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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Ah une autre chose sur le spoil système, qui me fait pencher pour l'administration : la disparition du corps préfectoral en France et son remplacement par des nominations en conseil des ministres. Le but est un peu le même (donner une direction à la bureaucratie étatique) mais tout en conservant des tâches de gestion administrative.
  2. Le spoil system est un pouvoir de contrôle de la présidence sur l'administration fédérale (en gros 5000 postes sur plus de 2 millions). Au fur et à mesure du développement et de la complexification de la bureaucratie fédérale, son pouvoir réel s'est bcp amenuisé, en particulier à partir du New Deal. C'est à ce moment qu'explose la bureaucratie fédérale sous l'impulsion de la présidence, au point que pour certains constitutionnalistes, on change de régime sans pour autant changer de constitution (Cf Bruce Ackerman). En plus de la massification de la bureaucratie fédérale, il y a des contraintes fortes qui pèsent sur la présidence, qui rendent le spoil system assez 'conservateur' : en gros le président change environ un pour cent du personnel de ses administrations (source : Congressional Quaterly 97 pour Clinton), il a des contraintes de temps ce qui fait qu'il délègue énormément, le stock d'individus dispo n'est pas infini, c'est aussi un choix sous l'oeil du public, qui doit donc satisfaire les canons PC du moment, et un certain nombre de nomination passe devant le sénat. J'aurai tendance à classer ce type de gouvernance dans la catégorie administration, puisque ce sont des taches d'administrateurs qui leur sont réservées, et cela indépendamment de leur mode de nomination. Mais ça se discute effectivement. L'enjeu actuelle de la bureaucratie fédérale, qui a explosé au moment du New Deal, et plus encore avec la Great Society de Johnson (CF ici Christopher Caldwell), c'est de coordonner une masse de bureaux aux statuts extrêmement variés pour les rendre efficaces. Oui, la distinction que je fais entre exécutif et administration revient à celle que tu désignes. Le triomphe de l'Etat bureaucratique, c'est celui des administrations sur l''exécutif. L'extrême complexité alliée à l'extrême rigidité des administrations rend l'exercice du pouvoir réel impossible, ou plutôt totalement subordonné aux intérêts et à l'inertie de ses supposés exécutants. C'est un gouvernement qui préfère bloquer le pays plutôt que de déplaire à l'administration hospitalière, qui promeut et s'appuie sur ses énarques pour agir et retrouver dans le labyrinthe des règlementations qui constitue la vie des institutions d'aujourd'hui, qui produit au kilomètre des réformettes qui ne marchent pas mais qui sont taillées sur mesure pour être implémentées par une administration planificatrice (qu'on compte par ex le nombre de 'mesures incitatives' à l'emploi produites par nos édiles ces 40 dernières années qui ont surtout servi à utiliser du papier). La subordination de l'exécutif à ses administrations suppose, là encore, la massification de la bureaucratie publique, devenue suffisamment importante pour peser en interne mais aussi en externe (électoralement). Mais je reviendrai dessus. Je trouve globalement le moment de la crise sanitaire intéressant, car c'est une sorte de dévoilement public du fonctionnement bureaucratique de nos institutions : ce qui était jusqu'alors implicite dans le débat public éclate au grand jour. Bon, malheureusement, je ne suis pas sûr que ça fasse tilt pour bcp de monde.
  3. Je commence un fil pour mettre quelques idées au clair. D'où vient l'Etat bureaucratique qui aujourd'hui s'est substitué à l'Etat social sur lequel s'appuyait l'idéologie social-démocrate ? Il émerge comme l'actualisation d'une potentialité présente au sein du gouvernement représentatif, un dérèglement au sein de ce régime mixte particulier qui met en tension trois lieux de souveraineté réelle (le peuple, l'administration, l'exécutif, ou l'aspect démocratique, aristocratique et monarchique) en compétition pour le contrôle de la puissance publique (et donc de l'outil redistributif aussi). C'est la dynamique démocratique, comme l'a vu Tocqueville qui met en branle la dynamique de transformation du régime représentatif en Etat social puis en Etat bureaucratique 'total' (par opposition à la nature bureaucratique de tous les Etats modernes). L'incursion directe et indirecte du demos en politique (via les organes élus, l'appel au peuple, mais aussi au sein de l'appareil d'Etat avec la massification des services publics) conduit l'administration comme l'exécutif à se repositionner pour persister dans son être et se développer. Dans un premier temps, face à la démocratisation, l'administration prétend se faire le porte parole du peuple, plus légitime que le représentant élu : c'est la naissance de l'idéologie du service public/intérêt général et des grandes administrations en Europe, en particulier en GB à la veille de la première guerre mondiale (qui inspirera aussi la réforme de Wilson aux USA). Ensuite, l'administration va se poser comme plus efficace que le parlementarisme et les vieilles institutions du gouvernement représentatif (le moment planiste de l'après-guerre, inspiré par les modèles soviétique puis US, l'idéologie de X crises, les fascismes etc). Enfin, il va y avoir une alliance dans la compétition pour l'obtention pour la souveraineté entre exécutif et administration (qui de toute façon, ne forme normalement qu'un seul corps) pour assigner à la dimension populaire qu'un rôle secondaire (qui finalement va resurgir la forme sauvage des populismes divers et variés) et progresser dans l'obtention de soutiens au sein de la société civile (l'extension de l'Etat jusqu'à devenir premier employeur et première catégorie électorale à satisfaire aux élections). Depuis peu, le rapport entre exécutif et administrations s'est inversé, le poids des seconds pesant sur le premier plus que l'inverse. La suite au prochain numéro (pour ceux que ça intéresse).
  4. Mais-mais-mais... Vous êtes géniaux ! Merci beaucoup !!!
  5. Sinon plus d'actu, et à prendre rapidement pour rester dans le tempo médiatique, le consensus du G7 sur la dette. L'article est facile et court. https://mises.org/wire/g7s-reckless-commitment-mounting-debt
  6. Les mesures d'exception risquent fort de reprendre de plus belle en septembre (le Royaume Uni a donné le ton en repoussant le déconfinement, Véran commence à en parler pour conjurer le risque du variant 'delta'). Il faut donc continuer à taper pour enfoncer le clou : le confinement n'est pas corrélé à une baisse des morts du covid mais par contre, à une hausse du chômage. https://fee.org/articles/mit-data-scientist-lockdowns-not-correlated-with-fewer-deaths-but-are-correlated-with-more-unemployment/
  7. F. mas

    Aujourd'hui, en France

    Il faut rester individualiste et donc méfiant ou sceptique à l'égard de tous les groupismes. C'est l'essence du F. Masisme.
  8. Vous chipotez mon ami ? Et c'était un brin ironique. Je reconnais que par écrit, ça ne se sent pas trop. C'est une autre histoire, et la question mérite d'être posée. Mais dans une démocratie représentative qui fonctionne, c'est la sanction des urnes qui éjecte les pommes pourries. Reste à savoir si on est dans un gouvernement représentatif qui fonctionne, ou un Etat bureaucratique dégénéré. Perso, je penche pour la seconde option.
  9. Ah pas d'accord avec toi Largo : gifler Macron, ce n'est pas manquer de respect à un représentant de l'administration mais à un élu : au sein d'un gouvernement représentatif, c'est aussi le symbole visible du peuple souverain (et pas seulement des administrations qui lui sont très théoriquement subordonnées). Et @Rincevent : le livre à lire sur le sujet c'est les deux corps du roi, je ne crois pas qu'on ait cité Kantorovitz dans le fil.:)
  10. Personne ne l'a pris, tu peux foncer ! et merci !
  11. Sinon le pass vax est une passoire en matière de données personnelles. https://www.contrepoints.org/2021/06/09/399255-donnees-medicales-anonymat-surveillance-un-pass-sanitaire-passoire
  12. Michel Meyer, Sandra Laugier, Claudine Tiercelin, Vincent Descombes, Pascal Engel, etc. Ce n'est plus aussi confidentiel qu'il y a 20-30 ans quand même...
  13. J'aime bien le second Wittgenstein. J'aime bien W. parce que c'est difficile et que c'est futé. Maintenant j'ai eu la chance d'avoir un bon prof sur la question, qui a fait sa thèse sur le sujet (Philippe de Lara).
  14. Un article sur la reconnaissance du bitcoin au Salvador, une info essentielle! !https://mises.org/power-market/el-salvador-blazes-path-bitcoinization
  15. C'est d'ailleurs pour ça qu'on vient de te piquer ton doc wetransfer
  16. Tu penses à d'autres échanges avec Delfraissy ?
  17. Un petit peu d'histoire des idées avec Joseph Salerno https://mises.org/wire/mises-nationalism-colonialism-and-right-self-determination
  18. Hello, un atelier s'organise en présence du philosophe David Schmidtz et de l’économiste Cathleen Johnson, à propos de leur ouvrage à la croisée de l’économie et de l’éthique, Commercial Society (traduction en cours par notre ami Emmanuel Martin). L'événement s'adresse en priorité aux débutants (terminale, première année de fac, noobs en histoire éco) et promet d'être passionnant. Pour plus d'infos : https://ies-europe.org/2021-events/atelier-avec-david-schmidtz-et-cathleen-johnson/
  19. Un volontaire pour traduire cet excellent Marian Tupy? https://www.humanprogress.org/africa-is-growing-thanks-to-capitalism/
  20. Alors que, fun fact, je suis sur la page wiki de Caroline de Haas.
  21. Un site qui pourrait être intéressant à exploiter. https://eurosfordocs.fr/
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