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Largo Winch

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Tout ce qui a été posté par Largo Winch

  1. Après, je ne veux bien sûr pas dédouaner l'administration qui a une énorme responsabilité dans le bordel. La bureaucratie de l'EN a le tort de considérer ses enseignants comme des "ouvriers du cours", cherche à les formater avec des programmes et des règles absurdes, et les gère en les infantilisant. Il ne faut pas s'étonner ensuite qu'ils soient dépourvus de l'autonomie que nécessite leur boulot...
  2. J'ai eu une expérience dans le secondaire avant l'enseignement supérieur, certes très courte (1 an) et il y a longtemps. Et je pense que les rapports de force entre collègues sont nettement plus durs dans l'ESR que dans l'EN. Il y a certainement des chefs d'établissement casse-couilles, je n'en doute pas, mais leur pouvoir sur les profs est, en pratique, très limité. OK, le prof qui ose l'affrontement avec son chef d'établissement risque d'avoir un emploi du temps de merde, par exemple. Mais si ça lui permet de faire ce qu'il veut dans sa salle de cours... Mais, àmha, c'est toujours le même profil d'enseignant : celui qui n'a pas les couilles d'ouvrir sa gueule pour obtenir le respect de son chef d'établissement sera celui qui ne saura pas non plus se faire respecter par ses élèves. Bref, comme je l'ai déjà dit plus haut, je reste convaincu que c'est un boulot qui demande beaucoup d'autonomie et de prises d'initiatives, et pour ça il faut des profils de personnes couillues et de bon niveau. Les CPE ne sont que des collègues et n'ont aucune autorité sur les profs. C'est pareil : c'est aux profs d'obtenir le respect que les CPE doivent à leur fonction.
  3. C'est le discours à la mode des enseignants geignards sur les réseaux sociaux en ce moment : "on subit la pression de notre hiérarchie !" Non mais qu'ils aillent faire un tour en entreprise et ils vont voir ce que c'est qu'un manager chiant toujours sur le dos du salarié... Àmha, le problème n'est pas la hiérarchie trop pesante ("on nous impose des réformes dont nous ne voulons pas !") ou pas assez ("nous ne sommes pas soutenus par notre hiérarchie !")... Le problème est qu'un bon nombre d'enseignants n'ont pas le niveau pour exercer un boulot qui demande beaucoup d'autonomie et de prises d'initiatives diverses selons les situations rencontrées.
  4. Les profs ne voient jamais leur supérieur hiérarchique. Donc l'autonomie, ils peuvent la prendre aisément. À condition d'en avoir l'audace et les facultés intellectuelles.
  5. De mon côté je n'ai pas de chiffre. J'ai rapporté les propos d'inspecteurs pédagogiques que j'ai rencontrés quand j'étais en jury d'Agreg.
  6. Ceci dit, elle n'a pas l'air de nager dans le bonheur...
  7. Normalement, dans l'esprit des textes originels, le processus de recrutement des enseignants se fait en deux temps : le concours pour valider le niveau disciplinaire (discipline ici dans le sens de "matière") l'année de "stage" (qui est en fait une période d'essai) d'un an pour développer sur le terrain et valider les qualités pédagogiques La titularisation (c'est-à-dire l'embauche définitive) ne se fait qu'au terme de ces deux étapes. Sur le papier, ce dispositif me semble plutôt bon : exiger d'abord un certain niveau disciplinaire, puis apprécier ensuite les qualités pour tenir une classe in situ, sur le terrain, et non pas uniquement de façon "théorique". Le souci est que tous ces beaux principes ont été dévoyés : les enseignants stagiaires ne sont pas accompagnés dans le développement de leurs compétences en classe (ils ont des cours théoriques de pédagogie à l'université, déconnectés du terrain) et il n'y a pas de véritable suivi continu pour apprécier l'évolution de leurs qualités pédagogiques sur l'année (il y a uniquement une évaluation finale par un inspecteur pédagogique lors d'une unique visite) dans les faits, tous les stagiaires sont titularisés, même les nuls, car la visite finale de l'inspecteur n'est qu'une farce (les non-titularisations sont rarissimes, et quand ça arrive il y a pression des syndicats et recours pour inverser la décision...) du coup, comme on sait que l'année de "stage" n'apporte rien en matière de formation de l'enseignant et est mal fichue pour évaluer les compétences, on s'est inquiété que le concours ne cherche pas à détecter les qualités pédagogiques par conséquent, dans les concours (dans le Capes, en tout cas ; pour l'instant l'agreg est épargnée), on a supprimé certaines épreuves disciplinaires pour les remplacer par des épreuves sur la "pédagogie" (épreuves totalement bidons, et inaptes à apprécier des compétences réelles, qu'on ne peut évaluer qu'in situ) ; en faisant cela, les concours sont devenus moins exigeants sur le niveau edit : grillé par @Marlenus
  8. La baisse de pollution aggrave le réchauffement climatique La lutte contre la pollution, autrement dit, la disparition de la couverture d’aérosols qui réfléchit la lumière solaire vers le ciel, aggrave le réchauffement. Cela pourrait représenter jusqu’à 40% de l’augmentation de l’énergie qui réchauffe la planète entre 2001 et 2019. https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-sciences-du-week-end/la-baisse-de-pollution-aggrave-le-rechauffement-climatique_6456131.html
  9. Mouais, là je ne vois pas trop d'éléments pour lui trouver des excuses : elle est totalement incompétente pour tenir sa classe (alors qu'apparemment il n'y a qu'un seul vrai pertubateur...) pire que son incompétence, elle commet une faute : elle ne sanctionne pas le harcèlement pourtant bien visible ; elle ne protège pas la personne harcelée ; pire, elle la sanctionne elle n'a pas les capacités cognitives pour tirer des leçons de ses echecs pédagogiques comme le montre bien le discours qu'elle tient ensuite face cam Avec de tels profs, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait tant de violence à l'école, et que la France se retrouve dernière en matière de discipline dans les études de l'OCDE. Alors on peut plaider la jeunesse et l'inexpérience. Mais concernant cette prof, j'ai un peu de mal à croire à une montée en compétences en raison de mon 3e point ci-dessus. Et quand on sait que le gouvernement a décidé de recruter des enseignants encore plus jeunes et avec un niveau plus faible, on peut craindre le pire.
  10. Ah, ah, magnifique, je n'avais pas vu : c'est complet ! Qu'est-ce que je disais sur l'autre fil ? Ah oui...
  11. Cliquer sur la dernière image pour bien mesurer tout ce que peut apporter cette candidate !
  12. M6 annonce une série de documentaires en immersion dans un collège REP. Pour en faire la promotion, la chaine avait posté un extrait sur Twitter... qu'elle a ensuite retiré. Il faut se rendre à l'évidence : si l'EN est en échec c'est parce qu'il y a beaucoup trop d'enseignants nuls.
  13. Ciotti clame son amour du libéralisme. Visiblement, ça n'a pas impressionné Jean-Marc Daniel.
  14. M'enfin, c'est vraiment des petits joueurs : l'Etat devrait aller plus loin et interdire tous ces lieux de dépôt de libre partage de bouquins d'occasion qui se multiplient un peu partout dans les communes françaises. Ce sont des dispositifs indignes de privation des droits d'auteur ! Mieux, il faudrait taxer tous ces ménages qui osent stocker de vieux livres usés dans leur bibliothèque : voilà un manque à gagner pour les créateurs, les auteurs et les éditeurs !
  15. Rappelons tout de même que c'est un pilier du Sarkozisme qui a été nommé à la tête du ministère : toute la droite était enthousiaste, elle allait faire trembler le milieu culturel gauchiste !!
  16. C'est expliqué dans le document officiel que j'ai parcouru. C'est bien entendu volontaire. Il s'agit ici de tester une compétence particulière : la capacité à identifier les bonnes infos pour traiter un problème. C'est un souci typique des élèves français régulièrement relevé par PISA. Et dans mon expérience perso, c'est un grave souci que je perçois aussi chez les étudiants. À la sortie du bac, les étudiants sont incapables de traiter par eux-mêmes un problème simple car ils ne savent pas identifier, traiter, hierarchiser... un ensemble d'infos au regard d'une question problématique. Il faut leur donner une procédure à suivre. Dans ma discipline (gestion/management), un exercice classique est de donner une "étude de cas" : un dossier comprenant un récit + un ensemble de données concernant une situation d'entreprise, sans aucune question : à l'étudiant de se démerder pour se poser les bonnes questions, problématiser, faire l'analyse adéquate et justifier des propositions de solution, puis dresser un plan d'action. Il y a 25 ans je pouvais donner ce type d'exercice aux étudiants bac+1. Aujourd'hui c'est impossible : ils sont incapables de traiter en autonomie un ensemble de données. On commence à initier les étudiants à ce type d'exo à partir de bac+3 à grand renfort de cours méthodologiques.
  17. La malignité bureaucratique à l'œuvre : En compulsant les documents officiels j'arrive à la conclusion qu'1 collégien sur 2 n'a pas les prérequis pour suivre un cours de maths de 4e (voir mes explications dans le post précédent) Or dans les documents officiels on annonce le chiffre de 33,3 % des élèves en difficulté en mathématiques (pile 1/3 comme c'est étrange...) Alors comment cacher la poussière sous le tapis ? C'est simple, il suffit de passer des 3 groupes (dont j'ai donné la définition dans le post précédent) à... 6 groupes. C'est ce que fait le document officiel : après avoir défini précisément les 3 groupes, quelques pages plus loin on se retrouve sans explication avec 6 groupes... Et hop, un petit tour de passe-passe, ni vu ni connu je t'embrouille : il n'y a plus 1 étudiant sur 2 qui ne comprend rien, mais 1 sur 3 (ce qui est tout de même énorme, mais ça fait moins tache...).
  18. J'ai cherché ce matin les résultats en maths à cette évaluation nationale des collégiens. Les voici pour ceux que ça intéresse : Tout d'abord pour la partie "résolution de problème" La Q3 consistait à calculer la durée du trajet de César connaissant celle de Romain et sachant que César va 3 fois plus vite... ce problème est insoluble pour 1/3 des collégiens français de 4e ! En gros, à partir de Q8, c'est au moins un collégien sur 2 qui ne parvient plus à résoudre les problèmes... Ce qui m'intéressait c'était de voir comment cette évaluation était exploitée. Les questions ont été classées sur une échelle par niveau de difficulté, et des seuils ont été identifiés pour déterminer différents groupes d'élèves : "groupe à besoin" : en langage technocratique, c'est le groupe des gamins qui n'ont pas le niveau pour comprendre le cours de maths de 4e. Dans les termes du document officiel, c'est formulé ainsi : élèves qui ne sont pas "capables d’utiliser leurs compétences dans le contexte de leur entrée en classe de quatrième". En termes moins châtiés : ils sont tellement nuls qu'il ne devraient pas être en 4e. (Pour la partie "résolution de problèmes" ci-dessus, le seuil était fixé à 4 items réussis sur 19) "groupe fragile" : élèves qui suivront avec difficulté les cours de maths de 4e (items réussis entre 5 et 10 sur les 19) "groupe satisfaisant" : élèves qui possèdent "les prérequis permettant d’entrer sereinement dans les apprentissages à venir" (à partir de 11 items réussis sur les 19) On voit que le niveau d'exigence n'est vraiment pas élevé en 4e : un élève qui parvient à résoudre 11 questions sur les 19 devrait pouvoir suivre ce que raconte son prof de maths (les 8 dernières étant considérées comme difficiles). Résultats concernant cette partie "résolution de problème" : seulement 44,9% des élèves sont dans le groupe satisfaisant ; 10,3% dans le groupe à besoin. Conclusion : un prof de maths de 4e doit se débrouiller pour enseigner avec plus de la moitié de la classe qui ne comprend pas ou difficilement ce qu'il raconte car les élèves ne possèdent pas les prérequis nécessaires. Et si le prof enseigne dans un lycée REP+, la proportion d'élèves dans le groupe satisfaisant est de... 19,5% : 8 élèves sur 10 devant lui ne comprennent pas ce qu'il raconte ! Les résultats de la partie "Automatisme" : Les seuils : "groupe à besoin" : en dessous de 7 items réussis sur 22 "groupe fragile" : items réussis entre 8 et 12 sur les 22 "groupe satisfaisant" : à partir de 13 items réussis sur les 22 Résultats concernant cette partie "automatisme" : 54,2% des élèves sont dans le groupe satisfaisant ; 11,6% dans le groupe à besoin.
  19. Bégaudeau, le moraliste gauchiste, comparaissait pour diffamation pour avoir notamment écrit en 2020 dans un forum de discussion en ligne que « tous les auteurs » des éditions La Fabrique « étaient passés » sur l’historienne Ludivine Bantigny, « même Geoffroy de Lagasnerie ». Ce qu'il a plaidé à l'audience : https://www.lepoint.fr/societe/juge-pour-diffamation-sexiste-francois-begaudeau-plaide-l-humour-beauf-05-04-2024-2556921_23.php M. le Juge, vous ne pouvez pas croire que je puisse volontairement diffamer Mme Bantigny puisqu'elle et moi appartenons à la même famille "de la gauche de la gauche" et qu'il y a une vraie solidarité au sein de notre famille ! M. le Juge, ce n'était pas de la diffamation, c'était juste une p'tite blagounette de beauf ! M. le Juge, j'ai même dit que ce gros pédé de l'homosexuel Lagasnerie était passé dessus, c'est bien la preuve que c'était juste de l'humour !
  20. La moitié des questions est dans une catégorie "automatisme" : ça dit bien ce que ça veut dire... Ça laisse suffisamment de temps pour les "problèmes". Mais ceci dit, tu touches du doigt un autre énorme problème que je constate avec les étudiants actuels : ils sont devenus hyper lents pour réaliser des tâches.
  21. À titre de comparaison, il y a une quarantaine d'années, les maths au collège c'était ça :
  22. Evaluation nationale des collègiens de 4e en maths - septembre 2023 Fil qui peut être lu ici : https://threadreaderapp.com/thread/1775562572508352516.html?utm_campaign=topunroll
  23. Le Maire publie hier soir cette tribune dans Les Echos. Le Maire présente les symptômes de la schizophrénie. Le Maire parle à Le Maire. Le Maire explique qu'il ne faut pas augmenter les impôts car ce serait «stupide économiquement» à Le Maire qui se vante de surtaxer «les géants du numérique», se félicite de créer «l'impôt minimum mondial, qui va permettre de taxer à 15% au moins les grandes multinationales» et qui affirme vouloir «durcir la contribution sur la rente des énergéticiens, dont le rendement a été trop faible en 2023». Je pense que Le Maire gagnerait à écouter Le Maire.
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