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Cortalus

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Tout ce qui a été posté par Cortalus

  1. Quelques commentaires en vrac : Le tri, il a eu lieu dès le début du premier confinement. Reporter des procédures chirurgicales ou des traitements pour faire de la place à l'hôpital, c'est une perte de chances pour les patients concernés. C'est du tri. Confiner, avec toutes les conséquences psychiatriques que cela entraîne, c'est du tri. Et un tri bien, bien dégueulasse, puisqu'il se fonde sur les préjugés traditionnels concernant les maladies mentales, qui ne sont pas de vrais "maladies". Un type qui se jette du septième, c'est un faible. Mais s'il meurt en réa, c'est une victime. Le tri dont on ne veut pas, c'est celui qui se voit, sous l’œil des caméras, dans les couloirs de l'hôpital. Mais le tri qui ne se voit pas, celui des cancéreux en phase terminale qui auraient pu être sauvés, celui des cardiaques qui sont tombés chez eux dans l'indifférence, celui des vieux qui se sont laissés glisser vers la mort dans la solitude de leur ehpad transformé en prison, celui de tous les suicidés, il dure depuis plus d'un an et il continue. Ces urgentistes et réanimateurs qui menacent de "faire du tri" dans leurs unités si on ne confine pas font partie des plus abjects spécimen de la profession médicale qu'on peut rencontrer à l'hôpital. Sur la question des déplacements de malades des établissements saturés vers les sites où il y a de le place (et il y en a beaucoup), une anecdote (significative) : l'année dernière, notre ARS avait essayé de "coordonner" tout ça (je suis dans le quart nord-est de la France). On nous avait communiqué une liste de numéros de téléphone à appeler dans les établissements en sous-occupation pour y placer les malades qui attendait une place d'hospit dans les couloirs de nos urgences. À quelques exceptions près, personne ne décrochait le combiné et ça sonnait dans le vide. Concrètement, les établissements en sous-occupation n'avaient aucun intérêt à accueillir des malades supplémentaires. En effet, le gouvernement a mis en place depuis février 2020 une "garantie de financement" qui permet aux établissements de toucher tous les mois un douzième de leurs recettes d'activité constatées en 2019, sans rapport avec l'activité réelle. Dans ces conditions, dans les secteurs qui n'étaient pas touchés par la pandémie, c'était tout bénef : moins d'activité du fait du confinement généralisé, donc moins de moyens à déployer (baisse des budgets d'intérim, de CDD, etc.), moins de boulot et de stress pour les équipes, tout ça pour encaisser autant de sous que d'habitude. Pourquoi prendre le risque d'accueillir des malades supplémentaires, qui vont générer du boulot, qui pourraient en plus s'avérer positifs au covid (on peut tout à fait avoir un test négatif au départ du transfert et se révéler positif à l'arrivée) et qui viennent d'ailleurs, alors qu'on peut conserver à recettes équivalentes de la capacité hospitalière au cas où les choses évolueraient mal localement ? Bref, la suspension avec cette "garantie de financement" de la seule part de mécanisme se rapprochant un peu du marché dans le financement hospitalier a bien sûr contribué à la mauvaise allocation des ressources disponibles par rapport aux besoins.
  2. Attends deux secondes avant d'aller sur vinted. Il peut y avoir des amateurs ici. Quelle pointure ? Quelle marque ? Une petite photo ?
  3. S'adapter, c'est transformer son mode de fonctionnement pour faire face à une évolution des conditions extérieures. Dans le sens médical, compenser, c'est faire face à la perte ou à l'affaiblissement d'un facteur d'équilibre (physiologique ou biologique) en en sollicitant davantage un autre, qui finit si la situation se prolonge par céder à son tour, entraînant la "décompensation". C'est généralement le moment où on finit aux urgences. Imaginons un bâtiment avec un poteau de soutènement qui cède. L'adaptation consisterait à changer la structure du bâtiment pour qu'il retrouve son intégrité structurelle, typiquement en créant un nouveau poteau, peut-être plus solide ou mieux positionné que celui qui a cassé. Compenser, c'est ce que font les autres poteaux et murs du bâtiment qui subissent tout d'un coup des forces beaucoup plus importantes en l'absence d'u poteau qui a cassé. Ça peut tenir un moment, mais la structure est tout d'un coup beaucoup moins sûre. Elle va vieillir plus vite et le risque d'accident fatal augmente.
  4. Les deux... On a mis en place un centre de vaccination, mais finalement on redispatche le personnel vers les unités de soins car on ne peut pas le faire tourner.
  5. Je pense que pour beaucoup d'entre nous, on compense plus qu'on s'adapte. Et la décompensation peut être handicapante, voire mortelle, hélas...
  6. Petite réunion de direction à l'hosto. On va avoir 20 doses de vaccin cette semaine. Peut-être.
  7. On dirait que c'est mon côté féminin qui a pris le dessus : Beth Harmon (The Queen's Gambit): 86% Elim Garak (Star Trek: Deep Space Nine): 84% Dexter Morgan (Dexter): 84% Varys (Game of Thrones): 83% Robert Ford (Westworld): 83% Sherlock Holmes (Sherlock): 83% Annalise Keating (How To Get Away With Murder): 83% Dr. Harry Wells (The Flash): 83% Dr. Horrible (Dr. Horrible's Sing-Along Blog): 83% Edward Nygma (Gotham): 83%
  8. Le dernier épisode qui est sorti est assez énorme je trouve. Problème : c'est le huitième de la saison. Sept épisodes de set up c'est trop même si le pay off a l'air très prometteur. Cela donne l'impression qu'on a étiré l'intrigue des premiers épisodes pour allonger la saison.
  9. Dans l'approche clinique, c'est un des gros changements entre la première vague et les suivantes. D'après mes échanges avec des médecins qui ont observé tout ça de près, c'est le premier facteur cité pour expliquer la forte chute de la mortalité à l'hôpital à partir de la seconde vague. Il faut bien comprendre que dans la décision d'intuber, au début de la pandémie, l'intérêt thérapeutique pour le patient n'était pas forcément le seul critère. Un patient intubé ne crache pas ses poumons partout, et c'était aussi un des effets recherchés. A quel point on a intubé pour limiter la diffusion aérosol du virus, je ne saurais le dire. Mais ça flippait grave et on a probablement abusé de l'intubation à cause de ça. Cela laisse songeur...
  10. Cortalus

    Aujourd'hui, en France

    J'avais ce gros porc gauchiste comme prof à sciences-po. Je n'irais pas jusqu'à dire que je savais, mais il suintait la lubricité, mêmes vibrations que DSK. Duhamel faisait les amphis d'institutions politiques et DSK d'économie pour les premières années. Je me demande combien d'autres prédateurs sexuels on avait parmi les enseignants.
  11. Cortalus

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    C'est en effet très très bon. C'est un "jeu de détective" qui donne vraiment l'impression de faire un travail de recueil et d'analyse d'indices, avec de véritables moments "eureka" quand on connecte les points.
  12. Cortalus

    Jeux vidéo

    J'ai joué un peu aux deux. Mais je trouve la gestion du multijoueur nettement plus à mon goût dans les Divisions. Et puis j'aime bien le background à la Tom Clancy et l'open world urbain.
  13. Cortalus

    Jeux vidéo

    Il n'y avait rien qui me faisait envie depuis un moment. J'ai essayé The Witcher 3. La partie JDR est peut-être très bien mais le combat est chiant, j'ai mis de côté. Il paraît qu'en tant que fan des souls j'aurais dû adorer Hollow Knight. J'ai pas fini le tutoriel. Il y a des plate-formes et des sauts. Je déteste ça. Heureusement que je n'ai rien payé, c'était avec le PS+. J'avais passé un bon moment avec Hitman, alors j'ai tenté Hitman 2. Bof. J'ai fait les premiers niveaux et puis j'ai décroché. Le père Noël ne m'a pas apporté la PS5, alors j'attendrais pour Demon's Souls et Cyberpunk. Finalement, j'ai relancé Division 2. Du combat urbain en équipe avec des italiens et des russes qui échangent des thèses conspirationnistes sur le chat, voilà ma came.
  14. Tout à fait d'accord. En tant que traducteur, j'aurais fait le même choix, car en français le terme gambit n'est pas autant utilisé dans le langage courant qu'en anglais. Mais j'aurais manqué une occasion d'étaler ma culture si je n'avais pas râlé sur le titre, et je tiens beaucoup à ma réputation de cuistre.
  15. Dans les plus connus, il y a Casiopea. Allez, un petit bijou :
  16. Le Jeu de la Dame c'est vraiment bien. J'ai pesté parce qu'ils n'ont pas traduit correctement The Queen's Gambit, et parce qu'on ne voit en fait quasiment rien des parties. Mais c'est parfaitement adapté au grand public tout en gardant quelques petits détails techniques pour faire plaisir aux amateurs. Je pensais qu'on irait plus vers une histoire d'espionnage vue la période, mais non, c'est du pur roman d'apprentissage et cela marche très bien comme ça. Autre chose que j'ai apprécié : enfin une production qui sait mettre en valeur son héroïne sans en faire une mary sue et sans devoir ridiculiser les rôles masculins. Au contraire, la galerie des rivaux/amis/amants est excellente. Le sexisme ordinaire des années soixante est également traité avec subtilité, et pas à coup de tractopelle. Le passage en orphelinat évite aussi le pathos facile. Enfin bref, c'est bien écrit et les personnages sont respectés. Ça devient rare. Chaudement recommandé.
  17. Archer, c'est vraiment la série où on se fout de la vraisemblance et de la cohérence de l'arc narratif. Les saisons avec l'arc narratif le plus développé ne sont d'ailleurs pas vraiment les meilleures.
  18. Elle a tourné en boucle sur ma première mini-chaîne celle-là.
  19. Après une phase power metal au printemps, je traite maintenant ma dépression avec du jazz fusion japonais des années 70-80. Allez, deux petites pépites pour la route (j'adore écouter ces albums au volant de mon bolide, j'ai l'impression d'être dans Gran Turismo).
  20. A l’hôpital, on entend quand même des médecins, habituellement à fond sur la pédagogie de la vaccination, dire qu'ils ne sont pas super super sûrs de se faire vacciner ce coup ci, en tout cas pas tout de suite. Pour les para-médicaux, administratifs et techniques qui entendent ça, je vous laisse imaginer l'impact psychologique. Ça ébranle.
  21. Quand tu es dans un milieu provincial où ton marché de l'emploi est très étroit à cause de ta spécialisation, ta réputation a une valeur économique extrêmement tangible. Et donc on s'y accroche au-delà du raisonnable. Surtout quand on a charge de famille et que le conjoint refuse de bouger. Il m'a fallu dix-sept ans de vie commune pour convaincre ma moitié de quitter notre zone. Beaucoup de temps perdu. Les jeunes : réfléchissez bien avant de vous engager avec quelqu'un qui est très enraciné, à moins que cela soit dans un coin à forte densité. Et encore. Plus le temps passe, plus je réalise qu'il faut garder une liberté de manœuvre pour des questions de sécurité et d'opportunités.
  22. Je suis en mode café du commerce, hein, ne me demandez pas des chiffres précis. Bref, on a une baisse des accidents de la route, ça soulage les urgences. Par contre, on remarque des "pertes de contrôle" sans explications mécaniques par des gens qui roulaient à très haute vitesse et qui finissent dans un platane. Ces cas là vont direct au funé. J'en connaissais un. Il était entrepreneur en hôtellerie-restauration.
  23. Il y a le management de crise, et il y a le management de la crise qui dure (qui n'est donc plus une vraie crise, mais un changement radical des circonstances dans lesquelles l'organisation doit opérer pour atteindre son objet social). Dans la pure crise, ce sont les réflexes qui vont faire la différence. Dans une organisation complexe, on a pour ça des procédures, entraînements, simulations et autres préparatifs de ce genre. A l'armée c'est le drill, mais c'est la même logique qu'on cherche à atteindre dans les domaines non militaires : que ce soit un plan blanc à l'hosto ou un plan de sauvegarde informatique dans une salle serveur, on veut quelque chose qui se fasse par automatisme. Dans la crise qui dure, tout cela perd vite de son importance. L'un des facteurs clés devient l'atrition. Pour garder l'organisation en état d'opérer, il faut faire évoluer ses modes de fonctionnement, ce qui nécessite une cohésion renforcée des équipes (car tout changement est éprouvant) alors même que la tension se traduit par des pertes qui renforcent la pression sur l'effectif restant. C'est la solidarité au niveau des micro-groupes organisationnels qui devient essentielle et non pas les procédures. La métaphore militaire me semble parfaitement appropriée. En cellule de crise à l'hôpital, on n'utilisera peut-être pas le terme atrition (d'autant plus qu'il a un sens particulier dans le vocabulaire médical), mais on compte quand même les pertes : les arrêts, les ASA, les démissions. Quand une unité de soins de première ligne a trop de perte, on doit dissoudre des unités de l'arrière pour reconstituer des effectifs. Ça veut dire par exemple fermer les SSR pour maintenir les lits en médecine, ou fermer des lits en médecine pour en maintenir en soins critiques. Aucun bouquin de management ne m'a été de la moindre utilité cette année. En revanche, mes lectures militaires m'ont été précieuses pour comprendre ce qu'il se passait et réagir. Heureusement que personne ne meurt dans mes rangs. Mais ça c'est parce que je ne suis pas dans le soin. Dans les équipes para-médicales, on ne peut pas toujours en dire autant. Mais il est bien évident que le stress n'a rien à voir avec celui d'un soldat. Je constate simplement des similarités fortes dans l'aspect managérial avec les expériences relatées par des officiers et sous-officiers. Ce n'était pas le job que je devais faire. Je n'avais pas été recruté pour ça. Je suis juste arrivé au mauvais endroit au mauvais moment. Pour prendre une métaphore médicale plutôt que guerrière : je fais de la médecine d'urgence alors que j'avais été embauché pour faire du soin de longue durée. L'objectif prioritaire de l'urgentiste n'est pas tant de soigner, et encore moins de guérir, que de dégager le plus vite possible les cas qui se présentent, soit en unité d'hospitalisation, soit aux lits-portes (unité d'hospitalisation de courte durée liée aux urgences) soit en les renvoyant chez eux, pour récupérer les moyens humains et matériels nécessaires pour le prochain cas qui se présentera. Je déteste ça, et j'espère que cette phase de ma vie s’achèvera très vite.
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