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Vilfredo

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Tout ce qui a été posté par Vilfredo

  1. Ok j'assume:
  2. Parce que c'est celui où l'humour et la parodie prennent totalement le dessus sur les enjeux de l'intrigue. Les gadgets envahissent complètement le script (si tu compares à To Live and Let Die par exemple, où, à part la montre aimant, à moins que je ne confonde avec un autre, et la balle à air comprimé qu'il fait avaler à Yaphet Kotto, il n'y a presque aucune gadget), et celui-ci devient comme un voyage dans un parc d'attraction, où les scènes ont pour fonction prépondérante d'illustrer le gadget qu'on a présenté dans la scène d'exposition rituelle. Le passage où Bond est enfermé dans ce bras articulé lors de sa visite du centre spatial au début, quand il est victime d'une tentative d'assassinat dans le simulateur bidule est a case in point: il n'apporte rien à l'intrigue ni à l'exposition des personnages. Le seul intérêt est d'utiliser le gadget de Q. Je ne trouve pas les blagues particulièrement drôles (le personnage du karatéka est complètement raté, en plus il fait doublon avec les scènes, bien fichues pour le coup, de The Man with the Golden Gun), surtout celles avec Jaws, que j'ai toujours considéré comme le symbole de ce qu'il y avait de pire dans la période Moore. Un James Bond est souvent bien à proportion que son méchant est bien, et là c'est clairement pas un bon méchant, Drax: son projet est rigolo deux secondes (détruire la planète avec du gaz d'orchidée et la repeupler après avec des blonds), mais Lonsdale est aussi flippant qu'une huître, et il ouvre à peine la bouche quand il parle. La fonction du "Mal" est déléguée à ses acolytes pourris (Karaté Kid et le grand con avec une mâchoire, qui en plus devient gentil quand il tombe amoureux à la fin jpp), et toute tension dans l'affrontement s'efface. Enfin, le final dans l'espace a vraiment très mal vieilli, et on sent que le cinéaste surfe bêtement sur la vague Star Wars, sorti deux ans avant. Ils échangent des tirs de pistolet laser tout en restant à la verticale dans le vide comme des poteaux, j'ai rarement vu une chorégraphie aussi naze. On pourrait remplacer les acteurs par des pilotis que ça aurait le même effet dramatique. Top Moore perso For Your Eyes Only (j'étais raide de Carole Bouquet) To Live and Let Die (parfaite combinaison action, aventure, comique, suspense, exotisme) A View to Kill (sous-estimé, Christopher Walken est trop chou et le face à face à la hache sur le Golden Gate Bridge m'a laissé un bon souvenir) The Man with the Golden Gun (c'est un peu nul mais j'assume un péché personnel; en plus il y a Christopher Lee, qui envoie un peu plus de bois que Michael Lonsdale; et la scène d'ouverture est très bien, dans mon souvenir elle fait un peu pastiche de celle de From Russia with Love, c'est assez cool) Octopussy (parce que Louis Jourdan et la scène de la tête de veau; et le colonialisme décomplexé de la scène où il jette des roupies dans la rue pour que les Indiens accourent les ramasser et empêchent ses poursuivants de le rattraper me fait mourir de rire) The Spy Who Loved Me (pourquoi ce film existe-t-il)
  3. C'est un des pires objectivement. Mais il y a Michael Lonsdale qui joue du piano, nourrit ses dobermanns, porte un chapeau de chasseur à plume, parle anglais avec le pire accent français du monde, à tel point que le film aurait dû s'appeler "Michael Lonsdale fait des trucs", parce que si je le revois un jour, c'est pour voir Michael Lonsdale faire des trucs dedans. Et il y a aussi la scène avec la jolie dame en pyjama blanc qui se fait poursuivre par des chiens et dont la tendre chair blanche est déchiquetée et petit je trouvais ça excitant. Ihr weisses Fleisch erregte mich so. Le Roger Moore nul qui est vraiment bien c'est Octopussy. Celui que j'aimerais revoir c'est A View to Kill (parce que Christopher Walken nazi + Grace Jones + le karaté + Duran Duran).
  4. Ah oui ça explique tout . (Je n'ai pas lu l'Emile.)
  5. Je serais curieux de lire A Bloom, dont l'admiration pour Rousseau m'a toujours un peu intrigué. Il est vrai que si on veut chercher des bases pour mettre à bas le DN, il faut commencer par Rousseau, dont Kant s'inspire dans le genre "on obéit à la loi qu'on s'est donnée". J'avais essayé de ridiculiser l'idée de perfectibilité à mon prof de philo en terminale en disant que, puisque l'homme a pour seule caractéristique naturelle d'être perfectible, de réaliser son humanité comme il disait, de se donner des lois etc., à première vue, on ne sait pas qui est humain entre un chien et un enfant sauvage. (Il n'avait pas apprécié.)
  6. oui c'est vrai je me suis trompé, Tramp l'avait mentionné avec le scientisme
  7. On a beau dire : "Ferme les yeux et pense à l'Angleterre," je n'aimerais pas être à la place de l'édredon!
  8. Ca me fait penser à un truc. Dans Fight Club le narrateur commence son périple dans un group therapy sur le cancer des testicules et finit/s’arrache a sa schizophrenie quand ses “acolytes” veulent les lui couper, parce qu’il a ordonné qu’on le castre (mais au moment où on va le faire il ne s’en souvient plus et c’est la qu’il y a le fameux I ran till my muscles burned and my veins pumped battery acid. Then I ran some more, si mes souvenirs sont exacts). Entre-temps il a gagné une puissance sexuelle walterwhitesque (avec Marla: “wanna finish her off?” ou “I haven’t been fucked like this since grade school.” ). J’avais jamais vu ce lien.
  9. Ca me rappelle ce passage de On Chesil Beach de Ian McEwan où le personnage féminin (Florence) sur le point d’avoir (mais en fait non parce qu’elle est terrifiée) sa première nuit avec son jeune époux, s’étonne qu’un homme puisse être doté de testicules, qu’elle n’a jamais vues que sur des chevaux. La comparaison speaks volumes about sa frigidité. C’est un roman magnifique et la scène de la nuit de noces est remarquable. La description de l’intimité et de la gêne est tres fine.
  10. Je dois être d’humeur germanique mais nous on a quand même produit Rousseau donc on n’a rien à dire lol
  11. Kant est clair oui. Je pense même que c’est son obsession. Il a écrit la Critique de la raison pure et on lui a dit chouchou c’est compliqué ton bouquin. Il a fait ok je vais écrire une préface qui résume tout le bouquin pour les dummies. Et on lui a dit chouchou tu introduis 36 concepts dans ton bouquin tu crois pas ça serait cool d’écrire un bouquin pour simplifier? Il a dit ok pas de problème je vais écrire les Prolégomènes pour que les gens comprennent. Dans ces textes il écrit vraiment “je veux qu’on comprenne ce que j’écris arrêtez de faire des contresens siouplé je ferai tout ce que vous voudrez” Il est même très systématique (la Doctrine du droit appliqué à la politique les concepts de la Critique de la raison pure de façon parfois un peu inattendue même). Et il utilise un allemand normal enfin il a juste inventé beaucoup de concepts. Mais on peut toujours résumer sa thèse en un énoncé qui combine les concepts dans le bon sens et avancer. Avec Hegel par exemple au contraire le mec crée sa propre façon de poser les problèmes, sa propre logique et sa propre façon de penser. Tout de suite c’est plus galère. Enfin je trouve. Nietzsche par exemple est plus facile à lire mais il est tout aussi compliqué à comprendre. Kant il rend juste la difficulté obvious avec des mots atroces, ça c’est parce qu’il a 0 talent d’écrivain, aucun style et pas d’humour. Après ce n’est que mon avis il faut ajouter qu’on comprend parfois facilement un auteur difficile juste parce qu’on a une certaine affinité avec sa pensée. C’est d’ailleurs une belle expérience intellectuelle je trouve.
  12. -- Sur le kantisme de Kelsen -- (Warning: WoT) Alors je viens de commencer et ne suis pas sûr de finir cette Théorie pure du droit, mais Kant ne croit pas, par exemple, que la nature est déterminée par des lois causales, il me semble qu'il dit plutôt que la causalité est une condition de l'expérience. D'ailleurs "la nature" n'a pas de lois, c'est l'entendement qui les lui prescrit. Et par extension, l'histoire n'est pas la découverte de lois causales dans le comportement humain, comme l'écrit Kelsen. Il écrit tout ça pour opposer le principe de causalité au principe d'imputation, l'un nécessaire (bah oui, la nature est le royaume de la nécessité, tout le monde sait ça), l'autre normatif. En outre, la fondation de la doctrine du droit est l'axiome de la liberté externe, alors que dans Kelsen, ça devient une histoire de goûts personnels: "Les hommes divergent d'opinion quant aux valeurs à considérer comme évidentes et il n'est pas possible de réaliser toutes ces valeurs dans le même ordre social. Il faut ainsi choisir entre la liberté individuelle et la sécurité sociale, avec cette conséquence que les partisans de la liberté sociale jugeront injuste un ordre juridique fondé sur la sécurité et vice-versa." (chap. 2) Cette position des problèmes est étrangère à Kant, pour qui l'Etat de droit ménage la compossibilité des libertés. Kelsen pousse plus loin le relativisme, de façon très peu kantienne ama: "Par le fait même que ces valeurs sont supposées suprêmes, il n'est pas possible d'en donner une justification normative, car il n'y a pas au-dessus d'elles de normes supérieurs dont elles seraient dérivées. Ce sont des mobiles d'ordre psychologique (!) qui conduisent un individu à préférer la liberté ou la sécurité et ils ont leur fondement dans son caractère. Celui qui a confiance en soi optera probablement pour la liberté, celui qui souffre d'un complexe d'infériorité préférera sans doute la sécurité." Tout ce vocabulaire de "normes" est étranger à Kant, et ama, il incline au relativisme. Cela dit, non seulement l'influence de Kant est bien évidemment visible sur Kelsen (de façon ama très caricaturale, comme quand il explique que les actes ont lieu dans l'espace et dans le temps; ben oui mon coco tu penses qu'on croit qu'ils ont lieu où exactement?), mais ils essaient de répondre à un problème semblable: comment fonder la légitimité des lois sans appel au droit naturel? Dans Kant, ça passe par un remake complet de l'état de nature tel qu'il est d'habitude présenté dans la philo politique. L'état de nature est divisé chronologiquement et logiquement en un état originel, qui est l’état dans lequel aucun acte légalement pertinent n’a eu lieu, auquel succède l’état adventice, après qu’un acte légalement pertinent a eu lieu, l’acte légalement pertinent étant défini comme tel qu’il puisse servir de fondation à de nouveaux droits ou devoirs (tel que A épouse B). Ici, j'ai l'impression qu'on a l'avant-goût de ce que Kelsen appellera un acte normatif. De façon analogue, la lex justi est l’ensemble des suppositions devant être faites pour considérer tel ou tel acte comme étant légalement pertinent, tandis que la lex juridica est l’ensemble des actes concrets reconnus comme tels en vertu de la lex justi. Dans Kelsen, de même, on casse la régression à l'infinie d'une norme à une autre norme par la supposition que l'acte juridique de création de la première constitution était valable. Si vous trouvez vous aussi que ça se mord sérieusement la queue, ça me rassure, je ne serai donc pas le seul. Pour Kelsen, de ce que j'ai compris, le DN commet l'erreur de confondre ce qui est et ce qui doit être, càd de confondre la logique de causalité de la nature et la logique d'imputation de la société. Par exemple, "devoir" ne s'applique pas aux phénomènes naturels (l'eau ne "doit" pas bouillir à 100°C) (oui c'est minable comme critique). Mais d'un certain point de vue, c'est assez kantien, puisque Kant distingue également l'homme en tant qu'être naturel, homo phaenomenon, de l'homme en tant qu'être juridique, homo noumenon. De même, il distingue l'imputation légale et l'imputation physique. Kelsen partage donc avec Kant la différence radicale entre droit et morale (mais pas pour les mêmes raisons du tout), d'abord parce que "moral" dans la terminologie kantienne signifie: non-physique ou métaphysique (noumenon/phaenomenon). La loi morale est intelligible. Elle peut être tirée de la raison pure a priori. Pour Kant, le droit régit seulement les actions libres, en tant qu’elles sont susceptibles d’affecter les libertés en présence, à la différence de la vertu, qui légifère sur les règles subjectives universalisables adoptées par les agents (appelées maximes) et le motif pour lequel il convient de les adopter (respect pour la loi qui nous y oblige). Kelsen est d'accord avec ça aussi. Là où Kelsen dépasse Kant, ou tire des conclusions de la théorie de Kant que Kant lui-même n'a pas tirées je pense, c'est quand il écrit par exemple: "Il n'y a pas de comportement humain qui ne puisse être jugé d'un point de vue juridique ou auquel le droit positif national ou international, ne soit applicable." Il me semble que ce n'est pas kantien, car au sujet de l'imputation, Kant écrit que les actes méritoires dépassent ce qui est requis par la loi, ce qui fait que le "mérite" est une question de vertu et non plus de droit. Mais on pourrait toujours dire que dans la mesure où ça "dépasse" la loi, c'est toujours relatif à la loi m'enfin c'est un peu sophistique, dans ce cas tout est vert ou non-vert donc il n'y a rien qui ne puisse être jugé du point de vue de la verdeur. Magnifique. L'autre point important où Kelsen et Kant diffèrent, peut-être le plus important à vrai dire, est que Kelsen, en bon positiviste, est très sceptique sur la pertinence des concepts métaphysiques: la justice serait une Idée platonicienne pas pbservable et donc ça n'a pas sa place dans le droit. Aucun ordre juridique n'est donc juste ou injuste (parce que le droit et la morale sont des ensembles disjoints) et l'impératif catégorique, par exemple, est dépourvu de toute signification, ou pas scientifique, puisque pour les positivistes, c'est la même chose (c'est écrit noir sur blanc). Pour un kantien, ça la fout mal. Kelsen est assez typique, en wtf intellectuel, de ces penseurs qui ont essayé de reprendre Kant en jettant la métaphysique, sans se rendre compte qu'ils jetaient le bébé avec l'eau du bain. Rawls, avec ses contresens sur l'homme de Königsberg, est un cas d'école. Dans son analyse (enfin, si on peut appeler ça comme ça) de la justice, Kelsen la réduit à tout ce que Kant voulait qu'elle ne soit pas, càd des conflits d'intérêts, ce qu'il reproche à Hume et Smith par exemple. C'est assez impressionnant de voir un tel niveau de jargon kantien mêlé à un anti-kantisme aussi bête primaire. Maintenant que j'ai repris un peu les idées des deux messieurs, le problème des deux entreprises est qu'elles se mordent toutes les deux la queue: dans le cas de Kant, il y a cet argument circulaire de: on passe de l'état de nature originel à l'état de nature adventice quand un acte légalement pertinent survient, càd un acte tel qu'il devienne légitime de forcer les autres hommes à tendre vers l'Etat juridique. La définition de "légalement pertinent" repose sur le postulat de la lex justi, qui est bien commode. Mais en même temps, ce fondement en papier mâché est aussi ce qui distingue Kant du positivisme juridique. Il s’oppose par exemple à Hobbes sur le terrain du droit de propriété (et l'argument vaut pour le positivisme juridique en général): alors que Hobbes considère qu’il n’y a aucune propriété dans l’état de nature (Léviathan, XIII), Kant pense exactement le contraire : une réelle propriété peut exister dans l’état "de nature", au sens de la lex juridica, au sens où, lorsque quelqu’un s’approprie un objet, et le dit sien, une situation juridique émerge, et ce bien que ce droit ne soit pas "péremptoire". Il ne s’en agit pas moins d’une possession légale provisionnelle. S’il n’y avait pas de droits dans l’état de nature, il n’y aurait rien à sécuriser pour motiver l’émergence de l’Etat, donc aucun fondement au commandement : "tu dois faire advenir l’Etat de droit" (ce à quoi Hobbes répondrait en riant qu’il y a tout de même la vie qu’il faut préserver mais bref). Ça résume bien ce qui m'énerve dans la philosophie de Kant: le recours systématique à des postulats pour avancer dans la réflexion en se tirant par les cheveux comme le baron de Münchausen (une image déjà employée par Nietzsche, précisément pour se moquer des raisonnements circulaires, enfin plus précisément de la causa sui). dans le cas de Kelsen, de ce que j'ai compris jusqu'ici, la loi juridique a pour principe l’imputation : càd que la relation entre l’acte et la sanction est l’effet d’une norme (i.e. le sens attaché par les hommes à un acte). Le droit et la morale sont des ordres positifs dans la mesure où leurs normes sont créées par des actes. Du fait de cette "création", les normes font partie de la réalité et sont l’expression d’une valeur. Ainsi, quand on juge qu’une conduite correspond ou non à la norme, on n’effectue pas seulement un jugement de valeur mais aussi un jugement de fait, car il se rapporte à une norme positive. Ce qui n'est pas clair, c'est comment on met fin à la régression à l'infini des normes. J'ai du mal à me pencher en détail sur le problème parce qu'autant Kant est clair, autant Kelsen est vraiment pénible à lire, mais voici: on en remonte à une première constitution, dont on suppose qu'elle est valable, et cette supposition est elle-même une norme, mais en même temps c'est une supposition, donc ce n'est pas un fait (manière de dire que ce n'est pa du droit positif). Mais la validité normative dépend aussi de ce que Kant appellerait la lex juridica, càd les actes qui appliquent les normes (les normes n'étant plus des normes/n'étant plus valides si elles ne sont plus appliquées, captain Obvious est avec nous comme vous voyez). Ça pose un problème, qui est qu'on ne peut pas "créer" de normes; on ne peut pas créer une société d'hommes qui obéissent tous ou en grande majorité à une règle de conduite, donc si la validité de la norme dépend du fait qu'elle est respectée, elle ne peut que devenir légitime, sans l'être au départ. Et on voit donc mal comment cette histoire d'acte juridique originel tiendrait la route. Et puis rien ne nous garantit que la règle deviendra une norme. Bref c'est le bordel dans sa théorie pure et ça ne veut rien dire une norme créée. Kelsen distingue enfin entre norme et règle: la norme est juste ou injuste (en vertu de quoi?), la règle est vraie ou fausse, selon qu'elle décrit bien ou mal la loi. Je ne sais pas si on peut faire plus morsure de queue que ça. TLDR (j'ai lu la moitié du bouquin) Kelsen a pris Kant, y a ajouté sa frappadinguerie personnelle aggravée de positivisme post-XIXe dégueu et a tordu sa pensée par plusieurs aspects. Les deux mecs ont essayé de contourner le DN et ça donne des trucs inutilement compliqués et shaky (Kant) ou complètement flippants (Kelsen). Kelsen veut faire croire qu'il n'est pas relativiste en distinguant jugements de valeur et jugements de fait et en prétendant que les jugements relatifs au droit sont des jugements de faits parce que normatifs mais cette norme ne repose sur rien sinon une décision et son application. PS @Rincevent justement Nietzsche est une heureuse exception à la règle. edit 2: heureusement je lis aussi le Buchanan et c'est quand même plus propre (et ça n'a absolument rien à voir mais je voulais mettre un peu de gaieté)
  13. Oh non ?‍♂️ je passe encore pour Sheldon
  14. La police peut pas faire grève si facilement je crois Oui mais je comprends pas comment ça peut marcher dans l’autre sens. Si tu es responsable de qqch mais pas coupable, ça veut dire que le fait que l’imputation te revienne n’entraîne pas de peine. C’est une imputation morale et non pénale. Je vois le truc. En revanche, attribuer à qqn une peine alors qu’il n’est pas moralement impliqué dans l’affaire je vois pas. Dans ce cas en plus, obéir à un ordre n’absout pas de la responsabilité morale. Après je suis moyen à l’aise j’ai des lacunes en droit.
  15. N'empêche Mozinor devrait faire une vidéo parodique des films avec Louis de Funès et les nudistes.
  16. Il se lave les mains parce qu'il est entré dans la zone d'influence des buveurs de bibinette, autour desquels flottent les droplets comme des satellites infectieux. Et toute cette Schmutzigkeit ça le rend nerveux.
  17. Hé mais Lunel c'est pas à côté. C'est à 20 km. Streng verboten. Il faut des plages privées avec des barbelés et des barrières électrifiées, et Mel Gibson à l'entrée pour empêcher les flics d'entrer.
  18. 10 flics armés (huge respect pour le mec qui fait le guet avec un fusil d'assaut à l'arrière-plan) pour un couple et un gosse. Pourquoi pas les blindés.
  19. Non mais comment ce mec a-t-il été pris au sérieux? surtout que dans la préface il explique que la raison pour laquelle sa théorie a fait des rageux c'est qu'elle est trop cool sa théorie et que les autres ont ragé rien que pour lui casser les couilles en faisant rien que caricaturer tout (Théorie pure du droit, éd. suisse de 1953, 37) Donc to sum up payer l'impôt est obligatoire parce que c'est un impôt et qu'il faut le payer, alors que payer le brigand n'est pas obligatoire parce que c'est un brigand et qu'il ne faut pas. "Acte" est défini auparavant comme "ce qui arrive dans l'espace et le temps", et ce dans une page qui est le concentré d'indigestion kantienne la plus maladive que j'aie lue. Je comprends mieux le genre d'ambiance dans laquelle Mises défendait la subjectivité de la valeur face à des frappadingues pareils. Aled. edit dafuq! https://publishing.cdlib.org/ucpressebooks/view?docId=kt209nc4v2&chunk.id=ss1.12&toc.id=&brand=ucpress/
  20. C’est difficile d’imaginer que Kelsen croit à ce qu’il raconte
  21. Deux: Les Trois Moustiquaires et Vingt taons après
  22. https://www.nytimes.com/2021/03/26/well/live/covid-fully-vaccinated-guidelines.html
  23. C'est aussi une question de limite de l'horizon temporel. La religion était censée être ce qui projette l'homme dans l'éternité (ordre spirituel), la modernité (post-sécularisation) donne cette fonction à la politique (traditionnellement ordre temporel) (paix perpétuelle, progressisme, totalitarisme, ça prend plusieurs formes bien sûr). Mais symétriquement, la démocratie donne une fenêtre d'action beaucoup plus restreinte dans le temps aux gouvernements successifs, justifiant cette limitation pour éviter la dictature ou le totalitarisme, justement. A ce sujet, le skin in the game des gouvernants diminue voire disparaît et la préférence temporelle augmente dans la décision politique (/Hoppe). Ici, il y a aussi un trait distinctif de la conception religieuse de l'Etat, qui est axiologiquement neutre tant qu'on maintient la dichotomie des ordres temporels et spirituels. La vraie vie étant au ciel, sur terre, il faut se contenter de se démerder dans l'ordre de la concupiscence, sans réaliser le bonheur de tous. D'autre part, ça ne donnait pas au prince un blanc-seing pour faire tout ce qu'il voulait, au contraire. On avait pas besoin d'un contrat pour établir le partage du légitime et de l'illégitime, ce partage était pas seulement formel (écrit sur du papier) mais réel: il était l'objet d'une morale sociale effective (/Villey). Pour le coup, Rousseau lui-même notait que la démocratie ne fonctionnait que dans les petits Etats (Genève et pas la Russie) +1000
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