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Johnathan R. Razorback

Yabon Nonosse
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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. On la classe souvent ainsi, et moi-même j'aurais été tenté de parler d'islamo-gauchisme avant de creuser un peu le truc. Dans les faits, même si elle prétend "parler à la gauche", je vois mal en quoi son discours discours ethno-religieux se différencie beaucoup de celui de la Nouvelle Droite par exemple. Ce sont justes d'autres identitaires racistes. Je vois pas pourquoi le fait qu'ils se disent opprimés les rendraient "de gauche": les nazis aussi se sentaient opprimés par la domination juive. D'ailleurs elle prétend dépasser le clivage gauche-droite, ce qui est généralement un marqueur de droite voire d'extrême-droite: "Nous nous passons des pensées politiques pré-existantes : idéologiquement, nous ne nous référons ni à Marx, ni aux Lumières [tu m'étonnes...], ni aux valeurs de la République. Nous avons voulu développer une pensée politique à partir de nous-mêmes, ancrée dans l’histoire des luttes de l’immigration, des luttes anticoloniales : pas dans le clivage historique gauche /droite." -Houria Bouteldja, "revendiquer un monde décolonial", http://www.vacarme.org, 26 avril 2015. Je suis pas sûr qu'islamo-gauchisme soit une catégorie analytiquement pertinente, ça ressemble plutôt à une insulte de droiteux pour mettre dans le même sac tous ses adversaires. Le gauchisme politique est un marxisme, donc incompatible avec une position religieuse ; le gauchisme culturel est très souvent "libertaire" ou laïc (voire laïciste), ce qui ne colle pas non plus.
  2. Décidément, les extrêmes finissent toujours par se rejoindre:
  3. C'est ce que je me dis tous les jours maintenant. Même en faisant politiquement du sur place, tu te droitise mécaniquement (ou du moins tu es perçu ainsi) lorsque l'opinion se décale vers la "gauche". Je commence à comprendre le sens de l'expression qui dit qu'en Révolution, les extrémistes d'un jour sont les modérés de demain
  4. Je me demande si l'anti-essentialisme radical des post-modernes va finir par entrer en contradiction avec les théorisations féministes chers à certains, ou bien si, comme je le disais à @Mégille, lesdites contradictions vont se maintenir sous forme d'une bouillie mentale plus dense:
  5. Dans un autre domaine, ils hésitent entre réchauffement climatique et changement climatique, histoire d'imputer plus facilement tout "phénomène environnemental problématique" à l'activité humaine (cette sale race).
  6. "Le politique doit toujours envisager le pire pour tenter de le prévenir." -Julien Freund.
  7. Quand les libéraux publiaient Marx et que des marxistes lisaient l'École Autrichienne... O tempora ! ô mores !
  8. Non, franchement ça va. Globalement j'ai eu des profs qui s'en tenaient à ce que Aron aurait appelé les standards de l'Université libérale. Par contre dès que tu regardes leurs publications, ouvrages ou pire tribunes / entretiens dans la presse... Tu peux avoir des surprises.
  9. (Tu disais dans un autre fil qu'écologistes et féministes raisonnaient comme des marxistes, du coup ce fil peut t'intéresser: ).
  10. Ironique pour des gens qui affirment se révolter contre l' "hétéro-normativité"
  11. Je n'aime pas Mélenchon mais faut quand même pas déconner, son projet constitutionnel c'est de ressusciter la quatrième république. Entre ça et la stratégie du quinoa pour conquérir les bobos, paye ton anti-parlementarisme révolutionnaire. Il n'est pas non plus nationaliste, son approche de l'euro et de l'UE est fuyante ("plan A, plan B"), histoire d'éviter de trancher entre l'approche "Europe sociale" chère aux classes moyennes de gauche et l'approche révolutionnaire/souverainiste (sortie de l'UE et voie française vers le communisme, ce qui était l'approche de Chevènement en 1983, que Mélenchon a rejeté car ça aurait impliqué de prendre ses distances avec son mentor Mitterrand). De surcroît le fascisme est réactionnaire, impérialiste et viriliste, rien à voir avec les idéaux de Mélenchon (qui est progressiste, jacobin-laïc, critique de l'interventionnisme militaire occidental et qui a toujours donné des gages aux collectifs féministes).
  12. Ce qui a changé c'est aussi et surtout: -le passage au capitalisme qui a crée les conditions infrastructurales d'un bouleversement des superstructures idéologiques fait entrer un nombre croissant de femmes dans le salariat, donc dans une autonomie financière qui s'est progressivement étendue à d'autres domaines. On peut ajouter le développement du secteur tertiaire où la relative supériorité physique masculine n'a professionnellement guère d'importance. -la sécularisation des sociétés européennes et le déclin de la morale chrétienne: http://hydre-les-cahiers.blogspot.fr/2017/06/la-femme-et-le-christianisme.html
  13. Le féminisme (le féminisme comme concept, le féminisme en général, sans étiquette ou caractéristique qui lui conférerait, comme le dit @Mégille, une limite, en en faisant une forme de féminisme parmi d'autres) est un désir de reconnaissance des femmes, une valorisation de la femme et une affirmation de sa place dans la société. Je fais remarquer que comme toute exigence de reconnaissance*, il n'a pas intrinsèquement de limites, si bien qu'à mesure que ses exigences légitimes sont satisfaites, on voit mal comment la persistance du phénomène pourrait ne pas mal tourner. C'est pourquoi je ne suis pas féministe. On peut critiquer ce que l'ordre social et politique fait des femmes depuis d'autres points de vue. *Un petit point sur les problèmes de l'éthique de la reconnaissance d'Axel Honneth:
  14. Après je pense avec Arendt que projeter les notions de colonialisme ou d'impérialisme sur les Empires pré-modernes n'est pas pertinent. Il y a dans le processus colonial une dimension idéologique raciste (qui se traduit dans des pratiques et des discriminations) qui n'existe à ma connaissance pas avant la fin du XVème siècle. De même tous les Empires modernes ne sont pas forcément coloniaux, par exemple l'Empire austro-hongrois (et il se peut qu'on puisse en dire autant de l'URSS). En ce sens on peut conquérir et coloniser (au sens de peupler) un territoire, sans pour autant être un Empire colonial (parce qu'il y a une différence entre se penser militairement et/ou culturellement supérieur, et se dire racialement supérieur). Il me semble que c'est le cas de l'Empire romain. C'est en tout cas ce que dit Arendt.
  15. 1): C'est un peu trop européo-centriste comme approche 2): oh si. Dans le TD de mon cours de L3 Histoire-Géo sur les Empires (XIX-XXème siècle). Mais comme le cours exclu l'Empire ottoman (où les historiens se divisent sur le caractère colonial de certains espaces), qu'ils se divisent aussi sur le sujet de l'Empire russe, et que ni les USA ni le Japon ne sont inclus dans le cours, ce genre de réduction n'est pas surprenant. Bon, après on fait tous des erreurs, il ne faut peut-être pas voir le mal partout (mais merde, le Japon c'est connu quand même. Demande aux Coréens d'aujourd'hui s'ils ne se sont pas fait colonisés un bon coup)... Néanmoins Nanterre est une fac de gauche donc je sais à quoi m'attendre en général...
  16. Ils défendaient l'égalité juridique et politique parce qu'ils estimaient que c'était ce qui découlait de la valeur qu'ils attribuaient (à juste titre) aux femmes. Mais le processus de reconnaissance n'a pas de limitation intrinsèque.
  17. 1): Que les gens aient besoin de vertu n'implique pas qu'ils aient besoin de féminisme. A la différence de l'égalité hommes/femmes, le féminisme se définit comme la valorisation de la femme, et il n'a aucune limite intrinsèque (sinon le matriarcat, en poussant le principe à l'extrême). Que cette valorisation se fasse au détriment de la justice (par exemple avec des quotas légaux) est donc un danger inhérent à cette attitude. 2): Je ne suis pas contre mais je ne suis pas pour non plus, en ce sens que je ne vois pas pourquoi la société serait fondamentalement plus heureuse avec un nombre égal d'hommes et de femmes en sciences dures. C'est très différemment de traiter les causes d'auto-exclusion (manque de confiance en soi, stéréotypes, etc), et de considérer que la situation est insatisfaisante si à l'arrivée on a pas 50% de femmes dans l'activité en question (parce que dans ce second cas on a une approche constructiviste). Et comme le féminisme n'échappe pas aux passions égalitaires des sociétés démocratiques, il est porté sur la seconde approche, qui ne peut aboutir qu'à réclamer des quotas ou d'autres formes de privilèges légaux pour assurer "l'égalité effective".
  18. Les sociétés humaines peuvent vivre longtemps sur des contradictions théorie/pratique consternantes. Jésus est un Dieu d'amour qui pardonne, on va donc tuer et esclavagiser des millions d'Indiens pour leur permettre de vivre dans la vraie foi. La hiérarchie du Parti unique marque le triomphe de l'égalité et de la fin de la domination de l'homme par l'homme. Etc, etc.
  19. Le problème de l'article n'est donc pas d'être scientifiquement invalide, mais de ne pas déboucher sur les bonnes options politiques ? ...
  20. Si une femme se fait du mal, c'est la faute de l'homme. C'est un petit être fragile qui ne peut pas être responsable de lui-même. Vite une loi !
  21. L'isolationnisme états-unien vise surtout à détourner, au 19ème siècle, les velléités d'expansion coloniale européenne des Amériques. Même si ce discours anticolonial états-unien a continué au 20ème siècle, dans les faits ils n'étaient plus isolationnistes à partir de la constitution aux Philippines de leur propre empire colonial (cf: https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_américano-philippine ). C'est ce moment qui marque le basculement à mon avis (et l'inexorable montée des USA vers l'imperium mundi), et non l'entrée dans la WWI, comme on le lit toujours. Ce point est important à retenir car je lis trop souvent que seuls les Européens ont colonisés* (l'une de mes profs d'histoire l'a dit d'ailleurs. J'hésite entre imputer ça à l'oubli, l'ignorance ou le repentisme colonial d'une certaine gauche). *On pourrait aussi reparler du fascisme japonais...
  22. Que serait une volonté "non-idéologique" de modifier le langage ?
  23. Inégalité vis-à-vis de la Participation politique institutionnalisée (vote, élection). Inégalité juridique en matière de divorce, etc. => https://en.wikipedia.org/wiki/Gender_equality#History
  24. C'était un cas particulier. Certains le sont globalement restés (je pense à des "ex" maoïstes comme les "philosophes" Badiou et Rancière, un ex situ comme mon professeur de philo J-M. Salanskis, un ex révolutionnaire comme Debray, etc.), mais la plupart ont disparu de la circulation vers 1973-1975, parfois avec des évolutions politiques vers la droite (BHL, Finkielkraut). Force est de constater qu'une bonne partie desdits gauchistes a conquis une place enviable dans la société et diverses institutions, ce qui valide a posteriori l'analyse du PCF d'une révolte "petite-bourgeoise" (du moins pour ce groupe d'acteurs de 68, l'événement en lui même étant extrêmement complexe).
  25. Je pourrais être d'accord même avec un pourcentage inférieur à 50% -question de prudence. Mais le vrai problème avec toutes ces interrogations sur ce qui est convenable ou pas, c'est qu'on a beaucoup de discours soi-disant savants mais très souvent biaisés par des partis-pris idéologiques, qui font écran entre, à la fois, le discours lambda des gens, et d'autre part une vrai approche sociologique sérieuse. Je ne fais pas non plus confiance aux sondages pour savoir ce que la société où je vis trouve pertinent ou désagréable. De toute façon le sifflement de rue et diverses autres manières d'aborder entre dans ce qu'on pourrait appeler les pratiques de drague, et comme toute technique, leur pertinence dépend de la capacité à atteindre le but visé. Si ne serais-ce que 20% de femmes trouvent ça irritant, ça devrait suffire pour comprendre qu'il faut passer à autre chose. Les individus incriminés sont plus stupides qu'en déficit de féminisme. Une approche scientifique devrait aussi permettre de comprendre pourquoi des comportements inefficaces perdurent. Et si d'aventure elle établissait qu'ils ne sont pas si inefficaces que ça, l'idée que ces pratiques sont largement vécues comme des micro-agressions en serait pour ses frais. On pourrait peut-être découvrir que cette vision est un préjugé. Ou encore plus intéressant: que les individus n'ont pas la même perception de ces attitudes selon leurs classes sociales, classes d'âge, ou que sais-je encore. Il y a tout un champ passionnant de la sociologie de la séduction et des mœurs qui pourrait être ouvert, et au lieu de ça on n'a des études de genre à la fiabilité scientifique évanescente et centrée sur les rapports sociaux de domination, études elle-même dominée médiatiquement par des collectifs militants extrémistes qui poussent à la suspicion généralisée. Autant dire que les incompréhensions réciproques entre les sexes ne sont pas près de disparaître. Sans parler de l' "envie du pénal" et des restrictions de liberté qui pointent déjà le bout de leur nez. Peut-être est-ce le prix à payer pour une société moins violente, mais ça m'inspire des sentiments mitigés.
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