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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Du temps, et en plus, on a l'impression de refaire l'exercice des milliers et des milliers de fois, et des générations avant nous ont eu les mêmes discussions des milliers et des milliers de fois...poutre+corde+tabouret...On est sut liborg, pas jeuxvideo.com, ça suppose quand même qu'on s'intéresse un peu aux auteurs et aux courants du libéralisme...
  2. Je n'ai reconnu que le dernier terme (visscherbende)
  3. Il faut se poser la question : quel est le statut desdits droits ? Dans la tradition de Locke et de la DDHC, ce sont des droits naturels, antérieurs aux conventions, qui sont universellement valides parce qu'attachés à un sujet de droit. Pour la tradition sceptique, il n'y a pas de droits naturels, mais une justice conventionnelle, donc née à un moment dans l'histoire humaine pour parler comme Hume, pour conserver le transfert et la stabilité des possessions. Et cette justice naît quelque part, à un certain moment et à un certain stade de développement de l'histoire humaine. Je dis ça en gros, parce que la justice selon cette tradition est un mélange entre convention et nature. Maintenant, on peut se poser la question du type de loyauté défendu par Burke : il est attaché aux droits non pas parce qu'ils sont justes, mais parce qu'ils sont siens. C'est une réflexion sur l'identité. Bon je reviens plus tard, j'ai un truc à finir
  4. Jean Bart, Jean Baaart...
  5. Petite précision : l'article de P Fabry sur la DDHC est très bon, et le contenu qu'il présente me semble tout à fait vrai. La critique de Burke ne porte pas sur le fond : après tout, c'est un whig, ami d'Adam Smith et qui partage en grande partie ses vues. Seulement la manière, d'ailleurs célébrée par P Fabry dans ce texte, rationaliste et constructiviste, de penser le droit et sa pratique lui paraissent et faux et potentiellement terroriste. Le libéralisme politique n'est pas univoque, et plusieurs sensibilités conversent depuis des siècles sur ses sujets sans emporter le morceau définitivement. A noter que contrairement à ce qu'affirmait Hayek, la fracture entre rationalisme et scepticisme au sein du mouvement libéral ne se confond pas avec d'un côté les Français (ou les continentaux) et de l'autre les anglos.
  6. Disons qu'au lieu de sortir des conneries plus grosses que toi, tu devrais bosser, l'ami.
  7. Je te suggère de te pencher un peu plus sérieusement sur son auteur, et surtout de te renseigner sur cette tradition du conventionalisme, de l'évolutionisme culturel, de l'ordre spontané et de la rationalité limitée qu'il défend avec d'autres zozos de son espèce comme David Hume, Adam Smith ou Hayek. Il y a même un petit truc sur lui dans wikiberal : http://www.wikiberal.org/wiki/Burke Je donne quand même des indices, là.
  8. Qui a un jour été entourée d'un texte...
  9. ça en devient tragique...
  10. ah C'est sûr. Ces boches qui parlent anglais...
  11. Heu, je ne pense pas. Il y a une réflexion très poussée chez Arendt entre l'idéalisme,l'esprit révolutionnaire et le totalitarisme qu'Hayek ne fait qu'effleurer. Isoler une phrase de l'essai de Arendt pour juger de sa non pertinence, c'est un peu comme extraire une formule d'un manuel de chimie pour se moquer du côté intello des scientifiques. :/
  12. Le propos est assez clair quand il n'est pas sorti de son contexte.
  13. Je crois que Matt Ridley a abordé la question (ce qu'il appelle groupisme dans the rational optimist), et que de Jasay, dont l'une des spécialités est l'étude économique des conventions, a dit des choses éclairantes sur le sujet, en comparant certaines d'entre elles à des équilibres de coordination : adopter les conventions d'un groupe (et pénaliser les déviances) facilite la coopération et la protection de certains biens publics. L'habitude, la coutume et plus largement le conformisme ont donc une valeur positive au sein des groupes relativement clos sur eux-mêmes. Pour la philosophie politique classique, l'opinion est en elle-même le ciment de la Cité (c'est pour ça qu'il faut tenir la philosophie, et donc toute critique rationnelle, à distance de la vie de la Cité pour ne pas la corrompre ou la détruire). Maintenant, sur la liberté d'expression, il me semble que son statut change avec la Modernité. Dans l'esprit des Lumières, qui regarde le développement de la science comme un modèle, la libre expression des opinions dans le but de découvrir la Vérité doit être encouragée, au moins dans les classes les plus éclairées de la société (la masse des non éduqués, eux, peuvent se contenter d'une religion civile suffisamment souple pour laisser les classes éclairées penser tranquillement et suffisamment rigide pour les rendre servile : qu'on relise la profession de foi du vicaire savoyard de Rousseau). L'esprit du gouvernement représentatif est lié à cette dernière conception : idéalement, les classes dominantes lisent les journaux pour s'informer, débattre et délibérer sagement dans les assemblées. Il ne faut pas oublier que le pendant de la liberté d'expression, c'est la naissance de l'opinion publique (Locke, Montesquieu, Tocqueville) : dans une société qui n'est plus régie par des statuts mais par des individus, elle devient la source des lois et de la légimité du gouvernement civil, et presse l'individu avec l'autorité que les statuts d'ancien régime n'ont plus, dixit Tocqueville. Ce dernier a une explication très originale sur le sujet : dans une société où seul l'individu fait autorité, l'opinion publique dans l'imaginaire collectif devient un vrai pouvoir car elle est, au moins aux yeux des citoyens, le conglomérat de la majorité des opinions individuelles. La masse des opinions prime sur la qualité.
  14. C'est Staline qu'est toujours vivant et qui dirige tout en sous main depuis la place de Clichy.
  15. Oui, il y a du Orwell dans la position des élites politiques démocratiques : certains sont plus égaux que d'autres (et d'ailleurs, Orwell décrit la bureaucratisation stalinienne de l'URSS, comme on pourrait faire la généalogie de l'établissement et de la pétrification du gouvernement représentatif démocratique). Ou ici, il faut une classe d'individus suffisamment éclairés pour détruire les derniers obstacles vers la société totalement homogène qui est au cœur de l'idéologie égalitaire. Au moins en discours. J'avais mis en lien son livre sur The servile mind, qui tente de montrer que la démocratie est fabricatrice d'hétéronomie morale et de soumission à ce "politiquement correct" d'essence égalitaire : http://www.amazon.fr/The-Servile-Mind-Democracy-Erodes/dp/1594033811
  16. Il n'y a rien de nouveau dans l'encadrement des conduites, mais une conséquence logique de la démocratisation (et du développement de l'Etat qui la suit de très près) de l'ordre social. J'évoquais de Jouvenel et de Jasay, Minogue j'aurais pu ajouter Tocqueville et Rosanvallon. Première étape, la légitimité traditionnelle s'efface au profit de celle des temps modernes, ce que Tocqueville appelait la révolution de l'égalité : les gouvernés ont droit à être gouvernés uniquement par des gouvernants ayant les mêmes caractéristiques essentielles que les gouvernés, ce qui suppose une certaine homogénéité sociale gouvernants/gouvernés. > exit le droit divin et l'hérédité. Deuxième étape, cette exigence d'égalité, une fois traduite dans le domaine institutionnel, se traduit par une transformation de la manière d'obtenir le consentement aux institutions : la légitimité démocratique de l'Etat réduit les coûts de la coercition physique (au moins en théorie). Si nous estimons que les règles qui nous obligent sont légitimes, nous nous y opposons pas. >>> exit les révoltes fiscales, et explosion de la place de l'Etat et de la fiscalité Seulement, et c'est là la chose importante, il va falloir créer de la légitimité démocratique, c'est à dire intervenir dans le débat public pour en poser les limites et rendre les citoyens démocratiques suffisamment malléables pour être gouvernés. Là encore, rien de nouveau : chaque régime cherche à modeler les citoyens les plus conformes à sa physionomie générale. Mais il y a ici un vrai basculement à mon avis, et un point de divergence visible entre démocratie et libéralisme. La démocratie doit fabriquer de l'opinion publique relativement unanime pour éviter que les opinions en compétition au sein de la société civile la déstabilisent, là où les théories classiques du libéralisme font de la liberté d'expression une dimension essentielle du bon fonctionnement du gouvernement représentatif. Il y a une tendance démocratique à monopoliser l'éducation, influencer les médias directement ou indirectement à gauchir le débat public pour renforcer sa propre légitimité ou à encadrer le marché du suffrage (par la création de partis par exemple). >>>> la disparition de la grande liberté d'expression et le développement des officines pour en contrôler la production Troisième étape, (et là, la réflexion est de Minogue), il y a changement opéré non pas des gouvernés mais des gouvernants : dans un régime qui fait de l'égalité son socle idéologique (avec le flou qui entoure le terme d'égalité), le personnel sélectionné doit faire montre d'égalitarisme idéologique pour accéder aux postes les plus importants. Cela expliquerait que les préférences des dirigeants, qui se reflètent dans leurs décisions politiques, privilégient toutes les formes d'égalitarisme. Plus encore, pour Minogue, la classe dominante se distingue par une mentalité d'avant-garde : elle est en quelque sorte l'élite de l'égalitarisme moral et idéologique qu'elle se propose d'apporter au bon peuple arriéré, stupide, raciste et sexiste. J'ajouterais à titre personnel que l'égalitarisme proposé par les élites est un égalitarisme suffisamment radical pour leur donner une place morale particulière (et un rôle essentiel à jouer dans l'ordre social) sans toutefois modifier essentiellement la structure hétéronome du pouvoir politique (la division gouvernants/gouvernés ; les élites qui bénéficient de ce système de redistribution sociale ; le keynésianisme même, qui est une forme d'interventionnisme qui maintient dans la dépendance ses bénéficiaires et légitime les politiques aux manettes de la redistribution, etc). En d'autre termes, on va approfondir l'expérience féministe, les idéologies du genre ou la défense des minorités parce que l'Etat démocratique est légitime parce qu'il approfondit l'exigence d'égalité, mais c'est ce type d'inégalités qu'on choisit de combattre pour ne pas combattre celles constitutives et de l'Etat (son fonctionnement parasitaire) et de la démocratie (la mise en place de la redistribution étatique et sa grande perméabilité aux groupes d'intérêts).
  17. C'est son livre phare, publié en 1985. Depuis, il a quand même publié environ une dizaine de livres en économie, théorie politique et philosophie (morale et politique), dont Against politics, Justice and its surroundings, Social contract, free ride : a study of the public goods problem. On retient sa critique radicale de l'Etat moins le reste, c'est bien dommage, je trouve.
  18. Je suis en train d'écrire un petit article un peu généraliste sur de Jasay, que je trouve peu connu des libéraux.
  19. Je dévore en ce moment le dernier essai d'Anthony de Jasay "Social Justice and the indian Rope trick". Celui-ci s'éloigne un peu de l'esprit de son livre précédent sur les non sens économiques pour se concentrer sur les abus et les mauvais usages du langage, ainsi que la critique de l'égalitarisme en éthique (et en philosophie politique). Il revient sur un certain nombre de propos infondés ou suffisamment flous en théorie politique et économique (la définition de liberté, la préférence pour l'égalité contre l'inégalité, les différentes définitions contradictoires entre elle de la justice, les différentes théories des droits comme du contrat social, etc.). Ce que de Jasay appelle le coup de la corde indienne, ce tour de magie qui consiste pour un magicien à lancer une corde, qui, par magie, se maintient dans les airs peut être résumé comme il suit : "The essence of the indian rope trick in ethics, (...) is surreptiously to identify "equal" -which may or may not be superior to "unequal" depending on the merits of the case - with "just", which is self-evidently superior to "unjust" and never mind the case in point".
  20. Un début d'explication proposé par ici http://www.amazon.fr/The-Servile-Mind-Democracy-Erodes/dp/1594033811 Et puis il faut lire The State et de Jouvenel en prime. Je développerai après le boulot
  21. Il y a un auteur très sérieux que les complotistes aiment beaucoup, c'est Carroll Quigley. Je connais surtout l'auteur en tant que théoricien de l'évolution des civilisations, mais visiblement, l'un de ses livres plus anciens est un référence pour beaucoup.
  22. C'est un peu comme la Dark ambient ?
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