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Mégille

Tribun de la Plèbe
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Tout ce qui a été posté par Mégille

  1. Comment ça marche, on a donc des lois qui contrôle strictement le temps de parole pour la présidentielle, mais pas pour les législatives ? Dans ce cas, c'est effectivement sympa de la part de cnews d'avoir été fair play.
  2. Hm, possible. (même si je ne connais pas tes histoires de harem) Ceci dit, il suffit que les gens puissent effectivement se reconnaître occasionnellement dans le personnage face au choix pour que mon argument tienne, même si ne pas faire de choix fait des récits moins intéressants. Et de toute façon, les récits les plus intéressants sont rarement ceux que l'on a le plus envie de vivre. Naaah. Le poète est peut-être capable de partager ses sentiments et ses valeurs avec plus de finesse et plus de force que le philosophe, mais le problème est que ses valeurs ne sont pas forcément meilleures, et ses sentiments plus plaisants, que ceux du commun des mortels. Et pour Platon, pas besoin d'aller chercher cette anecdote sur ses hypothétiques tragédies perdues, puisque ses dialogues en sont, des poèmes, et sont souvent considérés par les grecs comme des chefs-d'œuvre littéraires aussi bien que philosophiques. Il ne veut pas supprimer la poésie, mais la subordonner à la philosophie. C'est moins un dualisme qu'un "un et demi -isme", puisque le sensible n'est pas une deuxième réalité à part entière, mais un produit dérivé, un reflet, de la réalité véritable. Et poser un principe unique au dessus de tout permet justement de le distinguer de nos multiples opinions que l'on transforme trop facilement en dogmes pour s'ouvrir à une forme de pluralisme. La reconnaissance par ses pairs pas plus que ça, ça Platon s'en fiche toujours un peu. Pas tant la culture en elle-même, mais son objet de temps en temps (lorsqu'on voit de la beauté dans le mouvement d'un danseur, ou plus encore dans les lois de la nature, si on va du coté de la culture scientifique). Sinon, effectivement, le Banquet porte sur bien plus que les relations amoureuses, mais il met tout ça dans les degrés d'une échelle qui mène ultimement à la contemplation du Beau en lui-même. Ca reste la finalité, et c'est seulement parce que, et dans la mesure où, l'on peut vaguement reconnaître le Beau dans d'autre chose que son idée elle-même que ces autres choses ont un peu de valeur. Le désir mimétique vaut autant en régime contraint qu'en régime libre, et du coté économique, on voit bien que ce n'est pas la liberté qui va le faire se développer jusqu'à étouffer le reste, bien au contraire. Pour le reste, ton argument vaudrait si les "niches" étaient faites de demande et d'offre aussi rares l'une que l'autre. Mais en l'occurrence, en régime hétérosexuel, il y a beaucoup plus d'offre de certains types d'homme qu'il n'y en a de demande, et sans forcément que cette offre corresponde toujours à une demande aussi spécifique. La monogamie forcée empêche cette offre de se trouver de nouveaux marchés (celui de petit ami secondaire/de membre de harem d'une nerdophile) ou la négociation sera autant déséquilibrée. Oh, mais j'ai bien été nerd, figure toi. Pendant à peu près toute ma scolarité, j'étais un gamin qui lisait Tolkien et qui ne parlait pas aux autres à la récré, et qui dormait en cours mais était fort en math. Je ne suis entré sur le "marché" très tardivement, et pas que par choix (d'où mes messages gênants sur le forum il y a quelques années, j'étais tout juste en train de découvrir la vie, et un peu plus). Je suis probablement tsa, et je n'ai appris à compenser que récemment. Et puis, je me suis mis à prier Vénus et Cupidon, et somehow ça marche. Et je connais bien des femmes qui sont attirés par le coté nerdy de certains hommes. C'est peut-être un proxy instinctif pour les autres avantages que tu énumères, mais ça ne change pas grand chose à mon argument. Tiens, j'ai même déjà poliment décliné les avances d'une demoiselle qui m'ennuyait parce qu'elle parlait trop de jeux vidéos (je n'ai jamais été ce genre de nerd là), et d'une une autre, trop intéressée par le football pour ne pas que j'en sois exaspéré. Et je ne doute pas que ces deux là peuvent faire beaucoup d'heureux parmi les hommes hétéros qui peinent à trouver des femmes partageant ce genre de centre d'intérêt. Tout le monde gagnerait à ce qu'elles se cherchent des "teams" entières au lieu d'un seul partenaire chacune... Oh, je ne parle pas de révolution brutale, et encore moins d'abolition par la force de la monogamie ou de l'hétérosexualité. J'envisage seulement les façons dont la société peut évoluer pour devenir plus libre qu'actuellement, comme on peut aussi se plaire à en rêver du coté de l'économie. Et encore une fois, je veux bien qu'il y ait une base (à moins que ce ne soit qu'un vestige) biologique à ces comportements là, mais ça n'empêche pas les variations culturelles. A propos de l'écart de libido, dans la littérature, on observe qu'avant la Renaissance, en occident, les femmes étaient presque toujours dépeintes comme avides de sexe et constamment en train de chercher à tenter les hommes. Ce n'est que plus tard, et surtout à partir du XIX, que l'on s'est mis à décrire presque systématiquement les femmes comme prudes et innocentes. Alors, peut-être que c'est un biais du au fait que tout ça a été écrit par des hommes, mais peut-être aussi y a-t-il véritablement eu un changement, allez savoir. Dans tous les cas, les pressions sociales, même si elles sont issue d'observation de tendances naturelles (ou de leurs extrêmes) peuvent tout de même aller à l'encontre de cas particuliers "hors-normes" mais pas forcément si anecdotique que ça. Il y a beaucoup de femmes avec une forte libido qui vivent mal l'incitation à la réprimer, tout comme il y a beaucoup d'hommes avec une faible libido qui vivent mal l'injonction à devoir prétendre l'inverse pour être vu comme de vrais hommes. Le rôle de la culture est beaucoup plus évident du coté de l'orientation sexuelle, puisque dans l'antiquité gréco-romaine, virtuellement tous les citoyens étaient bisexuels. Et ça me semble être la solution la plus facile au problème de Houellebecq et des incels. Je veux dire, ils sont incohérents, tous ceux là : ils se plaignent que personne ne les désire, mais eux-mêmes ne se désirent pas les uns les autres !
  3. Je crois avoir eu cette discussion là avec Rincevent. Si on reste dans un cadre majoritairement hétérosexuel, avec une distribution inégale de la libido en fonction des genres (ou en mettant les choses à l'envers, puisque l'hétérosexualité le permet : une distribution inégale du "capital érotique"), alors effectivement, une plus grande libéralisation du "marché amoureux/sexuel" implique sans doute que certains hommes y perdent (alors que d'autres y gagnent). Mais à la fois, ça implique que la bourgeoisie érotique/les femmes perdent à un marché plus régulé (et certains hommes aussi), faisant de cette régulation une injustice, puisqu'elle prend arbitrairement parti. Si une femme préfère un homme A au détriment d'un homme B, et ce même si ça implique de "partager" A avec une autre femme (ceci est une hypothèse, mais si elle est fausse, alors la crainte Houellebecquienne est de toute façon infondée), alors une monogamie forcé avantagera bien l'homme B, puisque la femme en question devra se rabattre sur lui, mais ce sera donc au détriment de cette femme (puisque ce n'était pas sa préférence) aussi bien que de l'homme A. "Deux pertes pour un gain", pour parler comme Bastiat. Mais même ça, c'est sans prendre en compte que nous n'avons pas tous les mêmes hiérarchies de préférence de partenaire, et qu'il y a des "marchés de niche" qui peuvent se mettre à exister dans un marché plus libre. En l'occurrence, que certaines femmes puissent avoir plusieurs hommes peut permettre à certains hommes d'avoir une relation avec ces femmes, quitte à les "partager" avec d'autres hommes, plutôt que de rester seuls. C'est traditionnellement quelque chose qui existe déjà -mais sans la dimension affective, ou alors la plupart du temps à sens unique- avec la prostitution, mais je pense qu'il vaut mieux pour tout le monde que ce soit aussi possible par de l'amour et de l'attraction mutuelle. Par exemple, j'ai un ami, un peu maladroit et timide, qui est hétérosexuel, et qui a des qualités peu appréciées par les femmes. La seule relation amoureuse qu'il a eu, je crois, était avec une femme polyamoureuse. Houellebecq semble partir du principe qu'une plus grande pression sociale en faveur de la monogamie permanente lui donnerait un peu plus de chance d'avoir une partenaire de vie... Peut-être, mais ça lui donnerait aussi beaucoup plus de chance de ne pas en avoir eu du tout, et peut-être de ne jamais en avoir. A l'inverse, une moins grande pression sociale pour la monogamie pourrait réduire la population d'incels en grossissant les harems des femmes amatrices de nerds. Ce serait marrant. Et pas forcément douloureux pour ceux-ci, s'ils se font à l'idée. Je me rappelle avoir rencontré un gars dans un café poly, qui ne relationnait qu'avec une seule femme (qui elle même d'autres relations). Lui même chercheur, il se disait très content de la situation, puisqu'il considérait ses recherches comme sa relation principale, et qu'une partenaire monogame l'empêcherait de s'y consacrer autant. Et tout ça reste en imaginant que l'on fait tomber la pression sociale pour la monogamie, mais sans toucher à l'hétérosexualité, ni à l'écart de libido entre les genres. Je peux bien imaginer qu'il y ait une part de biologie dans tout ça, mais à jeter un coup d'oeil à l'histoire et à l'anthropologie, ça ne fait pas tout, et ce n'est pas indépassable. Si on baisse la pression sociale (1) pour les hommes, à toujours avoir de la libido (2) pour les femmes, à ne pas trop en avoir, et (3) que l'on brise le tabou de la bisexualité, les choses se mettront à fonctionner très différemment.
  4. Ah, ça c'est intéressant. Il me semble qu'effectivement, s'il n'y a pas d'autres satisfactions à espérer que celles des sens, si on est un véritable hédoniste donc, alors... il faut éviter autant que possible la surstimulation, l'accoutumance à des plaisirs rares, et les plaisirs qui viennent avec un lot de douleur équivalent. Autrement, c'est un mauvais calcul, tout simplement. C'est ce qu'enseigne Epicure. Mais si on se fait son disciple, alors évidemment il faut éviter les bacchanales, mais aussi l'amour tout court, mono ou poly. La passion amoureuse, même avec une seule personne, est sans doute l'exemple le plus extrême du genre de plaisir contre lequel il nous met en garde (bien plus que les orgies, qui somme toute, sont assez superficielles). C'est un transport très plaisant en lui-même, sans doute l'une des choses les plus intenses que l'on peut vivre, mais qui amène très facilement autant de peine. Qu'on pense au risque de râteau, au risque de rupture, et même s'il n'y a ni râteau ni rupture, à la tristesse, au bout de quelques années, voire de quelques mois, d'avoir perdu la passion du début de la relation, lorsque l'autre redevient à nos yeux un être réel et non plus la forme idéale qu'on s'en faisait. Qu'on pense aussi au bagage d'émotions négatives qui viennent avec, de la peur de perdre l'autre à la jalousie. Qu'on pense aux autres risques auxquels on s'expose, à se faire manipuler si l'autre est mal intentionné et profite de notre irrationalité, ou encore de faire passer ses relations amicales (pour le coup vraiment bénéfiques d'après Epicure) au second plan. Bref, l'idée romantique de l'amour fou comme summum de la vie sensuelle, qui a eu un grand succès grâce à l'habileté des poètes, est en parfaite contradiction avec les maximes traditionnelles prônant la frugalité. Et c'est bien la conclusion des épicuriens -ceux qui font véritablement de "se contenter de peu" leur maxime- là dessus. Tout ça est chez Lucrèce. Le vrai épicurien évite l'amour encore plus que le sexe. Et même s'il évite le sexe la plupart du temps (s'y habituer, se mettre à souvent y penser, etc, serait une chose terrible pour lui), puisqu'il s'agit d'un désir non-nécessaire mais tout de même naturel, il n'aura pas de scrupule à le satisfaire de temps en temps si jamais la frustration devient un plus gros désagrément. Mais dans ce cas, il ira voir soit un ou une prostitué, soit un ou une esclave, soit un garçon ou une fille facile, de préférence juste assez plaisant pour le satisfaire, mais surtout pas trop, pour ne pas prendre le risque de s'y attacher. (d'ailleurs, c'est assez drôle de voir que les épicuriens et les stoïciens, qu'on a aujourd'hui tendance à trouver proches, s'opposaient bien sur tous les sujets particuliers, et sur celui-ci aussi : là où le romain ordinaire avait aussi bien une femme que des plans culs -pas trop d'amour, ça c'est un truc de grec- le stoïcien lui demandait de renoncer à ses plans culs mais de garder sa femme, alors que l'épicurien lui recommandait d'abandonner sa femme mais de garder quelques plans culs - et les deux devait lui sembler être des enseignements très surprenants et en décalage avec ses moeurs) Et tout ça vaut pour l'amour à deux aussi bien que pour les amours multiples. Je connais d'ailleurs des "polyamoureux tristes" qui se tournent justement vers le polyamour pour ce genre de raison. Avoir d'autres relations émotionnelles sur lesquelles s'appuyer leur sert justement à moins souffrir des râteaux et des ruptures... En cherchant dans la pluralité des relations une certaine forme de stabilité émotionnelle, là où le monogame romantique voudra mettre tout son coeur en jeu à chaque fois pour vivre sa passion plus intensément, le polyamoureux triste est bien plus fidèle aux maximes traditionnelles que l'autre. Mais je plains ceux là, et ce n'est pas la raison pour laquelle je suis poly. Je suis bien fidèle à une école ancienne, mais ni au Portique ni au Jardin, je suis de l'Académie. Je vais sauter quelques étapes du raisonnement et me mettre à ressembler à un fou plus qu'à un philosophe, mais tant pis. Je considère le bon/le beau que l'on trouve dans une sensation n'a pas sa source dans la sensation elle-même, mais vient d'au dessus, et n'est qu'un reflet déformé et atténué du Bien ou du Beau en lui-même. Même si je reconnais que la tiédeur sensuelle de l'épicurien est supérieure à la jouissance douloureuse de l'hédoniste fou, j'aspire à beaucoup plus que ça. Je veux une satisfaction infinie, et je pense qu'elle est possible, seulement, elle n'est pas à chercher dans la sensibilité, puisque tout y est changeant, mêlé à du non-être, et à de la peine. Se débarrasser des pulsions négatives derrières la recherche d'exclusivité amoureuse, et de l'idée folle de croire que c'est dans un autre humain mortel singulier que l'on trouvera de quoi se combler entièrement : il s'agit là pour moi de premières étapes pour m'élever au dessus du niveau le plus primaire de l'éros. J'aspire, d'ici une dizaine d'années, ou deux au maximum, à n'avoir de relations amoureuses plus que strictement platoniques, et à me rendre capable de me passer entièrement de sexe sans plus ressentir de manque. J'ai déjà l'impression de m'y livrer pour tisser des liens et pour satisfaire mes partenaires plus que pour ma propre jouissance ou combler mon propre manque. Et le but final sera d'être capable, à la fin de ma vie, de me consacrer entièrement à la contemplation de l'Un sans plus avoir besoin de quoi que ce soit d'autre. Certains -dans le christianisme notamment- cherchent à sauter directement au stade finale sans passer par toutes les étapes intermédiaires décrites dans le Banquet. Ca permet sans doute d'éviter le risque de tomber dans la spirale de jouissance sensuelle plutôt que de s'élever. Mais à la fois, je soupçonne que vouloir aller trop vite puisse être parfois motivé non pas par un véritable amour de ce qui est supérieur, mais par une haine de ce qui est inférieur, qui est elle-même une forme malade et autodestructrice des pulsions sensuelles. C'est un diagnostique que Nietzsche a posé correctement, je crois. Il s'est simplement trompé en pensant qu'il ne pouvait y avoir rien d'autre que ça derrière la spiritualité.
  5. D'où : vidéoluddisme : idéologie anti-écran.
  6. Ca dépend, il y a plusieurs modèles... Le modèle communautaire (vivre avec plusieurs de ses relations) me donne l'impression de laisser assez peu d'espace, et c'est bien pour ça que je l'évite, au moins pour l'instant. Beaucoup de poly vivent avec une de leurs relations seulement, pour ceux là, ce n'est pas très différent de la monogamie. Et d'autres encore -comme moi- vont être plutôt "polysolo", et ne pas cohabiter avec leurs relations. Et j'ai l'impression de pouvoir beaucoup plus facilement être seul quand j'en ai besoin que lorsque j'étais monogame, et ce alors même que j'ai trois copines que je vois toutes les semaines. A propos de l'impossibilité d'être amoureux de plusieurs personnes en même temps. On pourrait répondre qu'il suffit de demander à ceux qui le vivent... Mais même sans ça, je me rends compte que ça m'étais arrivé plusieurs fois alors que j'étais mono, simplement sans que je ne m'en aperçoive, ou que je ne m'en souvienne. Je me rappelle, dans mon enfance, avoir eu une "amoureuse de l'école" et une "amoureuse du karaté". Et puis, bien plus tard, lorsque j'étais en couples monogames, d'avoir parfois commencé à ressentir envers d'autres une tendresse qui ne pouvait définitivement pas se réduire à seulement du désir, même si j'étais tout à fait capable d'étouffer et de tuer dans l'oeuf ces débuts de sentiments. Ou encore, hors de mon cas personnel, j'ai l'impression que c'est l'un des tropes des récits auxquels beaucoup s'associent facilement : un personnage se retrouve à hésiter entre deux prétendants... Mais s'il y a hésitation, c'est bien qu'il y a des sentiments pour les deux. Et même si ce ne sont pas exactement les mêmes, ça ne signifie pas que l'un des deux amours doive nécessairement être "faux" pour que l'autre soit "vrai". Ou que l'on pense aux innombrables cultures où certains hommes sont polygames. Il serait surprenant qu'aucun d'entre eux ne se soit aperçu qu'il n'était toujours amoureux que d'une seule de ses femmes à la fois. Et rien que dans notre histoire à nous, si le mariage monogame est bien ancien (chez les grecs et les romains), le "mono-amour" l'est beaucoup moins. Les grecs pensaient que le véritable amour, spirituel, se trouvait principalement dans la pédérastie, qui était non-exclusive, et considéraient que le mariage (voire les femmes en général) ne servait qu'aux fins corporelles inférieures que sont le plaisir et la reproduction. Il faut lire Plutarque s'évertuer à démontrer qu'il est possible (pas nécessaire, seulement *possible*) d'aimer sa femme, c'est hilarant. Avant les chrétiens, ce sont les stoïciens qui ont les premiers prôné la stricte fidélité à sa femme, non pas parce que c'était là que se trouvait la véritable passion amoureuse, mais au contraire, dans le but d'éviter toutes les passions. Et c'est bien seulement parce que se marier fait partie des devoirs d'un citoyens qu'il faut, selon eux, se marier. Le faire par amour en plus aurait été de mauvais goût. Les chrétiens ont principalement repris ça, mais en y ajoutant parfois une analogie bizarre entre les relations mari/femme et Christ/Eglise (même si, dans ce dernier cas, ça ressemble plus à une sorte de gigantesque harem qu'à un mariage monogame...). Je ne dis pas que le polyamour est pour tout le monde, hein. Mais le considérer comme aberrant ou impossible, ou même seulement comme une anomalie anthropologique, me semble être une opinion assez peu informée.
  7. Les autres polyamoureux que je connais s'autorisent effectivement des "coucheries" ailleurs, je ne connais pas de trouple/polycule fermé. Mais ça existe, et j'ai un biais de sélection, puisque ceux là sont sans doute souvent moins intéressé par rencontrer d'autres poly. Ceci étant dit, je ne vois pas en quoi les coucheries impliquent que ce ne soit pas sérieux. Tu veux dire, pas avec de vrais sentiments ?
  8. Il faut sans doute plutôt chercher dans les grandes villes (et chercher les groupes fb au sein desquels ça s'organise)... Il y a aussi des poly dans la cambrousse, j'en connais, mais j'ai l'impression que ce sont surtout des néo-ruraux, et qui justement ont des relations assez stables.
  9. Et bien je vous invite à aller à un "café poly" près de chez vous pour discuter avec les gens... Même si les relations non-monogames étaient nécessairement courtes et instables (ce qui n'est pas le cas), ça ne voudrait toujours pas dire qu'elles sont sans véritable amour. Le libertinage et la sexualité positive existent aussi, mais ce n'est pas la même chose, justement. Et le jouisseur sera sans doute plus souvent un "monogame en série". Entretenir plusieurs relations romantiques en même temps, ça demande beaucoup de communication et beaucoup d'attention émotionnelle les uns envers les autres. C'est tout sauf une orgie permanente. Et généralement, les quarantenaires et plus en café poly disent regretter de ne pas avoir quitté la monogamie plus tôt. Le Ramayana est monogame au point d'en être toxique. Rama va se confronter à toute sorte de danger pour récupérer sa femme Sita, et à la fin, l'exile dans la forêt pour la punir d'avoir été violé par un démon. Quant au Mahabharata, il raconte l'histoire de cinq hommes mariés à la même femme qui se battent pour récupérer leur royaume. Curieusement, ça ne semble pas faire plus réfléchir que ça les hindous d'aujourd'hui, qui sont censés être monogames. Au fait, la petite carte est incomplète, la polygamie est aussi autorisée (quoi que très encadrée) en Afrique du sud, et aussi bien la polygynie que la polyandrie.
  10. Pas pour moi. J'aurais volontiers voté pour un opposant de gauche, mais je me retrouve, dans ma circonscription, sous l'étiquette "nupes", avec un opportuniste passé de Macron aux écolos dès qu'il a senti une brise dans ce sens là. Pas vraiment ce qu'on pourrait qualifier d'opposition sérieuse, ou même d'opposition tout court. Mais ça a dû jouer, oui. D'ailleurs je trouvé étonnant le manque de conscience de classe générationnelle de jeunes à ce sujet. Que les soixantenaires passés déjà à la retraite votent Macron pour augmenter l'âge et s'assurer que le système tienne, et que les cinquantenaires qui voient la retraite approcher votent Lepen soit pour la rapprocher d'autant plus, soit pour qu'elle ne s'éloigne pas pour au moins ne pas se faire couillonner par rapport aux autres, ça se tient. Par contre je ne comprends pas que les jeunes votent Mélenchon là dessus. Il y grosso modo cinq cycles politiques avant que ceux là ne la prennent, la retraite, et l'âge de départ a le temps de faire quelques aller-retours d'ici là. Leur intérêt seraient plutôt de l'éloigner pour être sûr que le système survive aux boomers -et à la fois, pour ne pas raquer d'autant plus pendant leur vie active- et d'attendre quelques décennies avant de tirer la corde de l'autre coté. A mettre en parallèle avec le fait que le vote Méluche ait aussi été le vote pour la conscription. C'est fou d'avoir aussi peu conscience de ses propres intérêts.
  11. D'ailleurs, comment explique-t-on ce rebond de la gauche ? Ils n'étaient presque plus rien pendant la campagne présidentielle, et les voilà devenu des challengers sérieux, éclipsant complètement la droite. Effet de pub grâce au score plus haut que prévu de Méluche à la présidentielle, et grâce à leur alliance ? Moins forte abstention aux législatives des gauchistes, en moyenne plus politisés ? Peur de l'inflation (et fuite vers l'avant...) ?
  12. Vous surestimez le pouvoir de nuisance (pour nous) du nupes. Leur semblant d'unité risque de commencer à se morceler dès lundi. En attendant, ça reste juste une masse informe d'opposition à Macron, et même ça c'est bon à prendre. Ce qui m'intéresse par contre, c'est de savoir quels sont les partis au sein du nupes qui sortent le plus gagnant parmi les (futurs) élus. Un trop grosse majorité LFI serait effectivement inquiétante.
  13. En général, ce sont les opportunistes qui finissent dictateurs, pas les fanatiques. Le logiciel de Rousseau est fait pour s'opposer, pas pour diriger... Si son groupe se rapproche du pouvoir, elle trouvera quelque chose à lui reprocher et frondera. Suffit de voir la rapidité avec laquelle elle a tirée contre la nupes dès qu'elle a vu trop d'hommes sur un plateau. Ou la façon dont elle a sabordé la campagne d'eelv. Sur le long terme, on peut juger qu'elle contribue à tirer la fenêtre d'Overton dans un sens autoritaire, mais sur le court terme, elle est surtout un piège pour ses alliés, et donc, un atout pour leurs ennemis.
  14. Rousseau ne bosse pas pour le compte d'un régime proto-totalitaire et génocidaire. Et puis, elle est marrante. Je veux dire, Son Forget parti, il nous faut au moins ça.
  15. Dans le cas de Rousseau, c'est toujours mieux que son opposant macroniste.
  16. Concrètement, cinq gamins se sont fait gazer au lacrymo par une bande d'encagoulés (d'ailleurs, je ne serais pas surpris que ce soit des flics hors service), et de façon inutile puisque Dharma-nain venait de signer un avis d'expulsion et qu'ils étaient, apparemment, déjà sur le départ. Je ne sais pas ce que dit la loi, mais il me semble que si tu achètes un truc et que tu apprends par la suite que le vendeur était un receleur, il est évident que le bien doit être rendu à la victime du vol. Mais tu n'es pas toi même le voleur, tu es une victime de plus, et tu peux légitimement attendre un dédommagement de la part de l'escroc.
  17. Un type malhonnête, à des gens pas forcément très bien intégrés dans la société française et donc assez faciles à duper ?
  18. Toutafé, mais remarque que ce n'est pas propre aux relations poly. Je suis à peu près sûr que tu n'en trouveras pas beaucoup d'autres que moi pour le dire en ces termes ! En bons héritiers des soixante-huitards et des hippies, c'est un milieu ou le mot "moralement" fait presque aussi peur que "supérieur". Pourtant, on n'y parle que de ça, chez les poly, de façon morale de tisser des relations. Leurs opposants (dont Rothbard et ses "modal libertarians") les traite de relativiste et eux-mêmes s'en revendiquent avec beaucoup de fierté, mais c'est une erreur théorique des deux cotés. Je connais plusieurs personnes qui ont grandi avec des parents ayant eu des modes de vie alternatif, et ça ne les a pas détruit. J'ai une amie qui a grandi avec deux pères en couple ouvert, et c'est une personne équilibrée et accomplie professionnellement. J'ai rencontré l'été dernier un type qui avait été élevé par un trouple je crois, et à part une légère tendance à vivre nu dans la forêt, il est tout à fait normal. Et très bon musicien, et très bon cuisinier. Plus récemment, j'ai rencontré une femme qui a grandi dans une authentique communauté hippy (de ce qu'elle racontait, un espèce de baisodrôme au point que même moi j'y trouve des trucs un peu malsains), et elle était un peu bizarre, mais pas forcément plus que la moyenne des gens intéressants. Et puis, l'éducation communautaire est un fonctionnement normal chez beaucoup de société. Et d'ailleurs, en substituant l'autorité diffuse des ainés et des pairs à l'autorité monarchique des parents, et en permettant une transition continue vers l'autonomie, c'est un modèle qui échappe plus facilement aux apories concernant le droit et le statut des enfants sur lesquels les libertariens se cassent la tête.
  19. J'ai toujours trouvé étrange les gens qui vivent en polycule fermé, et pire encore, avec cohabitation. C'est comme un couple en ménage, mais en pire. N'ont-ils pas compris que le principal avantage du polyamour est de pouvoir dire à chacune de ses copines qu'on est avec une autre pour pouvoir prendre du temps pour soi et lire tranquillement ? Et à propos du polycule de l'article, il n'est pas si compliqué que ça, seulement, la journaliste décide délibérément de le présenter de façon confuse et alambiqué. Vous avez simplement deux couples hétéros et quasi-monogames formés (Samantha et Sylvain ; et Laurianne et Nounours), le premier avec enfants, le deuxième avec argent. Et puis vous avez un pont entre les deux, avec Sylvain et Laurianne qui sont amants. Ceci plutôt au détriment de Nounours, qui ressent de la jalousie et auquel la situation ne semble pas trop plaire, et dont le revenu semble profiter surtout aux autres. Il me fait l'effet d'un homme assez peu assertif, et susceptible de rester malgré lui, par peur ou par inertie, dans une situation qui ne lui convient pas. Ou alors, c'est seulement l'impression que la journaliste cherche à donner d'eux, impossible à savoir. (je devine le reste de l'article sous le paywall à partir des commentaires) Le polyamour, de façon générale et en lui-même, est certainement moralement supérieur à la monogamie, mais ce n'est pas pour autant que chaque relation polyamoureuse est saine et meilleure qu'une relation monogame. Et attends de découvrir "compersion", "polysaturation", "NRE" et "métamour"... Ce ne sont clairement pas des poètes qui ont créé tout le lexique, malheureusement. En ce qui concerne "polyamour", le croisement des racines est volontaire et choisi pour des raisons esthétiques. Et effectivement, en anglais, "polyamory", c'est assez beau. Le co-inventeur du terme s'en justifie :
  20. Le texte a l'air plutôt critique du post-modernisme dans l'ensemble. Qui est l'auteur ?
  21. Bizarre d'illustrer cet article par une image de Stranger Things, qui ne tombe pas du tout dans cette catégorie là (à moins de considérer que la seule présence d'un noir et d'une lesbienne parmi les personnages principaux suffit à être woke). Au contraire même, puisqu'elle repose sur la nostalgie des années Reagan, et qu'elle met plutôt en scène la victimisation du nerd et du freak (et dans la dernière saison encore plus), dans lesquels le geek pourra beaucoup plus facilement se reconnaître que le queer. Ceci dit, que *la* série à succès de netflix soit aussi la moins woke peut aller dans le sens de l'article. Mais dans tous les cas, il y a déjà eu un petit tournant dans la politique de netflix à ce sujet en général, non ? (mais j'ai du mal à l'évaluer, j'ai l'impression qu'ils ne sortent presque plus rien)
  22. On lit aussi, ici et là, que les acheteurs savaient, en réalité, que la maison était squattée (et mentent donc dans la petite vidéo), et ont pu l'acheter en dessous du prix du marché grâce à ça. Et d'autres part, que les squatteurs, qui auraient d'ailleurs été chassé para-légalement et de façon assez violente (et leurs enfants aussi), auraient eux mêmes "acheté" la maison en déboursant environ le même montant que le couple de nouveaux propriétaires légaux. Si cette partie là n'est pas un mensonge, le vrai coupable dans l'affaire me semble plutôt être celui qui a abusée de la crédulité d'une famille pour leur "vendre" un bien dont il n'était pas propriétaire.
  23. Un mauvais boulot reste un mauvais boulot, et un mauvais boulot qui implique l'usage de la violence reste un crime. Mais on peut toujours s'attendre à ce que ce soit moins fréquent si ce n'est pas de la part de l'état, et donc, il y a moins de raison de s'en méfier a priori. TIL, toutefois, même cette police semble définie par le fait qu'elle soit au service de l'état.
  24. Brave existe sur mobile aussi. Et même sans lui, sur téléphone, j'ai l'impression qu'il y a moins de pub sur le site yt que sur l'appli.
  25. Oui mais je n'ai pas participé au tour de manège précédent, j'ai envie de faire celui-ci ! (et même avant, ce n'est pas la première fois que cette discussion-ci a lieu) On n'appelle pas "policiers" les agents de sécurité privé. Je pense que le fait d'être au service de l'état et de jouir de certains privilèges fait partie du concept. C'est donc bien la police en elle-même qui est le problème, si on la définit ainsi, même si ce n'est évidemment pas le service de sécurité en lui-même. Et pour répondre à @Bisounours, ce n'est évidemment pas le fonctionnaire, de droite (flic/soldat) ou autre, qui en tant qu'individu est porteur d'un vice intrinsèque et incurable. Mais son mode de vie, ses sources de revenu, ses intérêts donc ainsi que les biais qui en découlent concernant sa compréhension de la société, tout ça ne le pousse pas à être un honnête homme.
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