F. mas Posté il y a 1 heure Signaler Posté il y a 1 heure C'est la guerre ouverte au sein de la droite américaine! Après la lettre ouverte publiée sur les réseaux sociaux signée de deux ex dirigeants de l'Intercollegiate Studies Institute, l'une des plus anciennes institutions conservatrices du pays. Chris Long et Tom Lynch accusent la nébuleuse 'post-libérale' d'avoir pris le contrôle de l'organisme et de sa revue, occasionnant une dérive droitière dommageable à sa réputation et à celle du mouvement conservateur tout entier. En jeu, le statut central du libéralisme dans les principes politiques de la droite américaine, sa loyauté envers le constitutionnalisme des pères fondateurs et -accessoirement-la politique étrangère US (en particulier à l'endroit de son meilleur allié au Proche Orient, Israel). L'ISI est tombé, après le Claremont Institute, Heritage Foundation et The American Conservative ! Et depuis, shitstorm de rancœurs, de noms d'oiseaux et d'accusations plus ou moins fondées entre les têtes pensantes plus ou moins bien faites de la droite américaine. Les libéraux-conservateurs « classiques » accusent les post-libéraux d'avoir importé le racisme et l'antisémitisme, les idées de Carl Schmitt, Renaud Camus et de l'intégrisme catholique dans la paisible demeure de Reagan et Buckley. Deneen, Vermeule et Dreher se défendent en rappelant que les premiers à blâmer pour leur perte d'influence, c'est leur nullité et le fait de tourner en rond sur le même logiciel depuis plus de 20 ans sans s'apercevoir qu'il n'intéresse plus personne à part quelques vieux. L'accusation faite aux « postlibéraux » (ensemble assez hétérogène qui rassemble à la fois des réactionnaires, des nationalistes, des libéraux modérés et des conservateurs à l'européenne) d'avoir préparé le terrain à l'émergence de la figure méphitique de Nick Fuentes revient assez régulièrement (même si l'on est en peine de voir un rapport entre le public de Fuentes et celui de Deneen ou Vermeule) pour s'indigner et rappeler à l'ordre les conservateurs tentés par l'aventure en dehors de la grande tente libérale reagano-fusioniste. Personnellement, je vois ce nouvel épisode de la décomposition/recomposition de la droite américaine comme le mouvement inverse de ce qui s'est passé au cours des années 1980 après l'élection de Reagan : à l'époque, le mouvement visant à réaffirmer le caractère central du libéralisme politique dans la définition fusioniste du conservatisme, qui en particulier en politique étrangère, a fini par triompher en s'alignant sur le néoconservatisme. Cela s'est traduit par la marginalisation de la vieille droite « America First » (devenue « paléoconservatisme » au début des années 90) puis son exclusion du mouvement au moment de la seconde guerre du Golfe en 2003. La bataille pour les postes, les statuts et le contrôle des think tanks de Washington entre factions de la droite d'hier avait consacré le sacre du conservatisme mainstream qui s'est effondré avec l'élection de Trump en 2016, et aujourd'hui, c'est le grand retour de bâton que l'on est peut-être en train d'observer en temps réel. 3
PABerryer Posté il y a 10 minutes Signaler Posté il y a 10 minutes Pour le meilleur et le pire, Trump aura été un séisme pour la politique américaine et le mouvement des idées (tant à droite qu'à gauche du reste).
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