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Paul Krugman


Taranne

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Qu'est-ce que vous pensez de ce type? Quelle est sa crédibilité en tant qu'économiste?

Il me semble que c'est plutôt un bon économiste (keynésien certes, mais pas dans le sens "européen" du terme ; il est resté fidèle aux idées de Keynes, ce qui fait de lui quelqu'un assez proche des idées libérales)

Il a écrit un (très bon) bouquin sur la mondialisation (que je n'ai pas lu cependant, mais qui m'a été conseillé) :

Le développement du libre-échange est souvent considéré comme la source de tous les maux de nos sociétés. Accusé de provoquer la montée du chômage et des inégalités, il génère des conflits commerciaux entre nations et justifierait le retour au protectionnisme. Spécialiste reconnu des questions économiques internationales, Paul Krugman s'insurge contre ces idées reçues popularisées par nombre d'essayistes influents aux États-Unis. Certes, la nouvelle théorie du commerce international a remis en cause une partie des résultats du modèle dominant fondé sur les avantages comparatifs. Pourtant, elle ne conduit pas à prôner un protectionnisme systématique. C'est le progrès technique, par son impact sur la compétitivité et les qualifications, qui est la source essentielle des changements actuels.

Dans ce recueil d'articles, l'auteur ambitionne de vulgariser les avancées de la recherche économique pour "un public non spécialisé", par "des textes clairs, efficaces et même amusants". Un pari réussi. --Gery Dumoulin

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Il me semble que c'est plutôt un bon économiste (keynésien certes, mais pas dans le sens "européen" du terme ; il est resté fidèle aux idées de Keynes, ce qui fait de lui quelqu'un assez proche des idées libérales)

Il a écrit un (très bon) bouquin sur la mondialisation (que je n'ai pas lu cependant, mais qui m'a été conseillé) :

L'ouvrage est un recueil d'articles parus dans les années 1980-1990. Il défend en effet le libre-échange.

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Qu'est-ce que vous pensez de ce type? Quelle est sa crédibilité en tant qu'économiste?

L'une des deux ou trois références en matière d'économie internationale. Il est à l'origine de quelques nombreux progrès dans ce le champ de la nouvelle théorie du commerce dans les années 80 et au début des années 90. Il est effectivement un grand défenseur du libre-échange et un pourfendeur des idées reçues propagées par les éditorialistes concernant le commerce international. Un problème : Krugman ne fait plus vraiment de recherche en économie depuis quelques années, tout occupé qu'il est à casser Bush…

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Il y a 2 Krugman: Celui des annes 80/90 a qui on doit en partie les nouvelles theories cu commerce international , et qui est un croise du Libre-echange. Un bon economiste qui a recu la medaille Clarck, et qui est souvent cite pour le Prix Nobel d'economie. A lire son "la mondialisation n'est pas coupable".

Et le nouveaux Krugman qui office au NYT , qui passe son temps a casser Bush , et qui a vire super democrate . Il a arrete d'etre economiste pour devenir politique. Celui la est a jeter.

Son site non officiel :

P.Krugman Archive

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Il me semble que Krugman poursuit ses recherches en tant qu'économiste, il a également récemment publié des livres scolaires de macro/micro de bonne facture et dont certains chapitres sont disponibles sur le net. Son travail en tant que journaliste par contre est assez souvent détestable, le souci de vulgarisation y est poussé à l'excés, les blagues médiocres sont légion et la rigueur y est parfois sacrifiée à une rhétorique douteuse. (il a par ailleurs été nommé journaliste le plus biaisé des états unis aprés l'hystérique paléoconservatrice ann coulter pour sa défense quasi sectaire du parti démocrate.) Si il est effectivement partisan du libre échange, il soutient tout de même un protectionnisme pragmatique. Et il est par ailleurs un fervent partisan de la planche à billets (sa solution à la situation de trappe à liquidité dans laquelle se serait trouvé le japon avait été "PRINT LOTS OF MONEY", et il rappelle assez souvent les bienfaits de la création monétaire.)

Et comme quelqu'un l'a fait remarqué, ses prises de position tranchées au niveau politique (qu'il admet volontiers, présentant son unilatéralisme idéologique comme un avantage sur bon nombre d'économistes trop enclin à considérer un panel de solutions trop vaste à son goût) ont sérieusement entamé sa crédibilité dans les milieux universitaires ces dernières années.

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:doigt::icon_up: Euh, ai-je la berlue ?

Nan. Keynes acceptait l'intervention de l'Etat uniquement en cas de crise majeure (style 1929). Il y a tout de même une énorme différence entre cette position et celle de la plupart des keynésiens, pour qui l'intervention de l'Etat doit être structurelle.

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Hayek sur Keynes :icon_up:

Il n'est donc pas étonnant que ses disciples aient été choqués lorsque, bien après sa mort, on finit par savoir que, moins d'une décennie auparavant, il avait, dans une lettre privée, dit de ma Route de la servitude que "moralement et philosophiquement, [il se trouvait] virtuellement en accord avec son intégralité ; et non seulement en accord, mais dans un accord profondément ému".

Néanmoins les positions de Keynes, et a fortiori de Krugman, sur la politique monétaire et l'inflation sont totalement anti-libérales.

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Nan. Keynes acceptait l'intervention de l'Etat uniquement en cas de crise majeure (style 1929). Il y a tout de même une énorme différence entre cette position et celle de la plupart des keynésiens, pour qui l'intervention de l'Etat doit être structurelle.

Il aurait donc oublié que in fine c'était aux politiciens, dont nous connaissons tous le court-termisme, qu'il confiait le soin de cette intervention.

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Evidemment!

Comment imaginer un seul instant que ce type qui s'oppose aux nécessaires baisses d'impôts est un libéral?

Ce type est arrogant et anti-BUSH!

anti-bush est antinomique de libéral ? Depuis quand Bush est-il libéral ?

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Evidemment!

Comment imaginer un seul instant que ce type qui s'oppose aux nécessaires baisses d'impôts est un libéral?

Ce type est arrogant et anti-BUSH!

Les "nécessaires baisses d'impôts" ça se discute, même d'un point de vue libéral.

Pour l'arrogance, là je suis d'accord. Krugman énerve ses ennemis et ravit ses copains, mais c'est tout. Il ne fait que polariser davantage un débat qui l'est déjà bien assez comme ça.

Pour l'anti-bushisme, même question que Dardanus.

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George W. Bush, cible de livres accusateurs écrits par des conservateurs

WASHINGTON (AFP) - Les librairies américaines regorgent actuellement de livres aux titres accusateurs écrits par des conservateurs qui reprochent au président George W. Bush d'instaurer une "théocratie", de mener le pays à la banqueroute ou encore d'attiser l'antiaméricanisme.

En tête des ventes sur le site internet Amazon.com, le commentateur Kevin Phillips, auteur de "American Theocracy, the peril and politics of radical religion, oil and borrowed money in the 21st century" ("Théocratie américaine, le danger de la politique de la religion radicale, du pétrole et de la dette au 21e siècle"), a entamé cette semaine une tournée remarquée à travers les Etats-Unis pour vendre sa thèse.

"Les colporteurs de fin du monde et d'Armageddon aux Etats-Unis sont au niveau de n'importe quel ayatollah chiite, et les deux dernières élections présidentielles marquent la transformation du parti républicain devenu le premier parti religieux de l'histoire américaine", s'insurge M. Phillips, qui étaye sa thèse avec le rappel des accents messianiques de M. Bush, de l'efficace mobilisation des églises avant les échéances électorales et de l'essor du créationnisme.

Pour M. Phillips, cette tendance n'annonce rien de bon pour les Etats-Unis: "Le militarisme religieux, la substitution de la foi à la raison et les aspirations missionnaires de plus en plus visibles aux Etats-Unis ont (déjà) mené à la perte des puissances économiques comme (la) Rome (antique), l'Espagne (de l'Inquisition) et l'Angleterre (victorienne)", prévient-il.

Centrant ses attaques sur la dérive des déficits, le commentateur Bruce Bartlett, un ancien de l'administration Reagan, court quant à lui les colloques pour présenter son livre "L'imposteur, comment George W. Bush a mené l'Amérique à la banqueroute et trahi l'héritage de Reagan".

Son audace lui a coûté son emploi dans un centre de recherches conservateur, le National Center for Policy Analysis, mais il a été accueilli très chaleureusement au libéral Cato Institute.

Plus confidentiel, l'universitaire Francis Fukuyama, auteur en 1989 d'un essai sur "la fin de l'histoire", explique dans "L'Amérique à un carrefour" sa rupture avec le "néo conservatisme", dont il avait été proche.

En février 2004, rappelle-t-il, alors que certains qualifiaient la guerre en Irak de succès "indiscutable", "je ne pouvais pas comprendre pourquoi tout le monde applaudissait ce discours avec enthousiasme, alors que les Etats-Unis n'avaient pas trouvé d'armes de destruction massive en Irak, étaient enlisés dans une violente insurrection et s'étaient presque totalement isolés du reste du monde en suivant une stratégie unipolaire", explique-t-il.

Pour M. Fukuyama, il ne suffit pas que les Etats-Unis proclament que leur hégémonie est "bienveillante", il faut qu'ils soient "non seulement bien intentionnés mais aussi prudents et astucieux dans l'exercice de (leur) pouvoir".

Le politologue Thomas Mann, de la Brookings Institution, relève que cette accumulation de livres critiques de l'administration Bush "reflète le discours politique répandu actuellement", alors que la Maison Blanche est aux prises avec "des sondages médiocres, des déficits abyssaux et une guerre impopulaire".

Selon lui, le plus étonnant est que Bush ait pratiquement échappé jusqu'à présent aux succès de librairie écrits par des alliés théoriques, une chance que n'ont pas eue ses deux prédécesseurs les plus récents, Bill Clinton et George Bush (père).

Les livres anti Bush parmi les plus virulents avaient donné la parole jusqu'à présent à l'ex-tsar du contre-terrorisme Richard Clark, et à l'ex-secrétaire au Trésor Paul O'Neill, il y a deux ans.

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Nan. Keynes acceptait l'intervention de l'Etat uniquement en cas de crise majeure (style 1929). Il y a tout de même une énorme différence entre cette position et celle de la plupart des keynésiens, pour qui l'intervention de l'Etat doit être structurelle.

Cela me rappelle la foireuse distinction entre un autre mage, Heidegger, et les heideggériens…

Doc, c'est sans doute par souci de mesure et au nom d'un libéralisme bien compris que Keynes félicitait l'Allemagne nazie et l'URSS de mener leurs politiques planificatrices ?

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Cela me rappelle la foireuse distinction entre un autre mage, Heidegger, et les heideggériens…

Doc, c'est sans doute par souci de mesure et au nom d'un libéralisme bien compris que Keynes félicitait l'Allemagne nazie et l'URSS de mener leurs politiques planificatrices ?

Le problème est que Keynes changeait visiblement tout le temps d'avis. Alors bon, je n'ai pas assez de culture pour savoir ce qu'il a pensé à tel ou tel moment, mais de manière générale, il est resté relativement proche des idées libérales ; d'après Hayek, il l'aurait certainement assisté dans la lutte contre les politiques inflationnistes s'il avait vécu suffisamment longtemps.

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Les colporteurs de fin du monde et d'Armageddon aux Etats-Unis sont au niveau de n'importe quel ayatollah chiite

Voici une analyse extrêmement fine, pertinente et originale. :icon_up:

Quand je me désespère de la qualité du débat en France, je jette un coup d'oeil à ce qui se dit et publie outre-Atlantique et ça me soulage, parce que ça prouve qu'il est possible de descendre encore plus bas que nous.

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Voici une analyse extrêmement fine, pertinente et originale. :icon_up:

Quand je me désespère de la qualité du débat en France, je jette un coup d'oeil à ce qui se dit et publie outre-Atlantique et ça me soulage, parce que ça prouve qu'il est possible de descendre encore plus bas que nous.

Je dirais même plus … comparaison n'est pas raison (Omnis comparatio claudicat). :doigt:

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Cela me rappelle la foireuse distinction entre un autre mage, Heidegger, et les heideggériens…

Un certain Friedrich August a publié à propos d'un quelconque John Maynard, dans un sombre journal nommé The Economist cet article. Friedrich se serait-il fourvoyé dans des "distinction foireuse" encore une fois, bien qu'il ait connu ce dilettante en chef de John Maynard ? Mystère et boule de gomme !

La critique autrichienne

Il ne sera pas facile pour les historiens à venir d'expliquer le fait que, une génération durant après la mort prématurée de Maynard Keynes, l'opinion a été si complètement soumise à ce qui passait pour du keynésianisme, que jamais aucun homme n'avait autant dominé la politique et l'histoire économique. Il ne sera pas non plus facile d'expliquer pourquoi ces idées-là sont plutôt brusquement passées de mode, abandonnant derrière elles une communauté d'économistes passablement désorientés, pour avoir oublié une bonne partie de ce qui était fort bien compris à l'aube de la "révolution keynésienne". Il ne peut y avoir aucun doute que c'est au nom de Keynes, et à partir de son oeuvre théorique, que le monde moderne a connu la plus longue période d'inflation généralisée, et qu'il lui faut de nouveau la payer par une dépression générale et sévère. Pourtant, il est plus que douteux que Keynes eût approuvé les politiques menées en son nom.

C'était Keynes qui nous avait dit en 1919 que : "Il n'y a pas de moyen plus certain de subvertir la base existante de la société que de débaucher la monnaie. Le processus engage toutes les forces occultes de la loi économique dans le sens de la destruction, et le fait d'une manière que pas un homme sur un million n'est capable de diagnostiquer." C'était Keynes qui prétendait que Lénine avait conclu que "le meilleur moyen de détruire le système capitaliste était de débaucher la monnaie".

Au cours de cette période cruciale, j'ai eu l'occasion d'observer une bonne partie de cette évolution et parfois de discuter de ses enjeux essentiels avec Keynes, que j'admirais à bien des égards et que je considère encore comme l'un des hommes les plus remarquables que j'aie connus. C'était un des penseurs et publicistes les plus puissants de sa génération. Cependant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, il n'était ni très bien formé comme économiste ni même très soucieux des progrès de la science économique. Finalement, il ne faisait même pas grand cas de l'économie en tant que science, ayant tendance à considérer que sa capacité supérieure à fournir des justifications théoriques était un instrument dont il avait le droit de se servir pour persuader le public de suivre les politiques que son intuition lui désignait comme la nécessité du moment.

La question du rôle de Keynes dans l'histoire concerne essentiellement la manière dont son enseignement a réussi à rouvrir les vannes de l'inflation à une époque où tout le monde avait déjà reconnu que le progrès temporaire de l'emploi que l'on obtient de l'expansion du crédit doit nécessairement se payer d'un chômage encore plus sévère à une étape ultérieure. C'est cette vérité ancienne qui est en train d'être redécouverte. L'amère expérience nous a montré que l'accélération de l'inflation, seule à pouvoir conserver le type d'emplois que cette inflation a créés, ne peut être poursuivie indéfiniment.

Keynes n'a jamais admis qu'une inflation croissante est nécessaire pour qu'un accroissement de la demande monétaire puisse durablement augmenter l'emploi des travailleurs. Il était complètement conscient du risque qu'un accroissement de la demande monétaire dégénère en inflation croissante, et vers la fin de sa vie il craignait fort que cela n'arrive. Et si cela s'est bel et bien produit, ce n'est pas Keynes de son vivant qui en fut la cause, mais plutôt l'influence persistante de ses théories. Je puis rapporter de première main que, à la dernière occasion où j'en ai discuté avec lui, il était sérieusement alarmé par l'agitation pour l'expansion de crédit à laquelle se livraient certains de ses plus proches associés. Il alla même jusqu'à m'assurer que, au cas où ses théories, rudement nécessaires lors de la déflation des années 1930, auraient jamais des effets dangereux, il se dépêcherait de réorienter l'opinion publique dans le bon sens. Quelques semaines plus tard, il était mort et ne pouvait plus le faire.

Il n'en est pas moins indéniable que l'on pouvait de bonne foi déduire des conclusions inflationnistes de son enseignement. Cela sous-entend que ses théories souffraient d'un sérieux défaut et soulève la question centrale — savoir si la grande influence de ses conceptions sur l'opinion des professionnels était due à un véritable progrès de notre compréhension ou à une erreur certaine. Or, des circonstances particulières m'ont amené dès le départ à considérer que toute son analyse était fondée sur une méprise essentielle.

Je crains bien que ceci ne m'oblige à dire franchement qu'il ne fait toujours pour moi aucun doute que Maynard Keynes ne maîtrisait pas parfaitement l'ensemble du corpus de la théorie économique disponible à l'époque, et ne se souciait pas vraiment d'apprendre aucun raisonnement au-delà de la tradition marshallienne qu'il avait apprise lors de la seconde moitié de ses années de premier cycle à Cambridge. Son souci premier fut toujours d'influencer la politique économique, et la théorie économique n'était pour lui qu'un instrument à cette fin. Il faisait confiance à sa puissance intellectuelle pour inventer une meilleure théorie dans ce but, et c'est ce qu'il essaya de faire sous plusieurs formes différentes.

Dans ces efforts de rationalisation, il fut guidé par une seule idée centrale — idée que lors d'une de nos conversations il me décrivit comme un "axiome que seuls les demeurés pouvaient mettre en question" — à savoir que l'emploi total était positivement corrélé à la demande globale pour les biens de consommation. Cela lui faisait penser qu'il y avait plus de vérité dans cette théorie de la sous-consommation prêchée pendant des générations par une longue lignée d'extrémistes et de demi-fous, mais par relativement peu d'économistes universitaires. Ce fut sa manière de ressusciter l'approche par la sous-consommation qui rendit ses théories tellement séduisantes pour la gauche. La profonde conclusion de John Stuart Mill suivant laquelle la demande de produits n'est pas une demande de travail , et que Leslie Stephens, aussi tard qu'en 1876, pouvait encore décrire comme la doctrine dont la "compréhension complète est peut-être le meilleur critère pour identifier un économiste", cette conclusion-là demeura toujours pour Keynes une incompréhensible absurdité.

Le rôle de l'investissement

Dans la tradition de Cambridge qui dominait les brèves études de Keynes en économie, la théorie du capital de Mill et Jevons, développée ultérieurement par Böhm-Bawerk et Wicksell, n'était pas prise au sérieux. Vers 1930, ces idées avaient été largement oubliées dans le monde anglophone. Tout comme la plupart de mes chers collègues, j'aurais pu moi aussi accepter de bon gré le développement par Keynes de la croyance simpliste en une dépendance directe de l'emploi vis-à-vis de la demande globale. Or, non seulement j'avais été élevé dans la tradition de Böhm-Bawerk et de Wicksell mais, juste avant la publication du Treatise on Money de Keynes, j'avais aussi passé beaucoup de temps à analyser une tentative américaine, quelque peu semblable mais beaucoup plus grossière, pour développer une théorie monétaire des causes de la "sous-consommation". A cette fin, j'avais déjà poussé un peu plus loin la théorie de Wicksell-Mises sur la stimulation excessive de l'investissement par la monnaie, qui à mon avis réfutait le postulat naïf dont Keynes était parti, celui d'une dépendance de l'investissement vis-à-vis de la demande finale.

J'ai eu plusieurs occasions, au cours des années, de discuter de ces questions avec Keynes. Il devint parfaitement clair que nos différences d'opinion découlaient entièrement de son refus de mettre en cause ce postulat. A une occasion j'ai réussi à lui faite admettre, non sans surprise, que dans certaines circonstances l'investissement antérieur pourrait être la cause d'un accroissement de la demande de capital. Mais lorsque, à une autre occasion, j'avais réussi à l'intéresser momen-tanément à l'éventualité qu'une baisse du prix de produits puisse amener à investir pour réduire les coûts unitaires, il ne tarda pas à balayer brusquement cette idée comme "absurde".

Les déterminants de l'investissement autres que la demande finale étant précisément les facteurs que la macroéconomie keynésienne néglige de manière si dramatique, une présentation de son rôle historique doit tenter de rappeler brièvement cet aspect-là de la théorie économique. Il peut être utile de se représenter le flux continu de la production comme une grande rivière qui, indépendamment de la succion de son embouchure, peut gonfler ou s'amenuiser dans ses différentes sections suivant que ses innombrables affluents en amont ajoutent plus ou moins à son volume. Les fluctuations dans les investissements de capacité ou de renouvellement feront augmenter ou diminuer le volume du courant dans ses parties supérieures, avec les changements en conséquence en matière d'emploi, comme il s'en produit au cours des fluctuations industrielles. Il n'y a pas de correspondance nécessaire entre le volume (ni même le sens de la variation) des ventes de produits finaux au cours d'une période et celui de l'emploi au cours de cette même période.

Le volume de l'investissement est loin de varier proportionnellement à la demande finale. Ce ne sera pas seulement seulement le taux de l'intérêt qui l'affectera, mais aussi les prix relatifs des différents facteurs de production et en particulier ceux des différents types de travail, outre les changements techniques. L'investissement (total) dépendra du volume des différentes sections du fleuve, que l'emploi total des facteurs de production soit plus grand ou plus petit que la demande effective de produits finis. Les déterminants immédiats qui dirigent les affluents vers le courant principal ne seront pas la demande finale, mais la structure des prix relatifs des différents facteurs de production : les différents types de travail, les produits semi-finis, les matières premières et, bien sûr, les taux d'intérêt.

Quand, sous l'influence de ces prix relatifs, l'ensemble du courant change de forme, l'emploi doit forcément évoluer à des taux très différents aux différentes étapes de la production : parfois, le volume total va pour ainsi dire s'étendre avec bonheur, fournissant des emplois supplémentaires, et parfois il se rétractera. Cela peut être la cause de fortes fluctuations dans le volume de l'emploi, particulièrement dans les industries "lourdes" et le bâtiment, sans que la demande des consommateurs ait en rien changé dans le même sens. C'est un fait historique bien établi que lors d'une récession, la reprise de la demande finale est généralement un effet et non une cause de la reprise dans les étages supérieurs du flux de la production, dans les activités engendrées par une épargne à la recherche d'investissements et par la nécessité de compenser les retards dans les remplacements et autres mises à jour.

Ce qu'il est important de souligner est que ces gonflements et diminutions indépendants dans les différentes sections du flux de la production sont causés par les variations dans les prix relatifs des différents facteurs, certains étant attirés par des prix plus élevés vers les étapes plus précoces du processus et vice-versa. Cette constante réallocation des ressources est entièrement éclipsée par l'approche que Keynes avait choisi d'adopter, et que l'on connaît depuis sous le nom de "macroéconomie" : une analyse en termes de relations entre divers agrégats ou moyennes tels que la demande ou l'offre globales, le niveau moyen des prix, etc. C'est une approche qui occulte totalement la nature du mécanisme qui détermine la demande pour les différents types d'activité.

La mythologie de la "mesure"

L'espoir de devenir plus "empirique" en se faisant plus macroéconomique doit forcément être déçu, dans la mesure où ces grandeurs statistiques — seules à pouvoir être "mesurées" — n'en ont pas pour autant le moindre sens comme cause éventuelle des actions d'individus qui n'en ont aucune conaissance. Les phénomènes économiques ne sont pas des phénomènes de masse du genre de ceux auxquels on peut appliquer la théorie statistique. Ils appartiennent à ce domaine intermédiaire qui se situe entre les phénomènes simples pour lesquels on peut s'assurer de toutes les données pertinentes, et les véritables phénomènes de masse où l'on est obligé de s'en remettre aux probabilités.

On ne peut sérieusement nier que les phénomènes monétaires sont la cause d'effets importants dans le domaine des biens réels, ni que la plupart de ces effets ont été méconnus par Keynes. Pourtant, l'approche purement monétaire qu'il avait adoptée causait des difficultés considérables à la critique d'un opposant auquel il semblait que Keynes était passé à côté des questions essentielles. Je me dois d'expliquer pourquoi je ne suis pas revenu à la charge après que j'avais consacré beaucoup de temps à une analyse attentive de ses écrits — manquement que je n'ai jamais cessé de me reprocher depuis. Ce n'était pas seulement (comme je l'ai affirmé de temps à autre) l'inévitable déception d'un jeune homme qui s'était entendu dire par le célèbre auteur que ses objections n'avaient plus d'importance, puisque Keynes lui-même avait cessé de croire à ses propres arguments. Ce n'était pas non plus vraiment que je m'étais rendu compte qu'une réfutation efficace des conclusions de Keynes devrait s'en prendre à toute son approche "macro-économique". Cétait plutôt que sa méconnaissance de ce qui me semblait être les questions essentielles m'avait fait comprendre qu'une critique digne de ce nom devrait traiter davantage de ce que Keynes n'avait jamais abordé que de ce dont il avait traité, et qu'en conséquence, développer ce qui n'était encore qu'une théorie insuffisante du capital était un préalable nécessaire pour régler définitivement son compte à l'argumentation keynésienne.

Tant et si bien que je me suis attelé à cette tâche, dont j'entendais qu'elle menât à une discussion des déterminants de l'investissement dans un système monétaire. Mais la partie préliminaire de cet ouvrage, de "pure" théorie, se révéla beaucoup plus difficile, et me prit beaucoup plus de temps que je ne m'y étais attendu. Quand la guerre éclata, rendant douteux que la publication d'un aussi gros volume soit encore possible, je publiai dans un ouvrage séparé ce qui avait été prévu comme la première étape d'une analyse des faiblesses keynésiennes, laquelle fut indéfiniment différée.

La cause principale de cet ajournement fut que je me retrouvai rapidement aux côtés de Keynes dans son combat contre l'inflation sous prétexte de guerre, et la dernière chose que j'aurais voulu à cette époque était d'affaiblir son autorité. Bien que je considère les théories de Keynes comme les responsables principales de l'inflation du dernier quart de siècle, je demeure convaincu que c'était une dérive qu'il n'avait pas voulue, et qu'il aurait fait tout son possible pour l'empêcher. Je ne suis pourtant pas sûr qu'il y serait parvenu, n'ayant jamais compris que seule une inflation accélérée pouvait durablement assurer un haut niveau d'emploi.

Les disciples égarés

Vers la fin de sa vie, il est certain que Keynes n'était pas satisfait de la direction prise par les efforts de ses plus proches associés. Je veux bien croire sa boutade selon laquelle, de même que Marx n'avait jamais été marxiste, lui-même n'avait jamais été keynésien. Nous savons aussi, sur la foi du Professeur Joan Robinson, qu' "il y avait des moments où nous avions du mal à faire comprendre à Maynard en quoi sa révolution consistait vraiment, mais quand il en vint à la résumer après la publication de l'ouvrage, il l'avait bien à l'esprit."

Ce sont en fait les idées du groupe des jeunes doctrinaires keynésiens qui inspirèrent la politique inflationniste dite de "plein emploi" pendant les 30 années qui suivirent, non seulement en Grande-Bretagne mais dans le reste du monde.

Je suis pleinement conscient qu'en effet, je suis en train de dire que le personnage peut-être le plus intellectuellement imposant que j'aie jamais rencontré, et dont j'ai volontiers reconnu la supériorité intellectuelle globale, était complètement dans l'erreur dans l'oeuvre scientifique pour laquelle il est principalement connu. Mais je dois ajouter que son extraordinaire influence dans ce domaine auquel il ne consacrait qu'une faible part de ses efforts, il la devait à une combinaison unique d'autres talents. Qu'il ait eu raison ou tort, ces dons-là en faisaient un des personnages éminents de son époque. Dans l'avenir, il paraîtra aussi représentatif de son temps que les personnages de la renaissance nous apparaissent aujourd'hui. Je ne prétends pas que son influence dans d'autres domaines ait nécessairement été plus bénéfique. En fait, je suis persuadé que, par son mépris de la morale commune et son attitude hautaine du genre "dans le long terme, nous sommes tous morts", son influence fut désastreuse.

Et pourtant, c'étaient ses immenses talents qui rendaient si difficile d'échapper à son influence et de ne pas se laisser entraîner dans sa manière de penser. Non seulement il avait une palette incroyable d'intérêts intellectuels, mais il était peut-être encore davantage attiré par les arts. C'était aussi un grand patriote, si c'est bien le mot juste pour désigner un adepte convaincu de la supériorité de la civilisation britannique. Que ses efforts intellectuels soient principalement dominés par ses sentiments esthétiques était une de ses caractéristiques principales, et l'une des raisons majeures de la fascination personnelle qu'il exerçait.

Alpha plus

Un petit épisode de cette même dernière occasion où je le rencontrai à dîner à King's College pourrait donner une idée de l'incroyable richesse de son esprit. Au cours des dernières années de la guerre, il m'avait régulièrement envoyé l'American Journal of the History of Ideas auquel il était abonné, et que je trouvais difficile à obtenir. Deux ou trois semaines avant le dîner de King's College il m'avait envoyé la dernière parution ; il se trouvait que j'y avais lu le matin même un article sur le contexte de la publication posthume de la deuxième œuvre de Copernic. Au moment du café, je me trouvai assis en face de l'astronome de l'Université en question, qui n'avait pas encore vu l'article, de sorte que celui-ci fournissait un sujet de conversation.

Keynes, assis un peu plus haut et engagé dans une autre conversation, était évidemment aussi en train de suivre mon récit de l'affaire. Soudain, au milieu du compte rendu d'un détail compliqué, il m'interrompit d'un "vous vous trompez, Hayek". Et de donner une description bien plus complète et plus exacte des circonstances, alors que cela devait bien faire deux ou trois semaines qu'il avait lu ce que je venais de lire le matin même.

Je me suis limité ici aux contributions spécifiques faites par Keynes à la théorie économique. Mais sa grande influence dépassait, et précéda aussi, les espoirs de plein emploi que ses travaux avaient suscités. Il avait gagné l'oreille des penseurs "avancés" bien plus tôt, et largement contribué à une tendance fort en conflit avec ses propres débuts libéraux. Le jour où il était devenu l'idole des intellectuels gauchisants était en fait celui où il avait choqué nombre de ses premiers admirateurs par un article sur "l'autosuffisance nationale" paru dans le New Statesman et Nation (et réédité avec un égal enthousiasme par la Yale Review, la très communiste Science and Society, et le Schmollers Jahrbuch des nationaux-socialistes). Dans cette étude, il proclamait que "le capitalisme décadent, international mais individualiste, dans les mains duquel nous nous sommes retrouvés après la guerre, n'est pas un succès. Il n'est pas intelligent, il n'est pas beau, il n'est pas juste, il n'est pas vertueux — et il ne tient pas ses promesses. Bref, nous ne l'aimons pas et nous commençons à le mépriser." Plus tard, toujours dans le même état d'esprit, dans sa préface à la traduction allemande de la Théorie Générale, il recommandait franchement ses propositions interventionnistes comme plus adaptées aux conditions d'un état totalitaire qu'à celles où la production est guidée par la libre concurrence.

Il n'est donc pas étonnant que ses disciples aient été choqués lorsque, bien après sa mort, on finit par savoir que, moins d'une décennie auparavant, il avait, dans une lettre privée, dit de ma Route de la servitude que "moralement et philosophiquement, [il se trouvait] virtuellement en accord avec son intégralité ; et non seulement en accord, mais dans un accord profondément ému". Il limitait cette approbation par cette opinion bizarre suivant laquelle "dans un pays qui pense droit, on peut accomplir des actes dangereux qui mèneraient tout droit à l'enfer s'ils étaient exécutés par ceux dont les sentiments sont mal orientés".

Les génies inspirés possédant un grand pouvoir de persuasion ne sont pas nécessairement une bénédiction pour les pays où ils apparaissent. John Maynard Keynes fut indubitablement un des grands esprits de son époque, à certains égards représentatif et à d'autres révolutionnaire, mais il ne ressemblait guère au grand savant dont l'illumination progressive chemine sur une seule voie. La publication de ses Oeuvres complètes, "principalement dans le domaine de l'économie", aujourd'hui près d'atteindre son trentième tome, constitue certainement une documentation des plus révélatrice sur les mouvements intellectuels de son temps. Mais il est permis à un économiste de se demander quelque peu si une telle distinction, pour laquelle Newton, Darwin, et les grands philosophes britanniques doivent encore attendre, n'est pas davantage une marque de l'idolâtrie dont il jouissait auprès de ses admirateurs personnels que proportionnelle à sa contribution aux progrès de la connaissance scientifique.

http://www.catallaxia.org/sections.php?op=…ticle&artid=325

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Eti-N, merci de me rappeler que, peu avant sa mort, Keynes avait donné raison à Hayek. Le pauvre crétin que je suis l'ignorait complètement, de même qu'il n'en jamais été question ici..

T'en as pas marre de toujours chercher à me contredire du haut d'on ne sait trop quoi ? :icon_up:

De plus, Hayek et Keynes étaient assez potes au point de chiner ensemble. Cela peut aussi expliquer la (très modérée) défense posthume du gourou interventionniste par le vieux Friedrich.

Enfin, tu as omis de souligner ceci, qui résume pour moi "l'apport" de Keynes à la science économique et le présente bien comme le "dilettante en chef" qu'il fut :

Cependant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, il n'était ni très bien formé comme économiste ni même très soucieux des progrès de la science économique. Finalement, il ne faisait même pas grand cas de l'économie en tant que science, ayant tendance à considérer que sa capacité supérieure à fournir des justifications théoriques était un instrument dont il avait le droit de se servir pour persuader le public de suivre les politiques que son intuition lui désignait comme la nécessité du moment.

Pour moi, la rigueur intellectuelle de Keynes est tellement nulle qu'il a pu se contredire sans aucun souci principiel, comme le fait aujourd'hui n'importe quel philosophe postmoderniste, par exemple.

Ite, missa est.

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anti-bush est antinomique de libéral ? Depuis quand Bush est-il libéral ?

Je sais bien que BUSH n'est pas libéral. Vous ne m'apprenez rien!

Ce que j'ai voulu dire est que KRUGMAN ne critique pas BUSH pour son excès d'étatisme mais pour son excès de libéralisme, c'est tout.

Les "nécessaires baisses d'impôts" ça se discute, même d'un point de vue libéral.

Etes-vous libéral?

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Non. Pourquoi? Ce n'est pas le forum CPNT ici? Ah zut, excusez-moi.

Peut-être mais à ce que je sais, il s'agit de www.liberaux.org

Tous les VRAIS libéraux s'accordent sur la nécessité de baisser les impôts.

Certes, les libéraux et les liberatariens peuvent avoir des divergences sur certains sujets mais la question des impôts est bel et bien tranchée.

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Peut-être mais à ce que je sais, il s'agit de www.liberaux.org

Tous les VRAIS libéraux s'accordent sur la nécessité de baisser les impôts.

Certes, les libéraux et les liberatariens peuvent avoir des divergences sur certains sujets mais la question des impôts est bel et bien tranchée.

Encore un libéral sans humour et aux avis bien tranchés.

Les vrais libéraux sur la file de droite, les faux libéraux sur la file de gauche. Et que ça saute !

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Peut-être mais à ce que je sais, il s'agit de www.liberaux.org

Tous les VRAIS libéraux s'accordent sur la nécessité de baisser les impôts.

Certes, les libéraux et les liberatariens peuvent avoir des divergences sur certains sujets mais la question des impôts est bel et bien tranchée.

Tous les VRAIS libéraux s'accordent également sur la nécessité d'avoir des finances saines et un budget équilibré. Or il s'est trouvé pas mal d'économistes (y compris certains prétendus libéraux, mais il faudra vérifier auprès du BVAL*) pour penser que les tax cuts massives de Bush risquent à terme de gonfler le déficit avec toutes les joyeuses conséquences que cela suppose. On peut être d'accord ou pas, mais approuver un principe ne signifie pas obligatoirement approuver la méthode.

* Bureau de Vérification de l'Affiliation Libérale.

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Encore un libéral sans humour et aux avis bien tranchés.

Les vrais libéraux sur la file de droite, les faux libéraux sur la file de gauche. Et que ça saute !

Je vous remercie Dardanus!

Effectivement, c'est le cas! Les "Libéraux de gauche" n'ont rien à faire sur ce forum (je plaisante, tout le monde a le droit à la parole).

Pour être plus sérieux, même les libéraux de gauche (c'est-à-dire des faux libéraux) s'accordent sur le fait qu'il y a trop d'impôts en France et aux Etats-Unis.

Tous les VRAIS libéraux s'accordent également sur la nécessité d'avoir des finances saines et un budget équilibré. Or il s'est trouvé pas mal d'économistes (y compris certains prétendus libéraux, mais il faudra vérifier auprès du BVAL*) pour penser que les tax cuts massives de Bush risquent à terme de gonfler le déficit avec toutes les joyeuses conséquences que cela suppose. On peut être d'accord ou pas, mais approuver un principe ne signifie pas obligatoirement approuver la méthode.

* Bureau de Vérification de l'Affiliation Libérale.

Effectivement, il faut vérifier à ce bureau, j'ai des doutes…

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