité qui ressemble en quelque chose à la période du passage du singe à l'homme. Nous sommes au moment où une classe nouvelle, le prolétariat, vient d'entreprendre cette tâche historique d'une grandeur sans précédent : la rééducation de l'homme par l'homme". -Louis Aragon à propos des bagnes soviétiques, in Pour un réalisme socialiste. Ed Denoël et Steele, Paris, 1935.
  3. Heu non, c'est au contraire la base même du "gauchisme" que de condamner le PCF, si on désigne par cette appellation les courants du marxisme opposés au communisme bolchevik (Kautskystes, Spartakistes et communistes de conseils => https://fr.wikipedia.org/wiki/Communisme_de_conseils) puis au communisme stalinien et post-stalinien (trotskystes, maoïstes, guevaristes, etc). Et si par gauchistes tu inclus les anarchistes, ils sont aussi anti-bolcheviks et le plus souvent anti-marxistes, et donc logiquement opposés au PCF.
  4. JIM16 a hélas raison...C'est du WTF intégral.
  5. La satisfaction d'être libre dans un système où en-dessous de toi il y a des esclaves, satisfaction actuelle (être propriétaire d'esclaves) ou potentielle (pouvoir devenir propriétaire d'esclaves en cas d'ascension sociale) est un puissant frein à toute velléité abolitionniste. Un peu moins si tu comprends que la productivité moindre diminue la satisfaction de tous les membres de la société, mais la tentation reste là. C'est un peu comme être drogué aux subventions publiques. Le saut dans l'inconnu génère de la peur, qui mène à la colère et au Côté Obscur.
  6. Ce qui me conforme dans l'idée que l'ordre spontané ne produit pas nécessairement un système juste.
  7. Pourquoi l'URSS ? Pourquoi les humains tentent-ils parfois des choses stupides et inefficaces ?
  8. En dehors des considérations morales et de la théorie libérale de la propriété inaliénable de soi, l'esclavagisme fait chuter la productivité, vu que l'esclave n'a aucune incitation à être productif. Et ça génère des coûts de contrôle façon goulag soviétique pour éviter les révoltes. Donc ça créerai plus de problèmes que ça n'en règlerai.
  9. Franz-Olivier Giesbert, i guess. Edit: grillé par Tramp.
  10. Son mode de vie lui convient comme à d'autres, mais il ne lui vient pas à l'esprit qu'autrui puisse être différent et juger différemment. Il ne doit pas connaître la conception subjective de la valeur. C'est balot pour un soi-disant anarcho-individualiste. Il aurait aussi pu lire Tchoang-tzeu: "Il ne faut pas juger autrui d’après soi. [...] La nature des êtres étant diverse, leurs goûts ne sont pas les mêmes. Même entre hommes, il y a des différences, ce qui plaît aux uns ne plaisant pas aux autres." (Tchoang-tzeu, Zhuang Zi)
  11. L'assimilation des civilisations à des organismes vivants mortels est un lieu commun de la Révolution Conservatrice allemande (cf Spengler et Le Déclin de l'Occident). Onfray est plus réac et plus proche de De Benoist qu'il ne veut bien l'admettre, mais il doit être trop inculte pour s'en rendre compte. Et l'association une civilisation = une religion est très drôle quand on sait que l'Europe a été païenne pendant des siècles avant d'être christianisée. Et l'Inde = "une spiritualité", si c'est pas de l'uniformisation de collectiviste qui s'ignore...
  12. Il est effectivement difficile de soutenir que la mer, ou plutôt les "eaux territoriales", appartiendraient par défaut à l'Etat. Mais quand bien même ce serait légitime, ça ne signifie pas que l'Etat décide à qui vendre des "parcelles" maritimes. Il pourrait les vendre aux enchères et laisser le marché établir leur valeur spécifique.
  13. Ce que je veux dire c'est que les libéraux sont dans l'ensemble confiants dans l'humain et sa capacité à surmonter rationnellement les problèmes auxquels il est confronté. C'est très différent des pleurnicheries des antimodernistes sur la "décadence des mœurs" ou du pessimisme profond des racistes qui voient les peuples blancs promis à une lente agonie au profit des "races inférieures". Et ça amène aussi les libéraux à ne pas se torturer avec les problèmes imaginaires des uns et des autres (apocalypse climatique, ignominie du capitalisme oppresseur, grand remplacement par les "exogènes", etc). Et d'ailleurs on le retrouve au niveau théorique, l'état de nature lockéen est beaucoup plus peace and love que celui de Hobbes, et la société civilisée n'est pas perçue comme une dégradation façon Rousseau. En tout cas, c'est ainsi que les libéraux sont perçus de l'extérieur. Je pourrais vous trouver des textes de Stefan Zweig ou de Walter Benjamin qui se moquent (encore que beaucoup moins méchamment que d'autres) de "l'optimisme libéral du XIXème siècle".
  14. Wow, cet optimisme fait plaisir à voir D'une manière générale je me demande s'il n'y a pas une forme de causalité entre l'adhésion aux thèses libérales et un état d'esprit profondément optimiste.
  15. Tu veux plutôt dire que sa seule existence discrédite à jamais tous les électeurs, militants et sympathisants de feu l'UMP.
  16. Le paradoxe n'est qu'apparent, car si le peuple était capable de se prendre en main (et donc digne de respect), justifier la dictature en son nom deviendrait difficile. Et c'est pas nouveau: « Un peuple, dont les opinions se sont formées sous un régime d’inégalité et de despotisme, est peu propre, au commencement d’une révolution régénératrice, à désigner par ses suffrages les hommes chargés de la diriger […] des citoyens sages et courageux qui, fortement épris d’amour pour la patrie et pour l’humanité, ayant longtemps sondés les causes des mots publics, se sont affranchis des préjugés et des vices communs, ont devancé les lumières de leurs contemporains, et méprisant l’or et les grandeurs vulgaires, ont placé leur bonheur à se rendre immortels en assurant le triomphe de l’égalité. » -Philippe Buonarroti, robespierriste français.
  17. Non, ça c'est ce que les troubadours, payés avec l'argent de la rançon des chevaliers capturés, devaient faire croire pour épater toute la taverne. Et les nobles partaient à la guerre en fonction d'un nombre de jour précisément négociés avec leur suzerain. Au-delà de ce délai, il fallait les payer pour qu'ils ne se barrent pas.
  18. Tous les partis politiques sont exposés au risque d'abriter de futur transfuges.
  19. Tu penses que cette info sort sans qu'il le veuille ?
  20. La réponse est simple: le gouvernement suit depuis toujours la ligne de moindre résistance, et dans cette affaire, il ne veut pas se fâcher avec les agriculteurs. Tramp avait raison sur leur poids politique.
  21. Apparemment le Code pénal en tient un minimum compte, d'après l'article wikipédia "Discrimination": "L'article 225-2 du Code pénal précise dans quelles situations la discrimination effectuée est répréhensible : « La discrimination définie à l'article 225-1, commise à l'égard d'une personne physique ou morale, est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 Euros d'amende lorsqu'elle consiste :1° à refuser la fourniture d'un bien ou d'un service ;2° à entraver l'exercice normal d'une activité économique quelconque ;3° à refuser d'embaucher, à sanctionner ou à licencier une personne ;4° à subordonner la fourniture d'un bien ou d'un service à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;5° à subordonner une offre d'emploi, une demande de stage ou une période de formation en entreprise à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ;6° à refuser d'accepter une personne à l'un des stages visés par le 2° de l'article L. 412-8 du code de la sécurité sociale. Lorsque le refus discriminatoire prévu au 1° est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d'en interdire l'accès, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 Euros d'amende. » Cela semble interdire l'utilisation, pour distinguer entre les personnes, des critères cités à l'article 225-1 et ce dans pratiquement toute situation. Les articles suivants nuancent quelque peu cette perception. L'article 225-3 fournit une liste de situations dans lesquelles l'usage d'un critère de la liste de l'article 225-1 est acceptable. Parmi ces situations, on trouve notamment : « [...] [les] discriminations fondées, en matière d'embauche, sur le sexe, l'âge ou l'apparence physique, lorsqu'un tel motif constitue une exigence professionnelle essentielle et déterminante et pour autant que l'objectif soit légitime et l'exigence proportionnée. » Le fait de choisir un acteur de cinéma en fonction de son physique n'est pas discriminatoire (l'Othello de Shakespeare est un Maure, et Hamlet un prince Danois : une couleur de peau est associée à ces personnages, même si les metteurs en scène peuvent les tirer vers l'universel et choisir un acteur d'une couleur de peau différente). De même, qu'un club de football se fonde sur l'état de santé d'un joueur pour renouveler ou non son contrat n'est pas discriminatoire, parce que le fait d'être en bonne santé est nécessaire pour jouer au football."
  22. Bon, je viens de finir de lire la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, de Keynes. Mais pour le bien que ça m’a fait, j’aurai aussi pu lire un traité de musicologie en chinois. Je n’ai (pratiquement) RIEN compris. Je pense que ça tient en partie au vocabulaire de Keynes, qui de son propre aveu a parfois un sens différent de celui d’autres économistes. Et puis comme je suis une bille en mathématique, dès qu’il utilise des fractions ou autres, mon cerveau se déconnecte automatiquement. J’ai tout de même compris (me semble-t-il) qu’il avait un problème avec l’épargne, dans lequel il voit une cause du chômage. Du moins c’est l’impression que j’ai à la lecture du passage suivant : « Aux États-Unis, par exemple, vers 1929 l'expansion rapide du capital au cours des cinq années antérieures avait conduit progressivement à constituer, en regard d'un outillage qui n'avait aucun besoin de renouvellement, des amortissements et des provisions pour dépréciation d'une importance si considérable qu'un volume énorme d'investissement entièrement nouveau était nécessaire uniquement pour absorber ces provisions financières ; et on perdit presque tout espoir de trouver des investissements nouveaux assez nombreux pour suffire au volume d'épargne nouvelle qu'une communauté prospère en état de plein emploi eût été disposée à mettre de côté. Ce facteur à lui seul aurait sans doute suffi à déterminer une crise. En outre, les grandes sociétés ayant continué pendant la dépression à faire preuve dans la mesure de leurs moyens de la même « prudence financière », celle-ci constitua un sérieux obstacle à une reprise rapide. » Et aussi de celui-ci : « Plus nos revenus sont élevés et plus, malheureusement, il y a d'écart entre ces revenus et notre consommation. A défaut d'une formule nouvelle le problème, on le verra plus tard, ne comporte pas de solution, excepté celle qui consiste en un chômage et par suite en un appauvrissement suffisant pour que l'excès du revenu sur la consommation soit limité à une quantité équivalente à la provision physique qu'il est avantageux de constituer aujourd'hui. » Et enfin, ce passage est franchement épique : « Des dépenses sur fonds d'emprunt peuvent, même lorsqu'elles sont inutiles, enrichir en définitive la communauté. La construction de pyramides, les tremblements de terre et jusqu'à la guerre peuvent contribuer à accroître la richesse. » -John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, 1936.
  23. Je sais pas ce que racontait Averroès, mais ça ne pourrait guère être pire que Berkeley justifiant l'esclavage au nom d'une liberté intérieure: « Les maîtres ont intérêt à avoir des esclaves, qui obéissent en toutes choses à leurs maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur, dans la crainte du Seigneur. La liberté de l'Évangile est compatible avec la servitude terrestre, et les esclaves ne pourront que devenir de meilleurs esclaves en devenant chrétiens. » -George Berkeley, prêche d'octobre 1729 à Newport. Et le kantisme y paraît que c'est sympa aussi, la résistance à l'oppression n'y est pas reconnue comme un droit.
  24. Non, le libéralisme ne se réduit pas à l'individualisme, il prend en compte une limite morale constituée par la liberté d'autrui. Alors que dans l'individualisme stirnérien, l'Unique est un être égoïste qui n'a à répondre de rien vis-à-vis de Dieu, de l'Etat, de la Patrie ou whatever, mais qui peut tout aussi bien opprimer autrui pour réaliser ses propres désirs. C'est un individualisme radical mais non-libéral. Un peu comme chez Nietzsche d'ailleurs.
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