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Tout ce qui a été posté par Vilfredo
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Présidentielles 2022
Vilfredo a répondu à un sujet de RaHaN dans Politique, droit et questions de société
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Le fil des séries (dont beaucoup trop se bousémotivent)
Vilfredo a répondu à un sujet de Brock dans Sports et loisirs
Exact. Donc c’est assez différent tout de même. -
Non mais j’ai lu Nature et forme de la sympathie. Scheler est un auteur majeur injustement oublié (en France, pas en Allemagne) qui fait le pont entre l’anthropologie (il a créé le courant de l’anthropologie philosophique s’inspirant de Herder et qui a influencé Plessner et Gehlen) et la phénoménologie (critique de Husserl). Ce n’est pas un penseur secondaire et barge comme Le Bon qui, soyons sérieux, serait complètement aux oubliettes sans sa Psychologie des foules. Qui est d’ailleurs 90% de n’importe quoi raciste et idiot. Bref Scheler n’a rien à voir avec Robert Green ne mélangeons pas les torchons et les serviettes.
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Le fil des séries (dont beaucoup trop se bousémotivent)
Vilfredo a répondu à un sujet de Brock dans Sports et loisirs
Oui une attention aux détails absolument dingue. Ça légitime mieux que n’importe quelle autre œuvre l’idée qu’une œuvre d’art est un monde. Tu ne regardes pas une œuvre d’art. Tu es *dans* une œuvre d’art. Et Bob Odenkirk a un jeu très fin. Pas meilleur ou moins bon que Cranston, juste plus subtil. -
Le fil des séries (dont beaucoup trop se bousémotivent)
Vilfredo a répondu à un sujet de Brock dans Sports et loisirs
C’est mieux que Dostoyevsky Et peut-être mieux que BB en fait Mais c’est lent et très psychologique -
Le fil des séries (dont beaucoup trop se bousémotivent)
Vilfredo a répondu à un sujet de Brock dans Sports et loisirs
Skyler est une ratée qui frustre un génie. Chuck est un génie qui frustre un mec dont il ne veut pas reconnaître le génie. L’opposition est morale dans les deux cas, sauf que Chuck force le respect. Même s’il est un connard. Et qu’il n’aime pas son frère, alors que Skyler aime Walt. -
Le fil des séries (dont beaucoup trop se bousémotivent)
Vilfredo a répondu à un sujet de Brock dans Sports et loisirs
Oui la frustration ressentie quand Chuck est la est étrange vu qu’au fond il a raison. La série te fait penser comme Jimmy. Ce qui est génial -
Le fil des séries (dont beaucoup trop se bousémotivent)
Vilfredo a répondu à un sujet de Brock dans Sports et loisirs
Si c’est pour le plaisir feel free mais sinon il y a des trucs comme ça sur yt pour se rafraîchir la mémoire -
Je raconte my life 9 : hache de bûcheronnage et vaporetto
Vilfredo a répondu à un sujet de poney dans La Taverne
De fait, c’est très agréable de se lever un peu tôt, de bruncher et d’aller se recoucher -
Celle-là est encore beaucoup mieux
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Mon prof de philo m'a fait découvrir Burzum
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Le fil des séries (dont beaucoup trop se bousémotivent)
Vilfredo a répondu à un sujet de Brock dans Sports et loisirs
Et le s6e1 me rappelle vraiment ce que c'est qu'une très, très grande série. Cette intro, j'en ai encore des étoiles dans les yeux. -
Non, des psychotiques.
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C'est marrant d'ailleurs (digression) la différence entre ces deux phrases quasiment identiques grammaticalement: "quel est votre genre d'homme?" et "quel genre d'homme êtes-vous?"
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Well il peut être n'importe quelle sorte de tomate. Tu veux dire que tu penses l'attraper sur un manque de précision dans l'auto-description?
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Pour le dire autrement, ce qui leur est inaccessible c'est le "rien que": ils ne peuvent pas être rien que ce qu'ils sont, parce qu'ils ne peuvent pas être rien qu'une tomate. Ils doivent aussi être une tomate qui parle, qui marche etc. donc tu as raison, un genre précis de tomate. Tandis que les gens normaux peuvent être "rien que": rien qu'un homme parmi d'autres par exemple, ce qui n'exclut pas du tout d'être un homme qui parle, qui marche etc. C'est plus clair ainsi. Et ils ne peuvent pas non plus, donc, être "une" tomate. Dans l’Abrégé de psychanalyse, Freud va reconnaître que même dans la psychose, le moi ne se détache jamais complètement de la réalité (comme si au fond d’eux-mêmes, "quelqu’un" (une personne normale) savait qu’ils déliraient). Sass remarque dans son livre que le psychotique se caractérise toujours par une certaine ironie sur leur délire. Ce n’est pas une critique rationnelle du délire (qui témoignerait d’une réflexivité dont ils manquent) mais une mise à distance : e.g. ils vont dire que la nourriture est empoisonnée et la manger quand même, dire qu'ils sont une tomate, mais une tomate qui parle, j'ai presque envie de dire: une tomate comme vous et moi.
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Ça pourrait leur sembler aussi bizarre que si je te pose la question: quel genre d'homme? Il y a deux réponses possibles: soit "mon" genre d'homme, quelle question!, ou alors un homme gentil, travailleur, qui a de l'humour. Je ne sais pas ce qu'un fou dirait. Parfois on a l'impression qu'ils sont exactement comme tout le monde, à cette toute petite différence près qu'ils sont une tomate, et parfois on a l'impression qu'être une tomate est tout ce qu'ils sont. Peut-être que la deuxième façon de se présenter est celle qui leur vient d'abord quand on demande, et qu'ils passent à la deuxième "stratégie" devant des objections, ce qui fait dire aux psychanalystes qu'essayer de raisonner un psychotique, c'est renforcer ses stratégies de défense.
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Deutschland Mein Herz in Flammen Will dich lieben und verdammen
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Je raconte my life 9 : hache de bûcheronnage et vaporetto
Vilfredo a répondu à un sujet de poney dans La Taverne
Rien ne me fait plus cringer que le manque de vocabulaire. Je viens d'entendre "nous allons vous faire de super petits plats". Non. Je suis désolé, un plat n'est pas "super". Et c'est encore pire quand le manque de vocabulaire se fait voir dans un discours qui essaie d'être correct ("nous allons"). La forme extrême de ce mélange ou décalage, c'est le langage administratif et les annonces de la RATP. Autre chose: les gens ne savent pas se quitter. Timidité, manque d'éducation ou d'envie de se retrouver seul chez soi, j'ai toujours l'impression de me (et de leur) battre les flancs pour partir, ou alors c'est exactement le contraire, comme si, conscients jusqu'à l'extrême de la difficulté, ils sautaient au-dessus d'un muret avec une perche olympique: j'ai connu cette prof avec qui je pouvais avoir une conversation très agréable mais qui, au moment de se séparer, me disait "Bonnejournéeaurevoir" comme on dirait "rompez". -
A chaque fois que quelqu'un commence un énoncé en "Je suis...", il énonce toujours ensuite une identité partielle: je suis ça, parmi d'autres choses (sauf s'il donne son nom; j'aime l'allemand qui n'emploie pas l'auxiliaire être (sein) dans ce cas mais un autre verbe, heißen). On ne peut jamais lire ce "suis" comme une identité. C'est seulement dans le cas des fous que le verbe prend un sens restrictif (d'identité). Quand un fou dit "Je suis une tomate", ce n'est pas "Je suis une tomate entre autres choses", d'un certain point de vue parce que (et c'est compréhensible pour nous, ce qui est en soi bizarre) être une tomate occupe entièrement leur esprit et donc, pratiquement, les empêche d'être quoi que ce soit d'autre (i.e. d'assumer leurs fonctions sociales normales qui rendraient vrais des énoncés comme: "Je suis un mari, un père, un ingénieur"), ce qui les caractérise comme fous, et d'un autre point de vue pourtant (et c'est incompréhensible pour nous, ce qui n'est pas étonnant, pourvu que nous ne soyons pas fous), ce n'est pas exact, car être une tomate n'est pas si exclusif qu'il entre vraiment en contradiction avec le reste des choses qu'ils sont: par exemple, ils parlent, mais ils sont une tomate; très bien, ils seront donc une tomate qui parle (classical psychosis). C'est donc bien un "être" d'identité dans "Je suis une tomate", mais évidemment une identité impossible parce qu'une identité entre deux termes (le principe d'identité, ce n'est pas A = B, c'est A = A). Logiquement, un homme qui serait devenu une tomate ne devrait être que ça, mais ce qui manque, à ce qu'il me semble, dans les témoignages des psychotiques, est le changement: quand sont-ils devenus une tomate? Peut-être que la thérapie a précisément pour but d'historiciser le trouble dans ce but précis. On ne peut donc même pas comparer, comme on pourrait être tenté de le faire, "Je suis une tomate" à "Je suis un homme", parce que "Je suis un homme" n'implique pas que je sois identique à quoi que ce soit d'autre justement: il n'y a aucune entité que je pourrais pointer du doigt et dire: "Je suis cette chose". Si on me demande de me montrer du doigt, je montrerais plus volontiers une photo de moi plutôt que de montrer mon voisin et dire "Je suis une de ces choses/un de ces êtres-là". Je me demande si un fou à qui on montre une tomate dirait: "Je suis une de ces choses-là" ou s'il répondrait "Mais non voyons, pas une tomate comme ça!" C'est ce qui me fait penser que le psychotique est un solipsiste. Réflexion en lisant Louis Sass.
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Oui l’ironie c’est que pendant que la fac est bloquée, tout le personnel administratif continue de travailler mais en distanciel. Ayant déjeuné pas loin de llg, c’est assez clair pour moi que le blocus est une façon de compenser la tristesse (sans doute sincère) causée par l’échec de Melenchon en s’amusant ensemble. Ça fait de bons souvenirs et, à la petite échelle de leurs vies, ça constitue une rupture donc ça suffit pour donner l’impression d’être de la politique. Sauf que c’est égoïste en fait. La première leçon de la politique c’est que ça affecte tout le monde.
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Présidentielles 2022
Vilfredo a répondu à un sujet de RaHaN dans Politique, droit et questions de société
Relativiste, ce terme qui ne veut rien dire. Si le relativiste c’est celui qui ne croit pas que les essences existent ou que les dieux existent (comme Protagoras, et même lui c’est difficile de savoir s’il mérite le qualificatif; en même temps comme ce qualificatif ne veut rien dire de précis ça n’aide pas) ou que les lois de l’histoire existent ça décrit très bien Popper et tous les libéraux du XXe, en fait la modernité en général. Enfin tu aurais aussi pu dire sceptique ou nihiliste. Ou méchant. Ou historiciste. Mais sinon ce que tu peux faire c’est chercher les mentions de Marian tupy sur le forum. Tu verras que je l’ai cité plus d’une fois et en bonne part. Et tu arrêteras peut-être de partir au quart de tour dès qu’on s’écarte d’un centimètre du catéchisme -
Présidentielles 2022
Vilfredo a répondu à un sujet de RaHaN dans Politique, droit et questions de société
Bah non pas forcément. C'est tout le problème: si tu penses qu'il y a un progrès dans l'histoire, l'intervention humaine n'est pas nécessaire. C'est la question qui a agité les débats entre marxistes pendant une bonne partie du XXe siècle. Evidemment, comme tout le monde est "interventionniste" au sens liborg, après, oui, les "progressistes" sont interventionnistes. Mais les réacs qui veulent fermer les boucheries casher en France aussi. Dans la mesure précise où tu es "progressiste", tu ne peux pas être interventionniste. Si tu es radicalement progressiste, tu dois refuser toute intervention. Et le fait que la gauche "culturelle" aux USA soit également fortement anti-marxiste et individualiste (pas dans le sens liborg, vous m'avez compris) correspond tout à fait à leur attachement à l'Etat comme outil de propagation et d'hégémonie culturelle (ce que Marx appelait une superstructure). C'est pour ça que je préfère toujours discuter avec un marxiste si je dois discuter de politique avec un anti-libéral, c'est-à-dire quelqu'un. Enfin le top c'est un catholique réactionnaire. Ensuite un marxiste. Ensuite je m'en fous, je parle pas politique sinon la vie est trop courte. -
Présidentielles 2022
Vilfredo a répondu à un sujet de RaHaN dans Politique, droit et questions de société
Bon et j'ai quand même mis @Airgead et @Lexington d'accord, je peux aller déjeuner fier de moi. Bisous. -
Présidentielles 2022
Vilfredo a répondu à un sujet de RaHaN dans Politique, droit et questions de société
Je ne sais pas si la PMA est la fin du libéralisme, mais il y a deux questions plus intéressantes: celle, psychologique, des raisons pour lesquelles les individus se tournent vers le libéralisme, et le silence du libéralisme sur les enjeux moraux. Cette dernière idée est une grossière sursimplification, mais je distinguerais deux choses: d'une part les raisonnements "main invisible" qui retournent les vices en vertus et d'autre part la vénération quasi-théologique de l'impersonnalité du marché et de son étrangeté totale aux problèmes moraux (par exemple les questions de mérite), et qui ne me paraît pas tant dériver de Mandeville et Smith que de Leibniz. J'ai relu des passages du Mirage de la justice sociale de Hayek où il développe son argument sur le rôle du hasard en catallaxie et explique que, certes, certaines personnes méritantes souffrent de pertes parce que leur offre ne trouve pas preneur, mais d'un autre côté, il y a des escrocs qui réussissent à se faire de l'argent, donc la leçon est qu'on n'est pas récompensé à proportion de son mérite, et que soi-même, on a pu être malchanceux ce coup-ci, mais combien de fois a-t-on pu survivre grâce à la chance etc. Donc en fait, tout va bien dans le meilleur des mondes, et le mal moral n'est qu'une question de perspective: si on aborde la perspective étriquée de l'individu, évidemment c'est pas de chance, mais si on regarde the big picture, tout est en harmonie. C'est vraiment la théodicée. Alors bien sûr du côté du libéralisme disons "classique", des efforts pour intégrer des considérations morales sont très nombreux, mais ont fâcheuse (?) tendance à se rapprocher du conservatisme (dans ce que je lis en tout cas). Du côté du libertarianisme, ça donne évidemment les théories "thick", qui ont le mérite d'exister mais qui partent aussi très vite en live.